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Le monde magique a bien changé dans les années 2000. Il s'est inspiré de la technologie moldue pour évoluer. Ainsi, presque chaque sorcier possède un téléphone portable et un accès au magicnet. Cependant, il est toujours soumis au code du secret et certains conservateurs craignent cette ouverture... surtout dans un monde qui vit encore caché. Les guerres politiques et sociales persistent... (Suite)

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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos)
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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos) Lun 28 Fév - 0:03
That's when I fly to the wildland, to your land
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Elle portait des chaussures plates et vernies noires, une robe claudine toute aussi obscure et courte, des lèvres pourpres, et ses cheveux étaient noués en une queue de cheval basse. Sa silhouette glissait avec une aisance malhabile et une sorte de tension ne la quittait pas vraiment. Elle avait songé à se débiner. Ses préjugés sur les sang-purs étaient tenaces. Peut-être parce qu’elle savait en quelque sorte à quoi elle devait s’attendre : il lui suffisait de balayer devant sa porte pour le savoir.

Elle n’en avait rien fait. Sa situation précaire constituait une bonne raison pour accepter de faire des extras, mais pas la seule bien évidemment. Il y avait quelque chose de grisant à pénétrer dans l’intimité des autres. Une sorte de ravissement secret qui consistait à observer, épier le moindre fait et geste, des plus anodins, de ces hôtes de prestige qui souhaitaient faire croire qu’ils étaient bien différents des autres. C’était vrai. Eux avaient besoin d’une bonne fée pour récurer leurs slips. Le commun des sorciers se contentaient de le faire eux-mêmes.

Lenore resta un long moment devant la grande porte de cette façade imposante, intimidante. D’une certaine façon le château des Greengrass lui ressemblait : ils étaient tous les deux de ce débordement, de cette ostentation propre des riches. Lenore aussi était riche. Riche de ses sentiments, de ses émotions, de sa maladie, ses excès souffraient de ce corps si petit, si étroit pour contenir ses pulsions jaillissantes, le déluge de ses envies, l’incontinence de ses désirs. Il s’en échappait de sa bouche et de son corps des litres et des litres. Elle en aurait inondé le monde.

Il y avait peut-être aussi une sorte de fascination déplacée pour cet autre monde que sa naissance lui avait refusé.

Elle se tenait face à cette porte d’entrée qui l’accueillait de tous ses secrets, ceux qui s’effaçaient à la tombée du jour derrière les portes closes des demeures silencieuses, où ne vacillait vraiment que dans le firmament de la nuit une lumière timide pour éclairer le chemin des pénitents dans leurs confidences.

Sa main annonça sa présence de trois coups forts contre la porte. Le château demeurait immobile, pourtant elle aurait juré que l’echo se serait répercuté mille fois de l’autre côté du mur.

La nature, omniprésente, la démangeait. Elle était citadine et n’était que trop peu sortie du confort grouillant de la ville. La ville et ses ruelles étroites et tortueuses qui s’étendaient à perte de vue comme une forêt de pierre et de béton, aux odeurs chimique et industrielles, la ville qui baignait dans le jour et scintillait dans la nuit. Il était encore tôt, et malgré la trouée lumineuse du soleil qui léchait la toiture du château, Lenore sentait tout le poids des arbres, de ses racines assoupies, de cette torpeur trompeuse qui semblait vouloir la saisir pour mieux l’étourdir. Elle ressentait les effets pernicieux du silence, le véritable silence, le seul qui engloutit, chavire l’âme. Une immensité qui l’étouffait.

Lenore n'avait pas souvent quitté Londres. Souvent, on l'enfermait. Ce nouvel espace de liberté vaste comme le monde lui donnait le tournis.

La porte enfin ouverte, son visage se révéla pourtant lisse, lisse de tout vertige, de toute imperfection. Ses joues étaient rafraichies, elle ne souriait pas encore. Lenore ménageait ses entrées. Elle dévisagea l'homme qui lui avait ouvert la porte. Un instant, les mots lui manquèrent. Elle le reconnut, en fut troublée. Ce n'était presque rien bien sûr, on aurait facilement pensé qu'elle se laissait impressionnée, ou bien que la timidité l'emportait.

Naturellement, il n'en fut rien.

« Bonjour. Je suis la femme de chambre engagée par madame Greengrass. » Pas un instant son regard ne quitta le sien. C'était limpide dans ses yeux. Il avait changé, lui paraissait vieilli, de la bonne façon. Dire qu'elle ne ressentit rien serait mentir. Lenore ressentait les souvenirs. Ils lui revenaient, vifs. Il n'était pas le plus douloureux d'entre eux, c'était vrai, pour autant elle ressentit comme une irrésistible antipathie pour cet homme, éjecté dans les méandres de ses pensées pendant des années. Il se trouvait pourtant bien là. Greengrass. Son nom précisément, elle l'avait oublié.

« J'avais rendez-vous à quinze heures. » Elle le gratifia d'un sourire délicieux. C'était soudain comme si elle ne l'avait jamais vu de sa vie. « Je suis un peu en avance, je pensais que le portoloin me déposerait plus loin. Ca ne vous dérange pas ? »

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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos) Lun 28 Fév - 23:00

Les changements,
Mouvements violents dans un château figé dans le temps, inévitables fléaux qui tourmentaient les habitudes d’un sorcier lassé; d’une famille aux racines inébranlables, fixées. Greengrass établit, amoureux de la routine, du confort et du connu; amoureux des traditions, de l’incassable; se voyait démuni, perdu.

