sur la quatrième de couverture ses doigts se crispent
un peu. à peine.

son impatience n’était palpable que par lui et c’était tout.

à ses alentours le monde bruissait distinctement, la foule de fervents comme transie d’un millier de tout petits frissons. l’atmosphère frémissante, elle sentait le papier neuf, fragrance des pages fraichement coupées puis reliées avec soin - le parfum des librairies aussi typique que celui des pluies l'été - et l’air à force qu’on s’y languisse s’électrisait discrètement.

deux personnes dans la file le doublent sans un regard. il les aurait frappées si ce n'était pas presqu'à son tour.

cela faisait des années si ce n'est l'éternité qu'il attendait cet instant - imminent - et c'est courant chez les affamés de vivre furieux : dès lors où se dévoile une gorge où ça palpite, respire et bat, peu importe que celle-ci soit loin du moment qu'ils la voient, les voilà capables de redevenir très sages.

parmi les ici-présents et désormais à deux pas - des dédicaces - et donc de toi - immobile éthéré il semblait tranquille comme jamais ; la statique digne d'un archange.

et c'est à lui.
à toi qu'il vient alors, son bouquin entre ses paumes mais dessus c'était ton nom - declan declan declan, en dix exemplaires dans sa bibliothèque seulement aujourd'hui, lui raisonnable il n'en avait pris qu'un - devant la table où tu te tiens, lui se place et te le tend. l'ouvrage est déposé gracilement, avec la délicatesse que l'on a quand on manipule une offrande. froissement des feuillets, ouverts appliqué et sous tes yeux son titre - le temps des corbeaux - c'est toi qui l'a choisi - parfaitement choisi - et il sourit en te désignant l'espace vide et blanc dessous les caractères d'imprimerie. vous voulez bien signer "à mon grand ami bellamy" ? le vœu prononcé il aggrave sa risette. ça s'écrit b-e-l-l-a-m-y... épelé diligent comme pour te l'écrire au creux de la tête ... c'est un rêve qui s'accomplit que de vous rencontrer aujourd'hui, monsieur bergling. qu'il te dit poli, qu'il t'affirme charmant - et parce qu'il est ravissant bellamy ne reste pas, pas trop longtemps. il a miré comme ta plume griffait à l'encre et, une fois sa copie estampillée par toi - toi en personne ! - lui l'a reprit sans plus de manière. l'aura serrée dans ses bras tandis qu'il s'inclinait pour t'allouer comme il faut. merci, merci beaucoup - j'espère vous revoir très bientôt !
après ça bellamy cède sa place gentiment.
s'en est allé convenable - ne t'aura pas menti.

s'il s'est comporté aussi joli en public et face à toi
c'était effectivement dans l'espoir de te revoir
très, très bientôt.

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bientôt l'heure des au revoir.

d'ici à ce qu'ils aient lieu lui s'est prostré à l'angle de la façade - l'enseigne qui te recevait sur le point d'enfin fermer, elle éclaboussait le trottoir de lueurs safranées - derrière la vitrine il t'observait sur le départ. toi qui serrait la main du libraire. il se demandait si tu le remerciais de t'avoir accueilli pour contenter tes lecteurs, et si c'était le cas pourquoi faire ? c'était au gérant de les cracher ces grâces-là - grâce à toi qu'on était si nombreux à fréquenter sa boutique poussiéreuse - et la nuit finit de tomber lorsque tu foules le pavé in fine.

bellamy le cœur pire qu'hystérique
s'extirpe de ses ombres doucement.

il te laissera faire quelques mètres avant de presser ses allures pour parvenir aux tiennes - te rattrape, te dépasse - volte-face et il s'arrête pour interrompre tes trajectoires : joue les obstacles qui ne vous veulent pas de mal. monsieur bergling ! sa mine est toute enthousiaste, ravie de t'avoir recroisé, par hasard soi-disant - mais malgré les apparences innocentes, bellamy cesse vite les faux-semblants - ses lèvres ourlées se sont courbées, lugubres exquises. j'avais tellement, tellement envie de vous parler pour de vrai mais tout à l'heure avec le monde qu'il y avait, impossible - on peut parler maintenant ? vous voulez bien ? j'ai plein de questions à vous poser, et tout un tas de choses à vous dire moi aussi - on peut parler s'il vous plait ? s'il vous plait... ! et l'on n'avait pas osé au beau milieu des autres mais puisqu'on n'était que deux dorénavant, sans hésiter il te présenta la main qui n'agrippait pas son livre. moi c'est bellamy ! enfin vous le savez déjà. il te l'avait appris en toutes lettres. en toutes lettres ça ne s'oublie pas - et si tu ne l'as pas oublié alors, enchanté.

