Les doigts pianotent rapidement sur le téléphone, naviguant de comptes Witchgram jusqu’à ce que le téléchargement de sa propre story aboutisse. Le sourire mutin coule de ses lèvres tandis qu’il observe la chance s’inverser.

Cela avait été si simple que traîner dans la boue quelques harceleurs.
Cela avait été un pur plaisir

Atticus les avait vu en train d'harceler Basile - avait noté leurs visages et leurs noms avant de s’en aller. L’ombre lui convenait bien - et malgré le visage de la victime, il ne s’était pas senti une âme de héros poussée. Il avait simplement détourné les yeux et s’en était allé.

Quelques jours plus tard, le chef de la bande s’était malencontreusement blessé lors d’un cours de botanique. Son sang était apparu noir au lieu de rouge - un simple sort de désoxygénation articulé. Il avait suffit de quelques images filmées et d’une story postée pour laisser entendre que sang-pur était en fait un bâtard au sang de troll. Cela expliquait son idiotie après tout.

Le deuxième harceleur s’était vu empêtrer dans un malencontreux enchaînements de circonstances qui l’avait fait s’écraser sur son balais de quidditch contre l’un des bâtiments. Deux côtes cassées et le poignet tellement brisé qu’il pourrait probablement dire adieu à une carrière de quidditch professionnel. Mais ne disait-on pas que la magie faisait des miracles ?

Les suivants avaient vu leurs réputations détruites - anéanties par des diarrhées subites ou des poussées de furoncles. Atticus avait rit avec douceur en disant à forte voix “ Que la Magie est bien faite, à venger les faibles !.Ses paroles s’étaient perdues dans la vague des reproches.


Lui ? il n’y était pour rien bien sûr. Sa présence sur chaque lieu de crime n’était que des coïncidences troublantes. Il s’était contenté de hocher la tête d’un air concerné et de laisser les autres saccager les restes des harceleurs. Dans son téléphone dormait les preuves.

L’écran du pineapple est finalement éteint, tandis qu’il se redresse d’un des confortables fauteuils de la bibliothèque. Les prunelles s’accrochent alors à l’homme postiché en face de lui. Basile. Un sourcil est relevé, tandis qu’Atticus se racle la gorge. Oui ?

Il prend le temps de le contempler. Réalise lentement qu’il est en colère. Le sourcil relevé s’abaisse et il se mord les lèvres pour éviter de rire aux expressions. Un coup d'œil circulaire, histoire de s’assurer pourquoi un delacroix viendrait s’en prendre à un étudiant d’échange aux airs de paumé. D’un tour de baguette, il lance un silencio autour d’eux avant de s’asseoir confortablement. Son téléphone est toujours serré contre lui comme un trésor farouchement gardé.

Quoi qu’est-ce que j’ai foutu ? Il sent au ton que la dispute va monter - et son calme s’effondrer. Je me suis occupé de petites merdes qui s’amusaient à se croire plus puissant que le reste. Il pourrait shooter dans un cailloux s’il était debout, il se contente de croiser ses chevilles. Va pas me dire que ça te fait pas plaisir de voir la réputation de ce fils de troll réduit à néant. Le venin est présent.

Atticus n’avait pas le rôle du chevalier, n’enviait même pas les exactions de Robin des Bois. Il se contentait de répandre sa là ou il le pouvait. C’était une source de satisfaction, de bien-être que de faire chier, de détruire des petites vies si bien préparées. Il adorait cela. Si j’avais encore le choix, je le ferais encore et encore.

C’est plus fort que lui, il explose de rire, évince la nervosité et l’adrénaline qui remuent les viscères, convaincu maintenant que Basile ne lui fera pas la peau pour avoir joué aux connards. Il se redresse en haussant un sourcil, range l’information dans un coin de son cerveau tordu, au cas où les coucheries de Bettany lui seraient utiles. Purée si j’étais batman, je ferais en sorte d’avoir une armure qui lui fait pas des pec’ plus gros que son crâne.

Il reste sagement agit, histoire de laisser l’espace à Basile pour s’exprimer sans risquer de prendre un coup accidentel. C’est qu’il a déjà le nez de travers. Il grommelle pour la forme, avant d’extirper son téléphone et de le tendre à Basile, le déverrouillant au préalable. J’ai pas utilisé mon téléphone personnel pour ce bordel mais un autre, les story ont été posté par différents compte, tous différent.  Il vient se gratter le crâne. Je pense pas qu'ils capteront d’accord ? Déjà, là ils chialent sur leurs renommées, ensuite désolé de te le dire mais tu étais pas le seul à te faire harceler.

Il est persuadé qu’il va se prendre une tarte, et ce sera sa première fois avec un homme. Il se prépare avec conviction à tenter d’éviter la gifle, et c’est un mouvement de surprise qu’il avorte lorsque Basile prend son téléphone. Il a beau crâner, il se sent un peu bête. Après tout, c’est la première fois qu’il tente de faire “le bien” à sa manière. Il aurait espéré que Basile ne comprenne pas ou encore mieux l’oublie pour profiter de sa vie.

