Heads or tails

Une jeune troupe aglutinée, Reyn en roi en son centre. Ils n’étaient pas beaucoup, peut-être une dizaine, des regards un peu innocents et passionnés posés sur lui parce qu’on a reconnu son visage.

Elle est légère encore sa célébrité, lui qui rêve déjà de la horde de fan à sa fenêtre chaque matin, des cris de joie et d’amour à l’en faire vomir, les parties de cache-cache avec les paparazzis jusqu’à en causer sa mort martyr.

Légère,
insuffisante,
mais déjà au combien plaisante.

Des mains serrées, des photos prises, des signatures, des questions, des réponses élusives, des sourires polis.
Un retard qu’il accumule sans la moindre amertume.

Attendu, Reyn, mais qui aime se faire attendre.

Même ses propres parents.

C’est quand la foule se dissipe doucement qu’il reprend sa route, les lunettes noires rejoignant son regard et sa veste volant tranquillement dans son dos. En bas de la colline, les images de son enfance qui reviennent ; la maison familiale, les immenses étendues d’herbes sauvages, l’odeur de l’air marin et de la paille, l’écho des sabots et les piaillements des jeunes bêtes.

Un pas apaisé quand il descend la colline, suivant tranquillement le chemise de pierres et de galets à travers les hautes herbes.

Loin de la douce agitation du village, une figure inconnue se dessine. Une immense figure, postée devant les paturages où voguent tranquillement les hippogriffes.

Vous ne devez pas être un fan. Un client peut-être ?

Reyn, soucieux de son entrée, qui se laisse à peine entendre avant de s’annoncer au côté du géant.