Sambre aimait la vie d’artiste, plus que beaucoup d’autres choses dans sa vie et ce, même s’il ne pouvait pas en profiter pleinement dû au fait qu’il avait assuré ses arrières avec un second travail, celui de potionniste.
Régulièrement, il se levait le matin, observait son loft avec un immense sentiment de satisfaction en se demandant s’il pourrait un jour choisir définitivement : les potions ou la peinture. Et puis les odeurs qui emplissaient constamment tout l’appartement lui parvenaient au nez : sauge et herbes séchées, toile neuve et peinture fraîche. Et à nouveau l’incapacité de faire un choix s'installe et le jeune homme l'accueille comme une amie. Après tout, il avait toujours détesté faire des choix impliquant une privation, mais aimait la presque liberté de pouvoir voguer de l’un à l’autre.

Aujourd’hui, sans avoir à se priver pour toujours des potions, il ne le pourrait jamais, Sambre mènerait la vie d’artiste, mais cette fois, il ne resterait pas enfermé dans sa tour d’ivoire seul face à ses toiles et ses idées, non. Aujourd’hui il avait un invité.
Le loft, éclairé d’une lumière naturelle par d’immenses fenêtres sur tout un pan de mur, prend des allures d’atelier, du moins un peu plus qu’habituellement, car l’allure de l’appartement avait constamment l’apparence d’un atelier auquel on aurait greffé une cuisine, elle même ouverte sur tout le reste, et une salle de bain, séparée du loft par des murs de bois et de verre trouble. Le salon, trônant en son centre, donnait au lieu un aspect étrangement minimaliste, pouvant surprendre quand on savait que le propriétaire des lieux était constamment habillé de bijoux peu importait l’occasion.

Il y avait suffisamment d’espace et de hauteur sous plafond pour que Sambre ait eu l’espace de tendres d’immenses draps, certains encore vierges, d’autres faisant office de toiles inachevées. Le jeune homme se faufile d’ailleurs entre pour aller ouvrir quand il entend frapper à la porte, ouvrant à Ulysse qui, heureusement pour lui, ne lui avait pas posé un lapin.

- Salut Lyss’, j’t’en prie, entre ! Je suis ravie que tu ne m’ai pas oublié !

Malice dans le sourire, libérant l’entrée, Sambre laisse entrer son aîné et referme derrière lui cette petite porte d’entrée qui ne payait pas de mine, contrastant avec l’espace qu’elle cachait.

- Bienvenue dans mon antre. Je t’avais bien dit que ce serait un endroit parfait pour travailler non ?

Radieux et visiblement enchanté de l’idée de ne pas créer seul aujourd’hui, Sambre attrape Ulysse par le bras pour l’entraîner au milieu du loft afin qu’il ait une vue d’ensemble sur leur repaire du jour.
Qui de l’un ou de l’autre avait eu l’idée en premier ? Sambre n’en était plus très sûr. Si au départ les deux hommes s’étaient regardés en chien de faïence, car après tout, la vie d’artiste c’était aussi être en concurrence avec les autres, à force de se voir et revoir dans les galeries et dans leurs cercles de créatifs, les voilà qui mettent en pratique leur idée, leur défi ?, de peindre ensemble.
Sambre n’avait pas non plus oublié la demande formulée par Ulysse lors de leur première rencontre, et à laquelle, trop surpris, le jeune homme n’avait pas encore donné de réponse. Être la muse de quelqu’un n’était pas dans les habitudes de l’artiste.

- Installe toi, fais comme chez toi.

Attrapant sa baguette sur sa table de nuit, car oui le lit trônait aussi au milieu de nul part, non loin du canapé, des fauteuils et de la table basse qui faisait office de salon, Sambre l’agite avec élégance pour rapprocher d’eux chevalets, peintures, tabourets mais ils n’étaient pas pressé alors il propose avec un sourire.

- Je t’offre quelque chose à boire ?

@Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

Un premier rire taquin passe la barrière de ses lèvres quand Ulysse a l’air d’oublier qu’il était capable de louper n’importe quel rendez-vous pour peu qu’il soit plongé dans sa peinture.

