histoire

Version courte:

(17 avril 1996) Naissance d’India et de son jumeau, Segun. Ils sont les derniers enfants de la matriarche, Lottie Avery.

(enfance) De nombreuses années les séparent de leurs aînés qui ont le temps de devenir parents quand les plus jeunes sont à peine en âge de marcher. Cela renforce le lien fort entre les jumeaux. India n’est pas destinée à reprendre la succession de sa mère et cela la rend quelque peu jalouse de sa sœur aînée. Son père, Dayo, la prend tranquillement sous son aile. Magizoologiste nigérian reconnu spécialisé en ornithologie, il voyage souvent et ramène des volatiles qu’il soigne avec application devant les yeux curieux des jumeaux. Avec son sourire doux, il ouvre l’horizon de ses enfants et leur fait prendre conscience des merveilles du monde qui les entoure et qui ne sont parfois qu’à un saut de Portoloin.

Tout comme Segun, India une enfant curieuse de tout, qui cherche à expérimenter les choses, même si c’est dangereux. C’est ainsi qu’elle se fait mordre violemment par un Focifère et en garde une cicatrice sur l’avant-bras. Elle aurait pu être complètement soignée, si son père n’avait tenu à ce qu’elle garde une petite trace pour lui rappeler que « Souvent, ce qui est beau peut faire mal. » India se demande si sa mère est au courant de cet incident. Elles n’en ont jamais parlé... Lottie était probablement trop occupée à faire de son aînée sa parfaite héritière.

(2006 - 10 ans) Plus petite, India voyait la culture vaudou comme un jeu, des histoires que l’on raconte. En grandissant et en assistant à différents rituels elle finit par mieux comprendre la force de ce culte, entre fascination et intimidation. Deux Lwa, particulièrement, vont prendre une place importante dans sa vie et sa pratique : Ogoun Zobla, l’esprit de l’intelligence et la réussite et Damballa, associé entre autre à la connaissance.

(2007 à 2010 - 11 à 14 ans) Rentrée à Poudlard, elle est répartie chez les Gryffondor tandis que Segun devient un Serpentard. C’est un vrai déchirement entre les jumeaux... qui devint en quelque sorte une force, au fil du temps, leur permettant d’aller au-delà des rivalités entre maisons (sauf pour se taquiner, parce qu’India avait très tôt l’esprit de compétition). Elle rejoint le club de Bavboules puis le club de théâtre l'année qui suit. En troisième et quatrième année, elle tente d’intégrer l'équipe de Quidditch mais sans succès. La concurrence est rude et elle se découvre finalement une passion pour le CIF (Club des Inventeurs Farfelus). Passion sans doute motivée par son crush de l’époque, un Poufsouffle brun aux yeux bleus, dont elle prétend ne plus se souvenir, aujourd’hui. En quatrième année elle se porte volontaire pour commenter les matchs de Quidditch (en rotation avec deux autres élèves), ce qu’elle fera jusqu’à la fin de sa scolarité.

(2011 à 2012 - 15 à 16 ans) Devient préfète de Gryffondor. La même année, elle gagne le tournoi annuel de Bavboules et décide de quitter le club, sa mission étant accomplie. Son plus grand adversaire la qualifie de « lâche », à l’époque, alors qu’elle se contente de lui sourire à pleine dents. Lors de sa sixième année, suite à une grave injustice dont elle est témoin, s’emporte vivement contre un professeur et rend son insigne de préfète.

