Il n'était pas parti longtemps pourtant
juste le temps d'acheter quelques riens manquants
pas une bien grande absence
après tout il avait été absent si peu de temps
il était peu probable que quelqu'un s'introduise chez lui
dans un laps de temps aussi court
n'est-ce pas ?
Mais sûrement aurait-il du avoir autant de vigilance et de méfiance
à l'idée de cette improbable intrusion
qu'il en avait pour tout le reste de son quotidien
jusqu'au plus petit détail
et qui l'étouffaient plus qu'il ne désirait l'admettre

Alors qu'il rentre la clef dans la serrure
il s'étonne Parsifal
tiens ? c'est ouvert ?
Il était sûr pourtant d'avoir fermé la porte à clef
en sortant de l'appartement
Inquiet d'abord face à ce paradoxe donné à son esprit
il se calme bien vite
peut-être qu'Ashe est rentré plus tôt
et aussi peu réaliste et angoissante que soit cette pensée
elle lui semblait parfaitement logique
(car il était à peu près sûr de ne pas avoir oublié de fermer la porte en sortant
Ashe devait donc déjà être de retour)

Il ouvre alors la porte
entrant dans sa demeure sans se douter de rien
et n'a le temps que d'avancer de quelques pas avant de se figer
à cette voix qu'il ne reconnaît pas
appartenant à une silhouette qu'il reconnaissait encore moi
Il te regarde Parsifal
te scrute, les yeux ronds
rendu muet par la surprise et la confusion
alors que ses sens soudain sont en grande alerte
c'est à peine s'il entend son chat l'accueillir et se frotter à ses jambes
Te voilà enfin avais-tu dit
mais lui ne t'avais jamais attendu

Le bruit de la porte se refermant le réveille soudain de sa stupeur
alors qu'il se retourne brièvement comme pour constater cette porte fermée
et cette baguette pointée sur lui ne fait qu'accentuer son inquiétude
Vous êtes qui ? Qu'est-ce que vous faites là ? en se retournant vers toi
sur la défensive Parsifal
tentant de trouver une explication logique à ta présence
et à ta familiarité bien déplacée
(mais là était bien le problème
il n'y en avait aucune)
en vérité on aurait pu croire que tu étais un vieil ami
si on excluait ce ton piquant et menaçant
ainsi que cette baguette pointée sur lui

Il n'aimait pas cette situation Parsifal
dans laquelle il n'avait aucun contrôle
et où l'interlocuteur refusait de réellement se présenter
il avait plutôt l'impression d'être dans un mauvais film
où il était acteur bien malgré lui
– et à vrai dire, il aurait préféré être simple spectateur
c'était une position bien plus agréable

Et c'est l'énervement qui entre en scène
alors qu'il a clairement l'impression que tu te fous de sa gueule
sans même ciller une seule seconde
mais ce qui l'empêche de réellement s'énerver et de te mettre dehors
c'est cet état d'alerte lancinant qui l'incite à la plus grande prudence
car quelque chose, au fond de lui
lui chuchotais que tu en savais bien trop
et que le moindre faux pas pouvait lui être fatal
à tous les niveaux
alors il se crispe simplement
tentant de maîtriser sa colère
et il aurait presque fait un pas de recul
s'il n'était pas aussi figé
presque comme une statue
(ou un petit animal méfiant et terrifié
attendant le prochain mouvement de son prédateur)

La suite lui confirme sa malheureuse intuition
celle que peut-être tu savais bien trop de choses
mais vous ne vous connaissiez pas
et vous ne vous étiez jamais rencontrés avant aujourd'hui
comment pourrais-tu être au courant de quoique ce soit sur sa vie ?
Il se faisait des idées, n'est-ce pas ?
essaie-t-il de se rassurer sans grande conviction
bien trop de choses étaient intrigantes dans tes paroles
à commencer par la mention de prince charmant pire que la marâtre elle-même
(il craignait trop bien d'avoir une idée de qui tu parlais)
De quoi vous parlez ? demande-t-il en laissant échapper l'inquiétude dans le ton de sa voix
merde
Il reste un temps immobile, Parsifal
ne daignant s'approcher dans la chaise que tu avais pointée
et après une longue hésitation, il finit par déposer son sac sur la table
(sans te quitter du regard
surveillant le moindre de tes faits et gestes)
avant de se positionner près de la chaise sans vraiment s'assoir

