Elle avait cette impatience enfantine, l’idée de revoir ses coéquipiers lui procurait une joie immense. Naomi n’ignorait pas que certains n’étaient que peu désireux de la revoir en face-à-face, le timing était donc le plus important. Revoir ne s’accompagnait pas d’obligation, elle qui malheureusement triste ne pouvait forcer quiconque à la rencontrer. Elle et ses mauvaises habitudes qu’elle n’arrivait pas à évincer.

Sans doute, est-ce pour cette raison qu’elle arriva en retard sur le terrain de Knaresborough, qu’elle aurait pu taper du pied et s’en vouloir d’arriver tandis que plus aucun balai n’était dans les airs. Un soupir alors, que Naomi profite calmement de ses souvenirs sur ses lieux, sur ce chemin qui amenait jusqu’au vestiaire. Mais malgré tout, elle ne croisa aucune source de vie, ce qui l’inquiéta légèrement. Certes, il était probable que son retard lui ferait rater les premières parties, mais de là à ne trouver personne ?

Du moins, c’est ce qu’elle s’imaginait lorsqu’une tête inconnue apparu, sortant du vestiaire.

« Généralement, les batteurs aiment bien ranger les battes dans leur casier. Histoire de pas se tromper et récupérer leur fétiche pour leur prochain entrainement, mais. »

Qu’elle répond du tac au tac dans un premier temps, mais les mots s’arrêtent un instant, un souvenir qui s’efface. Au match dernier, c’était une nouvelle batteuse qui avait rejoint les griffes. Si Naomi se souvenait de son visage, son nom lui échappait, tout comme ses préférences. Car elle n’avait ni eu le temps et la possibilité de la connaître et encore moins, de la sonder.

« Pour le reste, il y a une réserve un peu plus loin. »

Qu’elle hausse des épaules, comme si sa réponse coulait de source.

« Mais tu as la clé ? Ce sont les joueurs qui rangent normalement. »

Elle a se grand sourire, non pas de moquerie, mais de gentillesse. Alors les bras qui se tendent vers cet inconnu pour lui signifier qu’elle pouvait l’alléger de quelques accessoires. Après tout, elle était là quand bien même cela lui faisait faire un petit détour. Naomi ne pouvait pas rester sans rien faire alors que l’équipe avait encore réussi leur coup en se dédouanant du rangement.

« Je les cherchais justement, ils sont déjà tous partis ? »

Elle récupère une partie du fardeau du jeune homme et en profite pour poser son regard sur lui. Elle l’observe attentivement, yeux dans les yeux qu’elle exprime cette douceur sur son visage. D’une manière bien discrète alors, qu’elle vient épier dans son intimité, dans ses non-dits les plus exposés. Légère tristesse alors qui transparaît sur ses traits, bien que Naomi ait entendu que Matthew comptait prendre une retraite anticipée, elle avait espéré pouvoir jouer une dernière fois avec lui en fin d’année. Savoir qu’il avait été ainsi remplacé, ou plutôt, qu’il ne l’avait même pas prévenu que l’équipe avait déjà trouvé son rookie. Si l’esprit des autres était son univers, celui qui était rédigé sur papier par les journalistes n’était pas dans ses habitudes.

« Ahah ne t’inquiète pas, je ne t’aurais pas abandonné pour courir les retrouver. »

D’un clin d’œil, alors, qu’elle tente de le mettre en confiance. Ainsi, ils étaient déjà tous partis, son trajet qui l’avait donc effectivement bien mis en retard. Mais si ce n’était pas son genre d’arriver après le départ d’un grand nombre, elle rigolait intérieurement de voir que les habitudes de l’équipe n’avaient pas vraiment changé. Ils n’étaient peut-être pas tous dans le même bateau, mais plusieurs d’entre eux aimaient bien se reposer non loin des terrains pour prendre un verre de détente avant de rentrer chez eux. Parler de l’entraînement, débriefer pour n’être que meilleur la prochaine fois.

« Tout le monde m’appelle Nao ! Et toi, Bell c’est ça ? »

Qu’elle venait de récupérer des brides de son appellation. Étrangement alors, car il n’avait aucun lien avec une cloche, Beckett Campbell était, comme bien d’autres, dorénavant condamné.

