give up and cave★
tell me we're alright, tell me we're okay
bring down my level of concern
just need you to tell me we're alright


Tu fixes le plafond, Azur.
Tel un coquillage vide.
A l’image de ceux trop secoués par les vagues et qui s’échouent sur le rivage.
L’heure blanche s’étire.
Rythme tes journées et surtout tes nuits.

C’est que tu sais faire semblant.
Enfiler un masque de supercherie.
Même si Margot et Dae savent voir au travers.
T’auras beau sourire, Azur, l’éclat absent dans ton regard te trahis plus que tout.
Et une fois seul, tout s’écroule.

Tu y penses, à ce qu’il faudra dire.
Ce qu’il faudra faire, s’il dit oui.
Les phrases sont prêtes, Azur.
Et sur ton torse, ton téléphone vibre.
Tu as une absence en voyant son nom.
Réalisant que c’est le dix novembre.

Te redressant, tu regardes ce oui.
Le fixe comme une intervention mystico-divine.
Les mots s’effacent dans ton crâne, Azur.
Si bien qu’un nouveau message arrive.
Cette fois-ci, tu réponds.
Maintenant ? Je peux venir maintenant ?

Palpitant qui bat déjà la chamade.
Chance répond oui, encore une fois.
Et tu n’attends pas, Azur, transplanant chez lui.
Il y fait sombre, mais la lumière s’allume.
Plissant les paupières, tu papillonnes des cils.
Sa silhouette qui se précise, les détails aussi.

Tu ne peux t’empêcher de noter ses cernes toujours plus importants et sa lèvre fendue.
Ça te rappelle qu’il aurait pu ne pas rentrer.
Cette pensée te retourne le bide, Azur.
Sur un sourire ton prénom murmuré, qui résonne dans cet appartement trop silencieux.

Et tu craques, Azur, adieu les belles paroles.
Parce que tu trembles et ton corps bouge seul.
Venant percuter le sien avec douceur malgré tout.
Un bras passe dans son dos, le presse contre toi.
L’autre dont la main se perd dans ses cheveux.
Ton visage qui s’échoue dans son cou.

L’étreinte qui hurle : tu m’as manqué.
La larme qui roule sur ta joue : j’ai eu si peur.
Et tes baisers sur sa peau : pardon pardon pardon.
Maculant son cou et ses joues de tendresse.
Essayant de recoller les morceaux de vous.
Tu te mettrais à genoux s’il te le demandait, Azur.

Tu marques un arrêt devant ses lèvres.
Main dans ses mèches qui glisse.
Tu viens poser un doigt sur sa bouche abîmée.
Murmure intelligible et quand tu le retires il n’y a plus rien, comme neuve.
Très léger sourire qui s’étire.

Tu l’embrasse, Azur, délicatement.
Et à la fois, comme si ta vie en dépendait.
Parce que ce baiser il dit : je ne veux pas te perdre.
Il lui dit aussi : je t’aime, tellement.
C’est tous les mots que tu n’arrives pas à lui dire.
Tout ce que tu éprouves à son égard.

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Tu frissonnes à ses bras qui t’entourent.
Qui t’enlacent eux aussi, Azur.
Et c’est vrai que tu es plus doux.
Peut-être parce que pour une fois tu ne laisses pas tes pensées parasites passer.
Ou que ton cœur a gagné.

Chance tend le cou, frissonne, tremble.
Et cela glisse sur toi, Azur.
Se répercute sans gêne.
Parce que ça a beau être différent, ça reste familier malgré tout et ça n’enlève pas ton désir.
Qui prend feux dans le creux de tes reins.

Cette envie d’être à lui.
Couplé à celle qu’il soit tiens, Azur.
Et à cet amour, qui prend le pas.
Fait exploser le vase de contenance.
Abat cette distance qui a toujours perdurée.
Même quand vous étiez si proche.

Ton regard croise son sourire.
Écho du tiens, Azur, et tu l’embrasses.
« Je t’aime » qui s’étouffe entre vos lèvres.
Contre vos deux corps qui se pressent.
Toujours plus, mais le souffle manque.
Front contre front tu inspires.

