journée particulière pourtant la matinée ne présageait rien d'extraordinaire pour alexander ; bien peu de morts dont il devait prendre soin, et un café raté. peut être pensait-il trop en ce début de journée, pour avoir mis trop d'eau dans la machine. mystère. aponi, s’il avait attendu son arrivée, aurait pu lui soustraire au moins un échec. il ne finit pas sa tasse par ailleurs, mais termine de trier ses papiers ; petit rituel perturbé toutefois rien n'empêche qu'il exécute ses tâches avec le même rythme chaque jour. le soleil, lui, s'étire jusqu'à préparer doucement son coucher, alors qu’alexander achève méticuleusement sa journée.

jusqu’à ce que sonne son portable ; alors il grimace. les appels ne sont jamais des surprises qu’il apprécie, même s’il ne craint pas de répondre. quand il aperçoit celle qui s’ose à le contacter, il décroche sans parler. écoute. savoure. finalement il restait encore un mort dont il devait prendre soin ce soir.

« j’arrive, je prépare mon matériel. »

mais foutaises, tout est déjà presque prêt : comme si cet événement avait été préparé et attendu. quand bien même ce n’était pas sa mère qu’il comptait embellir, il y avait toujours en lui une pointe d’excitation à l’idée qu’on ai besoin de lui loin de ses propres murs.

il se hâte alors, arrive et sans toquer à la porte il entre, le pas léger et lent. pour une fois dans sa vie, il s’était dépêché.

« léo. » aujourd’hui il ne s’amusera pas avec son prénom complet, lui autorise une once de repos dans tout ce désordre. il erre dans les lieux, trouve le cadavre et sa fille. étrangement il hésite, parce qu’il sait qu’il existe des situations où le sarcasme n’est pas le meilleur des invités. « je ne vous trouvais pas d’air de famille, mais pâle comme ça, c’est vrai que vous vous ressemblez maintenant. » mais il ne pouvait pas prétendre être autre chose que le mauvais convive qu’il eut toujours été. « mort naturelle ? »

aucune émotion ne prend place dans les ridules de son visage ; pas même un sourire carnassier. pourtant il était vautour, et gourmand. d’ordinaire il aurait creuser jusque dans les tréfonds des non-dits pour obtenir le plus croustillant des secrets de famille, mais pour éléonore, il savait réprimer sa curiosité morbide et impolie.

quand elle venue se plaquer contre lui, il avait déjà posé ses affaires au sol, pas très regardant sur comment s’installer dans les normes. qu’importe, après tout c’est comme si elle avait attendu qu’il le fasse pour qu’elle vienne fondre dans ses bras. il l’avait gardée contre lui, une main contre ses cheveux pour la tenir, désireux qu’elle ne se retourne plus jamais pour la voir ainsi, sans vie.

« je manque d'empathie tu sais, mais heureusement je suis toujours capable de faire rire ma petite sœur de cœur. » une bise sur son front et il la serre contre lui, d’une étreinte aussi chaleureuse qu'il le pouvait lâche, ne craignant pas de lui faire le moindre mal. sans oser lui dire, il pense à la douleur qui doit lui ronger l’âme, et à comment jamais il ne pourrait la protéger de ce genre de mal. mais malgré toute l’affection qu’il lui porte ; de tous

alexander préférait les morts.

alors il lâche, l’abandonne ; derrière elle il y a la source de ses fantasmes, la flamme de ses désirs : ce bout de femme inerte qui ne répondra plus jamais de rien, ce cadavre impersonnel qu’elle pourrait encore appeler mère mais il n’y voit plus rien de vivant, et c’est pour cela qu’il les aime tant… les morts.

il vient marquer la semelle de ses chaussures par le sang qui s’était répandu sur le sol, s’abaissant pour l'ausculter brièvement.

« on appelle les autorités, généralement. sauf si tu veux garder ça pour toi… qu’importe. mais ils voudront lui ouvrir la poitrine, lui souiller salement le corps, trouver la trace du coupable. moi je la rendrai aussi belle que quand elle te souriait encore. » le dos de sa main se glissa sur la joue glacée de madame sa mère. il souriait, enfin.