« Je ne veux juste pas casser ton idée très ingénieuse. Malheureusement, la dernière personne à avoir tenté un Alohomora sur la porte de la réserve. »

Elle toussote un peu. Des souvenirs tout aussi drôle que chacun préférerait oublier.

« Un sortilège la protège, justement pour éviter ça. Imagine autrement, ça serait beaucoup trop simple de venir s’abotter l’équipement d’une équipe. »

Sans doute qu’il y a bien des années, alors qu’aucun d’eux n'était encore à l’école (voir même nés), un accident avait eu lieu à cause d’une mauvaise blague, ou justement, la malveillance d’un tiers. Il n’était d’ailleurs même pas question des autres équipes, car il était tout aussi probable qu’un fan hystérique tente de faire gagner son pays.

« Attends ! »

Qu’elle se met alors à galoper en direction des vestiaires tout en faisant attention aux souaffles qui lui avait été confié. L’air satisfaite, qu’elle revient auprès du nouveau joueur des Griffes, clés qui glissent entre ses doigts.

« Tu as rejoint l’équipe depuis longtemps ? »

La réponse pourtant à sa portée, mais Naomi aimait toujours autant les conversations. Commence alors sa marche en direction de la réserve.

« Le don d’attirer les clés dissimulées. »

A défaut de pouvoir lui faire un finger gun étant donné la charge qui bloquait ses bras, elle alimenta sa satisfaction d’un léger clin d’œil. Il n’était pas rare que les rookies ne soient pas au courant de l’emplacement de la clé de secoure, semblable à une façon de leur souhaiter la bien venu même si ce n’était même pas le but spécifique de ce manque d’information. S’approche alors d’un grand pas pour arriver près de lui, presque collé. N’a aucune limite quant à l’espace personnel des gens, même lorsqu’elle vient de les rencontrer, afin de lui susurrer d’une voix peut accueillante.

« On à promis sur la tombe de Merlin que personne n’en parlerait, alors si tu veux savoir les risques encourus en tentant un Alohomora, il faudra que tu en assumes la responsabilité… On te sacrifiant pour ta curiosité. »

Pas en arrière, qu’elle retourne à sa place comme si de rien était. Léger sourire au bout des lèvres, l’envie de rire, non pas par moquerie, mais bien par la force des choses. C’était en vérité assez simple, ceux qui tenterait de forcer le verrou par magie volerait au loin pour tomber sur les buissons à l’autre bout de l’allée. C’était d’ailleurs justement pour ça qu’ils en avaient fait pousser à cet endroit précis, pour éviter qu’un malheureux se casse quelque chose, simplement parce qu’il avait oublié les clés et pensait être plus intelligent.

Mais voir quelqu’un soudainement projeté et s’envolé faisait toujours son effet de surprise. Un doux souvenir qui marquait l’esprit pour toujours. Surtout avec cet écho de rire, les plus anciens qui étaient au courant mais qui avait préféré se taire par vengeance quand cela leur était arrivé. Une boucle sans fin, en somme.

« Aaaah un mois, oui. C’est normal qu’on ne se soit jamais croisé du coup ! »

Joyeuse et confiante, qu’elle aurait pu donner l’impression d’être une joueuse qui avait dû s’absenter de l’équipe pour diverses raisons. Une ancienne joueuse qui passait par là durant sa pause pour faire un signe à ses amis, car si son retour avait été signé, il en aurait été informé. Aussi nouveau qu’il pouvait être.

« En l’espace de quoi ? Deux ans ? On aura changé de gardien, de batteur, de poursuiveur et d’entraîneur. Ça en fait du changement pour les anciens dit donc, des habitudes à changer en jeux j’imagine. »

C’était ainsi qu’était et avait toujours été le monde du sport. Entre les prodiges et les talentueux, ceux qui s’entraînaient à en perdre la peau des doigts malgré les gants de protection. L’envie de voler et de se donner. La nécessité de toujours se dépasser, si l’on ne veut pas se retrouver au placard du jour au lendemain.

