seul. le cœur est : seul. démuni de ses fonctions, perdu dans un cadavre en décomposition. pas de pensées, pas de souffle, pas d’amour à donner ; lorsqu'il rentre dans cet appartement qu’il penser partager avec... son cœur à elle. finalement, il était : seul. accusé de crimes il a fait un bond dans le passé mais, sur ses pas, lorsqu’il déverrouille la porte de chez
eux, ah, c’était comme si, le passé avait quitté son déguisement. il est présent, persévérant, accrocheur et destructeur. il se répète et il est criard, malin, assourdissant, il lui veut tout ce mal et renard ne sait comment véritablement le congédier, c’est éreintant. quand il fouille un peu ses tiroirs et qu’il comprend qu’elle s’en est allée, il se dit que finalement, c’était mieux ? judy elle n’avait pas pris la délicatesse de se cacher, quand elle profitait du présent. il revoit son visage et son cœur se serre... de douleur. rien ne lui manque. la solitude de l’âme c’était son confort. renard prépare son repas, dans une unique assiette : qu’il lave, qu’il range, et qu’il reprendra pour le prochain diner. il se compressait, comme il avait toujours confiné ses sentiments – il ne voulait pas prendre de place. il voulait disparaître. mais n’en trouvais pas la force.
pas la force, mais l’envie.
déjeunant seul à son bureau, partageant parfois quelques mots creux avec ashe, sans compter les regards silencieux qui criaient les jugements distants de tous ces autres... il est seul. abandonné. pourtant malgré le foutoir de ses actions (conscientes ou non), se déferla sur lui une vague... de soutien. azkaban se rirait bien de lui, à voir comme aujourd’hui on l’appelle victime, le dédouanant de son titre de coupable. alors il n’a rien fait ? mais pourquoi se sent-il encore si... seul.
pas un sourire ne venu trahir l’apaisement qui calmait ses terreurs. défendu par tous ces inconnus, il songea à une vie sans ombre : mais il détestait. le renard était trop habitué à sa tanière. là dans le noir où il n’existait aucune rédemption, ses yeux ne parvenaient à se faire à la lumière (et le cœur aussi). tout était plus singulier, et bien plus précieux, quand il n’y avait qu’une seule et unique âme pour lui dire qu’il y avait quelque chose de bon en lui. mais margot l’avait fui, son cœur sous le bras.
alors, un peu inerte, véritablement comme un cadavre : renard se demandait encore pourquoi chercher à être bien, si tout glissait entre ses doigts ? pourquoi ne pas se satisfaire de... laisser le mal le grignoter tout entier.
renard ferma ses yeux, le corps reposé sur le rebord de cet immense lit qu’il avait l’habitude de partager à deux. isolé avec ses maux, il pensa, comme à chaque nuit qui le guettait : comme il est seul. et comme, le cœur, lui aussi, est : seul.