- Je sais qu’il est difficile de t’arracher de tes toiles, même pour la perspective d’en peindre d’autres.

Presque religieusement, l’artiste laisse à son comparse tout le loisir d’observer les lieux et de s’en imprégner. Tant de choses étaient importantes : la lumière qui l’avait fait tomber amoureux de l’appartement dès la première visite, l’espace donnant une sensation de liberté, les parfums pour enivrer l’esprit et les sens.
Cela avait l’air de plaire à Ulysse qui s’installe et Sambre esquisse un sourire à la fois fier et très satisfait. Après tout, il était bien placé pour savoir combien il était difficile de combler un esprit artistique, exigeant dans toute sa passion pourtant spontanée mais capricieuse.  

- J’ai préféré te laisser la surprise en installant un léger suspens. Tu sais que j’ai le sens du spectacle.

Sa baguette agitée, en hôte toujours impeccable, deux verres de thé prennent place sur la table basse, leur surface semblant recouverte d’une glace qui ne fond pas aussi vite qu’elle le devrait, une rondelle de citron glissée sur le rebord..
On ne peut pas vivre sans magie, c’est impensable.

- Et tu y seras toujours le bienvenu.

Sambre alors, se glisse près d’Ulysse, analysant l’endroit où il s’est installé, l’angle de la lumière et sa caresse sur l’appartement, en lui glissant un verre glacé dans ses mains.

- J’avais hâte que tu viennes. Parce que… Tu vois, ça fait un moment que je n’ai pas eu l’occasion de me poser devant une toile.

Et cet aveu a le don d’effrayer brièvement, mais avec une certaine violence, le jeune artiste alors qu’il pose un instant sa tête contre l’épaule de son aîné dans un soupir.
Force est de constater qu’il avait été très occupé ces dernières semaines, ce qui lui arrache une petite moue à la fois contrariée et songeuse avant qu’il ne se détache à nouveau de son invité, s’éloignant comme un coup de vent.

- J’aimerai que tu essaies ma peinture aussi ! Tu sais, je la fais moi même le plus souvent et il faut que tu me dises ce que tu en penses.

Dans un coin du loft, près de l’entrée, sont entassées bon nombre de toiles, presque toutes achevées, et du matériel à ne plus savoir quoi en faire. Mais la peinture est extrêmement bien agencée, méticuleusement étiquetée, rangée par le potionniste et non par l’artiste.

- Et si tu es sage, je poserai peut-être pour toi.

Murmure taquin, accompagné d’un clin d'œil amusé alors qu’il porte le thé à ses lèvres.

feat Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

Sambre laisse entrevoir un sourire en coin quand Ulysse fait le fier mais n’ajoute rien. Après tout, il avait bel et bien gagné le droit d’investir cet appartement embaumé par l’odeur de peinture, de toiles et d’herbes séchées. Et puis Ulysse ne serait pas vraiment Ulysse s’il cessait de gonfler la poitrine comme il le fait si souvent.
Un rire lui échappe quand son ami commence à se plaindre. Encore une fois, ce n’était pas surprenant et c’était même rassurant. Personne n’avait enlevé Ulysse Cornwell avant qu’il n’arrive. C’était bien l’authentique, râleur invétéré. Mais Sambre ne se démonte pas face à son aîné.

Et il semble que son argument touche une corde sensible. Son sourire est victorieux.

- Tu ne m’as pas suffisamment supplié pour que ce soit acté. Je suppose ? Mais puisque je t’aime bien, je me montre magnanime.

Taquin, Sambre roule des yeux.

- Oh ça va Lyss, sors donc un peu de ta zone de confort au lieu de rouler des mécaniques en terrain conquis.

Un ricanement suit alors qu’il s’amuse à le taquiner.

- Et évite de mettre en doute mes talents je te prie ! C’est vexant et je ne sais pas si je t’inspirerai quoi que ce soit, en étant contrarié.

En battant de ses longs cils, moqueur, il dépose la peinture près d’Ulysse mais ne lui fera pas l’affront de lui proposer ses pinceaux histoire de ne pas le perturber plus que de raison. Les artistes étaient capricieux, Sambre était même plutôt bien placé pour le savoir.