« Même si j’imagine que le plus dur doit être pour vous. Vue que vous devez vous battre pour trouver une place dans une équipe déjà bien soudée pour la plus part. »

Un léger soupir, infime et bien minime. Des paroles sincères qu’elle avait déjà vécues. Même si son caractère et son adaptation avait rendu son insertion facile dans les équipes, mais avant d’être la nouvelle chez les Météorites, Naomi avait aussi été la nouvelle chez les Griffes.

« Mais au moins tu as l’esprit vif, alors ça devrait être plus facile que tu ne le penses ! »

Qu’elle s’exclame, c’était toujours plaisant de voir des sorciers qui connaissaient certaines de ses particuliers bien rare, compte tenu de l’entraînement que cela nécessitait.  

Sa tête se balance de droite à gauche, suit ses pas comme une exagération souhaitée. C’était un peu triste, mais pourtant, bel et bien la réalité.

« J’ai bien envie de te dire, ils t’ont bien abandonné pour le rangement sans te donner la clé… »

Alors il y avait des chances que toute cette histoire soit souhaité. Bien qu’il soit possible d’un oubli, il était bien moins probable que l’entièreté de l’équipe ait voulu le jouer un vilain tour. Un bizutage comme un autre, mais l’arrivée de Naomi avait du tout compromettre.

« Une raison ? Hum non. Certains ont eu des meilleures offres ou simplement l’envie de prendre leur retraite. »

C’était ainsi que fonctionnait le monde du sport, la situation géographique, les offres. Au fond, plus que des personnes, ils pouvaient être comparés à des balais de courses. Certes les veulent, les convoitent. Alors certains changeait car appâter par plusieurs critères. La dureté des matchs et des entraînements aussi et de nouveaux prodiges, ne permettaient pas de jouer jusqu’à l’arthrose. Et sa bouche s’ouvre grand, très grand. A défaut de pouvoir se donner un air dramatique comme ses mains étaient occupées, elle devait se limiter à son faciès.

« Zut ! Moi qui étais pourtant convaincue que j’étais douée pour lire les gens ! Je me serais trompée depuis le début ?! »

Bien sûr que non. Elle était justement celle qui remarquait des faits et des traits de caractère, dont même le possesseur ne s’en était pas encore rendu compte. Une facilité et sans nul doute une certaine perversité dans les sens humains.

« Ne t’inquiète pas, aies confiance en toi et il n’y aura pas de soucis ! Si tu veux, je serais ta fan n°1 pour te donner le plus de courage possible. »

Grand sourire. Encourager l’équipe adverse ne la dérangeait aucunement. Tout comme être fan d’un membre spécifique. (ils étaient tous dans son cœur, mais c’était une autre histoire).  

« Dis-toi que si tu as pu signer, c’est que tu mérites d’être là. C’est aussi simple que ça et ça ne sert à rien de se prendre la tête. Qu’importe ce que les autres peuvent te dire. Tu peux être incertain en dehors du terrain malgré ton appartenance aux griffes de knaresborough, mais dès que tu montes sur ton balai, ça doit être une autre histoire. Bien sûr ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre l’entrainement au sérieux. »

Elle éclate de rire. Avoir confiance en soit était une chose, mais il ne fallait pas pour autant se reposer sur ses lauriers. Continuer à travailler, à persévérer. Être fier d’avoir été accepté, avoir confiance en ses capacités, mais chercher à se dépasser encore et encore.

« Tu dois aussi avoir entièrement confiance en ton équipe et ne pas douter d’eux. Car si le doute ou la peur s'installent, ça se ressentira sur le terrain. Je ne dis pas que tu ne dois pas être aveuglé par eux, mais vous êtes une équipe plus que des joueurs indépendamment des uns des autres. Ils peuvent sembler durs et bizarres pour certains, mais c’est comme ça qu’il faut les accepter. Si c’était trop simple, ça ne serait pas drôle tu n’es pas d’accord ? »

Acquiesce à ses propres paroles, comme si Naomi n’était pas celle qui parlait, mais celle qui écoutait ces paroles emplies de sagesse. Si elle était souvent qualifié d'esprit libre, un peu idiot par certains. Personne ne pouvait nier qu'elle était parfois capable d'apaiser et d'apporter de bon conseil.