Je ne crois pas qu'une bonne fée
se permette d'entrer par effraction chez les gens
en prétendant les "observer" ;
je ne sais toujours pas qui vous êtes
mais je sais en revanche que vous n'avez rien à faire ici
avertit-il en tentant de reprendre de l'assurance
sa main glissant vers sa propre baguette
tant pour se rassurer que te menacer indirectement
ce n'est pas comme s'il hésiterait à s'en servir si tu allais trop loin
ou si tu entamait tout simplement sa patience déjà bien limitée
(un petit animal effrayé est bien le pire des ennemis
tant il est imprévisible)

Tes mots n'ont pour effet que de le tendre
et à peine as-tu prononcé le mot attacher
que sa main attrape sa baguette et la pointe vers toi
avec une rapidité qui aurait pu l'étonner lui-même
s'il n'était pas aussi tendu ;
Essayez toujours te met-il au défi
presque provocateur
car tu n'étais pas Ashe, après tout
et le penser sans défense était une grave erreur :
il n'en était qu'aux menaces pour l'instant
mais il n'hésitera pas un seul instant à les mettre à exécution
(de toute manière, ton sourire en coin
ne le mettait définitivement pas en confiance
comme si tu en savais beaucoup trop)

Et son intuition se confirme alors que tu reprends la parole
sa main se serre sur sa baguette
et mille questions lui passent par la tête
comment tu sais ? depuis combien de temps ? qu'est-ce que tu sais d'autre ?
mais aucune n'ose réellement sortir
Tout ce que tu disais, il le savait, au fond
ça faisait des années qu'il se le répétait intérieurement
qu'Ashe n'était pas aussi bon qu'il le devrait
mais il ne le disait jamais à haute voix
alors se prendre la vérité en pleine gueule
de la part d'un inconnu qui semble en savoir bien plus que lui-même sur sa propre vie
ça le met en rogne Parsifal
ça lui fait perdre son sang froid et sa politesse
(en plus de lui faire bien plus peur qu'il ne souhaite l'admettre)
Où t'as appris tout ça ?
qui t'as tout balancé ?
qu'est-ce que tu sais d'autre, comme ça ?
conscient que feindre l'innocence ne servait à rien
à part passer pour un imbécile et user la patience de tout le monde
(et il en avait complètement oublié le chat qui se frottait à ses jambes)
Mais le plus effrayant et perturbant dans cette histoire
c'était cette mise à nue totale de secrets qu'il s'efforçait de cacher depuis longtemps
des façades qui s'effritent lentement mais sûrement par la force de tes mots
alors que lui n'avait aucune idée de qui tu étais
ne t'avais jamais vu et tu semblais tout savoir de lui
(peut-être que ses secrets avaient été mal cachés, finalement ;
l'idée qu'il puisse être exposés si facilement au grand jour
était finalement la chose la plus effrayante qui puisse exister)

La surprise balaie soudainement la colère et la méfiance
alors que tu annonces presque fièrement que tu connaissais Ashe
et que tu lui avais donné une petite leçon par le passé
Sa baguette s'abaisse sous l'effet de la stupeur
... Hein ?
alors qu'il essaie encore de digérer l'information
et surtout de tenter de comprendre ce qui lui échappait
Évidemment qu'il n'était pas au courant
alors il te scrute, pendant ce qui paraît être une éternité
Qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
ose-t-il finalement demander, la gorge sèche
Il sentait que Ashe lui cachait des choses
mais il n'avait jamais osé demander quoi exactement
de peur de ce qu'il allait trouver
alors finalement, rester dans l'ignorance, c'était peut-être ce qui était le mieux
pour lui comme pour tout le monde ;
il n'avait simplement pas réfléchi
avant de jeter un œil à la porte des secrets que tu entrouvrais
et c'était trop tard pour faire marche arrière

Il ne résiste pas Parsifal
quand tu le forces à s'assoir
trop surpris peut-être parce que tu venais de dire
Gauvain en profite pour sauter sur ses genoux
et s'y coucher sans plus de cérémonie
sans même demander l'avis de son maître
et mécaniquement sans réfléchir
Parsifal pose sa main libre dans son pelage
commençant à le caresser distraitement
pendant qu'il te regarde t'installer en face de lui

