Cracmol. Infâme sobriquet qu'on te lance comme une injure mais dont tu te drapes comme un étendard, comme une fierté immense.
Car tu ne ploies pas le genou Ejike. Tu gardes ton regard rivé sur l'horizon. N'abandonne pas, alors même que tout le monde te crie que tu n'y arriveras pas.
Comment pourraient-ils savoir ? Si tu n'essayes pas, tu ne le sauras pas.
Et eux non plus n'ont pas essayé.
Et puis eux ne sont pas toi.
Car Ejike, tu continues sans arrêt. Jusqu'à ce que tu réussisses. Tu ne t'épuises jamais (tu ne te l'autorises pas). Malgré tout, tu restes un membre du monde magique. Et tu dois rendre honneur à tes parents qui se sont tant battus pour que ça soit le cas.
Ne pas attirer la honte sur ton nom, c'est certain. Mais mieux ! Les rendre fiers de toi.
Et puis leur prouver aussi, à tous, qu'ils soient famille, amis, ennemis, camarades, connaissances, ce dont tu es capable.


1999 : Naissance d’Ejike Adam Ebele à Lagos, d’un père sang-mêlé Igbo, une des trois éthnies majoritaires du Nigéria et d’une mère née-moldue israélienne. Son père est diplomate au Ministère Nigérian, sa mère employée au service des Portoloins.
2002 : Naissance de son petit frère.
2005 : Naissance de ses deux petites sœurs (jumelles). La famille déménage à Jérusalem pour se rapprocher des grands-parents d’Ejike à la santé fragile, son père devient ambassadeur du Nigéria au ministère Israélien, sa mère reste au service des portoloins.
2006 : L’évidence se confirme : Ejike est cracmol. Heureusement, ses parents sont rassurés avec l’arrivée des premières amulettes sur le marché cette année-là. Les parents d’Ejike prennent la décision de rester plus longtemps que prévu à Jérusalem pour que leur aîné puisse aller à Sïkhanéjādū où les cracmols sont acceptés. Il s’épanouit à Jérusalem, utilise plutôt son deuxième prénom que sa mère lui a donné en hommage à ses origines pour s’intégrer, se fait plusieurs amis dans la communauté magique locale.
2010 : 11 ans, entre à Sïkhanéjādū. Sa scolarité se déroule sans accrocs. Ejike ne se démarque pas par ses résultats (qui sont tout à fait dans la moyenne) mais plutôt par sa répartie et sa capacité à faire tout un tas de bêtises rocambolesques. Il s’intéresse particulièrement aux cours sur le fonctionnement du monde magique, s'investit au sein du club de théâtre et se découvre une passion pour la musique, encouragé par ses parents et ses professeurs.
2013 : Son petit frère entre à Uagadou et au lieu de distendre leurs liens comme il le craignait, ils se rapprochent davantage, échangent de nombreuses lettres pour se partager leurs quotidiens et comparer les différences entre leurs écoles.
2016 : Les jumelles entrent à Uagadou.
2017 : - Ejike a grandit dans une bulle où être cracmol n'est jamais un obstacle. La redescente est brutale lorsqu'il est refusé en DEMA à Ilvermoony car l'école n'est pas (encore) ouverte aux Non-Magiques. De dégoût, il abandonne le théatre (et n'a jamais repris depuis).
- Cet "échec" le hantera pour la suite de sa vie. Il se promet de ne jamais se laisser marcher dessus à nouveau de la sorte et de s'accrocher jusqu'à ce que les autres cèdent. Ejike commence à réaliser que personne ne lui facilitera la vie à cause de sa nature de cracmol mais il n'est pas question qu'il sacrifie ses envies à cause de l'intolérance des autres.
Cependant, il réalise que les autres n'auront aucune envie de satisfaire un enfant geignard (encore plus s'il est cracmol). Alors Ejike s'efforce de changer, de canaliser sa colère en quelque chose de productif. Il passe quelques castings pour jouer dans des courts-métrages. Du théâtre, il gardera des excellentes capacités oratoires et une bonne mémoire.
- Il commence une licence de sociologie dans le monde moldu. En parallèle, il débute le krav maga et trouve beaucoup de plaisir dans cette pratique. La musique reste un loisir prenant, il compose pour des amis mais ne prend jamais le devant de la scène, par manque d'intérêt. Cette occupation prend de plus en plus de place. Ejike est un étudiant apprécié qui caracole dans le top 10 de sa promotion. Il travaille beaucoup et propose très souvent son aide à ses camarades moins à l'aise.
2020 : Termine sa licence. Il commence un master de sociologie qu’il abandonne au premier semestre pour se lancer à plein temps dans la musique et le cinéma. Il passe des castings et se fait toujours jeter côté sorcier, décroche quelques rôles dans des courts-métrages et même dans un long-métrage indépendant moldu où sa performance est remarquée par la critique. Il commence à se faire connaître de plus en plus, on lui propose un rôle dans une grosse production. Tout s'enchaîne et va trop vite, il a peur de changer à cause de sa célébrité naissante qui lui pèse bizarrement. Il se trouve mieux dans l'ombre, ce qui le pousse à refuser le rôle, sans regrets. En revanche, il utilisera ses nouveaux contacts pour décrocher un poste de compositeur pour une première bande originale.
- Le monde magique lui manque malgré tout, il s’intéresse à l’émergence du MagicNet avec beaucoup d’intérêt et apprécie les possibilités d’expression que ça offre. Il lit beaucoup, notamment de la sociologie magique et s’intéresse de plus en plus à la politique et au droit magique. Il fait le triste constat que les Cracmols sont bien oubliés dans de nombreuses législations, ça le révolte.
Ses parents rentrent au Nigéria.