Woody était parti, Woody n’était plus. Un pilier de ce château avait disparu pour rejoindre les âmes de leurs ancêtres; et c’est en séchant les larmes de ses soeurs, que le sorcier avait compris l’importance de ceux qui restent dans l’ombre; toujours. L’elfe de maison laissait un vide qui ne serait jamais comblé; pas entièrement, pas tout à fait. Il laissait son souvenir aux enfants qu’ils avaient été, il laissait les marques de son travail dans leurs buffets.
Il laissait une place à un changement; l’imposait de son absence, de son départ volé par le temps.
Et pourtant; ce n’était plus d’actualité, de recruter des elfes de maison. De faire confiance à ces petits êtres qui réclamaient leur liberté plutôt qu’à des sorciers. Recrutons quelqu’un; avait-elle sommé; Mère de cette maison, de ce château, dictatrice de ses idées. Et sous l’air dépité de son père – et le sien – ils avaient cédé. “Le temps qu’elle se rende compte que ce ne sera pas assez; tu peux déjà lancer les recherches pour un elfe de maison.”
Car ce ne serait pas assez.
Mais elle avait voulu s’en occuper, aussi le recrutement avait été fait; aussi devait-elle également s’occuper du reste; de tout; de lui faire visiter, de la payer; de lui parler. Et dans la cuisine, il mordait sans vraiment y faire attention dans une pomme, le regard totalement oublié sur dehors; sur la verrière, sur la forêt. Oui, sur le papier, sa mère s’en occupait.
En pratique; il regardait les branches s’entrelacer derrière les vitres, il écoutait le silence de la forêt lui dire que quelqu’un avançait. Et les possibilités n’étaient pas infinies; elles étaient en vérité, plutôt limitées – tout comme celle que sa mère n’était pas rentrée de sa sortie matinale.
Alors il soupire, Hephaistos, grignotte sa pomme dans le silence de cet environnement devenu trop vide; sans un petit elfe de maison pour le combler. Et il ne sursaute pas, en entendant les coups sur la porte résonner entre les murs du château; de cette lourdeur propre à leur marteau de porte, ensorcellé pour se faire entendre au moins dans les pièces où on en a besoin.
Il prend peut-être un peu trop son temps, soupire avant de jeter le trognon dans la poubelle, passe ses mains sous l’eau; sait déjà que c’était à lui que reviendrait la tâche qu’il n’avait pourtant pas pour projet de relever. Qu’il ferait, pour que sa mère soit comblée – s’il pouvait la faire sourire, ce serait au moins ça de gagner.

Doucement alors, ses pas le guident jusqu’à la lourde porte qu’il ouvre sur un visage inconnu; connu, il n’est pas trop sûr – de cette impression de déjà-vu qui le surprend, mais surement qu’il se méprend.
Se perd dans son regard à défaut de se perdre dans ses souvenirs; il était si rare de croiser des gens qui osaient encore le soutenir. Et ça lui réchauffait un peu le coeur, au sang-pur poussiéreux, oublié dans son château, enterré dans les méandres du silence de la forêt.
Il lui répond d’un sourire chaleureux. Brillant; presque brulant.  

- Bonjour, pas le moins du monde, je vous en prie, entrez. et il l’invite à rejoindre l’intérieur de ce domaine qui est le leur, qui ne sera jamais le sien; qui lui parait pourtant tellement comme tel; se déplace un peu sur le côté pour la laisser entrer et refermer le bois derrière ses pas. En vérité, je dois reconnaitre que je suis plutôt étonné, je comptais venir vous chercher au portoloin – vous n’auriez pas été la première à vous perdre dans les bois.

Il agrandit un peu son sourire; car ce n’était que la vérité – et ni Cassandre ni lui ne comptaient encore les fois où ils se rendaient au lieu de rendez-vous plutôt que d’attendre les invités égarés. Oui, les vieilles habitudes se faisaient tenaces, dans ce château – dans cette forêt.
Et alors qu’elle franchit le pas de leur porte, il ne sait pas trop dire; s’il est à l’aise à l’idée de savoir une inconnue entre leurs murs; une sang-mêlée, une simple citadine. Ne sait pas trop quoi penser, à l’idée de donner du travail à autrui, celui qui jusqu’à aujourd’hui, était effectué par un elfe de maison. Il ne savait pas trop se situer dans cette situation qui le dépassait, Hephaistos – c’était vraiment ça, la modernité ? Laisser les gens plutôt que les elfes s’occuper de leurs besognes; nettoyer leur maison si poussiéreuse, si ancienne, si vieille qu’elle en étouffait les plus libres, les moins initiés; n’était-ce pas déplacé ?
Savait que son père le rejoignait, au moins sur cet avis.

- Mère a dit beaucoup de bien de vous, elle était enchantée de votre rencontre – parce que sa mère ne savait pas trop quoi juger de leurs rencontres, en vérité. Je peux vous débarasser ?

Avait-elle un manteau – quoi que ce soit qui puisse l’encombrer ? Les manières jusque dans la droiture de son dos, Hephaistos se demande tout de même – vraiment – s’il ne l’a pas déjà croisée.
Les changements, toujours; ceux du temps, les ravages des souvenirs oubliés. Ou de ceux qu’on avait choisi d’obscurcir et de ne plus ressacer.

- Elle n’est pas encore arrivée, il me semble qu’elle voulait voir encore quelques détails avec vous mais puisqu’elle n’est pas à la maison... Je peux peut-être commencer à vous faire visiter, en attendant.

Il ne voyait que ça, véritablement. Il gratte son avant-bras une seconde, couvert d’une simple chemise de lin comme il se plaisait à en porter ses jours de tranquilité; si sa tenue n’était pas aussi impeccable qu’elle pouvait l’être quand il sortait; il en restait d’une élégance propre à ceux dans la retenue; restait irréprochable dans sa présentation autant que dans la platitude de sa voix, malgré ses pieds nus; car dans la discrétion de son sourire, dans les reflets de son regard bleu, brillait une éducation milimétrait. Une planification calculée. Il se sentait pourtant si relaxé; si près de la nature, si près de chez lui.

- Excusez-moi si la question vous parait un peu délicate mais... On se connait ?

Parce qu’indéniablement, il ne remet pas un prénom sur ce visage qui lui parle pourtant – étrangement.

@D. Lenore Pembrocke  

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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos) Mar 1 Mar - 21:39
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Ses premiers pas dans le château des Greengras se firent étroits. Elle s’engouffra dans l’ouverture que l’homme lui laissa, dans une sorte de dignité un peu gauche. Elle fut happée presque tout de suite par le décor du lieu. Malgré sa contemplation, plus émerveillée que ce que son regard distant laissait paraître. Elle n’oublia pas cependant de lui accorder l’attention qu’il méritait. Pour la première fois, il fut aimable.

C’était saugrenu. Saugrenu parce qu’elle sentait que ses bonnes manières n’étaient pas feintes. Ses manies étaient plus que correctes, comme elles devaient à présent toujours l’être, peu importe la personne qui lui faisait face. C’était saugrenu ce décalage entre le sourire d’aujourd’hui et celui d’hier, moqueur dans son esprit. Si elle était parvenue à l’oublier tout à fait, comme elle l’avait fait au cours des dernières années, alors peut-être se serait-elle arrêtée à ses façons de gentleman va-nu-pieds. Il avait l’air un peu coincé.