(2014 à 2017 - 18 à 21 ans) Suite à la réforme des programmes, elle a rapidement l’idée de faire une bi-licence en Droit et politique magique & Artisanat magique. En artisanat, son projet de fin d’études et une mangeoire magique pour oiseaux et autres volatiles, dont la taille est en mesure de s’adapter à toutes les espèces. S’il arrive quelque chose à la mangeoire ou qu’il n’y a plus à manger, une alerte apparaît sur n’importe quelle montre ou pendule magique. Concept largement approuvé par son père, à l’époque. Idéaliste, elle s’investit tout autant – si ce n’est plus – en droit et politique, avec pour projet d’intégrer le Magenmagot. Elle regrette fortement, alors, de ne pouvoir procéder à un échange dans le cadre de ses DEMA, que ce soit à Castelbruxo – ses cursus ne correspondent pas – ou Uagadou – qui ne participe pas encore aux échanges -, où a étudié son père. Faute d’avoir pu voyager comme ils l’auraient souhaité pendant leurs études, les jumeaux terminent leur vingt-et-unième année par un périple de six mois en Afrique puis en Amérique du Sud. India y découvre des formes de magie qu’elle n’avait fait que survolé à l’école. Elle prend aussi conscience de certaines inégalités plus farouches encore que celles qu’elle a l’occasion de voir au Royaume-Uni. Cela la conforte dans son ambition et elle réussit le concours d’avocate, la même année.

(2019 - 23 ans) Une place se libère au Magenmagot et elle se bat pour l’obtenir. Si elle n’est pas la future matriarche Avery, elle compte bien se faire un nom d’elle-même, dans ses accomplissements professionnels. Elle est jeune, alors, mais ne se laisse aucunement impressionnée par les autres membres de la Haute Cour de justice. Plus d’une fois elle intervient à contre-courant de certains avis. Au Ministère, à la même période, elle croise la route d’un auror du nom de Tom Chateminoy.

(2020 - 24 ans) Leurs rencontres se font de moins en moins fortuites et de plus en plus fréquentes. Au-delà de leur alchimie naturelle, c’est une véritable passion qui naît entre eux. Au même moment, Segun accomplit son rêve : devenir reporter pour un grand média sorcier international, et s’en va parcourir le monde. India se sent amputée de son plus grand soutien mais la présence de Tom et les messages quasi-quotidiens sur Magicnet avec son frère l’aide à surmonter cela.

(2021 - 25 ans) Cette année-là, elle fait face à ce qu’elle croit – naïvement – être le plus grand combat de sa vie : faire entendre à sa famille qu’elle désire épouser Tom. Elle sait bien que malgré toute l’ouverture d’esprit des Avery, la nature du sang reste un sujet sensible, quand il touche aux membres de la famille... Naïvement, elle ne pensait tout de même pas que sa « bonne nouvelle » aurait un accueil aussi froid. Le visage de sa mère, surtout, parait tiraillé par des sentiments contraires. Les attitudes sont crispées et tous attendent la réaction de la matriarche. En pensant ses mots, celle-ci affirme être heureuse pour India, tout en l’invitant à bien réfléchir à ce que cela pourrait impliquer... Au départ, la concernée n’est pas certaine de comprendre puis il est question de l’héritage des Avery, de sa place de femme au sein de la lignée, de l’importance de préserver ce qui fait la force de cette famille. Et India se braque. Pour elle, elle ne renie rien de tout cela ! Elle aime Tom et peu lui importe qu’il soit sang-mêlé et divorcé. Elle l’aime et c’est avec lui qu’elle veut faire sa vie. Lottie est déstabilisée par son attitude farouche et, l’espace d’un instant, India croit y lire une forme de fierté à son encontre. C’est furtif et très rapidement balayé par ce qui suit : « Soit. J’entends que ta décision est prise et je ne t’empêcherais pas de te marier avec cet homme, si c’est ce que tu désires. Seulement... comme je te l’ai dit, cela va à l’encontre de nos valeurs. Aussi, si tu veux devenir Madame Chateminoy, tu n’auras plus ta place ici parmi nous. » La sanction tombe et India comprend qu’elle sert d’exemple vis-à-vis des autres. Tous ceux qui auraient le malheur de vouloir « trahir les Avery »... Elle se sent farouchement blessée et Segun, toujours à l’étranger, n’aura de cesse de vouloir temporiser les choses auprès de Lottie, ensuite. En vain.

India épouse Tom et si elle sera à jamais marquée par les mots de sa famille, elle gardera toujours la tête haute face à ce sujet. Le mariage est intime, elle n’en est pas moins heureuse. Elle devient Madame Chateminoy et la rupture avec la plupart des Avery (ainsi que la grande majorité de la société sang-pur) est nette.

