Une couronne d'imprudence pourrait t'être discernée, Asclepios, a ne pas savoir réellement dans quoi tu t'engageais. Mais pour toi, les mots sont des voiles qui ne font qu'orner les bateaux, ignorant que pour Declan ils sont ces mêmes tissus tendus qui permettent de capturer le vent et d'en faire un outil de puissance et de violence. Tu l'ignores car pour toi, le mensonge n'est qu'inutile vanité, et il vaut bien mieux enrober ses paroles pour que la vérité soit énoncée en douceur - ou tue à jamais.
Alors c'est d'un pas serein que tu t'avances vers la demeure où celui avec qui tu as pris rendez-vous - ou plutôt qui t'en a donné un.
Cela faisait longtemps que vos échanges écrits ne faisaient qu'attiser la flamme de ta curiosité.
Declan était lettré, d'une douceur absolument exquise dans ses proses intrigantes de contenu. Il t'était difficile de le cerner pour autant, mais il était certain que lui et toi aviez plus en commun que les autres qui pouvaient assister à tes matchs - alors les échanges avaient continué, et tu n'avais pas cessé de t'intéresser à lui avec le temps qui passait.
Au vu de vos positions sur certains sujets, les évènements récents ont davantage incité à la rencontre - car il était impossible de tout mettre sur papier après ce qui était advenu.
Et maintenant que tu pouvais t'accorder une certaine forme de liberté tu honorais l'invitation comme il se devait.
La porte à laquelle tu frappes s'ouvre sur un elfe de maison.

Votre maître, Declan, m'attend.

Le salon dans lequel l'elfe te fait pénétrer est fort joliment décoré. Les lieux semblent resplendissants de faste - mais sans trop en faire. C'est plaisant, et tu te demandes un instant si cela a été organisé pour ta venue. Si oui, c'était fort flatteur.
Declan s'approche de toi et tu serres sa main en retour, entre les deux tiennes. Chaleureusement.

C'est un honneur pour moi que vous m'ayez invité. Votre demeure est fort agréable à l'oeil, cela fait plaisir de voir qu'en plus de l'art du mot, vous possédez un sens esthétique certain.

Un large sourire, ton regard erre sur les meubles avant de retomber sur ton hôte.

Cela dit j'aurais dû m'en douter à la vue de votre impeccable calligraphie. Je ne vous cacherai pas que mon écriture m'a fait défaut face à l'élégance de la vôtre.

Flatteries échangées, tu viens pencher la tête avec appréciation, avant de rire légèrement.
Declan semblait de ces individus que tu te sentais parfaitement capable d'apprécier - bien que tu te doutais que certains pans de sa personne étaient profondément dissimulés derrière des façades de politesse.
Tu espérais réellement pouvoir en venir à bout.

Le regard dans le tien est intense, vif, intelligent. Un frisson parcourt ton échine - face à toi ce n'est pas n'importe quel badaud. Si tu ne le savais pas déjà.
Il t'invite à t'asseoir et c'est ce que tu fais, appréciant la moellosité du meuble qui accueille ton postérieur.

Si cela arrive rarement, alors les gens ne doivent pas saisir la noblesse de votre personne. Échanger avec vous était un plaisir incommensurable, et je regrette tous ceux qui ne pourront pas y goûter.

Le plateau vole jusqu'à toi et tu y dérobes une petite friandise - venant la glisser entre tes lèvres, sans détacher ton regard de ton hôte.
Surtout avec les compliments qu'il ne manque pas de faire à ton égard. Époussetant tes lèvres, tu hausses un sourcil légèrement.

Voyons, Messire, c'est à votre tour de me flatter. Je ne suis qu'un humble sportif, après tout. Vos discours me glorifient bien trop.

Ta tête s'incline légèrement, comme pour lui signaler que dans l'échange de flatteries, il avait le point.

Un léger sourire fleurit sur tes lèvres, dissimulé par la pointe de tes doigts qui s'attarde sur ta lèvre inférieure.

J'admets ouvertement devoir cela à mon éducation. Bien que je ne suis pas un enfant légitime, les Cavendish s'assureront toujours d'éviter la médiocrité dans leurs rangs.

Fallen en est un exemple particulièrement frappant. Mais alors que tu tends la main pour saisir une autre mignardise, l'homme te fait particulièrement rougir.
Avais-tu noté lors de vos échanges un penchant homosexuel chez Declan ? Tu n'en avais guère souvenir. Ton regard trouve le sien alors que tu inclines légèrement la tête, curieux.

Messire a l'oeil affuté pour les belles choses, je vois. Mais vous ne manquez pas vous-même de charme. Vos traits ne sauraient être rendus par le plus compétent des pinceaux, sachez le.

Cette fois-ci, le petit gâteau est dévoré plus lentement - alors que tu profites de son goût pleinement, ton regard qui ne cesse d'affronter le sien.

Si cela ne transparaissait pas dans ses écrits flamboyants d'arguments et de paroles d'une prose impeccable, il t'étais absolument impossible d'ignorer la flagrante attirance envers la gente masculine dont Declan venait de faire preuve.

Je suis certain que si personne n'a osé vous demander de poser pour eux, c'est parce que vous les intimidiez trop, Messire.

Oeillade que tu rends aussi peu discrète que la sienne sur cette lèvre d'où il ôte la crème mousseuse, et tu esquisses un sourire en revenant à ses yeux, observateur de chacun des petits gestes qu'il pourrait avoir.

Je pense que vous êtes trop flatteur et que vous ignorez votre valeur. Je vous assure qu'il ne manque pas de sportifs dans ce monde pour combler les rangs des statues à jamais immortalisées.

Le coude appuyé sur ton accoudoir, tu te penches légèrement en avant, souriant.

Tandis qu'on représente si peu les hommes de lettres et de paroles comme vous, car votre physique n'est pas le seul atout que vous savez mettre indéniablement en avant.

Tu aimes la couleur que prennent ses joues, l'inconfort dont il semble être la victime. Pourtant, c'était lui qui avait entamé cette danse, pas toi. Alors ça t'amuse fort beaucoup de le voir en subir les contre-coups.
Si tu savais pourquoi il voulait te voir, tu aurais porté des vêtements bien plus à la hauteur de ses demandes...

La liste serait longue, Sire Declan, je crains que je ne saurais vous garder prisonnier de ma présence suffisamment longtemps pour entièrement vous l'énoncer...

Tes yeux suivent ses doigts qui laissent entrevoir un peu de sa peau. C'est à croire qu'il avait tout déjà planifié d'avance - mais à ses joues écarlates, tu devinais qu'il n'en était très peu.
Cela a quelque chose de très flatteur, pourtant. Cet homme que jamais tu n'avais envisagé de cet oeil là était plus que charmant dans ses flatteries et la façon qu'il avait de te charmer était aussi délicieuse que le gâteau qu'il glisse vers toi.
Ta main se lève pour saisir son poignet avec douceur, alors que tu refermes tes lèvres sur la mignardise, ton regard ancré dans le sien.
Effleurement de ses doigts lorsque le sucre fond sur ta langue et que tu recules ton visage, te mordant les lèvres.

Presque aussi délicieuse que vous, en effet.

Ta main ne lâche pas son poignet - et tu attends avec un sourire le prochain jeu d'esprit dont ferait preuve ton merveilleux hôte.