Désolé pour hier soir

 
Soirée classique, les tournées et la bonne compagnie. Dont celle d'Iskander, qu'il retrouve souvent, sur la piste, et surtout quand il offre des verres. Et jusque là, tout se passe bien. Iskander flirt, Silas reste perplexe face aux avances et autres mains baladeuses. C'est vrai qu'on est serré, mais c'est fou comme ces gens sont maladroits. Encore un peu, et c'est comme si c'était intentionnel !
Ce soir Silas ne se met pas de limite.

Et c'est pour cela que ses paupières, oh si lourdes, se lèvent  avec difficultés pour laisser beaucoup trop de lumière entrer d'un coup. Une grimace, avant d'essayer d'atteindre la source de la lumière de sa main engourdie, en manquant à chaque fois d'une bonne dizaine de centimètre.
Puis il reconnaît la voix. Distingue enfin la silhouette, même, et finit par rire. Iskander.

- Leszczynski !

Baragouiné.
Un nom complexe pour un homme ivre, mais définitivement ravi de le voir. À peine conscient du ton de son camarade, ou de ce qu'il vient de lui dire.
Sa tête tourne, et le sang pompe si fort dans ses tempes... Dur de faire la mise au point sur le visage de son ami.

- .. Je pense... Que je vais rentrer.

Comme si la porte était à coté, sa main vient maladroitement chercher ses clés, et ne trouve qu'une chemise ouverte et son torse. Pas de clé.
Attends, ou est sa veste ?
Il baisse les yeux et découvre que ce ne sont pas les seuls disparus : le pantalon aussi, a été visiblement retiré. Alors il fronce les sourcils, confus. Puis regarde Iskander.

- Quand est-ce que tu m'as déshabillé ?

Silas ne se souvient pas avoir donné son consentement. Ni même d'une quelconque tentative de flirt. Déçu.
Si c'est pour finir ainsi, il aurait au moins aimé savoir comment !

- J'ai trop bu pour ça, Iksander. C'est gentil hein, mais...

Sa main cherche puis trouve son épaule, pour la tapoter gentiment.
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Désolé pour hier soir

 
Comment il en était arrivé là ?
Il expire et s’attelle à la tache douloureusement. Tout est flou, tout est confus. Mais Silas se souvient s'être fait offrir des verres, d'une femme au parfum enivrant, à qui il n'a simplement pas pu refuser de la suivre.
Ils avaient parlé de marques, c'est vrai...
Puis il revient à son interlocuteur, comme surpris.

- hein ?

Des poubelles ?
Ooooh. Il réalise mieux la situation, maintenant. Mais son état ne lui permet pas d'en avoir véritablement quelque chose à faire. Mais se faire abandonner par son compagnie de sortie, ça, cela lui redonne un élan d'énergie.

- Non, non, non, non !! Ne me laisse pas, je t'en prie !

La loque humaine tente de se redresser, roule un peu sur le côté pour commencer par s'appuyer sur son coude.
C'était un gros effort, pour lequel il reprend son souffle, attend que la Terre tourne un peu moins vite pour lui.
Pas une seule seconde il ne s'arrête sur le fait qu'il le prenne tant de haut.

- Ah... J'en rachèterai, c'est pas grave... Puis j'ai fait de la boxe pour de vrai !!

Et il a l'air plutôt fier de lui. Mais jamais un voleur n'aurait à craindre ses poings, car il refuse tout simplement être violent. Même ivre. Surtout ivre, il tomberait dès le premier coup, qu'il touche ou non.
Ah, rentrer, oui... Bonne idée. Une bonne douche chaude, un repas chaud et un minimum de confort, c'est tout ce dont il désire en ce moment. Mais de bonne qualité.
Il tente de se relever de lui même, et finit par tendre la main vers Iskander.

- Ok... Juuuuste... un coup de main ??

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Désolé pour hier soir

 

Il l'ignore. Le désespoir l'envahit, son visage est étiré par l'incompréhension. Pourquoi son ami refuse d'aider cette main tendue ? Comment peut-il être si insensible à son appel à l'aide, après toutes ces soirées passées ensemble sur le dancefloor, et où il n'a pas finit dans cet état.

Mais finalement, Iskander cède.
C'est un sourire ravi, et idiot, qui illumine le visage de Silas. Serrant sa main, il profite de la traction pour se relever.
Et là, tout s'empire.
Si la rotation de la Terre lui retournait déjà l'estomac, le transplanage lui fait découvrir de nouvelles dimensions à la nausée. C'est une expérience désagréable, désorientant, à laquelle on ne l'avait aucunement préparé. La surprise mêlée à l'ivresse, ce n'était pas la bonne idée... Si bien que quand c'est fini, ses jambes lâchent et le laisse s'affaler contre son ami dans un râle déchirant.

- Ooooooooooooh plus jamais...

