Scelus

Si cette aurore devait être une musique, elle serait une fugue orchestrale. Une mélodie après laquelle on court en vain, une fuite aux multiples voix qui assomme et nous emporte dans leur divagation.
Ce matin, la fugue l’a emporté. Elle a attrapé sa main et le force à courir alors que la cape à ses épaules n’est pas même attachée.

Il court alors.
Le visage encore marqué de la nuit, le corps aux aguets, l’esprit au plus vif. Impossible de se plaindre quand de telles urgences se présentent à toi.
Des échos d’affrontement dans le domicile de la Cavendish.
Et qu’il ne s’agisse que d’une querelle amoureuse ou d’un assassinat, certaines choses ne peuvent être laissée sans la brume. Puisqu’il faut une réponse, il ira chercher cette réponse.
Et la fugue se poursuit jusqu’à la porte.

Un simple regard, un monde peint de rouge et l’odeur âcre du métal.
Un sort lancé au hasard, qui aurait pu lui voler une oreille ou un œil.
Les questions ont trouvé leurs réponses quand sa baguette est pointée en retour.

Il aurait préféré la querelle amoureuse.

Ne tente pas ta chance, ou tu supplieras bien vite que le Ministère t’envoie à Askaban.

L’arme le met en joug, son attention ne le lâche pas, mais il ne peut s’empêcher d’observer la masse informe qui jonche le parquet. De longs cheveux noirs collés par le sang, une peau pâle des teintes cadavériques la dévorant déjà, un trou béant dévorant sa poitrine.

Éloigne-toi.

Ordonné d’un grognement.

S’il doit agir d’abord, toutes les images et toutes les complications de ces événements l’assaillissent déjà.
Il sera vain de justifier la mort de la Directrice Cavendish.