(2022 à 2027 - 26 à 31 ans) Reniée par sa famille, India l’indépendante se créé un cocon de bonheur auprès de Tom puis de leur fils, Eliott, qui pointe le bout de son nez en 2024. C’est une bulle de bonheur que les commérages quant à son mariage ne parviennent pas à détruire. Au contraire, les bonnes énergies qu’elle accumule auprès des deux hommes de sa vie, comme elle dit, la rendent plus forte. Elle accepte de suivre un dossier particulièrement houleux concernant un trafic à l’échelle mondiale d’Armoires à disparaître contrefaites. L’affaire s’enlise pendant deux ans, mais elle réussit à obtenir gain de cause en faveur des familles de plusieurs victimes, flouées, dont des proches ne sont jamais revenus... Grâce à cette affaire différentes clauses de réglementation ont vu le jour et Maître Chateminoy accroît sa réputation.

(2028 - 32 ans) Son monde s’effondre. Tom, parti en mission en Norvège, est accusé du meurtre de l’un de ses collègues. Pour India, c’est inconcevable. Elle connaît son mari, jamais il ne ferait cela... Mais une fois de plus, personne ne l’entend. Elle est sa femme, ce sont ses sentiments qui parlent, elle a beau être avocate, elle ne peut pas prendre de distance, vis-à-vis de tout cela. Les faits parlent d’eux-mêmes. Voilà ce qu’on lui dit, voilà qui la tétanise. Même si ce n’était pas de son mari dont il était question, il y aurait bien des choses à dire ! Bien des éléments à examiner ! Il n’en est rien... Elle assiste à une mascarade de procès, fantôme dans l’ombre, elle n’est pas autorisée à parler. Sous ses yeux d’épouse impuissante, Tom est condamné pour meurtre après un jugement expédié. Pour ne pas être juge et parti, elle n’a pas eu le droit de participer au délibéré. Ce n’est curieusement pas le cas d’Apolline Lestrange, dont la posture n’a jamais fait aucun doute, dès le début de l’affaire. Quand la sentence tombe, India hurle et s’en prend verbalement aux accusateurs. À travers sa rage elle dit des vérités : ce qu’ils appellent des preuves n’en sont pas. Ses yeux d’avocate souffre de cette injustice sans limite... Elle est exclue de la salle et invitée à prendre du repos, ce qu’elle fera, toujours sous le choc.

(2029 à 2030 - 33 à 34 ans) Par la suite, son fils devient son refuge. Pour elle, rien ni personne ne peut affirmer que Tom, qui n’a fait que clamer son innocence, est coupable. Tant que c’est le cas, elle refuse de le considérer comme meurtrier, et tente de l’expliquer à son fils, avec des mots doux. Plus tard, elle réalise deux choses : elle n’est plus la bienvenue au Magenmagot, c’est comme si à travers Tom elle était jugée coupable, elle aussi, mais elle n’a pas non plus envie d’y revenir, certainement pas sous la houlette d’Apolline Lestrange. Si India avait conscience du pouvoir et de l’influence de certaines grandes familles dans les hautes institutions magiques, tout cela lui ouvre radicalement les yeux...