Il est concentré sur son mal-être. Dans son ivresse, sa vision et son attention ne se portent que sur un diamètre réduit, et l'oiseau reste encore inconnu à ses yeux. Et il glisse, Silas, se rattrapant vainement à ses jambes, avant de poser ses coudes au sol. Un appui stable, il en est sûr ! Alors pourquoi tout s'acharne à tourner autant ? C'est encore pire depuis le transplanage. Son souffle est définitivement plus rapide et la nausée plus menaçante, alors qu'il rentre la tête dans les épaules comme si cela allait aider.
Désolé Léon, on parlera demain.

- Iskander...

Il lui parle mais il a du mal à écouter. Quelques secondes pour remettre les mots en ordres, puis Silas hoche vaguement la tête.

- Oui... La salle de bain, exactement !!

Un élan de courage le prend, et il redresse la tête, avant de grimacer. Trop rapide. Ca tangue.

- Vite...

On dirait pas mais il s'active là. Il se prépare mentalement au pire trajet de sa soirée.
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Désolé pour hier soir

 
Silas n'a même pas la force de se débattre, ou même de se plaindre avec autre chose qu'une longue plainte et quelques molles exclamations lorsque son corps se heurte au mobilier. Iskander ne fait pas dans la douceur, mais heureusement pour lui, il est bien anesthésié.

Il est trop concentré sur le malaise qui occupe ses entrailles pour relever toute la haine qu'il inspire au blond, tout de suite. C'est déjà bien assez dur de comprendre ce qu'il se passe, de voir que l'on est déplacé malgré soi et de comprendre en même temps que l'on est en mouvement. L'attention se porte sur sa nausée, puis un objet qui apparaît dans son champ de vision, puis de nouveau la nausée en oubliant presque pourquoi il n'est pas immobile.
Surtout que là, même s'il a demandé à être amené dans la salle de bain...
Silas ne souhaite juste que tout cesse de bouger devant ses yeux.
Même immobile, ce souhait ne sera pas réalisé.

Et puis, Smith réalise où il est. Perché à son salut, une main dans le dos qui vient l'ancrer à la réalité.

- Non, pas besoin... Je dois juste... Ugh...

Attendre que cela passe.
Mais les murs tanguent encore, et bien qu'elle soit rassurante, cette main, elle lui donne beaucoup d'information à intégrer en plus du reste. Ou bien c'est son estomac qui le met en garde. L'un ou l'autre, il est mal. Très mal.

- Merci...

Un élan de lucidité.
Puis, la suite et fin de la soirée : la simple vue d'un endroit sûr et rassurant pour rejeter les abus de la soirée donne presque toujours le feu vert au corps pour se vider de cette mauvaise soirée, que Silas soit convaincu du contraire ou non.
Le point positif c'est que dans cet état, cela vient tout seul et sans angoisse. S'il tenait une conversation, il pourrait la continuer entre deux interruptions sans sourciller.
Plus jamais.
C'est ce qu'on se dit à chaque fois.

Après, c'est le soulagement.
Un poids en moins, littéralement. Silas pose son front contre son bras encore appuyé à la cuvette dans un long soupir. S'il ne jure que rarement, Silas y songe très fort, en ce moment... Mais la présence d'Iskander -il vient de le repérer dans un coin de son champ de vision, et de se rappeler qu'il est chez lui- lui change immédiatement les idées.

- Désolé.

Un vague sourire désolé, alors que, maintenant qu'il se sent mieux, c'est la fatigue qui l'assomme.

- Ca va mieux. Tu peux me laisser ici, je vais me débrouiller...

Parce qu'il est complètement en état de se démerder seul.
Pas du tout.
Il finira par s'endormir là, n'ayant pas trouvé la force de se lever et de chercher un verre d'eau, ou se se traîner sous la douche. Où il finirait par s'endormir aussi, après avoir agonisé un moment parce que le monde tourne encore plus vite une fois allongé.

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Désolé pour hier soir

 
Anesthésié, il ne sent pas les coups de poings destiné à nettoyer sa mâchoire. Bien que cela le désoriente. Aucune idée de ce qu'il fait, alors que lui se remet lentement mais sûrement de l'abus de ce soir.
Il lui parle.
Alors il relève légèrement la tête vers lui.
J’ai une tête à te laisser passer la nuit accroché à mes chiottes comme un clodo ?

Silas plisse les yeux, et l'esquisse d'un sourire désolé se dessine avant qu'il laisse s'échapper un couinement après s'être fait claqué le bras. Son regard se voile d'incompréhension, alors qu'il pose une main sur la zone endolorie.
Iskander en profite pour lui donner des ordres.
Mais obéir, cela a toujours arrangé Silas. Il hoche la tête et une fois son ami sorti, rassemble ses forces pour se relever dans un long râle, se traîne au lavabo pour y faire couler de l'eau et plonger du mieux possible sa tête dessous.
Des vêtements lui sont jetés dessus, et il se redresse.

- Merci, Iskander...