Sauf que Basile était actuellement en train de le juger. Il se mordille la lèvre, pensif. Non c’est pas légal, mais pas vu, pas pris, de toute manière. Il aime bien cet adage, l’a toujours appliqué à lui et à ses pairs. Finalement il soupire et range son téléphone - prêt à défendre ardemment son point de vue.

Et puis il comprend. Oh. Parfois un peu gamin, parfois trop adulte, Atticus à toujours du mal à équilibrer ses attitudes. Bah eux. Il n’a jamais réalisé que certains ne sont pas comme Teddy, pas aussi ouvert sur leurs “différences”. Pas aussi détendu et ouvert. Je suis désolé. C’est qu’Ilvermorny lui a appris l’humilité, ou qu’il estime assez Basile pour s’excuser.

C’est juste… fin je veux dire je suis un mec qui vient de Poudlard, sorti de nul part. C’est mal de mentir Atticus. Je veux bien te soutenir tu vois ? Vous soutenir ? Il grimace et soupire. Mais tu veux que je fasse quoi ? Après tout, il aime bien rendre service - et puis c’est Basile. J’ai pas vraiment d’importance ou de poids - juste ma baguette, ma b- mon cerveau et mon tel.

La tête est hochée un peu trop vigoureusement - et malgré lui, il répond au sourire. Il n’y peut rien si Basile est magnétique comme ces personnes si discrètes jusqu’à ce qu’on les remarque. A l’instant même où l'attention se posait sur elles, c’était fini. Elles devenaient pulsantes et brillantes, comme des mini-soleils en devenir. Basile pourrait naïvement lui dire "sois mon ami”, qu’il acquiescerait sans réaliser l’immensité de son erreur.

Eeeeeh… Bravo Atticus, excellente éloquence. Son côté étrange et atypique fichu en l’air par ses capacités cognitives limitées. Merci, je suppose. Il grimace, bouge un peu dans son fauteuil. Il n’a pas l’habitude qu’on le remercie pour ses idioties - comme pour ses prises de positions. il gronde presque. je sais que les américains ne sont pas les personnes les plus futées du monde, mais quand même - faut pas déconner non plus. Il se racle la gorge. Ce genre de merde, faut juste les descendre encore et encore, les humilier parce qu’ils connaissent que ça. Il hausse les épaules presque mal-à-l’aise face à sa propre véhémence. J’ai conscience des risques pour moi, et je les accepte, après tout c’est mon problème. Et puis, il court vite cet idiot. J’avais juste pas pensé à l’idée qu’ils pourraient recommencer, ou que ça pourrait empirer la situation. Egocentrique jusqu’au bout des ongles, c’était peut-être pour cela que Valentyne lui avait sorti tous ses mensonges.

Je suis désolé Basile. Et c’est étonnamment honnête venant de lui. Je - On fera en sorte de pas tout faire foirer ? Pourtant, ils semblent être tous les deux doués pour échouer.

Il ne pensait pas venir aux états-unis et se lier d’amitié. C’est étrange cette sensation, comme une réussite personnelle pour quelqu’un de désaxé. Il sourit bêtement, de ce genre de grimace que n’ont que les perdus et les isolés. Finalement il décide unilatéralement qu’il aime bien Basile, que celui ne semble pas vouloir le tuer pour ses pitreries. Ou alors le semi-gobelin est un sociopathe qui le tuera quand plus personne ne le regardera. Étonnamment, ça lui convient aussi.

Sur les plateaux ? Atticus connaît peu le showbiz et heureusement, sinon il y aurait eu beaucoup d'incendies. Alors, loin de se douter qu’il est en présence d’une ancienne star, il l’observe, intrigué. Tu veux dire que genre, Hollywood et toute la clique tu connais ? Ébahis il est, et soudainement il se sent stupide. Il avait pourtant appris à être au courant de tout. Loin de sa terre natale, il perd des habitudes si facilement acquises. Je préfèrai que tu sois content, ou alors à la rigueur une colère froide tu vois ? J’aime pas qu’on me hurle dessus, je trouve ça très vulgaire en plus. C’est qu’il a les oreilles fragiles Atticus, à force de faire exploser ses chaudrons en cours de potion.

La proposition lui arrache un sourire. Ouai ! Heureusement qu’il y a le sort de mutisme, parce que sinon ils se seraient fait virer tous les deux. Fin je veux dire avec plaisir tant que ce n’est pas pour m’empoisonner. Sait-on jamais, tu pourrais changer d’avis soudaiment, ou me vendre au marché noir, ou je sais pas. Brillant lorsqu’il s’agit d’emmerder les autres, nul lorsqu’il s’agit simplement de converser. Un vrai génie. Il ressort son téléphone - le vrai - et affiche la création d’un nouveau contact avant de le tendre à Basile. Vas-y, donne moi ton numéro, promis je ferais rien avec.