« veux tu que je te garde de son sang ? quoi de plus naturel que de te nourrir de ta propre mère. un retour à l’enfance, c’est très poétique même. » il se retourne vers elle. « plus sérieusement éléonore. je m’en charge, ou nous appelons la police ? »

il écoute, ses doigts glissant contre la peau froide de la pauvre femme. entend le soupçon de meurtre, ne sourit pas à cette perspective. des problèmes et des problèmes ; une suite de conséquences qui viendront hanter éléonore et il sait malgré lui : à quel point il s’en fiche. sa priorité, son seul et unique intérêt, c’est ce cadavre qui attend d’être déguisé en bon vivant.

« c’est beau de tenir ses promesses. » ça lui donne presque envie de s’y risquer à en faire, autrement qu’à lui-même. il tire ses cheveux en arrière, tourne son visage vers éléonore alors qu’elle lui donne son feu vert. le monde tourne enfin rond. il sourit, récupère d’un bras tendu son sac, prenant soin toutefois que celui-ci ne traîne pas dans le sang. il commence par désinfecter ses mains, enfiler des gants, prépare un trocart. « je déclare une mort naturelle, et on s’occupera de l’enterrement nous-même. » il ne la laissera pas gérer ça seule. s'il semble chaleureux ses gestes sont pourtant secs, alors qu'il entame alors une ponction des gaz. « je vais devoir la déshabiller pour la laver. tu peux me préparer un lit propre, léo ? » et disparaître d’ici le temps qu’il s’occupe aussi de ponctionner le sang pour le remplacer par une autre solution. quand elle s'absente, il commence, hâtif - il n’aime pas le travail mal fait mais se refuse à torturer l’orpheline qu’il aime comme sa sœur.

une fois prêt il se relève, prenant contre lui tout en se tachant, ce corps sans vie. « madame de sade vous laissez derrière vous une femme encore enfant… mais j’en prendrai soin. » parce qu’éléonore est un trésor qu’il n’a jamais cherché à voler ; précieuse elle est pour lui la tendresse dont il ne saurait jamais être digne. alors il l’aime, la regarde, la suit ; quand léo brille en étant elle-même il se sent apaisé, comme si elle était vivante pour deux.

il la rejoint, l’air beaucoup trop fier. « tu veux t’en occuper avec moi ? » il ignore ce que le dégoût peut être. « ça va prendre une petite heure. sinon tu peux me préparer du café ? »

l’atmosphère est pesante, parce qu’à trois dans une pièce pourtant on entend que deux souffles, et qu’une voix. alexander est le seul à s’exprimer librement, peut-être éléonore se contient encore devant sa mère. il ignore ce que ça peut être, lui gamin face au corps sanglant de sa propre génitrice il n’avait fait que creuser l’estomac pour en sortir ses organes. pas de pleurs, pas de manque, pas de peine. que de la douleur, de la haine, et de la rage.

il n’avait aucune question à lui poser. la mort de toute façon était la réponse.

lorsqu’ils se retrouvent à nouveau, la parole revient à sa sœur. il sourit, dépose sur son lit le cadavre froid, désinfecte ses mains avant de répéter l’opération sur éléonore. partager avec elle jusqu’à la passion de son métier ; il en était sûr, elle aurait été la sœur parfaite. viennent les premières injections, qu’il n’explique pas, tant l’automatisme va de pair avec le silence. alors ensuite il la déshabille, désinfecte à nouveau leurs mains, se félicite de porter des gants ;

« au début, je faisais sans. j’avais la peau complètement abîmée et desséchée. » la preuve qu’avec des erreurs on apprend. il lui donne de quoi faire sa toilette, lui s’occupe de laver et maquiller son visage.

