cimeries s’est perdu dans les foules de la nuit. mais il ne trouve rien que des rires épais, des présences qu’il ne comprend pas. un monde qu’il découvre, mais qu’il n’aime pas autant que celui qu’il voit depuis tes boucles blanches.

les lumières éclatent contre sa rétine et il s’abstient, se coupe de ces vies incessantes un instant. un instant où il se dirige à l’étage — comme spécifié simplement pour t’y retrouver, inquiétude dans le sang
et son sang qui pulse fort quand il voit le monde d’en haut. c’est là qu’est sa place préférée : loin du troupeau, il semble si petit. et parfois il aimerait l’effacer.

mais pas ce soir, alors s’il abandonne cette foule qui bourdonne c’est pour te rejoindre.
parce que tu as besoin de lui — et quand il avait besoin de quelqu’un tu étais là aussi.

amans.. comme réponse à l’écho de son nom. cimeries surprit par la bourrasque froide de ce début d’hiver qui s’écrase contre son visage — même masqué il n’y échappera pas. mais pire encore le froid de l’inquiétude quand il ne peut s’empêcher de regarder celui qui l’attend derrière cette cascade d’étoiles nocturnes.

alors, cimeries ralentit le pas. en sa direction s’avance, s’approche mais jamais de trop car il est toujours de verre et il te sait fragile toi aussi. peu importe combien tu le dissimules. les perles qui se dessinent sur ton visage en témoigne mais il ne le notifie pas de suite — il détestait cimeries qu’on lui arrache ses larmes parfois

tu n’as pas - pas froid ici ? parce qu’il te couvrira s’il le faut — mais aussi surprenant que cela puisse sembler, cimeries était déjà certain que là ne se cachait pas la plus grande bête noire.

le regard qui couvre le tien. cimeries sait que tu sauras saisir le fond de sa question — que ce n’est pas le froid qui le tracasse mais tout ce que le monde peut faire supporter à ceux qui n’ont rien demandé.

tu lui affirmes que si et cimeries est désolé — désolé car la peine qui couvre ton visage et noie ton regard semble bien plus importante que tout le reste.
sans hésitation se découvrir cimeries sans crainte, retirer sa veste. elle y dévoile ses bras nus corrompus par les blessures mais peu importe car lui n’a jamais froid, jamais réellement et sans doute pas plus que toi en cet instant

alors - alors tu devrais mettre ça. tant que nous sommes ici. il n’a pas l’habitude d’être délicat cimeries. ni attentif, encore moins aux besoins des autres. pourtant les tiens il s’en préoccupe — il s’en préoccupera toujours.

alors il jette son regard de la façon dont tu jettes le tien. et il est désolé de ne pas avoir les mots précis qui sauront te réconforter ou simplement te rassurer. il est désolé aussi, de ne pas pouvoir sécher tes larmes
sans doute comme il le voudrait. parce que sur sa peau les cicatrices risquerait d’être désagréable, surtout contre ta joue.

tu n’as pas - pas besoin de t’excuser. mais il ne comprend pas cimeries pourquoi tu t’inquiètes de lui, car une fois qu’on a rencontré les plus horribles démons le monde semble plutôt doux.
il ne se rendrait peut-être même pas compte qu’il lui a arraché une partie de lui si cela venait à arriver.
ça lui semblerait peut-être anodin, si ça venait à arriver.

alors je lui rendrais pour mille ce qu’il t’a fait. il connaît cimeries la brutalité des hommes et il sait la rendre
parce qu’on t’a autant blessé que lui et il le sait.
pourtant cimeries il n’est que faiblesse fragilité dans l’âme il aimerait te garantir qu’il était assez fort pour ne pas se laisser faire — mais il ne le peut réellement

ne t’inquiète pas pour moi. peut-être parce que c’était toi qui l’inquiétait le plus et toi, il ne te fera rien - rien du tout ? est-ce qu’il t’a approché ? il s’excusera après de poser trop de questions.
mais il resterait ici aussi longtemps que nécessaire — si c’était pour que les larmes le quittent rien qu’un instant.

la violence mais il la connaît la violence — celle du monde celle des hommes. alors quand on est habitué à la ressentir elle n’est plus rien. et les monstres semblent moins terrifiants quand on a affronté encore et encore leurs silhouettes dans la pénombre.