« Ah ! »

Qu’elle sursaute alors on se rendant compte qu’ils étaient déjà arrivés jusqu’à la réserve.

« La tentation et la curiosité n’auront donc pas raison de toi ? »

Qu’elle demande avec malice, tandis qu’elle approche excessivement lentement la clé du verrou.
 

Acquiesce simplement, une certaine joie de voir qu’elle n’était pas la seule à trouver qu’elle avait raison.

« En plus il me semble que vous jouez bientôt non ? C’est vous qui ouvrez la saison en fin novembre. J’ai déjà acheté mon billet d’ailleurs, je serais au premier rang pour t’encourager ! »

Qu’elle aurait pu serrer les poings pour faire part de son enthousiasme, mais sa charge sur les bras l’empêchaient toutes actions aussi peut délicates qu’elles pouvaient l’être.

« Reste toi-même et tout ira bien. J’en suis certaine. »

Doux sourire, car la pire des choses était de changer complètement une fois que le début de célébrité venait taper à notre porte. Grands nombres étaient passés par là dans l’histoire de Quidditch et Naomi ne comptait même pas le nombre de joueur qui s’étaient transformés en grand con peu après leur premier match.

Et tandis qu’elle le teasait avec la clé, c’est le petit rictus qui se soulève au coin de sa bouche lorsque l’entrain du garçon semble raisonner. S’écarte un peu alors, très rapidement, pour le laisser s’aventurer dans cette serrure ensorcelée. Tente avec une bien grande difficulté de rester neutre et sage, de ne donner aucune information sur ce qu’il pouvait lui arriver. Elle espérait juste que sa curiosité serait satisfaite, et qu’il ne soit pas déçu de ce bizutage improvisé.

L’Alohomora qui s’exprime, la serrure qui reste close et le lanceur qui s’envole tout simplement. Rejeté, éjecté, que le sol ne semble plus vouloir de lui, une longue projection qui prend fin lorsque son corps vient s’écraser contre les buissons de protection. Et alors, lorsqu’elle le regarde avec cette semi-inquiétude, Naomi ne peu s’empêcher d’exploser de rire lorsque le rookie semble être éblouit par ce piège pourtant très mineur.

« Ahah j’ai déjà donné crois moi ! »

S’approche une nouvelle fois vers la serrure pour cette fois-ci, l’ouvrir avec la clé sans le moindre souci.

« D’autant plus que la dernière fois j’ai très mal atterrie, je ne sais pas pourquoi mais je suis tombée juste avant les buissons. Rien de très grave, mais ça coupe l’envie après. »

Une de sa jambe avait été effleuré tout comme son dos qui avait prit le choc. Si un Episkey avait pourtant suffi, la crainte d’une arrivée plus difficile ne s’était jamais effacée.

« Alors évite de faire sa très souvent, surtout lorsqu’un match très important arrive. »

Léger clin d’œil, bien qu’elle ne voulait pas lui rajouter de pression sur l’ouverture de la saison. Attrape la poignée de porte pour finalement ouvrir le local des Griffes. Statique alors, face aux souvenirs d’antan.  

Sourire au coin de la lèvre et sourcil qui se hausse. Qu’il ne lui fallait pas grand-chose pour comprendre qu’il avait compris. Joueuse et enfantine, à l’idée qu’elle avait fini par être repérée.

« Eheh oui, je plaide coupable. »

D’autres auraient pu être déçus que leur parcours soit ainsi inconnu. Plus encore lorsqu’il s’agissait de leur première équipe, de leur première année. Celle qui lui avait permis d’atteindre un autre monde, d’avoir un nom qui raisonnait dans certaines oreilles. Mais pour Naomi, c’était juste le centre d’intérêt de la discussion qui avait changé, au fil des différentes années.

« Alors comme ça, on rejoint une équipe sans en connaître ses anciens joueurs ? »

Taquine qu’elle s’approche de lui, un léger coup d’épaule. Si pour certains, il pouvait sembler essentiel de connaître une bonne partie de l’historique de l’équipe que l’on s’apprêtait à joindre, tout comme il était nécessaire d’avoir des connaissances sur ses futurs adversaires. En vérité, être joueur et fan de Quidditch étaient bien deux choses complètements différentes. Du point de vue de Naomi, une réalité des plus triste mais souvent oubliée. Comme si tout était acquis dans la vision des autres.