Son cœur s'emballe
son visage se décompose et pâlit à mesure que tu avances dans ton récit
assimilant tant bien que mal tout ce que tu lui racontais
et surtout se faisant grande violence pour se maîtriser
pour ne pas laisser transparaître le malaise qui l'envahissait
Comment vous l'avez...?
il n'ose prononcer le mot fatidique
... pourquoi ?
Il avait en vérité tant de question à poser
autant sur les habitudes d'Ashe que sur tes sources
mais il n'avait pas la force de remettre en question ce que tu lui racontais
peut-être mentais-tu, après tout
mais cette pensée ne lui traversa même pas l'esprit

Il se crispe encore plus Parsifal
à l'annonce d'une nouvelle vérité
qu'il aurait préféré garder pour lui
se la ressasser tristement et l'oublier encore
comme s'il ne l'avait pas vraiment vue
plutôt qu'un inconnu trop savant vienne l'exposer
sans qu'il puisse y détourner le regard
La ferme sèchement
tendant la baguette à toute vitesse vers toi
fureur dans le regard
tu en disait beaucoup trop
et ça faisait mal, qu'une autre personne que lui-même
vienne lui dire ce qu'au fond, il savait déjà
parce qu'il n'avait pas d'autre choix que d'affronter la vérité
au lieu de la fuir lâchement pour rester dans un status-quo malsain
LA FERME
crie-t-il alors que tu continues
serrant malgré lui sa poigne sur le chat
qui s'en dégage en remuant avant de se réinstaller
S'il pouvait concevoir qu'Ashe n'était plus le même
et que celui qu'il avait connu était mort depuis longtemps
il ne pouvait, en revanche
pas accepter la suite de tes paroles
parce qu'il n'était pas mauvais à ce point
il le refusait
Tu comprends rien à ce qu'il se passe
et tu te permets de faire comme si tu savais tout
en te mêlant de ce qui ne te regarde pas
alors ferme.
ta.
gueule.
il ne supportait plus cette mise à nue imposée
et ces paroles blessantes
(qu'est-ce qu'il aimerait que tu t'en ailles
qu'est-ce qu'il aurait aimé ne jamais te voir)

Il baisse les yeux sur tes cicatrices
brièvement
avant de revenir sur ton visage
– ces cicatrices qui lui rappelaient trop les siennes
et ces lancinants souvenirs mal enregistrés qui allaient avec
Qu'est-ce que tu me veux, exactement ?
parce que tu n'étais pas venu sans but, n'est-ce pas
tu devais forcément avoir une raison d'ouvrir les plaies ainsi
et de remuer sadiquement un couteau plein de sel dedans
Qu'est-ce que tu nous veux ?
ose-t-il ajouter
n'ayant pas oublié que tu t'en était pris à Ashe

Il serre les dents face à ton rire
qui ne lui dit rien qui vaille
et ça embrase encore plus le feu de la colère
tu le prenais à la légère
peut-être trop
mais s'il avait sa baguette en main
c'est qu'il n'allait pas tarder à s'en servir
parce que sa patience était à bout
et n'allait pas tarder à disparaître
il s'enfonce dans son siège Parsifal alors que tu approches
le cœur battant et le souffle court
à l'affut de tes moindres mouvements et paroles

Tu n'as rien compris
alors explique-lui donc
l'excellente raison que tu avais de t'introduire chez lui
et de l'insulter de la sorte
Je ne veux rien venant de toi, ni de vous
dans ce cas, qu'est-ce que tu voulais ?
car si c'était sa méfiance et sa colère
tu pouvais partir, tu avais tout ce dont tu avais besoin
un rapide coup d’œil alors que le chat s'en va
baissant sa garde un court instant
C'est ce que tu veux toi qui m'intéresse
c'était la seconde de surprise et d'incompréhension fatale
qui t'avait suffit à lancer ton sort pour le maîtriser
Surpris, sa baguette lui échappe des mains
alors que ses bras se font entraver sans qu'il ne puisse rien y faire
impuissant
son cœur s'emballe en même temps que son esprit panique
sentant un danger mais qu'il ne parvenait pas à identifier
(il était là, c'est tout, il le savait
tout proche)
tirant vainement sur les liens
du regard balaie la pièce sans trop prêter attention à tes dires ;
s'il trouve effectivement sa baguette dans son champ de vision
elle est bien trop loin pour qu'il puisse l'atteindre, peu importe le moyen
Détache-moi, de suite