2021 : Poudlard s’ouvre aux cracmols. Il postule en DEMA Droit et Politique Magique pour transformer sa frustration en action mais se fait refouler une fois de plus : il est trop vieux. Malgré ce refus supplémentaire, Ejike continue à beaucoup lire de livres de droit magique.
2022 : Ejike décroche un contrat avec un studio de télévision anglais pour composer la bande originale d'une série de trois documentaires animaliers.  il profite de ce rapprochement géographique pour s'intéresser à l'actualité des droits des Non-Magiques en Angleterre.
Le studio est ravi de son travail mais il décline une proposition de renouvellement de contrat : la cour de justice consacrée aux cracmols vient d'ouvrir et manque d'avocats volontaires. Ejike suit le processus de recrutement, plus par curiosité que par réel espoir d'être pris. Cependant, son profil atypique retient l'attention du responsable du département. Il reste titulaire d'un Aspic et les premiers cracmols sortiront du DEMA de droit magique à Poudlard dans deux ans. Les sorciers ne se bousculent pas au portillon pour cette nouvelle cour de justice, alors Ejike devient avocat. Son nouveau travail lui prend tout de suite beaucoup de temps, le contraignant à abandonner le cinéma (avec peu de regrets, Ejike est bien conscient de ne pas pouvoir tout faire dans sa vie et se rendre utile pour les droits de ses camarades lui parait bien plus important que le cinéma).
Il continue assidument la musique le soir, il sort un premier album de composition électroniques personnelles à la fois dans le monde magique et le monde moldu et en fait la promotion sur les réseaux sociaux. L'album rencontre un petit succès.
2022 à 2027 : - Sa verve et son éloquence font de lui un avocat remarqué (en bien comme en mal). Son travail l’éloigne de la musique et du cinéma mais il y a tellement à faire qu’il finit par y renoncer complètement. Il voit tous les dysfonctionnements du système mais se persuade qu’à lui seul il pourra changer, tellement plein d’espoir qu’il en devient arrogant.
- Ejike ne se met pas de limites, reste toujours plus tard au bureau, néglige son sommeil, ses loisirs, sa famille. Il se persuade que c’est son devoir, qu’il n’a pas le choix, sacrifie tout pour un travail qui en veut toujours plus. L'adaptation au début est complexe, Ejike n'est pas anglais, Ejike est cracmol, Ejike dit ce qu'il pense (et il est souvent en désaccord avec le reste des avocats).
- Il milite pour l’usage du mot cracmol (“ça n’est pas une insulte !”) à la place du terme “non-magique” (il revendique être magique, simplement pas sorcier) et utilise très peu d’amulettes.
- Ses positions politiques lui attirent plus d’ennemis que d’alliés au Ministère mais il n’y accorde pas d’importance (il aurait dû). Il a parfois (souvent) l’impression de ramer à contre-courant mais refuse de se faire décourager par des attitudes hostiles en face. Sa santé en pâtit, il enchaîne les heures supplémentaires, s’éloigne de ses proches et de ses passions, fait probablement un gros burn-out (il n’a jamais été voir un psy pour confirmer/infirmer, pour lui ça n’est même pas la question)
2027 : Victime d'une agression à la sortie de son travail, il reste deux semaines alité à l'hôpital. Il voit l’inquiétude de ses proches et comprend qu’elle est bel et bien fondée.
- Il quitte du jour au lendemain le Ministère sans un regard en arrière. Ejike fait beaucoup d’efforts pour donner l’impression que cet événement ne l’a pas affecté (c’est faux), réplique en fanfaronnades, lorsqu’on l’accuse d’avoir fui, il réplique qu’il ne se retrouvait pas dans le système du Ministère (ce qui est vrai), il aura juste mis beaucoup de temps à le réaliser.
- Il lance peu après sa page Witcha où il propose d’accès au droit pour les Cracmols et reprend petit à petit la musique (mais pas le cinéma).
2028 :- Son second album sort au milieu de l'année et rencontre un succès plus important que le précédent. Pour la première fois, il a la possibilité de faire des concerts, mais Ejike tient à son anonymat, alors il se construit un personnage comme c'est souvent la mode pour les musiciens électroniques. Tout en noir, il ne dévoile de son visage qu'une croix blanc/bleu fluorescente sur l'oeil droit. Il découvre aussi le rôle de DJ dans des boites de nuit et ça lui plait beaucoup.
- Retrouver la musique apaise beaucoup ses questionnements. Tout ça combiné à son activité sur Witcha, où il voit vraiment les effets de ses actions sur les gens, (c'est ce qu'il avait espéré trouver en étant avocat), ça lui redonne espoir.
- Il rencontre de nombreux cracmols sur Witcha avec qui il lie des liens solides, dont le petit frère de Shani Joao. Celui-ci permet à sa soeur et Ejike de se rencontrer à la fin de l'année 2029, les deux étant curieux de rencontrer une personne très importante aux yeux de l'autre.
2029 : - Ejike tient un cycle d'ateliers/conférences sur l'accès au droit pour les cracmols et le fonctionnement de la cour de justice des non-magiques à Poudlard.
- Sa relation avec Shani permet à Ejike de l'accompagner dans de nombreux concerts et de prendre part à la composition de plusieurs de ses singles.
2032 : 33 ans. Il a trouvé un équilibre entre le militantisme pour les droits des Cracmols et la musique. Les revenus générés par la musique lui permettent de rendre son activité d'accès au droit gratuite, comme il l'a toujours voulu. Il ne cherche pas la célébrité mais accueille toutes les occasions pour la visibilité des Cracmols. Il sort son troisième album début avril (où pour la première fois il accueille une collaboration : un feat avec Shani).