- Quand tu veux, mais teste la peinture d’abord. J’y tiens beaucoup.

Un nouveau sourire glisse sur ses lèvres qui n’ont pas abandonné leur rictus taquin alors que Sambre s’installe près de son aîné, sur un haut tabouret face à une toile qu’il n’a pas encore terminé.

- Ensuite, c’est promis, je te laisserai peindre. Tout ce que tu voudras. Même moi. Enfin, seulement si tu en penses du bien.

feat Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

Sambre ne perd pas son sourire moqueur en voyant qu’Ulysse savait aussi bien faire la diva que lui. Ses yeux roulent dans leurs orbites, faussement contrarié par ses caprices et en le voyant s’approcher, un rire taquin lui échappe.
Leur jeu de regard se prolonge quelques instants, alors que Sambre se laisse surplomber en ricanant. Puis finalement, consent à souffler.

- D’accord, tu as gagné ! Quel que soit ton avis, je poserai pour toi.

Il cède sans le lâcher des yeux, lui offrant un large sourire joueur jusqu’à ce que l’autre artiste recule et lui laisse atteindre la peinture.

- Tu dis ça comme si tu avais l’habitude que je me défile !

Du coffret, Sambre extirpe plusieurs petits flacons, certains de couleurs froides, d’autres au contraire, bien plus chaudes. Une fois sa fierté étalée près d’Ulysse, il se réinstalle sur son tabouret en attrapant l’un de ses pinceaux pour retoucher sa propre toile.

- A t’entendre, j’ai presque l’impression que tu serais capable de me faire signer un contrat pour acter tout ça.

Taquin, il se moque gentiment en lui jetant régulièrement un coup d'œil pour voir ce qu’il pense de la peinture.

- Tu ne fais pas confiance à tes amis maintenant ? …

Et curieux, il ne se retient pas de poser la question en se penchant un peu vers Ulysse, lorgnant ce qu’il fait avec attention.

- Tu aimes ?

feat Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

La satisfaction d’Ulysse arrache un ricanement légèrement moqueur à Sambre. Mais son aîné pouvait être rassuré, réellement.
Si Sambre était joueur, il n’avait qu’une seule parole. Surtout pour les défis particulièrement plaisants. Pour le reste, c’était un peu à la tête du client.

- C’est bien parce qu’on est ami que je comprends tes névroses ‘lyss.

Un rire le prend, captant les taquineries du peintre et les lui rendant avec un plaisir non dissimulé alors qu’il le lorgne littéralement quand ce dernier a enfin sa peinture entre les mains.

Ses yeux violines suivent le moindre mouvement qu’il fait quand il récupère sa peinture du bout du pinceau pour l’étirer sur sa toile. Attentif également à ses expressions, pour un peu il serait presque en apnée.
Et enfin le verdict, qui lui colle un large sourire sur le visage alors qu’il fait mine de s’évanouir.

- Un compliment, Monsieur Cornwell ? Je me sens défaillir. Vraiment ! Vous êtes trop bon.

Taquin, alors qu’il s’approche du peintre pour lui révéler son secret dans un murmure à son oreille.

- Qu’est ce que tu me donnes pour connaître mes secrets ?

Puis il se met à rire, ébouriffant délicatement ses cheveux blonds, le regard malicieux et joueur.

- Je plaisante. Presque… J’utilise un subtile mélange de pigments et de plantes mais je la traite comme une potion à part entière. La préparation est précise. Un jour je te montrerai.

Amusé.

- Du coup, puisque tu l’as testé et qu’en plus tu l’as aimé... Je suis vraiment tout à toi.

@Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

Sambre ne s’était pas départi de son sourire sans oser admettre qu’il appréciait plus que de raison passer du temps avec Ulysse et ses fameuses névroses, encore plus en ce moment. C’était simple. C’était facile.
Il n’y avait aucune question à se poser, aucune douleur à s’imposer. C’était simplement agréable et ça n’avait aucune conséquence.

Il y pense lorsqu’il l’observe étaler la peinture avec sa moue sceptique puis finalement convaincue.

