Ces moments ou l'on s’oblige à se poser. Les jambes croisées, le dos soutenus par les coussins, elle expire doucement. La pendule qui s’écoule, les minutes qui défilent encore et encore. Elle n’a plus le temps de penser, plus le temps de marcher droit, de se redresser.
Elle erre un peu dans ses moments, comme un fantôme qu’on a privé de chaîne mais dont les Limbes le rejettent. Et dans ces moments-là, elle pense à sa sœur qui gît dans une boite et son âme transportée vers Charon pour profiter de l’Elysée, car oui c’est sûr qu’elle ira là-bas, n’est-ce pas ?
On frappe.
Le son qui la sort de ses rêveries tristes, elle se redresse bien vite, frotte ses robes.
Oui, oui j’arrive. Les pas légers, la porte entrouverte d’abord avec méfiance.
Ejike ? Un gazouillement de joie, elle ouvre en grand pour se jeter dans ses bras et embrasser sa joue. Finalement, elle le regarde d’un oeil noir.
ENFIN ! Te voilà, tu ne réponds même plus à mes messages. On essaye de m’oublier c’est ça ? Si tu crois pouvoir t’échapper, je crains. Elle recule d’un pas pour entrer dans la maison, le tirer à l’intérieur.
Viens-là.[Ejike] - [MAI 2032]