Puis, il évoqua l’idée de venir la chercher au portoloin. Elle retint au dernier instant une grimace de dégoût. Quelle horreur cela serait. Il avait bien fait de ne pas en être inspiré ! Avoir la surprise de trouver sa désagréable personne juste après avoir été aspirée par le vortex. Son petit timbre suffisant l’éluda derechef. « Je suis pleine de surprises, monsieur Greengrass. Retrouver mon chemin en fait partie. Et puisque je ne me suis pas perdue cette fois, vous n’aurez pas à vous donner cette peine pour moi… » Petite maligne docile. Son regard se suspendit sur le plafond du grand hall. Elle n’avait rien vu d’aussi spectaculaire depuis sa première fois dans la grande salle de Poudlard. Enfin, si son petit caractère se manifestait en fragments, elle n’en oubliait pas l’important : « Mais je vous remercie de cette délicate attention ! » Doux et brusque à la fois. Ca se précipitait sur ses lèvres prunes où ses rictus légers et frivoles venaient se nicher. Un instant, on aurait dit qu’on l’avait baigné toute entière dans du miel.

« Votre mère m’a aussi fait l’impression d’être une femme très convenable. » Elle ne savait s’il attendait son avis, s’il était seulement d’avis que la femme de chambre donne ses impressions sur la châtelaine. Cela au moins était la vérité. Elle n’aurait jamais deviné que cette dame pouvait être sa mère. Une sang-pur qui dérogeait aux règles de prendre des elfes de maison pour payer quelqu’un, Lenore n’avait pas manqué de la flatter, de lui dire comme elle était moderne, comme il était important aussi qu’il y ait du travail pour tout le monde. Lenore avait su se montrer pleine de charme, très expressive, très rafraichissante. Dé-li-cieuse. « Enfin, je ne sais pas si elle était enchantée ou soulagée. J’espère bientôt la croiser, je voudrais la remercier. » Elle avait besoin de ces heures après tout.

« Oui, vous pouvez. Mais vous n’avez pas besoin de faire ça. Il ne faudrait pas vous habituer à servir de porte-manteau pour votre femme de chambre. Quoique je ne vous en voudrai pas si vous vouliez le faire de temps en temps. » Et quoi qu’elle ne lui en voudrai pas s’il s’en abstenait. Et quoique ce ne serait que justice qu’il lui porte ses affaires, après toutes les vilaines moqueries qu’il lui avait faite. Et dire encore qu’il se permettait de ne pas la reconnaître. L’avait-il seulement regardé à l’époque ? Encore que cela n’était pas désagréable. Se disant, elle lui tendit gentiment son gilet à plumes et attendit qu’il s’en saisisse. Les sourires apparaissaient sur sa figure et fanaient quasi simultanément.

« Oui monsieur Greengrass, on se connait. Mais vous ne vous en rappelez pas. Quel dommage. » Son expression, son timbre de voix, aucun de ceux-là ne trompaient sur la nature narquoise de ses propos, de cette moquerie fine qu’elle se permettait. Peut-être n’était-ce pas le comportement attendu d’une femme de chambre comme on l’imaginait. Les préjugés archaïques avaient la vie dure. Mais c’était peut-être le caractère piquant d’une jeune femme face à un jeune homme d’environ du même âge, peu ou prou, au XXIème siècle sorcier. Du reste, elle gardait sa courtoisie.

Peut-être aussi la jeune fille du passé et la jeune femme dont on sentait tout le mordant maintenant ne se ressemblaient pas tant. Ou peut-être que si. Peut-être ne l’avait-il jamais vu. Peut-être ne lui avait-elle jamais montré. Car après tout, elle ne l’avait jamais aimé, mais ne l’avait pas non plus détesté, pas comme d’autres. Elle n’avait vu en lui que le manège d’un adolescent désireux de se faire bien voir, et qui ne la calculait plus sitôt qu’il se retrouvait seul. Elle n’était jamais venue lui réclamer des comptes, jamais ne lui avait fait une scène. Cela, il s’en serait souvenu. Elle aurait pu. Mais elle se souvenait d’une adolescence fragile, de ses humeurs passagères, de sa fixation sur un autre que lui qui avait épongé chacun de ses cris. Car il y en avait un qu’elle avait détesté plus que tout, et ce n’était pas lui. Au final, ce garçon, homme à présent, elle n’avait fait que l’effleurer du regard, l’avait condamné à son indifférence. C’était peut-être la raison pour laquelle il avait continué à se moquer : parce qu’elle l’avait laissé faire. Parce que dans le fond, lui n’avait eu aucune espèce d’importance sur sa vie. Pas comme les autres.

Et pourtant. Elle le regardait, le voyait. Il avait l’air d’un homme bien. Et malgré tout, ses bonnes manières, elle en faisait du néant.

« Est-ce que cela vous perturbe ? » Elle lui offrit à nouveau une esquisse sarcastique. « Je peux faire les deux si vous le souhaitez. Je veux dire, visiter ET vous perturber. Ca ne me dérange pas de faire les deux à la fois. »

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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos) Sam 5 Mar - 21:52
Entre bon et mauvais,

Hephaistos n'avait jamais su se situer. Diable des plus faibles et pourtant défenseur de leurs valeurs; il était le suiveur, celui qui ne savait jamais, qui se contentait de s'adapter tout en pensant à ses actions; aux conséquences.
Si elles n'avaient jamais été immense, s'il n'avait jamais été la cause des pires méfaits; il savait, Hephaistos; que l'inaction était aussi une forme d'action.
Que s'il ne s'élevait pas, alors il choisissait de sombrer; que s'il ne volait pas, alors il tombait.
Et c'est ce qu'il faisait, Hephaistos, ce qu'il avait toujours fait; regarder un frère se faire discrimer, des inconnus se faire laminer. Et lui était spectateur, regardait - encore, toujours.
Et faisait en sorte d'oublier, plutôt que de trop y penser; car où est-ce que ça le mènerait ? Les coeurs qu'il avait abanadonné, les larmes qu'il avait ignorées étaient maintenant trop nombreux pour être considérés.

- En effet; mais ne sous-estimez pas la forêt de Sherwood - elle peut se montrer capricieuse, quand elle le veut. Ils y étaient cachés depuis des millénaires pour une raison bien précise, qu'il se garde de nommer; mais comme toutes les forêts lourdes d'histoire, Sherwood aussi, avait ses secrets. Son sourire se fait cependant rassurant alors qu'il la guide un peu plus en avant dans le hall. - Mais ne vous en faites pas. Nous le saurons, si jamais vous vous perdez.