Ce n'est plus la vraiment la colère qui l'animait malgré sa présence
mais l'urgence de la peur qui prenait le contrôle du son être et envahissait son esprit
au point d'avoir du mal à réfléchir pour trouver une solution pour se sortir de là
tant la terreur et l'urgence le submergeaient complètement
Il ne savait que trop bien comment ça pourrait finir
dans l'ombre il verrait presque des silhouettes l'observer
prêtes à fondre sur lui, le briser et le laisser pour mort
comme dans ces souvenirs mal enregistrés qu'il ne comprenait pas
et qui surgissaient toujours quand il s'y attendait le moins
Ses pensées envahissantes sont immédiatement détournées sur toi
alors qu'il sent un poids sur ses jambes
il a instinctivement un mouvement de recul alors qu'il voit ses chances de s'enfuir réduites à néant
augmentant le sentiment d'effroi qui dictait tous ses gestes
Vire de là te crache-t-il presque
essayant de ne rien laisser paraître
(c'était probablement trop tard mais qu'importe)
il te regarde alors que tu poses ta question
Même si c'était le cas, qu'est-ce que ça peut te foutre ?
Libère-moi et barre-toi
t'ordonne-t-il malgré sa position de faiblesse
comme tentant vainement de contrôler quelque chose
ou du moins, de garder la face

Tu ignores royalement ses protestations
restant sur ses jambes
et surtout ne semblant pas prêt à partir
Tu promets de le libérer bientôt
(il aurait préféré maintenant)
et passe une main sur sa joue ;
Il ne peut empêcher une mine de dégoût se dessiner sur son visage
essayant de l'éloigner de son visage
Me. Touche. Pas.

Il ne relève pas tes mots
se contentant de te fixer avec colère
mais tu avais touché juste, dans le fond
ses pensées étaient juste trop embrumées pour ne serait-ce qu'y penser
mais maintenant que tu en parlais, peut-être...?
mais était-ce seulement possible ?
(non, ça ne pouvait pas l'être)
Ta main passe doucement dans ses cheveux
et si Parsifal n'apprécie pas le contact
s'attendant a tout moment a ce que tes doigts se referment douloureusement sur ses cheveux
il ne dit rien, juste résigné
tu n'avais pas l'air de faire attention à son dégoût, de toute manière

Tu t'approches soudainement de plus en plus
malgré ses mouvements de reculs hurlant
mais dégage
ton souffle tentateur a son oreille
Tu peux être libre
qui le fige alors que la proposition tentante se formule
Tu recules et lui te fixe avec un soudain intérêt
remuant encore ces quelques mots dans son esprit
ne pouvant quelque part y croire
parce que tu te foutais forcément de lui, pas vrai ?
Le prince charmant qui viendrait le sauver, il ne viendra jamais
il s'y était fait
et ça ne sera sûrement pas toi

Tu restes pourtant sur ses jambes
et à tes mots il a un léger sourire en coin
Si j'y arrive pas
je te ferais regretter d'être venu ici
et de m'avoir fait autant chier avec des promesses que tu ne tiendras pas
car il n'y avait aucun moyen que tu l'aides
non pas parce qu'il ne le méritait pas comme il se (com)plaisait douloureusement à le penser
mais plus parce qu'il ne pouvait imaginer comment un inconnu entrant par effraction chez lui et l'attachant à une chaise dès qu'il l'a pu
pourrait le sortir de cette situation d'une quelconque manière ;
il se demandait même Parsifal
si tu ne cherchais pas autre chose qu'une simple réponse
Et toi
si je te disais que je voulais pas partir
ou repartir de zéro, comme tu le dit
qu'est-ce que tu feras ? Me forcer ?
volontairement provocateur
comme pour mettre de côté tout le reste
(peur, colère, appréhension)
comme pour se donner l'impression de contrôler la situation
alors que c'était toi qui menait la danse depuis le début
et lui qui suivait contre son gré