il avait vu ta main tout à l’heure, éployée sur la table quand elle attendait patiente, armée d’une plume lorsqu’il te fallait signer les feuillets - il aurait voulu l’effleurer déjà, renverser l’encrier au passage que tu te taches les doigts et puis que tu l’entaches lui à son tour - mais bellamy s’était efforcé de rester sage.

se permet de moins l’être à présent, et la même main que tout à l’heure, désormais tu la lui tends - cerne la sienne - tes degrés vivants lui resteront au creux de la paume, même après qu’on l’ait déliée de toi. il était ravi de t’avoir tenu ne serait-ce qu’une poignée de secondes. rien qu’un instant, il t’avait.

ses risettes teintées grand soleil, elles s’illuminent encore pire en te voyant te rappeler : de ton grand ami, vous vous souvenez pour de vrai. après tout c’était écrit mais quand même il s’en surprend. c’est que vous avez vu des tas et des tas de visages défiler aujourd’hui - vous auriez pu m’oublier. et pourtant tu ne t’es pas amnésié de lui - dieu merci !
enfin tout dépend pour qui.

pour lui en tout cas les temps sont au beau fixe, et ces tempos dessous ses côtes s’accélèrent en t’écoutant proposer les discussions, instantanées carrément. chez moi ? vous voudriez, vraiment ? ses yeux s’arrondissent, leurs prunelles comme deux billes bleues translucides au cœur desquelles on pouvait voir scintiller puéril. il avait le regard des enfants dont on exaucerait le vœu sans prévenir. il s’anime alors, acquiesce vivement. j’habite à deux pas ! allée des embrumes- oh je sais ce qu'on raconte, c'est mal famé il parait mais moi j'ai jamais eu de soucis - si vous êtes avec moi vous risquerez rien non plus. ponctué d'un sourire ravissant d'assurance.

sans gêne aucune il a saisi ton bras, un instant et c'était tout - tout juste ce qu'il faut pour mettre le corps en mouvement - dès lors où tu le suis bellamy ne t'agriffe plus. que tu t'avances à ses cotés c'est la seule chose qu'il te souhaitait, et du mal il n'en veut à personne ; c'est un inoffensif, un terrible très innocent.
malgré cela lui connait bien la malveillance, et tandis qu'on marchait direction les quartiers sombres il releva vers toi des œillades éclairées, quasi-clairvoyante. du coup discuter sur un trottoir n'est pas dans vos habitudes mais vous laisser inviter par des inconnus c'en est une ? l'intonation amusée, elle est tout l'inverse de menaçante. si quelqu'un parmi vous devait redouter l'autre c'était lui, il est au courant : se sait maigre adversaire - et bellamy n'a pas peur, de qui que ce soit, mais il s'étonne toujours de croiser des inconscients à l'identique. c'est pas super prudent, monsieur bergling. en tout cas c'est ce qu'on dit - lui ça ne le fait que rire gentiment.

les charmes il te les connaissait manuscrits - tes récits comme des sortilèges en consonnes et voyelles, de la jolie magie noire sur blanc du papier, au point que parfois bellamy ressentait certaines phrases tournées rien que pour lui. c’est que ton roman traitait de son idole, et pour te considérer comme un bon porte-parole il lui a fallu te lire et te relire, trois fois si ce n’est quatre ou cinq - il n’a pas compté - tu l’avais convaincu par écrit, tes paragraphes se superposant parfaitement avec ceux de l’Oiseau qu’il avait gravé dans son cœur.

dès lors un prophète - très flatteur tout à coup.
complimenté sous tes yeux et les siens se sont rouverts tout sidérés. il se passe un instant sans un mot, où lui ne fait que te regarder comme transi d’un éclair. et puis ses airs foudroyés se froissent lorsqu’en petits éclats de rire bellamy s’éparpille. vous êtes doué. avec les mots il n’y avait aucun doute - mais pas que. pas ce talent seulement qu’il encensait désinvolte. j’ai vraiment eu l’impression d’être le premier à qui vous disiez ce genre de chose - vous êtes très doué. et puisqu’on en avait le droit - puisque tu lui en pries - effleuré par tes soins bellamy s’adoucit, d’accord declan. comme promis, déjà docile.

il ne vous aura fallu qu’une minute si ce n’est deux pour arriver en bas de chez lui. l’entrée de l’immeuble c’était une lourde porte d’ébène, renfoncée très discrète au détour d’un passage - sans hésiter qu'il vous invite. pas de hall à son adresse, un long couloir uniquement et après lui les escaliers, en bois ancien et montant colimaçon. il ouvrira la marche, se mit à gravir les escaliers enthousiaste. c’est au dernier étage ! qu’il indique imprécis - ne mentionne pas que chez lui en compte six - parvenu au pallier il s’y arrête à peine essoufflé. planté sur le seuil ses clés tintent tout doucement. cliquetis des serrures, elles sont déverrouillées à double tour - signifie qu'on sera seul. ah, ma coloc' est sortie - ça tombe bien. il sourit. et cela de fait, sa main s'appose sur la poignée - l'enserre subreptice - il ne la tourne pas, il s'y apprête mais pas tout de suite. volte-face d'abord, à moitié, pour te regarder par dessus son épaule. il ne va rien m'arriver, pas vrai declan ? soufflé la mine espiègle. quand bien même il lui arriverait quoi que ce soit, bellamy ne perdrait pas ces allures insouciantes. de toute façon, j'ai totalement confiance en vous. outrageusement sincère - et il vous ouvre alors.