Il se veut simplement informatif, le sorcier à l'écoute de la forêt. Le sorcier qui connait chacun des sons de Sherwood, qui entend les oiseaux chanter sans lui-même ne pouvoir le faire.
Alors il la guide à l'intérieur, fait mine de ne rien voir de ce qu'il peut lire dans ses yeux; de son visage qui se lève pour observer les lieux trop vieux pour être entièrement compris. Entre verrières et bois, Hephaistos était ici chez lui - oubliait que ce n'était pas commun, de vivre au milieu d'une forêt, si loin de la vie; de tout - coupé du temps.
- Elle ne devrait pas rentrer tard; elle voulait être présente à votre arrivée.

Des banalités échangées; le sorcier connait bien sa mère et ses secrets; comme lui, elle sait sourire et plaire; comme une Greengrass, elle se fait bien voir.
Et derrière son sourire et ses douceurs, Hephaistos se demande; à quel point elle se sent satisfaite, d'embaucher une humaine plutôt qu'un elfe - si la condescendance ne se maquillait pas de gentillesse. Mais il ne savait pas; peut-être était-ce tout à fait convenable; que d'embaucher quelqu'un - tout comme le poids des gallions à la fin devait être généreux.  

- Rassurez-vous, je me contenterai de le placer sur un porte-manteau. Je ne voudrais pas déloger les notres de leurs fonctions.

Et il attrape avec courtoisie le vêtement à plumes, qu'il reconnait d'un simple contact comme synthétiques. S'il se retient de grimacer devant une telle faute de gout, il n'en dit rien et se contente de le ranger d'un sort dans le placard de l'entrée; avec le sien, déjà placé - ce n est pas comme s'il pouvait imposer au monde de s'inquiéter des inquiétudes des Greengrass. Au moins était-ce du faux; et il se demandait, si elle aurait pris des vraies, si l'occasion se présentait.
L'idée de finir sur un manteau le fit frissonner.

Son impression de déjà-vu n'était ainsi pas une simple impression; elle le lui confirme entre leurs pas alors que Hephaistos sourit toujours, le dos droit et les épaules pourtant bien basses; à l'aise, comme on l'était chez soi. Ainsi donc se connaissaient-ils; ainsi donc s'étaient-ils déjà vus. Du ministère, peut-être; ou de Poudlard, plus probablement - toujours est-il qu'il note sa non-chalence, qu'elle sème des indices qui lui laissent penser le pire.
Du reste, il rit ouvertement quand elle parle de le perturber, de pousser la porte devant eux et de la guider dans un des nombreux couloirs boisés. Est-ce que ça le perturbait ? Peut-être son sourire malin avait quelque chose à intriguer; quelque chose dont il fallait se méfier; mais il était assez habitué, aux faux semblants.
Alors oui, il rit doucement à sa question, non pas destabilisé mais bien amusé et léger, comme on l'était, quand on n'avait aucun besoin de se soucier.

- Ça a l'air de sincèrement vous enchanter. De ne pas qu'il sache qui elle était, d'être en position de pouvoir quand lui n'était qu'observateur - mais n'était-ce pas son rôle de toujours ? Et ça le fait sourire, de la voir si heureuse de ce petit pouvoir; au moins ne s'en cachait-elle pas. Je vous en prie, vous pouvez essayer. Mais je dois vous prévenir: beaucoup de gens me connaissent sans que je ne les ai même jamais croisés. Il vous faudra un peu plus de matière pour en venir à me déstabiliser - je ne doute pas que vous puissiez y arriver, cela dit.

Sourire. C'est poli, c'est entendu, dit avec une neutralité chaleureusse et une invitation à le faire, si c'est ce qui la faisait rayonner, si c'était ce qu'il fallait pour que ce moment soit assez convivial pour qu'elle le supporte - pour qu'elle se sente à l'aise.

- J'apprécie toujours une rencontre; nouvelle ou pas. Il attrape son regard un instant; sincère et sans aucune arrière pensée. Il se demandait cependant si elle, était réellement enchantée de le revoir - peut-être parce qu'il se doutait un peu, sans en dire un soupçon. D'ailleurs, je me rends compte que vous savez beaucoup de choses de moi quand je ne connais même pas votre nom. Mais puisque nous nous connaissons, je vous propose qu'on se tutoie: je ne serai pas votre employeur ici, de toute façon.

Il pousse une porte et s'insère dans la pièce pour la lui tenir; lui présente le premier endroit qu'il jugeait utile, pour qu'elle puisse s'assurer de n'avoir besoin de rien, si jamais.

- La cuisine; si jamais vous avez faim ou soif, n'hésitez pas à vous servir à n'importe quel moment. Il y a de l'eau, mais vous pourrez vous faire du thé ou du café. Tout est ici. Vous y trouverez toujours des fruits - veillez simplement à ce qu'il en reste toujours au moins trois: mon père n'apprécie pas en manquer.

Et il la guide dans ce qui ressemble à une cuisine des plus simples; si grande et si froide; pourtant si confortable. Un sort de vaisselle dans le lavabo (le sien; loin d'être aussi efficace que ceux qui y sont habitués); des seaux; un frigo aux pieds vertigineux; aux détails ornés. Des grandes fenêtres, des plantes; un feu; des fruits, toutes sortes de choses que l'on trouvait dans ce qu'il pensait une cuisine commune - était-elle seulement commune, réellement.

@D. Lenore Pembrocke  

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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos) Lun 14 Mar - 21:49
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Lenore observa sa veste disparaitre dans le placard de l’entrée, qu’elle avait à dire vrai à peine remarqué à son arrivée. Ses yeux furetaient toujours vers les vitres, et la lumière du jour qui baignait le hall de rayons doux lui faisait une drôle d’impression. Le jour imprimait sur le bois des nuanciers de brun, et laissait entrevoir filtrer dans l’air quelque pluie de poussière fine, de celle qui restait, qui ne s’en allait jamais tout à fait, pas parce qu’on ne la nettoyait pas, mais parce qu’elle semblait toujours exister. Elle s’élevait dans la pièce pour mieux y stagner, et c’était presque apaisant en vérité, ce vol stationnaire et tranquille que rien ne paraissait vouloir déloger.

La jeune femme reporta bientôt son attention sur le jeune homme qu’elle ne reconnaissait pas. Si différent de son souvenir. Vraiment ? Sa voix épousait à merveille le décor des lieux, et jusque dans sa façon de se mouvoir, paisible, meublait l’endroit. Mais pas d’un meuble remarquable qui aurait tout de suite attiré l’attention, non, sinon comme le détail d’un mobilier accordé, pauvre et riche à la fois, celui qui ne sautait pas à l’œil ; on le frôlait, passait à côté sans le heurter mais sans jamais non plus complètement le regarder. Cette sensation l’apaisa. D’une certaine façon, Lenore sut que cet homme ne serait qu’un accessoire dans son existence, dut-elle passer à côté de lui tous les jours, le voir, et même lui parler, de ces banalités qu’ils échangeaient si facilement comme deux étrangers. Ce qu’ils étaient en réalité. Elle sourit, c’était poli, attendu.