C'est trop tard qu'il comprend qu'il est allé trop loin, Parsifal ;
pourtant la disparition du sourire aurait du lui donner un indice
mais il avait continué tout de même
se disant que tu arrêtais enfin de le prendre de haut
et de te foutre de lui
Il ne comprend qu'il a franchit la limite que lorsqu'il sent tes doigts se resserrer dans ses cheveux
de plus en plus fort jusqu'à les tirer
Il étouffe un gémissement de douleur alors qu'il est forcé de te regarder droit dans les yeux
et dans ceux-là il décèle une lueur qu'il aurait préféré ne jamais remarquer

Son cœur se serre à tes mots
il ne saurait dire si c'était le mot étrangler
dont il avait déjà eu la désagréable application il y a peu
le contexte entier de la phrase
ou la manière si détendue et sereine que tu avais eu d'exprimer tes terribles desseins
comme si tu venais de lui annoncer que tu venais d'acheter des pommes
comme si c'était quelque chose de parfaitement commun et normal, en fin de compte
Et il comprend enfin réellement à qui il a affaire, Parsifal
à un homme dérangé aux plaisirs sadiques
prêt à tout pour mener à bien ses idées
A cette idée, il prend réellement peur Parsifal
(bien qu'il essaie de le cacher) ;
sur qui était-il encore tombé ?
Quand bien même tu serais sincère
je suis pas sûr que ce sont des manières de faire
réplique-t-il en prenant son courage à deux mains
ignorant la peur qui lui nouait les tripes
et essayant de garder la face une nouvelle fois

La prise s'adoucit et il sent ta main le recoiffer
comme s'il ne s'était rien passé du tout
(et c'était peut-être ça, le plus terrorisant
le fait que tu puisses changer de masque aussi facilement)
Son cœur loupe néanmoins un battement lorsque tu évoques le meurtre et le sort interdit
d'une manière beaucoup trop naturelle à son goût
et il en vient à se demander Parsifal
s'il t'arrivait souvent de menacer les gens indirectement comme ça
Ses lèvres se serrent imperceptiblement quand tu proposes d'effacer le souvenir de cette rencontre ;
ce n'était pas tellement le fait en lui-même que l'effrayait
mais plus le fait que tu serais capable de le faire sans aucun remord
Son esprit a bien du mal à suivre et réfléchir correctement
tiraillé entre des milliers de pensées différentes
et ne sachant plus vraiment sur quel pied danser
Ça ne te servira pas, d'effacer mes souvenirs
essaie-t-il de temporiser, le cœur battant à tout rompre
T'as aucun intérêt à le faire
ajoute-t-il, plus pour se convaincre
sentant malgré lui ce danger arriver
(alors que, peut-être, il ne se passera rien)

Il a un court instant de soulagement
quand tu avoues que tu n'avais aucun intérêt
à faire ce que tu venais d'évoquer
mais la suite de tes paroles en réalité
n'augure rien de bon
et les battements de son coeur s'accélèrent
Parsifal ne comprend pas vraiment où tu veux en venir
mais ce qu'il comprend
c'est que pour toi, ça n'était qu'un *jeu*
qu'un petit passe-temps qui t'était amusant
pour toi seulement

Ta prise se raffermit pendant que tu continues
étouffe un grognement Parsifal
tant parce que tu commençais à serrer trop fort
que ton intention se fait de plus en plus claire
(tu allais vraiment le faire, n'est-ce pas)
et à cette idée son cœur s'emballe
la peur envahit entièrement son esprit
et s'intensifie alors qu'il réalise
qu'il n'a aucun moyen de se libérer
autant ses bras que de ton poids sur ses jambes
aucun moyen de fuir
quand la baguette se pointe sur sa gorge
Ton intention s'affirme par tes mots
sans la moindre volonté de reculer
Il aurait voulu hurler Parsifal
se débattre te supplier pourquoi pas il n'était plus à ça prêt
désespérément faire quelque chose en somme
mais la terreur le paralysait complètement
le visage pâle comme celui d'un mort la bouche sèche
il n'avait plus aucun moyen de repousser l'inéluctable
il n'a plus qu'à admirer pathétiquement la fin arriver

