La douce brise porte la musique jusqu'à vous, hissés sur cette petite colline que tu as dénichée, où tu as invité ta bien aimée à te rejoindre. Ton pull sur ses frêles et pourtant si solides épaules, tu ne parviens pas à détacher tes yeux d'elle- bien trop épris de sa beauté et de son charme qui t'ont toujours enchanté. Il t'es toujours aussi difficile de croire qu'elle est là, à tes côtés, qu'elle ai accepté l'affection que tu lui portais.
Mieux, qu'elle te la retournait.

Je souhaite te partager ma volonté à plier les étoiles pour toi.

Léger rire, tu te baisses de nouveau- et tu viens chercher ses lèvres d'un doux baiser, mécontent de n'en avoir eu qu'un faible aperçu l'instant précédent.
Ton regard se détourne lorsque tu rougis, et tu observes la foule en contre bas, ravi de vous en savoir bien éloignés.
Aurais-tu pu seulement la serrer contre toi si vous étiez entourés ?

Je ne parviens toujours pas à réaliser, tu sais ?

Un doux sourire, et tu reviens la contempler, levant sa main à tes lèvres pour embrasser ses phalanges aussi froides que la nuit.

Ta présence à mes côtés me comble et m'apaise.

Un éclat de rire qui fuse dans la nuit et tu roules des yeux, amusé, venant ensuite caresser sa joue tendrement.

Je ne fais qu'être loquace, navré si cela te rappelle trop le passé... Tant que cela t'évoque ma personne, je m'en contenterais.

Léger baiser contre cette douce joue, tes yeux se posent sur le paysage un seul instant - ne parvenant pas y trouver autant de beauté qu'à la regarder elle.
Alors tu reviens l'observer, souriant à ses paroles, la serrant contre toi.

Comment oserais-je ne plus ressentir la joie à t'entendre juste vivre auprès de moi ?

Lorsqu'elle baisse la tête tu te permets de glisser tes doigts sous son menton pour la dévisager - infiniment adorable lorsque ses joues prennent des couleurs plus rougeoyantes à ses déclarations enflammées.
Tu ne peux dissimuler le battement essoufflé de ton coeur lorsqu'elle se déclare ainsi à toi.
Sa main sur la tienne, tu glisses ta paume libre au creux de son dos, pour la coller encore plus à toi.

Maxine, ton royaume, ton empire est déjà bâti. Chacun de tes regards a hissé un nouvel édifice dans la cité que tu y diriges.

Tu te penches, vient poser ta tempe contre la sienne - fermant les yeux, laissant son odeur t'envelopper.

Je voudrais plus que cela. Je voudrais que nous partagions nos réveils, ma douce.

Un léger rire, lèvres mordues, regard sur le ciel qui revient bien vite à celle qui fait battre ton cœur plus fort. Et son ton taquin te fait rougir, comme si tu n'avais que vingt ans de nouveau, seulement tu ne détournes plus le regard, honnête et sincère dans ce qui se dessine dans tes yeux.

Ce serait mentir que de prétendre qu'il n'y a rien de plus.

Contre ton étreinte, voilà que la flamme s'étiole, et un instant tu crains l'avoir soufflée, que tu ne l'as pas suffisamment protégée des courants d'airs, que dans ton amour de sa beauté tu t'en es trop approché.
Mais la flamme se nourrir de l'air qui lui est apporté, elle gonfle et s'érige reine de tes yeux et de ton cœur. Et voilà qu'elle demande davantage, qu'elle t'offre l'impensable, et tu viens doucement glisser tes doigts dans ses cheveux incandescents pour déposer un baiser sur ses lèvres, léger, tendre, souriant à ce qui s'esquisse devant vous.

Je pourrais venir à toi, si tu le desires.

Au creux de tes bras, ton bonheur ne peut cesser de croître, alors que tu la contemples amoureusement, éperdument épris.

J'ai trop tardé à te demander d'être mon avenir, Maxine.

Tu ris à la voir ainsi précipitée, comme si cela faisait des années qu'elle attendait que tu le lui demandes.
C'était peut-être le cas. C'était probablement le cas.
Alors tu te penches pour l'embrasser, ardemment, glisser tes bras autour d'elle avec un soupir de bonheur. À ses côtés, le monde semblait fait pour aimer. Et au loin les lumières semblaient pâles en comparaison de la douceur de son âme.

Je viendrais alors. Mais Maxine, ma belle, mon aimée...