il devrait frissonner, s’électriser du froid de mort évoqué dans tes aveux - tes mauvais manies conjuguées au passé mais qui lui promet que tu ne replongeras pas ? après tout les habitudes ne sont toujours que des secondes natures, et chassez celle-ci qu’elle revient au galop il parait - pourtant bellamy ne tressaille pas du tout.
il n’a dans le corps que des fossiles d’instinct de survie, la préservation de soi putréfiée depuis longtemps et les cadavres ne parlent pas, ne mettent jamais en garde. au creux de ses veines c’est un suicide constant qui pulse tout doucement : agonisant d’anémie bellamy s’assassine tous les jours ! ressuscite chaque matin - ses yeux qui s’ouvrent à l’aurore au fond sont de la nécromancie.

ainsi c’est pâle mais délicat comme une très jolie dépouille qu’il t’accueille enfin chez lui. te prie sans attendre. faites comme chez vous allez-y ! qu’il te dit en te désignant les assises, son coin salon spartiate où deux canapés formaient un angle, devant eux une palette en bois faisant office de table basse.

et oui, de la curiosité bellamy en avait
tant et tellement morbide qu’elle lui tordait le ventre mais il se veut d’abord incarner les hôtes parfaits - avant toute chose se défait de son blouson, t’indiquant le dossier du fauteuil si tu voulais y laisser le tien - lui l’abandonne sur la table du séjour, son bouquin posé dessus et puis, dérive tout enthousiaste coté cuisine. vous voulez boire un truc ? vous avez faim peut-être - un peu, beaucoup ? j’amène de tout au pire !
au loin des tintements cristallins et lorsqu’il qui réapparait c’est avec deux grands verres à pied, un dans chaque main - là qu’il s’arrête net pour t’admirer - ah je peux faire du café si vous préférez… sinon du thé ? dans le doute ne fera plus un geste. et comme si reprenait tout juste le fil de sa pensée sans l’avoir perdu entretemps, il s’illumine - encore - je veux tout savoir du Corbeau, tout ce que vous n’avez pas pu raconter dans votre livre… aussi je veux savoir si vous pensez qu’il est en vie - vous pensez qu’il l’est quelque part ?
moi je crois que oui.
dis-lui qu'il fait bien d'avoir la foi.

la peur ne lui vient pas.
en fait, cela fait longtemps que la peur ne lui rend plus visite, du tout - et s'il lui restait quelques fragments d'elle oubliés dedans lui, de ces effrois poignardés dont la charogne persisterait au creux du ventre :
il serait temps qu'ils ressuscitent

seulement sa terreur reste inerte - morte pour de bon.

tu ne le terrorisais aucunement.
alors qu'il vous avait servi le thé, comme on fait lorsqu'on accueille un séraphin dans son salon - alors qu'en vérité, tu n'avais rien d'un ange - admis droit dans son âme : tu te tâcherais les mains en rouge et sans scrupule pour peu que le Corbeau te l'ordonne ;
et bellamy te fixe,
ne tremblera jamais, il faut croire.

assis face à toi, au cœur d'un silence monstre, ses doigts se serrent convulsifs autour de sa tasse, pire que brûlante - il ne ressent pas les degrés infernaux, se discernait des incendies non pas sur sa peau mais sous celle-ci : dessous ses côtes. après t'avoir écouté, ses entrailles brasillent fort.
il en a presque le souffle court - inspire, la mine livide
c’est chez vous ? qu’il était…
et puis se tait car il n'en revenait pas.

mais heureusement-
deux, trois battements de cils dilacèrent tes images - elles le submergent - et, se présageant des gestes qui le dépasseront peut-être, bellamy délaisse soudain son thé dessus la table basse. s'essaye à reprendre en conservant un semblant de calme - heureusement que vous n’êtes pas mort ce jour-là… le même jour que ton Oiseau - votre Oiseau, tu as dit, et se souvenir de ces termes encore très frais lui refile tout plein d'émotions. heureusement que vous êtes en vie ! declan - dévisagé le regard halluciné, tandis que lui peinait à contenir - l'espérer de tout son cœur, ça sert à rien vous savez. tu le sais, tout autant que lui alors, vraiment, pourquoi faire ?