Tes lèvres s'ouvrent et lui se voit en partie mourir
et c'est l'éclat de rire moqueur qui résonne
Cligne des yeux Parsifal
trop surpris pour réagir
un long moment te fixe alors que tu t'esclaffe
comme essayant de comprendre ce qu'il venait de réagir
de longues secondes à traiter les informations
et lorsqu'il réalise enfin
qu'on s'est (encore) joué de lui
qu'on s'est une nouvelle fois foutu de sa gueule ;
la colère et la ragent déferlent alors
son regard se durcit et ses traits se déforment en une fureur à peine contenue
Fils de...
et dans un élan impulsif
guidé par la colère soudaine effaçant toute raison
ne pensant qu'à te faire payer ton insolence
sa tête vient violemment percuter la tienne
VA TE FAIRE FOUTRE

C'est dans un élan d'impulsion qu'il t'avait frappé
malgré sa position de faiblesse évidente
mais malgré tout le voilà libérer de ce poids sur les genoux
et c'est toi qui te retrouve à terre
tes sourires et ta supériorité disparus
peut-être même réalisant que tu l'avais sous-estimé
(ne dit-on pas qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ?)
Il ne se réjouit pourtant pas de son œuvre Parsifal
à cran et le moindre de ses muscles tendu
observant avec grande attention le moindre de tes faits et gestes
prêt à réitérer l'action au besoin
délaissant toute solution civile de côté

Et pourtant tu ne sembles pas affecté
au contraire, tu sembles ravi
un frisson d'effroi vient parcours son échine alors que tu prononces son nom complet
(même Ashe ne l'avait jamais fait)
renforcé par le sous-entendu plus que déplacé
au vu de la situation
il se renfonce dans la chaise alors que tu avances encore
la désagréable impression que tu avais encore le dessus
malgré tout ce qu'il s'était passé
qu'il n'était qu'un petit jouet entre tes mains
il serre les dents Parsifal à la vue du sang sur sa manche
lui rappelant une scène d'il y a bien longtemps
(mais en aucun cas il te laissera voir autre chose
que de la colère et de l'hostilité
car le temps de la faiblesse était terminé)

Tu susurres à son oreille une nouvelle fois
pour répandre ton venin
– du moins essaie-t-il vainement de se convaincre
parce qu'au fond de lui il y a cette voix
sage et raisonnable que lui Déni étouffent désespérément
pour ne plus entendre sa vérité blessante
(et pourtant ô combien elle avait raison)
Elle répétait les mêmes choses que les tiennes
mais lui ne voulait rien entendre
se complaisant dans ce status-quo malsain
qui finira par le conduire à sa perte d'une manière ou d'une autre
Écarquille cependant les yeux Parsifal
avant de laisser échapper un rire amer

Pourquoi tu t'inquiètes d'un événement
auquel tu ne seras pas invité ?
et de toute façon inviterait-il vraiment quelqu'un ?
qui aurait envie de pleurer sur la tombe
d'un pauvre malheureux qui n'a jamais su faire les bons choix
méritait-il vraiment autant d'attention ?
peu importe
il aura tout le temps d'y penser entre deux pensées noires
Maintenant fais-moi plaisir
mêle-toi de tes affaires
c'est pas ton problème si je crève
tu devrais comprendre, non ?
Ton aide, j'en ai pas besoin
je me débrouillerai très bien tout seul

Non tu n'étais pas invité
pas plus que tu ne le sera un jour prochain
il aurait préféré que tu ne viennes jamais
que tu n'ai pas eu le moindre intérêt pour lui
(si seulement tu pouvais juste
disparaître)

Comment tu t'es débrouillé jusqu'à maintenant ?
il serre les dents Parsifal
bien sûr qu'au fond
la seule chose qu'il faisait
c'était maintenir un status-quo malsain
de peur que tout s'empire
-mais aussi l'appréhension
de s'il partait pour de bon
loin de ses tourments
et finalement il ne savait plus vraiment
ce qu'il faudrait qu'il fasse

Non
Libère-moi et dégage de ma vue
qu'il grogne
peu enclin à te voir une nouvelle fois
toi qui t'invitais sans prévenir
se prétendant médiateur de tous conflits
persuadé de comprendre son monde
toi qui venait le mettre face à des réalités
qu'il s'était toujours efforcé de ne pas voir
tant elles étaient douloureuses