« quelles couleurs aimait-elle léo ? et quelle tenue veux-tu qu’elle porte ? je peux nous dégoter un beau cercueil en bois massif… et nous pourrions l’enterrer à epping forest ? sinon dans un jardin. j’ai de la place pour la garder au travail, le temps que tu trouves l’endroit parfait. et, en parlant de parfait, la maison est très jolie ; que vas-tu en faire ? » il porte un regard sur sa sœur, curieux de savoir si sa parole était de trop dans cet instant presque solennel. « moi je la brûlerai. »

car dans une bride de souvenir qui s'était nichée, malicieuse, il s'était souvenu du dernier jour où on le retira d'entre ses murs; et; cette maison de malheur... il aurait du y retourner pour la détruire.

stupide : et il acquiece pour ne pas démentir, pourtant l’avouer à haute voix serait pour lui un crime.

pas de réponse sur les couleurs qu’elle préfère ; alors il se contente d’appliquer sur ses paupières des couleurs froides et neutres. penché sur le visage sans vie de madame, il trouvait ça agréable aujourd’hui d’avoir pour compagnie éléonore, et non pas le silence (ou bien ses discussions déplacées en solitaire). mais il se relève quand il entend le nom de maxine, reconnaît en lui un brin de jalousie.

« chez maxine ? tu essayes de t’approprier ma place de préféré ? » mais il sourit comme pour cacher son défaut avec humour. ses épaules se haussent sans grande raison, avant qu’il ne se penche à nouveau sur les pommettes de madame. « maxine, maxine, maxine… » il oriente sa pensée sur elle, se demande depuis combien de temps il ne l’avait pas vu. oserait-il même la voir ? après les travers qu’il a eu. mais quels travers ? sans se souvenir de quoi il a pourtant la sensation d’avoir fauté… mais rien sur son visage ne laisse transparaître la moindre émotion. le doute l’indiffère, vouloir savoir le laisse penaud. il ne faudrait pas donner à léo de quoi creuser ; le sujet de tous les maux aujourd’hui, c’était sa mère, pas lui.

seulement quand elle l’appelle à nouveau, en effet, ce ne fut pas pour l’attaquer de questions sur cette obsession pour maxine : sa voix est suppliante, son regard est écorché par la douleur et le manque. il comprend, pourtant il parait hautain.

« voyons léo tu te doutes bien que je suis venu ici sans rien…? » il n’était en ces lieux que sa seule réserve. un coup d'œil sur la défunte et il retire ses gants, quitte la pièce en récupérant son sac. « je reviens, continue ce que tu fais. » il rejoint la cuisine, pourtant il ne s’y sent pas à l’aise. peu importe où il ira, rien ne lui semblera commun à chez lui. tout est impersonnel, rien n’est stérile. il s’enferme alors dans les toilettes, après avoir récupéré le plus grand tupperware de la cuisine. fouillant dans son sac il sort de quoi improviser une prise de sang ; garrot, seringue, lingette désinfectante ; puis il se pique, laissant la rivière de son sang circuler de son bras jusqu’à la boîte, par l’intermédiaire d’un tube. il serre le poing, desserre ; avec un rythme parfait, le regard bloqué contre la porte qui le tenait à l’abri des regards, dans l’endroit le plus petit qu’il connaisse. une dizaine de minutes plus tard, il en ressort, l’air excédé de sa propre démarche. le récipient déposé sur le plan de travail il ne observa un instant son sang s'oxyder, une sensation déplaisante lui chatouillant le corps tout entier.

« va manger dans la cuisine. » souffle-t-il alors qu’il rejoint sa sœur de cœur, le bras bandé sous la chemise. il avait repris le processus pour désinfecter ses mains avant de reprendre le travail qu’il avait laissé en suspens ; hors de question que madame ne sorte de chez elle avec le visage d’un mort. « ça aurait été n’importe qui je me serai moqué, vous savez. » il s’adresse à la défunte, ignorant si léo était partie ou non, alors qu’il frotte délicatement un pinceau sur ses joues. « erza par exemple. j’en aurai beaucoup ris ; je me serai même coupé un doigt avec du papier pour l'exciter. mais éléonore, non, ça jamais. » il sourit, fier de cette action qui lui a coûté l’effort d’être aimable. « j’espère qu’elle dira à maxine que j’ai été un bon frère. »

fera-t-elle ses éloges en sachant quel brave homme il est devenu ?