Une porte poussée, leurs pas qui se suivaient, les corps qui s’engouffraient dans les longs couloirs l’un à la suite de l’autre. Ses jambes qui s’écartaient naturellement un peu plus pour suivre le rythme de cet homme dont elle ne voyait plus que le dos, la silhouette haute, mais qui ne se pressait pas assez pour la perdre, et devant lui tout un univers qu’elle ne connaissait pas, qu’elle ne critiquait que trop souvent comme la plupart des gens, par envie, jalousie, parce que c’était facile. Facile de tomber dans les préjugés, de se moquer de ce que l’on aimerait secrètement avoir, ou connaître rien qu’un peu. Enfin. Sa silhouette dessinait entre les murs boisés les contours d’une porte fermée. Voir au-delà de lui semblait difficile, alors elle se contenterait pour l’instant des quelques cheveux qui tombaient contre sa nuque, de la largeur de ses épaules, du tissu impeccable sur les omoplates. Sans le savoir il lui procura une sensation de propreté qui étonnamment ne lui déplut pas. Malgré le chaos de ses pensées, Lenore était une femme ordonnée, qui ne rechignait pas à laisser l’empreinte de son désordre par endroit. Lenore aimait polluer l’harmonie dans le détail. Quel était ce conte de fée ? Une blague.

« Oui, ça m’enchante. » Répondit-elle en écho de ses mots de son air lutin, songeuse aussi quant à la légèreté de ses rires. Ils appartenaient au château comme le reste de sa personne. Elle n’avait pour sa part aucune envie de rire.

« Mais, je peux vous contredire sur un point. Vous avez fait un peu plus que me croiser. Mais ce n’est pas grave, vous n’avez pas besoin de vous rappeler. »

Quoiqu’elle aurait pu vouloir se demander quelle tête il aurait fait, et la façon dont il se serait comporté. Elle ne l’imaginait pas les joues rougissantes. Cela aurait trop contrasté avec l'air qu'il se donnait, pas celui de quelqu'un qui se laissait destabiliser, à qui on dictait des couleurs qui manifestement ne lui allaient pas. Elle l’imaginait bureaucrate pour une certaine raison, s’excuser peut-être avec austérité parce que les convenances l’exigeaient, et puis peut-être aurait-il était excessivement courtois par la suite, comme elle n’avait pas envie qu’il le soit car cela lui aurait demandé un effort en contrepartie et que la bienséance était une chose pratique mais de surcroît très ennuyeuse.

Peut-être fallait-il seulement s’en tenir aux faits. Elle était employée, et lui, bien qu’il s’était évertué à lui dire que non, son employeur. Le fils des patrons. Ce n’était pas juste le type du coin.

« Est-ce que vous êtes en train de me dire que vous appréciez cette rencontre ? C'est un peu facile, surtout si vous les appréciez toutes. » Son sourire revint, fin et onctueux, comme il l’avait soudain regardé. Il semblait sincère et de bonne volonté. Quant à elle, et bien, elle était qui elle était. Un fourretout de beaucoup de choses. « Non, je n’en sais pas autant que ça. C’est juste ce que vous avez décidé de croire. Par exemple, je ne sais pas ce que vous faites dans la vie. Et en dehors des nouvelles rencontres et de vos pieds nus je ne sais pas ce que vous aimez. Peut-être des chemises et des pantalons bien repassés : heureusement pour vous je suis là pour vous combler alors. » Ses yeux le quittèrent alors qu’il poussait la porte de la cuisine sans qu'on ne sache s'il s'agissait là d'une esquive volontaire. Elle y entra à sa suite et observa le mobilier dans son ensemble, garda pour elle ses impressions.

Sa petite silhouette se rapprocha d’une fenêtre, et elle observa curieusement l’extérieur. On ne voyait que des arbres. Son reflet dans la vitre aussi. Ses vêtements étaient sans vie, toute de sombre vêtue qu’elle était, pourtant il y avait une évidence qui ne trompait pas : il n’en était rien. Lenore pouvait porter tout le noir qu’elle souhaitait sans jamais apparaitre austère. La lumière traversante lui douchait la chevelure d’éclats d’or et d’automne. Elle lâcha nonchalamment, les yeux perdus au loin.

« En fait, moi non plus je ne sais pas ton nom. » Le tutoiement lui vint spontanément, sans qu'elle n'en éprouve la moindre gêne. Ils avaient peu ou prou le même âge, et le vouvoyer exècrerait bien vite les affres de sa patience. Elle disait néanmoins la vérité, elle ne se souvenait pas. C’était loin aussi quelque part dans sa mémoire. Seul était resté ancré sa silhouette vague, son visage quelque peu vieilli, et ses mots moqueurs qui lui avait fait dire que c’était un abruti.

Il disait qu’il ne serait pas son employeur, elle aurait sans doute préféré qu’il se contente de l’être. La vérité allait ailleurs. Elle était la femme de chambre, et lui un résident, le fils, un Greengrass, et c’était elle qui entrait chez lui, qui referait bientôt son lit, s’il n’avait pas l’habitude de le faire, qui nettoierait son linge et irait le suspendre dans la cour, qui ferait en sorte que la poussière disparaisse de ses étagères, et que l’air frais pénètre toujours la pièce avant lui.

Son sourire, comme il y en avait beaucoup depuis le début de la visite, se fit cette fois plus vague dans le reflet de la glace. Elle ressentit une sorte de gêne un peu vive, soudain, à l'idée d'être sa femme de chambre. Elle qui s'était longtemps pressenti à faire de grandes choses. Servir un idiot n'en avait jamais fait partie. « Tu peux m’appeler Lenore. »

Elle guetta à peine sa réaction. Au fond, ce prénom était-il si significatif ? Des rousses, il y en avait beaucoup en Angleterre. Et l’adolescente dont il se gaussait à l’époque était assurément différente de la jeune femme d’aujourd’hui. A dire vrai, de combien de garçons, de filles, s’était-il moqué ? Elle espéra que si ce nom lui disait, il aurait au moins la délicatesse de faire semblant de ne pas la reconnaître.