il connaît la violence cimeries, il ne l’a jamais oublié. il sait aussi que tu la connais, que tu connais le sang. que tu connais l’odeur du sang comme lui la connaît, ou peut-être différemment. parce qu’il saigne cimeries toujours les plaies à peine refermées — le monde trop vivant fait crier son coeur et c’est comme si on le rongeait à chaque fois plus fort sous la peau.

c’est comme s’il avait la gueule ouverte toujours et que rien n’en sortait jamais. que seul l’odeur du sang tapissait son palais et qu’il constatait les mains rouges parce qu’il ne peut pas non plus se contrôler, quand il se fait violence ou angoisse.
parce qu’il a l’angoisse violente. les peurs dévorantes alors il a peur que tu le vois ainsi

tu veux m’éloigner de la violence amans. mais c’est - c’est ce que je connais le mieux. violence pour respire. violence pour exister. violence pour se faire une place violence dans sa laideur dans ses gestes dans sa tendresse — il te semble peut-être délicat mais comme une feuille de verre il coupe quand on le brise.

c’est peut-être une bonne nouvelle alors, qu’il ne reste plus rien à détruire. rien qui ne concerne vraiment cimeries — et il se demande qu’est ce qui pourrait bien le ronger encore plus.

tu le peux. tu le peux autant que - que tu veux. tant que ça te réconforte. et sous le masque cimeries un sourire. parce qu’il n’avait connu qu’un monde où la douceur avait cet arrière-goût de violence

une violence maladive une violence qu’il s’efforçait de porter. mais il rêvait de cette tendresse il rêvait d’être serré dans des bras. peut-être qu’il espérait qu’il n’y ait rien de plus en lui à briser.

donc il ne se passera rien si je reste près de toi. une affirmation davantage qu’une question. si tu es protégé, c’est tout - tout ce qui importe. lui, il ne craint plus les cassures ni les peines qu’on peut lui infliger

elles semblent toutes terriblement anodines. le temps finit toujours pas rattraper ceux - ceux qui le méritent.
parce que les gens sont hideux et cruels — il le sait cimeries. et il l’attend toujours fièrement le temps
parce que c’est agréable, quand ça arrive.

personne n’aime la violence, pas même cimeries — mais comme une sangsue fermement accrochée, elle avait corrompu ses pensées. pendant longtemps, ça avait semblé naturel qu’elle lui soit offerte, comme s’il n’avait jamais mérité mieux
cimeries t’accueille — il accueille ta douceur, il accueille ta peine aussi, et il ressent ce métronome qui résonne contre ta peau.

tu - tu le fais déjà. sans toi, cimeries n’aurait jamais mis un pied ici. sans toi il serait resté chez lui. il n’y aurait pas eu de lumière allumée sur ton bureau, il se serait sans doute écroulé depuis longtemps.
ses mains passent dans ton dos — puis elles s’accrochent. jamais on ne lui avait offert autant de douceur. jamais on ne l’avait pris dans ses bras, ça lui semblait presque trop beau. alors nerveux il ne peut pas retenir ce rire qui bourdonne, fait frémir les commissures de ses lèvres.

comme ça. tu dois être le prem - premier à me serrer dans tes bras. le seul - seul. c’est stupide c’est pathétique — mais c’est réconfortant de le dire. tu ne me blesses pas tu ne me brûles pas - pas. même si c’était le cas, c’est une chaleur agréable. agréable comme la première fois qu’il l’avait réellement ressenti.

surprise quand une de tes mains se loge dans sa chevelure abimée. ses muscles se tendent mais jamais pour longtemps — et derrière le masque il sourit. sourire sans frénésie, sourire sincère.

tout ira bien. cimeries n’est pas doué pour rassuré. alors il s’assurera que rien ne lui arrive — car rien ne le blesserait plus que de te voir en morceaux.

tu comptes tant pour moi — et sous le masque il plaque ses rires. tu es le premier amans. le premier a réellement le considérer, le premier a réellement t’assurer que le monde ne le blesse pas de trop près, à t’assurer qu’il n’étouffe pas dans cette réalité qui le dévore.

merci d’être là, merci de - de m’avoir prévenu. il ne sait pas pourquoi tu fais tout ça. parce que ça lui semble trop conséquent de compter. parce qu’il est habitué aux rires moqueurs et aux coups vengeurs mais jamais à la douceur.
peut-être qu’il finira par aimer la tienne.