Et il y pense encore quand il se détache doucement de son aîné pour accéder à sa requête qu’il ne lui fera pas l’affront d’ignorer, même pour simplement le taquiner.

- Je n’avais pas saisi à quel point tu étais impatient de me peindre ‘Lyss.

Même si derrière son petit sourire goguenard, alors qu’il avise la lumière qui filtre à travers les immenses fenêtres, il n’en mène pas large.
S’il y avait bien quelque chose dont il n’avait pas l’habitude, c’était de servir de modèle. Être dévoré des yeux, c’était facile.
Passer sous l'œil critique d’un artiste, en revanche, semblait être un exercice bien plus compliqué pour lui. Même s’il ne l’admettra jamais devant Ulysse.

- Ok, ici ça te va ?

Sambre s’est hissé sur un tabouret, entre deux des grandes fenêtres, véritable puits de lumière entourant sa silhouette pour laisser les ombres et la lumière dorée de l’extérieur jouer sur son visage, la courbe de sa mâchoire, le relief de ses pommettes et la ligne de son nez fin.

Il aimerait avoir l’air à l’aise mais force est de constater qu’il n’arrive pas franchement à jouer la comédie.
Alors il scrute et guette le regard d’Ulysse pour voir si ça lui convient.

- Tu sais, c’est la première fois.

@Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

Sambre accueille l’approbation d’Ulysse sur son choix de positionnement avec un sourire confiant car après tout, étant habituellement à la place du peintre, il savait repérer, de son regard affûté et rodé à l’exercice, la meilleure lumière, le meilleur angle et le meilleur profil à coucher sur la toile.
Et ce n’était pas parce qu’il n’était pas à l’aise à la place de la muse qu’il en oubliait sa technique et la maîtrise de son art, bien au contraire. C’était même la seule chose qui lui permettait d’avoir un peu de contrôle sur la situation sans avoir l’air complètement nerveux.

Et s’il avait espéré que son ami ne l’ait pas spécialement remarqué, il semble qu’il se soit trompé quand il capte le sourire en coin d’Ulysse.

- Tu es le premier à qui j’accorde l’insigne honneur de me peindre, alors profites-en ‘lyss.

Le ton est léger, par taquinerie, pour masquer le fait que le potionniste n’en menait pas large, perché sur son tabouret dans la position la plus naturelle possible pour pouvoir la tenir suffisamment longtemps.
C’est d’ailleurs la remarque suivante de son peintre, ce qui lui arrache un rire sincèrement amusé alors qu’il lance un œillade brûlante et malicieuse à l’attention de l’autre artiste.

- Ne te soucie pas de mon endurance. Je suis sûr que ça ira.

Sur un ton doucereux, le jeune homme se permet même de glisser avec un sourire presque moqueur.

- Je suis sûr que je suis bien plus endurant que toi, sur tous les points.

Garder le contrôle, c’était aussi se permettre de petites piques légères et incisives à l’adresse d’Ulysse à qu’il n’avait jamais vraiment cessé de faire du charme par jeu, à qu’il avait pris l’habitude de lancer quelques petites provocations presque innocentes depuis leur première rencontre.

- Tu m’accorderas peut-être une ou deux petites pauses, si je suis sage, n’est-ce pas ?

Encore une fois, le ton est joueur, et le regard faussement sage, mais Sambre ne serait pas vraiment Sambre si le rôle de muse ne lui allait pas si bien tout à coup, sans qu’il n’ait beaucoup d’efforts à faire.

@Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

Sambre laisse couler un sourire sur ses lèvres en une moue amusée alors qu’il observe le peintre du coin de l'œil qui se laisse à peine déconcentrer.
S’il y avait bien une chose que le jeune homme devait admettre, c’est qu’une fois la rivalité avec Ulysse passée, il admettait sans mal prendre énormément de plaisir à le voir se plonger dans son monde lorsqu’il peignait.
C’est ce qui l’aiderait sûrement à tenir la pose d’ailleurs, déjà bercé par le crayon qui accroche doucement la toile.

- Tu es un artiste, Ulysse, tu ne devrais pas te fier aux apparences comme ça. Je te croyais capable de voir au-delà des choses, je me trompe peut-être ?