il sait. il n'a jamais été le préféré de quiconque, et ne le sera jamais. parce qu'avant de vouloir être aimé par quelqu'un alexander a toujours voulu se plaire à lui-même.

et s'il avait toujours été maladroit il n'empêche qu'il se savait au moins appréciable, rien que pour sa franchise. eleonore en était l'exemple parfait.

quand toutes ses pensées sont obsédées par lui-même, il laisse toutefois ses doigts magnifier le corps sans vie d'une mère, le sourire accroché aux lèvres. jaloux. voilà ce qu'il était jusqu'à ce que la voix de sa sœur ne vienne le ramener à la réalité ; de quoi pourrait-il être jaloux ?

ce qu'il n'a jamais connu ne pourrait lui manquer. il pouffe, étouffe le reste de son rire : il ne se sent pas d'épiloguer sur ce point. quand il se retourne enfin, c'est que son œuvre est terminée, alors il s'approche, retire ses gants, passe ses pouces sur la commissure des lèvres de leo, la stature protectrice.

« va faire un tour à la salle de bain avant d'aller la voir. tu es magnifique leo, mais pas pour le commun des mortels. »

le rouge lui allait au teint ; et le sien de rouge alors rendait cet instant plus familial encore ; et quelque peu malaisant pour celui ou celle qui s'oserait un regard indiscret sur les crimes de cette maison. il la lâche alors, fier d'être un frère il n'en était donc pas un père ; lui donner plus d'ordre serait un mauvais sketch.

« tu as pleuré ? » bête question, les micro expression du visage ne saurait lui cacher un détail si évident. alexander pouvait traquer les pires menteurs, la vérité serait toujours une évidence dans les moindre ridules. « c'est bien tu sais. moi aussi j'ai pleuré à la mort de ma mère. après j'ai paniqué, et j'ai fait des choses. » le coeur léger de se livrer il ne pouvait pourtant étaler face aux yeux de sa soeur toutes les immondices que ses mains avaient orchestrées : un bon frère rassure. « mais j'ai pris plus soin de ta mère que de la mienne, je le jure. je ferai quelques retouches chez moi. » lèvres tendues de part et d'autre, il veut qu'elle y trouve toute sa confiance, puis il la dépasse, vagabonde en observant en détail les murs. « le plus important pour moi c'est que tu le dises à maxine ceci dit. tu connais ton frère, toujours à la quête de reconnaissance et de… surprises. mais je ne t'en ferai pas. ce n'est pas le moment… et je te considère, tu sais.  cette maison si tu ne la brûle pas, moi je la veux bien ? » il se retourne, un regard farouche pour elle. « et si tu te dis que je parle trop, c'est parce que tu ne vois pas comme j'essaye de te distraire. mais dis le quand même. à maxine. que je suis un bon frère. »

cette requête à l'abandon juste ici il se permet alors de quitter son champ de vision, retournant à la cuisine pour nettoyer les derniers vestiges de cette morbide journée. toutefois, sa voix s'élève : « cinq minutes, leo ! après je kidnappe ta mère. » puis il continue de se parler à lui-même. « j'ai des papiers à falsifier, un cercueil à dégoter, un sacré trou à creuser… c'est beaucoup de travail de faire disparaître un corps, j'espère bien qu'elle me félicitera auprès de maxine. » inconscient de cette étrange obsession ; pour une fois qu'elle ne tournait pas uniquement autour de lui.

la complaisance qu’il tire de sentir le poids des compliments le sublimer, alexander sent son coeur plus gonflé que d’ordinaire et pourtant, rien ne change.

ses doigts toujours attirés par les entrailles, ses sourires qui ne naissent qu’à la vue du sang ou des problèmes. petite bile nécrosée, alexander est une graine qui ne cesse de s’affamer pour mieux éclater un jour, devenir destructeur. comment survivre, alors ?

