tw: maltraitance, tentative de meurtre, religion abusive, harcèlement familial et scolaire.

2004 — naissance de rue dans une petite maison bancale dans le tréfonds de l’oregon. un chemin à peine goudronné et à moitié dans la forêt, nature sauvage. maman est une sorcière de très longue génération –maudite– et femme au foyer, là où papa est un né-moldu élevé dans la pieuse chrétienté et malgré tout chercheur en médecine magique. il a toujours voulu la sauver, il pensait pouvoir le faire, il pensait avoir réussi et qu’elle serait la dernière. mais non, c’est un échec. est-ce que dieu l’a abandonné ? qu’avez-vous fait pour mériter ça ? tant de questions et son déboire, il a choisi de vous le faire porter.

2005 – 2014 — grandis entre la douceur de maman et la foi maladive de papa. découvre que son cruor est sale et qu’il faut prier, encore et encore prier pour espérer être pardonné. pourtant c’est beau, les ailes bleues et voler aussi, mais il ne faut pas le dire, c’est secret… sinon il pleut des coups et des bleus bien moins gracieux.

2015 — il boit, il boit, il boit et la lettre arrive. celle pour ilvermorny. elle veut l’y envoyer, lui non, il y est fermement opposé. « qu’est-ce qu’on va dire ?! » la dispute éclate et il manque de l’écraser entre ses mains après qu’elle se soit transformée… plus jamais elle ne redevint une femme. le trauma marque encore rue.

2015 – 2022 — finalement, rue va à ilvermorny et maman l’accompagne, rejoignant la maison de l’oiseau-tonnerre. Les premières années sont compliquées… très peu d’ami.e.s, beaucoup de brimades en contre partie et chaque retour dans l’oregon est craint. c’est que les coups se font de plus en plus fort et qu’il devient compliqué de penser que dieu a réellement voulu ça. le quidditch au cours des années de l’aspic devient sa porte du salut. la méchanceté –bien que toujours présente– se fait moins violente et les premières amitiés se forment. rue sourit.

2022 – 2024 — réussir à intégrer le dema en sports magiques est une galère infinie, malgré tout rue y arrive. esquivant le plus possible de rentrer pendant les vacances, sauf pendant celles d’été, pas le choix. c’est terrible, bien que maman soit à ses côtés, impuissante. monstre résonne aussi dans sa bouche. naomi avery entre dans sa vie d’une manière plus intime, elle voit rue comme quelqu’un de parfaitement normal, se fichant de sa malédiction. c’est un tournant dans sa vie, le phare qui s’illumine au loin et rue si accroche de toutes ses forces.

2025 — dernière année du dema, naomi est rentrée en angleterre et rue se fait à l’idée de l’y rejoindre une fois le diplôme en main. relation à distance qui se profile bien… le soucis, c’est papa. bien sûr que cela ne passe pas. pécheresse, abomination et bien d’autres encore. c’est trop. un coup de plus n’est plus supporté, pas cette fois en tout cas et rue claque la porte. pas quand iel aurait voulu que toutes ses cicatrices ne soient dues qu’au quidditch, alors qu’elles sont pour la grande partie, le souvenir d’un père qui ne l’a jamais aimé.

2026 – 2028 — rue est parti.e sans se retourner, rejoignant le royaume-uni avec son dema en poche. l’équipe des griffes de knaresboroug est rapidement intégrée, sûrement grâce à naomi sa petite amie. rue le dira, ce sont les meilleures années de sa vie. le rêve qui devient réalité, vécu à fond, amour et amitiés, carrière aussi ; la vie est un dégradé de roses.

2029 — la grand-mère de naomi décède et c’est un coup dur. elle doit rentrer en irlande, changer d’équipe et prendre ses responsabilités. c’est dur, mais rue le savait que ça finirait par arriver, même si iel aurait aussi voulu encore un peu de temps… parce qu’il lui en reste peu. mais c’est comme ça, il aurait probablement été tout aussi cruel de lui demander de rester.

2030 — rue est resté.e, s’est accroché.e et la promotion est tombée au début de la saison : capitaine. c’est un honneur, ainsi qu’une joie inqualifiable. le mérite de tant d’années à trimer et voir que malgré ce qu’iel est, c’est accepté ; toucher les étoiles, c’est bel et bien permis au final.

2031 – 2032 — iel vit dans une petite maison à knaresborough, un jardin plein de fleurs derrière. sait que la fin approche doucement, mais sûrement, de plus en plus. se donne toujours autant à fond, se transformant avant les matchs pour éviter au maximum un accident. rue vit la vie au jour le jour, comme si c’était toujours le dernier.