Encore une fois taquin et incisif, encouragé par son camarade qui se prête au jeu de la provocation, mais particulièrement sage sur son tabouret, une véritable surprise, même pour lui.

- Je n’aurai pas dit méchant mais contrôlant quand il s’agit de ta peinture. Il n’y a qu’à voir le foin que tu m’as fait pour essayer mes créations.

Sans se départir de son sourire, ses yeux violines se promènent avec attention sur le visage du peintre attentif alors que sa question agite ses épaules d’un léger rire.

- Tout va bien Ulysse, je suis à l’aise, hormis par le fait d’être de l’autre côté de la toile mais je m’y fais.

Avec un regard plus doux, il souffle d’une voix presque tendre, passionnée.

- Et puis de cette manière, tu ne peux plus me reprocher de te regarder pendant que tu peins. Puisque c’est ma pose.

Il ricane, incapable de rester sérieux.

@Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

- Tu aimes être admiré Ulysse, cesse donc d’essayer de ne faire croire le contraire.

La muse affiche un sourire aussi léger que celui du peintre.

- Et j’ai confiance en toi. Étonnamment.

Sambre échappe un nouveau rire, mais tâche de rester sage lorsqu’il entend la mine du crayon glisser sur la toile tendue entre eux. Le carbone accrochant le léger relief de la surface sur laquelle il dessine lui avait toujours flanqué des frissons.
Il aimait ce son là, comme celui, étouffé, du pinceau qui étale ses couleurs sur la toile, comme il aimait tout autant l’odeur de la peinture fraîchement appliquée sur une palette craquelée par des années de bons et loyaux services.
Et cette passion pour cette ambiance qui accompagnait leur art était bien la seule chose capable de lui faire fermer son clapet.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le silence s’installe entre le peintre et son modèle, sans que ce dernier ne soit gênant. Au contraire, il était nécessaire, ne laissant place qu’à l'effervescence artistique dans le plus doux des calmes.

Quand la première pause est annoncée, Sambre se laisse glisser de son tabouret en s’étirant et s’approche d’Ulysse avec un petit sourire en coin.

- Alors, voyons voir comme tu te débrouilles.

Se glissant derrière l’artiste, Sambre avise le petit meuble près d’eux, encombré de pinceaux et de peinture. Il a, évidemment, jeté un œil à l’avancée du dessin sur la toile.

- C’est un bon début.

Discrètement, il tend la main, et glisse le bout de son doigt dans l’un des pots ouverts qu’il appuie délicatement sur la joue d’Ulysse maintenant qu’ils sont tout proches.

- Oops. J’avais oublié que ce n’était pas moi le peintre aujourd’hui.

@Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !

Sambre, un sourire mutin au coin des lèvres, a le regard malicieux d’un chat qui viendrait de faire une bêtise en sachant pertinemment que s’en était une. La concentration d’Ulysse sur sa peinture avait été une véritable aubaine pour la réaliser dans encombre.
Goguenard et fier comme un paon, le jeune homme toise son aîné alors qu’une lueur de défi habille son regard artificiellement violine.

La surprise dans les yeux du peintre arrache au jeune homme un petit rire presque moqueur qu’il peine à retenir alors qu’il contemple son œuvre minimaliste avec une profonde satisfaction.
L’air de rien, il ose même hausser un sourcil comme s’il ne comprenait pas où était le problème mais n’a pas le temps de lui faire une remarque, perdant son sourire quand Ulysse répond à coup de peinture, lui aussi.

- … Ah mais tu répliques quand même ! Moi qui pensais que tu serais trop sage pour ça.

Cette fois, il ne retient pas son rire, plus franc, plus enjoué, profitant qu’ils soient encore proches malgré son petit mouvement de recul précédent, pour finir d'étaler la peinture restant sur son doigt, sur le nez d’Ulysse avant de reculer d’un ou deux pas.

- Me regarde pas comme ça Ulysse !

Ses doigts attrapent un pinceau qu’il menace d’agiter dans la direction du peintre, les yeux rieurs.

- Tu devrais te dérider un peu tu sais !

@Ulysse E. Cornwell Bataille de peinture !