en s’assurant qu’à chaque seconde qu’il étouffe silencieusement, le masque ne tombe pas.

beau, grand, magnifique, gentil, et serviable.  l’homme dont une sœur a besoin, pas l’affamé qui gave sa faim de non-dits, de fantasmes interdits et d'aberrations imprononçables.

mais ce petit coeur qu’elle moque, oh, leo. dieu qu’il en crève de garder la tête sur les épaules, tant qu’une pair d’oeil toujours l’observe c’est si dur mais pas impossible, de ne pas sombrer… et quand ce sera trop dur, éléonore, comment canaliser ce fléau ?

il lave ses mains dans la cuisine de cette demeure qu’il désire, observe les murs, les bibelots qui s’acharnent à donner un semblant de vie à cette atmosphère sans vie. alors il murmure, garde pour lui des dires que jamais il ne laissera être entendu, patiente dans une tirade intime ces cinq minutes qui le sépare de sa mission, avant de revenir sur les lieux où se repose à jamais la triste mère.

une main sur l’épaule de sa soeur, mais son attention pour la morte.

« je l’emmène en voiture et je te retrouve ce soir, sinon demain. tu me diras ce que tu préfères. mais si tu souffres aujourd’hui c’est que ta douleur peut durer encore une nuit, alors je viendrais te consoler. un corps toutefois ça n’attend plus. » ça laisse les parasites venir, ça laisse le temps le dégrader plus vite qu’auparavant. si le deuil d’éléonore pouvait durer des jours il saurait revenir, mais lui doit avant-tout s’occuper de ce qu’on laisse derrière soi.

il s’approche, recouvre la femme d’un draps avant de la faire léviter à ses côtés pour rejoindre sa voiture. l’installant sur les sièges arrière il se retourne une dernière fois pour faire face au chagrin qui lui crie de rester. mais aucune peine ne l’atteint, aucun sentiment ne saurait trahir son visage, si ce n’est l’excitation. alors dans ses bras il enlace, rapidement, le corps mollasson de cette semi-vampire qui aujourd’hui ne se sentait plus que semi-vivante.

« je t’appelle quand j’ai terminé, tu me diras ce dont tu as besoin à ce moment-là. respire, leo. je sais mieux que personne que c’est ce qui rend la mort folle. le souffle d’un bon vivant. »

alors il s’extirpe, disparaît dans son automobile pour faire ce qu’il a toujours fait de mieux : exister auprès de ceux qui ne sont plus.

étrange, et pourtant ça fait sens. quand la mort frappe c’est indéniable ; les comportements s’en retrouvent si ébranlés, que l’on peut les comprendre. alors quand elle ponctue qu’elle pourrait l’appeler d’un si tu veux, il hausse un sourcil, garde le silence. faut-il vraiment se soucier de ce qu’il désire, présentement ? le dit-elle pour se dédouaner, ne pas penser à elle-même ? à trop étudier les morts, alexander se surprenait presque à redécouvrir les vivants.

haussement d’épaule, parce qu’il ne comprend pas comment on pourrait abuser de ses passions, parce que les peut-être ne veulent rien dire, parce qu’un cadeau alors que traîne sur la banquette arrière le corps sans vie de sa mère, ça pourrait presque lui décrocher un rire. c’est terriblement étrange, et pourtant, il conçoit, tait sa pensée perverse.

un simple sourire en coin pour se retenir de parler, mais malgré lui il ajoute ;

« merci de me faire confiance. »

merci d’oser, éléonore. merci d’y croire, de ne pas te poser de question, de laisser partir tant de souvenirs.

et s’il avait un malin plaisir à autopsier plus que nécessaire les corps qu’il collectionne, oh, pour léo, en silence il le jure : elle reposera en paix, cette pauvre mère. dans une tombe joliment préparée, tous ses organes exclusivement pour elle, le teint frais. c’était rare mais alexander savait que malgré sa nature : il n'abuserai pas de sa confiance.

c’est sur cette certitude qu’il a démarré la voiture.