Mais une chose ne changerait jamais ; le fait que le savoir était le pouvoir.

Une phrase qui raisonnait dans son esprit au quotidien, comme un rappel à l’ordre. Une explication face à son pouvoir et à la crainte de certains. Elle et sa manière de gérer son monde. Car le surplus dans cette histoire était que Naomi ne semblait rien oublier. Ou du moins, une infimité dérisoire, car une simple rencontre pouvait lui suffire pour en récupérer l’essentiel.

Pourtant, l’humain était bien différent de ses souvenirs. Des lieux et de ces senteurs qui s’étaient entremêlées aux banalités d’une vie pourtant disparue. Soupire de nostalgie lorsque les mots de Beckett la tirent de ses vagues pensées.

« Ça doit être la deuxième fois depuis mon départ et encore. »

Entre finalement dans la réserve pour y déposer les affaires que lui avait confiées Beckett jusque-là. Si Naomi ne prenait pas en compte ses quelques passages lors des matchs amicaux, elle estimait que sa présence était toujours bien trop courte et concernée pour appeler ça une visite de courtoisie.

« J’ai beaucoup de choses à faire et comme je ne suis plus en Angleterre, c’est pourtant simple d’y revenir, mais bon, tu sais. Les affaires. »

Que comme auparavant, ses entraînements lui prenaient beaucoup de temps. De plus, maintenant, qu’elle avait remis les pieds dans la demeure familiale, il était difficile de s’y échapper, et ce, même pour quelques heures. Si Lancelot y était bien pour quelques choses, lui qui avait toujours mal vécu son départ aux Etats-Unis et son envie de rester non loin de Knaresborough lorsqu’elle avait rejoint les Griffes. Il n’était pas le seul à mettre en cause, car Naomi se sentait bien plus posée auprès des siens dorénavant.

« C’est bien pour ça que j’ai tenté de profiter de mon temps libre pour remettre un pied ici, avant le premier match. »

Mais qu’elle savait que le but premier de sa présence ne serait sans doute pas réalisé.
 

Si ses gestes ne transmettent pas sa surprise quant à la question qui venait de lui être poser. Naomi reste un instant silencieuse, songeuse au passé. Dans ses premières années la seule chose qu’on lui avait inculqué était les bases des Avery, le savoir et la gestion. Inconsciente et ignorante, elle s’imaginait plus rester à la maison et répondre par moment aux invitations du ministère, comme sa grand-mère autrefois. Unique modèle de vie.

Mais peu à peu, lorsque le monde s’était finalement ouvert à elle avec le retour de sa génitrice, le départ de Lancelot à Poudlard s’ensuivie du sien. Naomi avait goûté à d’innombrables nouveautés. Aujourd’hui encore, elle se souvenait pertinemment de cette sensation, de ce ressentit, la première fois qu’elle était monté sur un balai accompagné de son père.

« Je pense que oui. A l’instant même où j’ai quitté le sol pour la première fois. »

Qu’à partir de ce moment exact, elle se savait impossible de rester emprisonné par la gravité. Quand bien même l’enfant n’avait pas exactement conscience de l’existence du Quidditch et des possibilités de carrière, son cœur lui avait intimé qu’elle avait toujours été faite pour ça. Pour voler, pour s’échapper.

« Tu doutes encore, c’est ça ? »

Qu’elle vient alors soulever, un sourire remplit de douceur et de réconfort, plus que de joie apparente. Que si autrefois, Beckett était animé par d’autre rêve, par un autre destin, le fait d’être finalement arrivé là où il était aujourd’hui pouvait être assez alambiqué. Sa main alors qui vient se poser sur l’épaule de son futur adversaire, légère pression qui se veut réconfortante.

« Sache qu’on m’a souvent dit que je n’étais pas normale, d’être aussi certaine à tout bout de champs. Alors considère que c’est normal, d’être un peu confus. »

Sourire qui germe.