mais rassure toi, je ne disparaîtrais pas. plus maintenant — jamais.

il ne disparaîtra pas car il s’est assez laissé dévorer toute sa vie par le poids de sa propre existence. il ne disparaîtra pas car il compte et s’il compte pour toi, alors c’est bien la première fois.
quand tu affirmes que tu recommenceras, ses lèvres s’étirent. cimeries n’a jamais détesté la douceur, jamais habitué, trop indélicat. elle lui avait été méconnaissable — il en avait eu peur trop longtemps. mais tes bras qui l’encerclent réchauffent son être et il se sent léger.

léger parce que tu ressembles, amans, à ce que certains appellent la maison. un endroit si singulier et chaleureux, accueillant qu’il pourrait s’y morfondre tant, si ça lui plaisait. cimeries n’avait pu de doutes concernant ta présence.

c’est moi - moi qui devrait te remercier. parce que tu ne l’as jamais abandonné et tu ne l’as jamais délaissé. tout simplement, tu lui as sans doute offert plus d’amour que personne ne l’a jamais fait de toute son existence.
cimeries n’était pas habitué, mais ça lui était agréable. alors il reviendrait sans doute vers toi, encore et encore totalement dépendant de cette douceur nouvelle que tu lui offres.

il espérait être capable de te rendre la pareille, il voulait en être capable.
alors tu fais s’échouer sa main dans le creux de ta hanche — que cimeries se surprend à contempler — et tu l’emportes dans cette nouvelle partition que vous avez créé.
à ta remarque, il rit — rire sincère que tu sais si bien lui dérober et il s’essaie sous les lumières, véritables cette fois, d’une lune qui vous admire secrètement.

j’étais vexé que tu ne - ne me l’aies pas encore proposé. amans tu lui arraches des éclats de rire, lui qui est une feuille de verre trop fragile — et il sent qu’il est en sécurité entre tes doigts, alors il peut bien te le proposer

par contre je n’ai jamais - jamais dansé avec quelqu’un. je crois même que je ne sais pas danser du tout. tu -tu devrais m’apprendre. plus heureux d’avoir chassé cette pluie qui vivait sur ton visage, sous son masque si tu le voyais — dans ses yeux c’est toi le ciel.
toi les étoiles et — peut-être bien que la lune ne brille que pour te donner autant d’éclat.

sous une lune nouvelle, vos corps comme des astres qui gravitent — et il n’est pas habitué qu’on le berce entre des bras aimant cimeries. il n’est pas habitué d’ouvrir son coeur sans qu’il n’en finisse totalement brisé, totalement écaillé de ses couleurs. parce qu’il n’a pas d’éclat, cimeries — mais tu lui redonnes toute la nuance qu’on lui a arraché.

alors sous tes mots il reste silencieux. vos tailles qui s’embrassent et jamais on ne l’a ainsi transporté cimeries. il se dit qu’il existe peut-être un paradis sous les cieux où son âme peut vivre en paix. et si c’est près de toi alors il s’assènera volontiers la grâce finale pour y demeurer à tout jamais. parce que c’est près de toi que la liberté semble la plus tendre.

cimeries dans la résonance de cette musique qui vous berce, se fait une place. une place près de toi et jamais il ne pourra s’y défaire sans doute. mais dans tes rires, cimeries perçoit une peine qu’il craint. pourtant il le sait, vous êtes tous deux bercés par une douleur telle que simplement vous l’oubliez ensemble.

je - je pense que jamais je ne pourrais te fuir même si je m’y essayais. son rire résonnant après le tien, comme pour noyer la peur. noyer celle qu’il puisse naître en lui le désir de te fuir, noyer qu’il puisse te craindre, peut-être. parce qu’il ne le pourrait jamais.

mais simplement quand tu fais résonner le secret contre lui, cimeries se fige — parce qu’il sent ton corps ravagé par le froid. un froid qui lui dévore le coeur et il sent dans ta voix le cri de ceux qui n’ont plus d’espoir.