Puis, se désintéressant soudainement de la vue, probablement gâchée par les pensées qui allaient et venaient, elle revint vers lui, détailla la corbeille de fruits, écouta un discours qui lui sembla saugrenu mais qu’elle n’interrompit pas, par politesse ou flegme peut-être, se dirigea ensuite vers l’évier, se pencha au-dessus des assiettes qui voletaient dans l’air avant de rejoindre une pile, propre. Elle en attrapa une et en lissa les contours, encore humide.

« Je ne suis pas sûre d’avoir le temps de grignoter de toute façon, et je ne sais pas s’il serait bien vue de trouver la femme de chambre assise à la table de la cuisine, en train de siroter son thé. Ce serait un peu bizarre, non ? » Manifestement il n’avait pas l’habitude d’avoir des employés chez lui. La vérité, c'était qu'elle n'en savait rien : c'était la première fois pour elle aussi qu'on l'employait dans une maison. Mais elle imaginait bien que ce serait dérangeant de boire un café et de tomber nez à nez avec le patriarche des Greengrass, venu manger sa pomme. Elle leva l’assiette au-dessus de sa tête, et de sa petite moue concentrée effaça du revers du pouce une trace et, affichant un sourire manifestement satisfait, reposa l’assiette au sommet de la pile. Sa main entreprit de traîner le long du plan de travail.

« Les feux de cheminée. Je suppose qu'il doit y en avoir dans beaucoup de pièces. Est-ce que je dois les allumer ? Le matin, avant que tout le monde se réveille... Ou le soir, pour réchauffer les chambres. » L'Angleterre était humide et froide après tout, Février n'était pas encore passé. Sa main finit par glisser, sage dans son dos pour faire tournoyer sa baguette magique, discrètement sortie. Et la vaisselle sembla se faire un peu plus vite, et les brosses à frotter un peu plus forts. Mais l'air de rien, elle avait continué à fixer tranquillement son hôte, son regard dans le sien qu'elle soutenait si facilement, comme elle n'était ni timide ni impressionnée.  

« Est-ce que cette rencontre est toujours appréciée ? Si oui, j'aimerai beaucoup voir la suite. Et tu pourrais me parler de tes exigences. A moins que celles-ci se résument à porter ma veste, me tutoyer et me proposer à boire. Mais c'est moi que ça risque de déstabiliser. »

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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos) Mar 29 Mar - 18:58
Le rire,

Était sincère quand il s'échappa des lèvres du sorcier qui ne retenait pas son amusement. Elle était enchanté d'avoir ce brun de pouvoir sur celui qui ne savait rien d'elle, et l'assumait assez pour oser en parler - de quoi surprendre, mais surtout de quoi inspirer à un garçon trop réservé une admiration certaine. Comme il admirait tous ceux qui pouvaient vivre sans se soucier de leur image; de ce qu'ils dégageaient et de l'avis qu'on portait sur leurs paroles.

Leurs pas se succèdent et son regard se tourne vers l'inconnue connue, celle dont il ne se souvient pas mais qui de toute évidence ; avait fait plus que la croiser. Si elle n'avait pas été amie, ni ennemie, Hephaistos pouvait imaginer la nature de leur rencontre qu'elle ne voulait pas lui livrer - une où il laisserait bien plus d'amertume, dans les souvenirs. Une où il ne serait pas l'être lumineux qu'il cherchait à dégager aujourd'hui - et peut-être son regard s'assombrit-il un petit peu, d'une tristesse ou d'un regret; d'une ombre qui le suivra à jamais.
Car ses apparences cachaient au mieux ce monstre qu'il était; mais les souvenirs laissaient des traces indélébiles. Une ironie - pour ceux qui s'appliquaient à les faire disparaitre dans les esprits d'autrui. Mais probablement se faisait-il des idées ; peut-être était-elle juste une âme croisée.
Alors mieux valait ignorer; puisqu'il n'avait pas besoin de se rappeler. Mieux valait sourire; ce qu'il fait.

Dans ce cas, laissez moi au moins vous présenter mes excuses pour ce manque de discernement.
Et pour le reste, probablement.

- J'ai fini par apprendre à trouver de la beauté dans chacune, j'imagine. La leur comme les autres ; et c’est tout ce qu’il y avait à répondre, alors qu’il hausse doucement les épaules pour appuyer ses dires ; ne se sent pas plus concerné par cette question qu’une autre. Une rencontre était une rencontre ; il n’avait pas besoin de plus se poser de question. Agréable ou non elle était là, devant lui – et il répondait, car appréciait être avec un autre, d’autres visions,, d’autres pensées, partager.
Les apparences étaient grisantes - l'humanité passionnante.

Le monde du point de vue d'un autre a toujours quelque chose de nouveau et d’intéressant.

Ils pénètrent dans la cuisine qu’il lui présente et il se demande si elle se joue un peu de lui, entend son tutoiement avec une suprise certaine quand bien même c’est lui qui le lui a imposé – peut-être parce qu’il s’était habitué, à cette place d’employeur – peut-être parce que dans sa robe noire, elle avait tout d’une étrangère entre ces murs - ne pouvait y trouver sa place.

Il ignore si elle est sincère ou si elle se joue de lui; si elle ne sait pas qui il est pour de vrai, mais choisit de rentrer dans son jeu – car pourquoi pas ; lui laisser l’opportunité de le berner. Lui n’était pas fait de fierté ou de sarcasmes ; lui se contentait de survivre et c’était déjà bien assez.

Hephaistos.

Il comprend alors seulement ; et ça le frappe d'un ouragan nouveau: qu’il la voit sans la voir; ne l'a jamais vue réellement ; ne l’a même jamais regardée – il n’était pas étonné, de l’avoir oubliée.

Cette sorcière dont le pétillement des yeux le surprend comme s'il la voyait pour la première fois; pour la première seconde. Cet air malin et vivant qui s'impose comme une énergie florissante dans ce bois trop ancien et silencieux ; cette petite tache de couleur automnale dans un château trop gris et imposant, prêt à la dévorer de son histoire et de ses drames ancestraux.

Si nous laissons ce droit aux elfes de maison, j’estime plutôt étrange de voir mourir de faim ou de soif notre femme de ménage ; conclut-il en l'observant, cette employée nouvelle entre leurs quatre murs.

Un fait qui lui paraissait au moins à lui, logique. Et il la laisse explorer la cuisine sans plus de commentaire ; la regarde s’imprégner des lieux avec méfiance. C’était étrange, une femme de ménage. Ça n’avait rien à voir avec un elfe de maison, un être humain – il s’en sentait un peu gêné, sans oser l’avouer. Il reste un instant confus devant sa question – car il en avait honnêtement aucune idée.