« Je suis de retour chez moi, donc on se verra sans doute un jour sur le terrain. »

Restait flou quant à la réponse, l’envie de rire légèrement. S’il ignorait qu’elle appartenait autrefois au Griffes, le doute quant à son appartenance à l’Irlande ne faisait aucun doute. L’envie peut-être, de créer une surprise lorsqu’ils seront face à face.

« Hum non, tant qu’à faire ne leur dit rien, tant pis pour moi. »

Parce qu’elle n’irait pas leur courir après jusqu’au bar, puisse encore que les anciens y soient présents. Elle n’avait pas non plus envie de les déconcentrés si proche d’un match officiel.

« J’imagine que mon retard était préférable. »

Qu’elle ne devait pas les voir aujourd’hui, qu’elle devait attendre comme bien d’autre. L’envie pourtant, de tous les serrer dans ses bras comme autrefois.

Rire qui éclate alors, la main qui vient s’apprêter jusqu’à ses lèvres.

« Et encore, tu es plutôt bien atterri. Evite quand même de le refaire, surtout avant des matchs importants ou des entraînements, sait-on jamais. »

Que les dégâts soient plus graves, bien que trop souvent réparable.

« En tout cas, je peux toujours te montrer où la clé est caché. Car je ne garantis pas de pouvoir te sauver à chaque fois. »

Quelques pas alors, s’apprête à faire le chemin dans le sens inverse.
 

Bien qu’elle pouvait percevoir le ressentit de Beckett, Naomi était bien incapable de dire qu’elle comprenait. L’incertitude n’avait pour ainsi dire, jamais fais partie de son quotidien. Allant même jusqu’à ignorer si ses souvenirs étaient capables de se remémorer un temps où elle avait été sceptique, hésitante. Savait pertinemment qu’il s’agissait là d’une chance inouïe et que s’en vanter n’était pas vraiment la marche à suivre.

Ouvre alors ses bras avec une énorme grandeur. Donnerait presque l’impression d’inviter le jeune homme pour quelques câlins d’encouragements. Elle ne mentirait pas en disant qu’elle y avait pensé, mais Naomi tentait de se limiter quant aux contacts physiques lors des premières rencontres, à force d’avoir eu beaucoup de retour négatif sur ce sujet, gestes souvent déplacés.

« Prend tout ce que tu veux, je te l’offre, je te le donne. »

Agite alors ses deux membres pour brasser de l’air d’elle-même jusqu’à lui – si seulement c’était aussi simple.

« Et tu vois ! C’est ce genre d’esprit que j’aime. »

Crierait presque face à l’optimisme de Beckett face à leur rencontre qui était purement dû à son retard. Car il ne faisait aucun doute que si Naomi était arrivée à l’heure, comme elle l’avait espéré, son attention se serait concentrée sur ses anciens camarades et amis plutôt que sur les nouvelles têtes. Ils ne se seraient alors pas rencontrés convenablement et aurait dû attendre le prochain match des Griffes contre les Météorites pour revêtir l’étiquettes d’adversaires plus qu’autre chose.

Grand sourire, d’une démarche joyeuse et assurée qu’elle entame le retour une fois confirmation que Beckett suivait ses pas. Sautillerait presque d’un certain dynamisme.

« Ça c’est clair. Rigole un peu. Essaye de ne pas te faire avoir la prochaine fois serait déjà une bonne étape. Après tant que tu as la solution à tes côtés, tu ne crains plus grand-chose. »

Ou presque. Parce que Naomi ne doutait pas qu’il existait de nouveau méthode de bizutage pour les nouveaux arrivants. Après tout, il s’en était passé des choses depuis son départ.

« Toutes personnes n’appartenant pas aux Griffes auraient fait de même. »

Hausse le sourcil, non sans sureté de ses propos. Il ne faisait aucun doute que les camarades de jeux de Beckett ne l’auraient pas aidé si-là était le but de cet abandon. Mais Naomi, qui cherchait bien souvent à voir le bien en tout chacun, avait vraiment la pensée que toute personne qui aurait pu croiser son chemin aurait été amené à l’aider.

Jusqu’aux vestiaires alors, qu’elle vient finalement lui expliquer que la clé de secoure était entreposé dans le bureau de l’entraîneur, et ce, depuis des années. Juste en dessous du pot à fleur bien souvent vide.