énoncé comme une fatalité cruelle, déclaré comme une malédiction.
pour cimeries, il n’en est rien. ses bras de leurs positions viennent se glisser contre ton dos — parce qu’il prendra volontiers un peu de ta peine, si cela peut t’en soulager.

puis, parce qu’il n’est pas effrayé, parce qu’il n’est ni en colère ni contrarié — son visage se détache un instant pour te regarder. sous la lumière renvoyée par la lune, ta némésis, tu lui sembles identique.
il sait que tu l’es
alors il n’a aucune raison de l’être.

amans. calmement. amans inaudible, murmuré pour celui qui aime, simplement pour toi. je resterais ici. près de toi - toi toujours. aussi longtemps qu’il le pourra. parce que l’idée de te fuir était impensable.

je ne - ne pourrais probablement pas effacer ta peine. mais - mais j’aimerai l’apaiser. t’en sou- soulager. c’est … c’est toujours moins douloureux une peine partagée. s’il devait t’y accompagner, il le ferait volontiers.

parce que tu lui as montré que même les routes les plus obscures peuvent dissimuler un peu de lumière.
alors il veut bien être cette braise légère pour éclairer les tiennes.

je suis la nouvelle lune, après tout. c’était du moins ce que tu lui avais dit. quand lui-même avait ses plaies ouvertes.
maladroitement, avec un sourire que tu peux deviner — sa main vient rassurer le tienne, si seulement tu le lui permets.

il t’offrira les éclats réchauffant que celle qui persiste au dessus de toi ne peut plus te donner.

MADE BY @ICE AND FIRE.

la nouvelle lune. celle qui n’appelle pas tes pleurs, celle qui n’est pas la malédiction cruelle qu’on t’a assigné. pour toi, il est prêt à se parer de rayons chaleureux et pour toi il pourra se vanter d’être ce souvenir réconfortant que d'autres n'ont pas su être — ça lui est suffisant à cimeries.

ça lui est suffisant d’être simplement une épaule sur laquelle tu puisses te poser, ça lui est suffisant aussi d’être un réconfort, n’importe quoi qui puisses te rassurer, tant que tu ne l’oublies pas ensuite. et c’est pour cela qu'il tient si fermement ta main, comme s'il ne voulait pas que tu le fuis.

parce que les gens finissent toujours par s’en aller et que ça lui est égal — mais toi il espère toujours contempler cette petite lumière sur ton bureau pour pouvoir s’y réfugier quand il en a besoin.
et ses doigts abîmés se resserrent autour de ta main car c’est sa façon de te répondre. sa façon de te dire que les peines, vos peines seront un jour consolées. que la lune ne les rendra pas éternelles car cimeries, tu es la nouvelle lune. alors si c’est ainsi, amans pourra peut-être être ce nouveau soleil dont tu te caches tant parce qu’il te brûle la peau.

parce qu’il a peur de ses rayons cimeries comme il a peur du rayonnement des hommes. mais les tiens le réconfortent plus qu’il ne l’effraie et il sait que tu ne lâcheras pas sa main, c’est ce que tu lui as dit.
il y aura toujours de la lumière sur ton bureau. pour que lui vienne te rejoindre s’il en a besoin.

j’en suis persuadé. sur tes plaies, il plantera les graines d’un printemps nouveau. alors tu n’auras plus à te soucier du froid de l’hiver.
et si les fleurs t’effraient alors il viendra les cueillir avec délicatesse. vous deux, ferez un bouquet de vos peines pour les jeter au feu s’il le faut. et dans ce feu, vous trouverez finalement un peu de chaleur.

ses doigts qui viennent caresser le dos de ta main. il espère cimeries — réussir à t’en offrir un peu de réconfort. puis il sourit à ta proposition, car il est vrai que la soirée s’est peut-être fait trop violence contre ton coeur.
alors il ne t’en voudrait pas même si tu désirais rentrer aussi.

tu as dis nous alors tout ira bien.

faisons comme ça. il acquiesce, le sourire dérobé. et tu lui as dérobé un peu de félicité qu’il n’avait jamais pensé pouvoir ressentir dans une telle soirée. je - je serai ravi de finir cette soirée avec toi. parce qu’il ne veut pas te laisser maintenant, peut-être jamais finalement.

il n’appartient qu’à nous de - d’écrire la suite. ne nous contentons pas de l’espérer. c’est probablement un peu trop délicat venant de lui — mais il ne veut t’apporter que de la douceur. celle qu’on ne lui a sans doute jamais offert, mais qu’il aurait aimé. celle dont il a rêvé, et te voilà aujourd’hui.

il aimerait peut-être te garder plus longtemps au creux de sa main, si ça n’est pas trop égoïste.

MADE BY @ICE AND FIRE.