il est vivant.
c’est sûr qu’il l’est - alors il va revenir !
c’est certain. ponctué d'un prélude de risette. quelqu’un comme Lui ça ne meurt pas aussi bêtement.

un second silence - monstre à l'identique - durant lequel il t'admire avant de t'avouer sans ciller,
je l’attends moi aussi.

là son sourire s'esquisse gamin mais immense - sincère, tellement pur que c'en était quasi-terrible - mais tu comprends : depuis le temps qu'il attend, aujourd'hui est une aubaine pour bellamy qui peut enfin tout confier. j’étais là - le jour où il est apparu - il est venu, dans mon école ! et tout le monde s’est tout de suite mis à le traiter comme un voleur, quelqu’un de dangereux, un terroriste même mais ils l'ont mal compris - moi j’étais heureux qu’il ait réussi à dérober la gemme de mon école ! puisqu’il en avait besoin -
c’est bien...
c’est bien que ce soit lui qui la possède, parce qu’il n’y a que lui qui saura s’en servir pour accomplir de grandes choses.

des choses grandes au point d'embellir son petit portrait, jeune et joli mais couleur des beautés malades : blanc comme un linge, sinon comme un macchabée - bellamy parait surtout ravi quand il acquiesce paisiblement.
des miracles.
il va faire des miracles - il a promis -
et depuis, moi, je l’attends.

en attendant il s'éclaire,
se redresse pour mieux te voir -
fébrile - et vous-
mais ravi car vous l’attendez vous aussi -
et moi j’ai lu, tout ce que vous avez écrit dans votre livre - j’ai senti qu’il y avait plus encore, comme, des phrases passées sous silence, comme à l'encre invisible, entre les lignes qu’il fallait deviner -
j’ai cru vous lire comme il faut et puis-
et puis je vous rencontre

et vous me dîtes tout ça...
une pause - ... tout ce que je pensais déjà.
suivie d'un silence - son tout dernier, serein.

ses doigts grippés sur le textile de ses jeans, bellamy s'est retenu d'aller saisir tes mains tout du long - s'accroche plus fermement à lui-même tandis qu'il exultait - c’est un signe ! extatique, si flagrant qu'il en ricane, ses airs candides au possible - c’est un signe -
vous pensez pas ?
dis-moi comme je pense bien !
encore - encore une fois.

ses mains sont venues se lover au creux des tiennes, froides et bien apprivoisées déjà - son cœur ne s’y trouvait pas.
du moins pas en temps normal.
pourtant là, tout de suite avec toi, il battait à fleur de peau - ses tempos minuscules palpitants contre tes paumes - là, tout de suite, tu penses que… et trois petits points en suspens insoutenable - et lui pense que si tu le penses fou à lier et puis délies vos doigts entremêlées, il en mourrait peut-être.

(c’est qu’il avait beau jouer les électrons libres, bellamy ne l’était pas - libre - l’unique chose affranchie chez le garçon étant sa chute et c’était tout. il lui faut une prise, tu comprends ? si ce n’est une emprise - il n’y a que cela qui puisse le sauver du grand crash, de cet atroce bouquet final qui l’attend sûrement - lui offrir un étau comme on fait les camisoles, tu pourrais ? tu penses ?)

declan - tu penses qu’il a raison

et plus qu’un rayon de soleil c’est une éclaircie redoutable qui flamboie dans ses yeux clairs, au coin de ses lèvres, sur tous ses traits à la fois - aussi un poids, lourd et fait de plomb, que tes mots pulvérisent dessous ses côtes - la tachycardie soudain comme à l’hélium : son cœur au creux de tes mains il se le sent léger, léger comme jamais.

encore pire lorsque tu l’effleures, touches à ses images l’air d’en frôler des sacro-saintes - ses cheveux ramenés à sa tempe par tes soins il te dévisage mieux désormais,
se noie dans tes regards, les siens un peu troubles.
vous-… mais vous n’étiez plus étrangers alors, vous n’était plus de mise - à présent c’est toi, et moi tu dis : forment un nous qu’il avait espéré des lustres, persuadé qu’un jour il cesserait d’être tout seul.
tu le penses, pour de vrai ? il demande mais tes paroles à son esprit sont encrées dès lors, voire gravées pour de bon - et ses doigts s'agriffent plus fort - tu dis bientôt - tu penses que c'est bientôt ? qu'il va revenir - bientôt comment ? comment tu sais ? plus fort à nouveau et il n'a pas assez de tes iris pour te fixer davantage droit dans l'âme - s'approche pour t'admirer plus près, sa mine d'enfant très extatique - qu'est-ce qu'il faudra que je fasse ? pour que nous fassions des miracles comme tu dis - lui peine à se montrer patient - qu'est-ce qu'il faut que je fasse ? là, tout de suite, explique-lui ! là tout de suite il peut, il est prêt - se croit l'être depuis toujours.