Ton nez qui caresse tendrement le sien.
Tu gardes les yeux clos, Azur.
Et tu te demandes : est-ce qu’il est nécessaire de dire quelque chose ?
Ton cœur qui crie que oui, après tout ce temps à passer les choses sous silence.

▬ Chance…

Lourd murmure qui te quitte.
Palpitant qui bat plus vite, plus fort.
Ta main dans ses cheveux s’agrippe.
Sans pour autant tirer sur ses mèches.
Tu n’es pas là pour lui faire mal, Azur.
C’est fini tout ça, fini de se fracasser.

▬ Je-

La voix qui déraille.
Tu te mets à trembler, Azur.
C’est la déréalisation de le dire.
D’accepter tout ce que ça signifie.
Tu inspires et frôle ses lèvres des tiennes.
Les yeux toujours aussi obstinément clos.

▬ Je t’aime.

Sensation qu’un énorme poid quitte tes épaules, Azur, et qu’à la fois tu pèses une tonne.
Tête qui s’incline et visage qui vient se réfugier dans le creux de son cou.
C’était à la fois si dur et si simple.
Trois mots qui changent tout.

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Il y a cette petite boule.
Toute petite, mais elle gonfle.
Dans ton ventre, Azur.
Elle s’appelle Appréhension.
Parce qu’il ne dit rien.
Ne bouge pas non plus, Chance.

Toi non plus tu n’esquisses aucun mouvement.
Soudain, tu crois l’avoir entendu, Azur.
Et sa main glisse le long de ton dos.
Tu frissonnes, relevant la tête alors que ses doigts caressent ta nuque et s’emmêlent dans tes cheveux.
Cherchant son regard.

Azur, cette fois-ci tu en es sûr.
Il semble assuré, mais pas seulement.
Doucement, tu viens encadrer son visage de tes deux mains, doigts jouant avec ses mèches.
Tes pouces roulants sur ses joues.
Tu le sais.

Cela fait longtemps et tu souris.
Lui donnant du courage.
Tu sais que c’est réciproque.
Égoïste tu veux l’entendre malgré tout.
Et Chance le souffle comme un secret.
Une confession entre lui et toi, Azur.

Ta risette se fait plus large.
Naturellement, tu déposes à nouveau tes lèvres contre les siennes avec ce sourire.
Tu l’embrasses heureux et amoureux à la fois.
Le cœur qui tambourine comme un sauvage.
Désir qui crépite lui aussi, n’est-ce pas, Azur ?

Ton corps qui se laisse aller contre le sien.
Tes doigts qui glissent sur sa gorge.
Sur ses épaules et tu fais tomber son manteau.
Machinalement, tu commences à défaire son haut, Azur, voulant sentir sa peau.
Et tes lèvres libèrent les siennes.

▬ Chance.

Lourd et à la fois presque plaintif.
Ta bouche migre le long de sa mâchoire.
Retrouve son cou où tu restes doux, Azur.
Tes mains sur ses côtes, descendent sur sa taille et ses hanches.
Une sensation électrique contre tes paumes.

Au fond, tu ne sais pas exactement ce que tu souhaites là tout de suite, Azur.
Et tu ne peux t’empêcher de te demander : est-ce que ça fait ça l’amour, le vrai ?
Peut-être bien.
Et ça te plaît.

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Son sourire contre le tien.
Et tu ne saurais décrire ce que tu ressens, Azur, parce que ça te semble être trop.
Dépasser tout ce que tu as connu.
Les mots te manquent, pour de vrai, et c’est assez rare en réalité.

Et alors que tu cherches sans honte à le dévêtir, commençant par son manteau, Chance te vient en aide, Azur.
Délicatement, tu défais son haut.
Murmure son nom.
Glisse tes mains sur sa peau.

Caresse le grain de son épiderme.
Son torse, son dos, jusqu’à sa taille.
Pendant que tes lèvres se perdent dans son cou, sans marquer pour une fois, juste aimer.
Tu sens sa prise sur tes hanches se resserrer et il te demande une seconde, Azur.