Les feux de cheminée ? Je ne sais pas si c’est ton rôle mais… Oui, j'imagine oui, au moins la chambre de mes parents et de ma sœur, si jamais tu remarques qu’ils sont éteints quand tu y passes. Je suis désolé, ça ne devrait être que ponctuel – mère a insisté pour embaucher quelqu'un mais nous sommes conscients que c'est une demeure un peu grande pour une seule personne – surtout pas à plein temps. Nous trouverons des solutions.

Reprendre un elfe de maison, par exemple. Et il pense à son père qui approuverait ses dires, s’il était à leurs côtés ; jette un œil du côté d’une autre porte, s’y dirige calmement.

Si nous passons par cette porte, nous arrivons directement dans la salle à manger. Ils y prennent tous leurs repas. Assure-toi juste qu’elle reste propre ; ça devrait suffire. explique le sang-pur en restant dans l'encadrement de la porte sans s'y engouffrer

Le bois de cette maison avait une histoire qui restait tue, mais qui était la leur. Il ne retient cependant pas un sourire amusé quand elle lui avoue qu’elle pourrait elle aussi être destabilisée – au moins seraient-ils deux à ne pas savoir comment se comporter.

Mes exigences ? Le terme fait sourire Hephaistos – il doit y réfléchir une seconde « Tant que la maison reste propre, j’imagine que nous n’attendons rien d’autre. Pas de curiosité dans les papiers ni de vols, bien évidemment. Et n’entre jamais dans le bureau – ma mère en aura peut-être d’autres mais pour moi, ce qui importe, c’est que nous ne nous étouffions pas sous la poussière. Et la confiance.
Surtout la confiance, mais ça il ne pouvait pas le dire à vive voix ; cela s’accordait avec le temps, avec les ressentis.

Il ne passe cependant pas la porte, se contente de la fermer pour échanger un regard un peu plus complice, un peu plus enfant – comme celui qu’il avait un jour été dans ce château caché.

« Maintenant, si tu caresses cette pomme. » et il gratouille la pomme d’un tableau ancien, qui se met à gigoter avant de s’ouvrir sur des escaliers de bois étroits. « Nous passons directement à l’étage. Mais il y a aussi les escaliers dans le hall d’entrée, que tu as vu plus tôt. » Et il lui indique l’entrée du passage secret pour l’inviter à s’y engouffrer. « Oh – et c’est un secret. Après toi. »



@D. Lenore Pembrocke  

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That's when I fly to the wildland, to your land (Hephaïstos) Jeu 21 Avr - 14:09
That's when I fly to the wildland, to your land
with shiny smiles and plastic bodies

Elle n’avait que faire de ses excuses. Certes. Il pouvait les lui présenter si cela lui chantait, mais rien ne l’obligeait à les accepter. Enfin, malgré les sourires de façades et les pensées amers, Lenore n’oubliait pas la situation dans laquelle elle se trouvait. Et c’était justement parce qu’elle ne l’oubliait pas que ces excuses lui semblaient si faciles. Etait-elle seulement en position pour refuser quoique ce soit, alors qu’il s’agissait de son premier jour de travail ? Ces excuses n’étaient pas nécessaires. Vraiment Elles la rebutaient presque.

Le reste la laissa pensive. Lenore oubliait de voir la beauté des choses, surtout dans les rencontres. Elle était si extravagante que le commun des mortels lui semblait d’une banalité affligeante. La majorité des gens ne l’intéressaient pas, et au mieux, l’ennuyaient.

Hephaïstos. Non, elle ne se souvenait pas. Seul son physique et ses moqueries lui restaient en bouche comme un nid de couleuvres. Jusqu’aux syllabes de son nom, il lui avait semblé qu’il n’y avait rien d’autre à savoir, rien d’autre à se souvenir. Peut-être en avait-elle assez vu d’ailleurs, de cet homme pompeux comme de ce château dans lequel elle ne se sentait pas à l’aise. « J’ai de la réserve. » D’aucun se serait probablement demandé où. Elle était petite et chétive, Lenore, le teint maladif derrière ses fards et l’automne de sa chevelure.

C’était si léger dans sa bouche, dit sans considération ; comme elle était consciente de ce constat. Personne n’était irremplaçable. C’était là une triste vérité dans le monde du travail. Mais il l’appuyait l’air de rien, si tranquillement que c’était à se demander s’il se rendait compte de ce qu’il disait. Et devant elle ou devant un autre, cela ne lui changeait rien. « Mais est-ce qu’il faut être désolé pour la taille du chateau ou pour le fait que ce ne soit que ponctuel ? » C’était plus sérieux que narquois tandis qu’elle haussait un sourcil. L’impression générale était mauvaise. C’était peut-être dans ses yeux quand elle ne le regardait pas, peut-être sur ses lèvres lorsqu’elle ne lui souriait pas, peut-être dans tout son être lorsqu’il ne donnait pas l’impression de l’épier.

Elle le trouva pour la première fois depuis le début de cette visite, méprisant. Non pas qu’il ait voulu l’être, cela au moins elle pouvait lui reconnaître, mais c’était peut-être simplement ainsi qu’il était et qu’il avait toujours été. Là, elle reconnaissait un peu de cet adolescent qu’elle méprisait jadis tandis qu’il se dirigeait vers une autre porte. Nous trouverons des solutions. La remplacer en était une comme une autre. Cela méritait-il seulement qu’elle se tue à la tâche ? Si on devait la congédier au final comme une malpropre. Elle se mordit les lèvres, et le dévisagea d’un air colérique tandis qu’il avait le dos tourné. Et elle le maudissait ! De tous les noms !

Pourtant, ce fut un minois parfaitement lisse qui passa dans l’entrebâillement de la porte pour contempler la salle à manger qui s’y trouvait. Tant de beauté devenait difficile à supporter.

Elle n’entra pas plus que lui dans la pièce, puisqu’il ne s’en donna pas la peine, et resta tout juste quelques pas derrière lui. Ses yeux s’agrandirent un peu plus, et elle demanda, toute ingénue. « Ils ? Tu ne manges pas avec eux ? »

Non pas que la réponse l'intéressait réellement, mais cela faisait partie des petites choses qu'elle remarquait. Lenore avait peut-être la curiosité qu’ont les femmes de ménage, pas nécessairement celles que l’on croise dans la vie réelle, sinon celles des romans et des clichés dans leur discrétion parfois déplacée.