Tu te recules légèrement, cherches dans ta poche ce que tu as apporté, tremblant d'anxiété, et qui désormais semble une réponse évidente, qui ne peut attendre d'être offerte.
Un genou à terre, tu te mords les lèvres, conscient qu'à cet instant, à cet instant exact, elle sait déjà ce que tu vas lui demander.
Et peut-être aurais-tu dû le faire bien avant. Peut-être aurais-tu dû le réaliser bien avant.
Peut-être que cela faisait des années que tu avais tardé.
Mais aujourd'hui, tu n'es pas capable de reculer.

J'ai une question à te poser avant cela.

La petite boîte de velours gris est ancienne, tout comme la bague que tu dévoiles, ornée d'un rubis encastré dans des arabesques d'or, comme une goutte de sang reposant sur un oreiller de dentelle figée dans le temps.

Maxine Vermandois, accepterais-tu de m'épouser ?

Son refus est un son de glas auquel tu t'attendais - et alors qu'autrefois tu aurais baissé les yeux, vaincu, ta main ne tremble aucunement.

Maxine.

Ton ton se veut apaisant, mais voilà qu'elle se montre si différente de la femme sûre qu'elle joue en permanence - et cette femme, pleine de doutes, d'inquiétudes, te fend le coeur, te donne envie de l'envelopper de tes bras, de lui murmurer que tout ira bien, qu'elle n'a pas à s'en faire, que l'univers s'est incliné pour inciter votre amour à fleurir, et qu'elle n'a plus qu'à regarder les bourgeons s'ouvrir.
Elle tombe à genoux devant toi, et tes yeux se baissent sur sa robe, espérant qu'elle ne la tâchera pas, que les précieux tissus demeureront intacts.
Sa demande te fait rire doucement, alors que tu viens entremêler tes doigts aux siens, tendrement. Mais ton sourire s'apaise lorsqu'elle déclare ce qui la fait souffrir, et tu lèves la main libre de la boite qu'elle tient entre ses paumes pour caresser sa joue.

Ma bien-aimée.

Doucement, tu secoues la tête, appuies tes lèvres contre son front un instant.

Je te demande de devenir ma fiancée, Maxine, pas de venir à Vegas avec moi pour que l'on se marie sur le champ. Nous pourrons nous marier lorsque tu te sentiras prête - même si ce jour n'arrive jamais. Mais je veux m'engager à toi, ne serait-ce qu'ainsi. Pas de précipitation.

Tes yeux cherchent les siens et tu redresses doucement son menton, avant de venir retirer la bague de son écrin, et de venir la glisser en douceur sur son annuaire, l'anneau à la taille parfaite.

Je ne veux pas t'épouser parce que je veux être père, Maxine. J'ai... Déjà un enfant, plus ou moins. Et tu as tout un orphelinat. N'est-ce pas assez ?

Léger rire, peut-être un peu nerveux - tu te mords les lèvres, revient caresser sa joue.

Je n'ai jamais pensé que je deviendrais père. Je veux t'épouser car je t'aime, Maxine. Fonder une famille avec toi n'a besoin d'inclure que toi pour être un rêve parfait.

Une inspiration tremblante, tu viens pencher la tête et déposer un baiser sur sa main, sur la bague qui orne ainsi ses doigts.

Tu n'as pas à me dire oui aujourd'hui, si c'est trop te demander.

Ses larmes sont une cascade que tu ne peux empêcher - alors tu viens les essuyer en douceur, débarrasser ses joues de ces peines, venir effleurer son visage pour les faire disparaître, encore et encore et encore. Et lorsqu'elle accepte, enfin, c'est presque un soupir de soulagement, c'est le monde entier qui enfin finit par continuer d'avancer, suspendu dans l'instant depuis que tu t'étais agenouillé.
Ta tête se secoue alors que tu viens glisser ton bras derrière elle, l'attirant contre ton coeur, qui bat, comme un fou.

Ô, Maxine.

Et sur son front tu déposes mille et un baisers, avant de redresser son beau visage, la contempler, souriant.

Moi aussi je t'aime. Je pense que je t'ai toujours aimée.

Et tes lèvres viennent étreindre les siennes, avec la passion qui ne cesse de flamber, alors que tu soupires contre sa bouche, bien plus intense dans l'expression de tes désirs qu'avant.
Car maintenant, elle avait accepté de t'appartenir comme tu lui appartenait déjà.

J'ai eu si peur de ce moment.

Rire nerveux alors que tu appuies ton front contre le sien.

Tu ne m'as jamais rendu la tâche facile.