Voix profonde qui te fais frissonner.
Tu relève la tête, croise son regard et tu comprends tout de suite, Azur.
Le suivant jusqu’à sa chambre.
Il n’y a pas d’empressement.
C’est nouveau, c’est plaisant.

Prendre le temps.
Comme jamais cela ne l’a été fait avant.
Il t’embrasse et tu t’abandonnes, Azur.
Tu ne retiens pas l’inspiration sifflante.
Ni même le souffle gémissant qui te quitte.
Tu n’as plus rien à lui cacher.

L’attirant contre toi.
Chaleur de vos peaux qui se retrouvent.
Friction qui t’as tant manqué, Azur.
Tu embrasses sa nuque.
Caresse son dos.
Et tu soupire, une fois de plus.

▬ Je t’aime…

Pour que cela devienne une réalité.
Tu cherches à t’y habituer, Azur.
Et en même temps, tu effectue des gestes que tu connais bien, comme pour pallier.
Tes doigts qui défont son bas et le tien.
Glissent au sol.

Tu le presses à nouveau contre toi.
Te laissant tomber en arrière sur le lit.
Tu l’entraîne dans ta chute, Azur.
Regard qui se perd dans le sien.
Tu dégages des mèches de son visage.
Caressant ses flancs du bout des doigts.

▬ A toi, je veux être à toi.

Murmuré contre ses lèvres.
Les yeux dans les yeux, Azur.
Une main perdue dans ses cheveux.
L’autre qui l’enlace et tu l'embrasse.
Douceur et passion qui ne font qu’un.

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Tu ne sais pas d’où s’est venu, Azur.
Cette envie presque transcendante.
Un peu comme si demain n’existait pas.
Désir de voir l’instant s’étirer.
Que jamais il ne s’achève et reste intacte.
Et tu l’embrasses.

C’est doux, c’est passionné.
Là où Chance se laisse plus aller.
Tu sens le poids de son corps se presser contre le tien et ce n’est pas pour te déplaire, Azur.
Reins qui se creusent, ton bassin qui cherche le contact du sien ; friction brûlante.

Et sa main sur ta cuisse.
Ses doigts qui pressent, contre ses lèvres tu perds pieds, Azur.
Gémissement qui te fait monter le rouge au niveau des joues.
C’est qu’il le sait bien Chance.

Tes ongles qui s’enfoncent sur sa fesse là où ta main a migré.
Tout ce que tu veux.
Murmure entre deux baisers.
Des mots qu’il ne faut pas te dire, Azur.
Parce que tu peux te faire terrible.

Tout ce que tu veux.
Le souci, c’est que tu veux tout.
A jamais insatiable tu es, Azur.
Tu veux le monde, tu veux jouer au monstre et avoir l’absolution en même temps.
Enfin, il y a peut-être une chose…

▬ Toi.

Sifflé dans un souffle manquant.
Parce que c’est tout ce que tu veux vraiment, Azur, tout ce que tu as toujours voulu au fond.
Lui, depuis que toutes les musiques en parlent.
Depuis que tu remplis des carnets en son nom.
Que toutes tes chansons sont pour Chance.

Et tu t’abandonne, Azur, pleinement.
Adieu ta putain de retenue.
Adieu à tes craintes.
Tu te laisses aller sur tous ces remix de vous et qui pourtant, ce soir, sonnent si différemment.
Tremblant sur le rythme qu’il a choisi.

Corps qui froissent les draps.
Tes doigts qui ne savent plus où s’agripper.
Tête qui se penche vers l'arrière.
Son nom qui t’échappe, Azur.
T’arrache tes notes les plus hautes.
Tes soupirs les plus profonds.

Et même quand le calme revient, la chaleur perdure dans ton souffle et contre ta peau.
Le regard embrumé, tu cherche le sien.
La risette qui s’étire à ce moment-là.
Amoureux, c’est indéniable, Azur.
Tu viens caresser sa joue.

Tes lèvres qui se déposent sur la ligne de ses clavicules avec douceur.
C’est qu’il ne semble plus y avoir besoin de mots au final, n’est-ce pas, Azur ?
Enfin, tu verras bien le lendemain matin, là, tu veux rester dans cette bulle de nous.