« Je ne suis pas une voleuse. » C’était dit sans indignation, pas même dans un soucis de réassurance ou de confiance, juste dans un constat très simple. Et ah.  Avait-elle déjà volé ? Et bien, à bien des égards oui. Son chat, par exemple, ramassé dans la rue mais qui devait certainement appartenir à quelque moldu, et puis aussi toutes ces petites affaires qu’elle avait déjà dérobé à l’hôpital, ou bien dans un quelconque hôtel. Mais qui n’avait jamais volé le savon, le peignoir, les pantoufles d’un hôtel ? Rien de notable. Quoique les propriétaires du chat tiendraient probablement un autre discours. Mais elle comprenait sans doute pourquoi ces familles se bornaient à employer des elfes de maison ; par soucis de confiance. En vérité, c'était quelque chose qu'elle comprenait parfaitement. Puis, il ne lui avait pas échappé que ses regards sur elle étaient étranges, comme une sensation un peu désagréable et en même temps grisante de se sentir observée. Elle en jouait probablement. « Bien évidemment. » Pas de vols. Comme c'était grossier d'exiger une chose aussi évidente. Etait-ce à dire qu'elle serait la première suspectée si quelque chose venait à disparaitre ou à se perdre ? C'était si facile de pointer les outsiders du doigt. « Les clichés ont la vie dure, n'est-ce pas ? Après tout. Le monde du point de vue d'un autre a toujours quelque chose de nouveau et d’intéressant. »

Oui, il l'avait piquée. Et elle avait répondu en lui renvoyant ses propres mots. Elle n'avait pas pu résister.

« Pourquoi je ne dois pas entrer dans le bureau ? » La porte se referma sur ses mots, et elle chercha son regard. Elle imaginait probablement des secrets bien enfouis, le linge sale des Greengrass qu’on ne devait pas laver au grand jour. Si sa curiosité était dérangeante ? Et bien soit. Mais on ne pouvait pas lui reprocher d’avoir envie d’en savoir plus, pas lorsqu’en croyant fermer une porte, il en enfonçait grand une autre. L’interdit amenait son lot de questions, et plus le mystère demeurait plus il demandait à être percé. La meilleure manière de garder ses secrets était encore de ne pas crier sur tous les toits qu’ils existaient. Comme ne jamais dire jamais. Parce que, jamais, ça ajoutait une note dramatique à la phrase, qui prenait soudainement des proportions inquiétantes, qui transformait la simple interdiction en désir de transgression. Il venait tout à fait de lui donner envie d’entrer dans le bureau, non pas pour y découvrir ce qu'il s'y cachait mais juste pour en connaître les conséquences. « Je suppose qu'un endroit si important doit être fermé à clé de toute façon. » Car s'il ne l'était pas, ce serait le pire. Une incitation au vice.

Et quoi de mieux qu’un secret pour en remplacer un autre ? Elle vit la main longiligne chatouiller un vieux tableau, et tout un schéma mécanique se mettre en place derrière pour laisser entrevoir un raccourci dissimulé.  Elle n'était pas aussi enjouée que le jeune homme à ses côtés qui semblait néanmoins ravi de lui révéler l'un de ses secrets. Un secret d'enfant probablement, comme il devait être certain du petit effet que cela devait provoquer. Adopter une attitude blasée l'aurait probablement vexé. Ce n'était qu'un escalier caché, après tout. Elle opta pour la surprise. Elle écarquilla les yeux et joignit ses mains dans une posture très ingénue : « Oh ! Un passage secret ! Comme c'est amusant ! »

Voilà qu'elle se croyait de retour à Poudlard avec pour guide l'un de ses anciens harceleurs. Elle n'avait guère profité de ses années d'étude, entre les moqueries et ses problèmes de santé. Et tandis qu’elle se remémorait les lieux antiques et emplis de mystères, l'école lui semblait bien loin. Ca ne faisait pourtant pas si longtemps qu'elle en était sortie. Tout ça pour finir femme de ménage chez les Greengrass. Elle fut prise d’un rire un peu jaune en pénétrant dans l’étroit couloir. Sa vie était d’un comique.

« C’est tellement étroit qu’on ne doit pas pouvoir se croiser dans l’autre sens. » Elle alluma un lumos au bout de sa baguette pour se conduire dans l’obscurité du passage. Elle sentait le bois grincer sous ses pieds pressés, légers, qui sautillaient presque d’une marche à l’autre, d’une pointe à l’autre. Ce fut une évidence, elle lui jeta une œillade. L'enfant de jadis avait du en passer du temps à jouer les explorateurs pour connaître tous les recoins les plus secrets de sa demeure. Si différent de la maison de banlieue dans laquelle elle avait grandi, un pavillon accolé à d'autres pavillons tout aussi identiques. Cosy, encombré, mais vivace. Il aurait certainement trouvé sa maison ridiculement petite et ordinaire. Elle posa un doigt sur ses lèvres. « Avec moi, ton petit secret sera bien gardé. »

Et tous les autres aussi. Elle le dévisagea un instant, longuement, et dans son regard chercha quelqu'un d'autre ; le monstre tapi. Car elle savait qu'il existait. Elle n'avait jamais eu peur de lui, moins encore aujourd'hui. Il n'avait plus d'échappatoire, moins encore maintenant qu'ils se trouvaient confinés dans l'obscurité d'un passage étroit. Du bout du doigt, elle joua avec l'une de ses lèvres. Ces lèvres qui s'évertuaient à rayonner de ses sourires, de cette sorte de complicité factice qu'il semblait vouloir instaurer en lui partageant ses couloirs secrets. Lenore n'avait pas oublié. « Les hommes ne changent pas. Ils évoluent, mais ils ne changent pas. » Elle se demandait seulement quand il se déciderait à se montrer. L'endroit lui semblait opportun, à l'abri des regards indiscrets, dans la discrétion et le secret le plus total. « Héphaïstos. »

Ca aurait pu sembler malaisant, mais pour elle ça ne l'était pas. Elle voulait seulement lui signifier qu'elle n'était dupe de rien, et certainement pas de ses charmes, de sa courtoisie, de sa gentillesse. Le lumos entre eux était presque trop chatoyant. « Tout bien réfléchi, je pense que nous devrions nous vouvoyer. Je ne suis que votre employée, et vous mon patron, que vous le vouliez ou non. » Et elle lui tourna le dos, tâtonnant le mur pour trouver le mécanisme qui découvrirait la sortie. « Je m'en tiendrai aux grands escaliers pour les prochaines fois. Ce serait embêtant de se croiser dans un endroit aussi restreint. » Embêtant comment ? Parce qu'elle aurait sans doute envie de réveiller le monstre qui sommeille en lui.


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