Malgré toute la fierté et l’amour qu’elle porte à son mari, India se retrouve prise en tenailles, considérée comme une pestiférée par les uns, noyée par la pitié des autres. Elle ne veut rien de cela, elle veut continuer à avancer. Elle le doit à son fils, et espère secrètement (pas si secrètement que ça) que le procès de Tom sera ré-ouvert. Mais elle n’a aucun pouvoir en ce sens. Elle n’est qu’un pion et comme pour remuer d’autant plus le couteau dans la plaie, Lottie revient vers elle et lui propose de retourner au domaine familial, pour qu’elle puisse profiter de son petit-fils. Elle parait sincère mais India a du mal à la croire et refuse fermement. Puis sa sœur s’y met aussi malgré sa santé fragile et le mot tombe pour la première fois : divorce. Les Avery (et les Lestrange, elle le comprendra ensuite), la poussent à divorcer, pour des raisons différentes. Les uns pour réhabiliter leur nom, et pourquoi pas « l’utiliser » à autre chose (divorcer c’est pouvoir se remarier, après tout). Les autres pour asseoir leur domination sur cette affaire, comme un caillou dans une chaussure dont on cherche à pleinement se débarrasser. Même Segun, avec bien plus de prévenance, lui souffle que ce serait peut-être mieux pour elle et l’invite à ne pas diaboliser leur mère, qu’elle pense à son bien et à celui d’Eliott... India ne sait qu’en penser, le dialogue avec sa mère a longtemps été rompu mais elle se repasse souvent dans sa tête les quelques secondes de fierté qu’elle a cru lire dans le regard de la matriarche, avant que celle-ci la renie. La corde sensible reste principalement Eliott. Il grandira dans de meilleures conditions auprès des Avery qu’en étant assimilé à un (prétendument, mais qui s’en soucie ?) meurtrier, elle le sait, et les arguments de sa famille parviennent à la faire céder. Elle signe les papiers d’une main tremblante, avant de s’enfermer pendant de longues heures dans son ancienne chambre du Château de Ross. Elle a honte d’elle-même. Si c’est pour le mieux pour Eliott, ce divorce reste une grande souffrance.

Une nouvelle fois, pourtant, elle se relève. Grâce à son travail et ses quelques amitiés sincères. Bien qu’elle soit de nouveau une Avery, elle sait qu’elle est aussi le maillon d’une longue chaîne de manipulations. Le poids du sang dans la société magique en vient à l’irriter au plus haut point. Dès qu’elle le peut, elle liste toutes les inégalités, de la plus petite à la plus conséquente, qu’elle constate sur la base de ce fondement. Il faut que les choses évoluent. Sur le coup d’une impulsion, elle envoie même un pamphlet anonyme en ce sens, à une revue politique engagée. Si cela ne change pas grand chose, c’est comme un exutoire. Elle le fera à quelques reprises, par la suite, tout en continuant son travail d’avocate indépendante.

(2031 à 2032 - 35 à 36 ans) Comme n’importe quelle personne qui s’intéresse à ce qui se passe, elle a suivi les évènements liés aux partisans de The Crow, les élèves de Poudlard endoctrinés et les différents changements à la tête de l’établissement, tout autant qu’au Ministère. Elle ose croire que Bathilda Goldstein saura agir plus efficacement que ses prédécesseurs. Tandis que de son côté India se retrouve un peu malgré elle à traiter toujours plus d’affaires judiciaires liées au déplacement de populations sorcières dans le monde, un de ses contacts du Ministère lui parle du départ en retraite de l’ancien Directeur du Département des transports magiques. Spontanément, elle n’en fait que peu de cas, mais son ami insiste en lui disant avec une légèreté qui lui ferait grincer des dents si India ne connaissait pas son humour acide qu’elle a « purgé sa peine », et qu’elle pourrait tout à fait avoir sa place à un tel poste. C’est lancé comme ça et pourtant... ça germe dans l’esprit de l’Avery. À 35 ans, elle a déjà de nombreuses années en tant qu’avocate derrière elle et elle n’a jamais eu peur de se fixer des objectifs parfois improbables... d’autant que si elle veut changer les choses, pourquoi ne pas le faire à son échelle, de l’intérieur ? Alors, elle travaille sa candidature avec application, se rappelant son DEMA d’artisanat magique autant que les affaires qu’elle a traité dans le domaine. Elle passe les différentes étapes de recrutement, le port altier et un sourire fin aux lèvres quand elle croise certains visages surpris de la retrouver dans les couloirs du Ministère. Début décembre 2031, la nouvelle tombe, elle est la nouvelle Directrice du Département des transports magiques.

Entre temps, Tom, son ex-mari, est innocenté et libéré dans un quasi-anonymat. Honteuse de ce divorce qu’elle n’a pas réellement souhaité, elle ne sait pas comment réagir et se dit qu’ils doivent se laisser à tous les deux un peu de temps pour digérer la nouvelle.