Silas ramasse les vêtements et essaie de les mettre, mollement. Il galère. L'équilibre lui manque et il se rattrape de justesse en faisant tomber quelques produits au passage. Un 'oups' est laché, et il reprend sa tentative.
Et il comprend pas, Silas, pourquoi il nage dans les vêtements. Il passe du temps sur les cordons du jogging pour resserrer la taille, mais la dextérité lui manque. Cela lui prend autant de temps que de lutter contre la gravité pour enfiler ses deux jambes là dedans, ou comprendre qu'avant de mettre le Tshirt, il aurait fallu retirer la chemise. Celle ci est maintenant jonchée au sol, avant sa deuxième tentative.

- Mais enfin...

C'est à rien n'y comprendre. Silas est perdu, avec un jogging tenant tout juste, et sans le contact habituel et rassurant de vêtements à la bonne taille. Et de qualité... moyenne...
Bref.
Le deuxième ordre est d'aller sur le canapé.
Silas se dirige vers la porte et tente de l'ouvrir, mais rien ne se passe.

- Iskander ! La porte est fermée !

Dans un soupir il pose son front contre la porte, ainsi que son poids. Sa tête est si lourde, et tout lui semble bien trop compliqué et instable.
Mais penser à tirer la porte au lieu de la pousser ?
Cela ne lui était pas venu à l'esprit.

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Désolé pour hier soir

 
La porte, son front. La vue qui a du mal, et l'équilibre qui abandonne. C'est un coup dur pour Silas, qui finit à nouveau sur le sol dans un autre râle, plus prononcé et nuancé alors qu'il agonise.
Ente temps, il lui semble qu'Iskander se fout de sa gueule.
Mais au fond, n'a-t-il pas raison ?
Silas se laisse une fraction de seconde d'introspection : presque nu, sans le sous, ivre, au sol, la trentaine et toujours à passer ses soirées en boite, à festoyer ou célébrer quelque chose sans avoir un endroit où se poser ou sa propre famille.
Remarque...
La première partie ne lui déplait pas du tout, en fait.

Iskander s'approche et le relève, le tire hors de sa réflexion -dieu merci ! Plus encore, il s'excuse.

- Oh, c'est pas grave...

A force, cela doit être vrai.
Et puis, il n'y a rien à y faire. Il trouve son bonheur ailleurs.
Demain, l'alcool aura de toute façon tout effacé. Le plus important c'est se redresser, comme il peut, un pied après l'autre.

- Ah mais non, ils sont très bien !!

Sa main veut venir légèrement taper le dos de son ami alors qu'il est encore accroché de manière instable, lui offrant un grand sourire.
Il tapote ce qu'il peut, l'épaule, le vide... Il fait de son mieux.
D'ailleurs, il se tient finalement debout, restant proche de sa béquille blonde.

- Tu en fais déjà trop, j'aurais pu m'en passer... Merci mon ami. Merci.

Qu'est-ce qu'il est brave.
Silas le fixe, toujours un sourie béat -bêta- aux lèvres.
Puis vient le prendre dans ses bras.

- Jdis pas ça à cause de l'alcool... Bien sûr, mais je suis content de te connaitre.

Navré, Iskander.

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Silas est aux anges. Il serre son camarade dans ses bras, profite et lui offre cette amitié sincère. Et il est ravi, Silas Smith, quand il lui dit être content d'être son ami lui aussi. Ah ! quelle soirée ! C'est comme s'il n'avait pas été malade, pas été ivre, pas été volé !

Il rit avec lui, le grand hériter, à son aveu.
C'est un moment précieux.
Et il est wasted. Demain ce serait le grand trou noir, et il aura perdu ce moment tout doux entre eux.
Pas Iskander, heureusement.

Ce dernier commence à lui échapper, et il lâche un léger "oh" déçu. Si tôt ?
C'était long. Silas aurait pu commencer à s'endormir sur lui.

- D'accord...

Il titube un peu, le temps de retrouver ses repères, et slalome vers le canapé. Et se stoppe, perplexe.
Un coussin étrange en forme de poule est posé sur le canapé, et il jure que, parfois, sa tête bouge... Silas plisse les yeux -c'est un dodo, Silas-, mais ne comprends pas. Heureusement, Iskander arrive avec beaucoup de couleurs dans les bras pour le distraire.
Iskander prononce des mots.
Ils ne font aucun sens.
Mais il sourit Silas, puis s'approche pour observer les couvertures et passer sa main dessus.
On est loin du satin. Loin des broderies et de l'odeur du linge frais...

- Oh ! Je n'avais jamais vu de tels motifs sur une couverture !!

Le lion l'intrigue particulièrement. Puis... Les fleurs... Et il lève les yeux vers son ami.

- Les trois. Je ne peux pas choisir, elles sont toutes les trois si... parfaites. Uniques ! Comme tes coussins d'ailleurs. C'est original.

Et pour ne pas insulter son hôte, il lui fera l'honneur de dormir dessus, promis.
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Légère moue hésitante : les couvertures oeuvres d'arts inconnues, ou les draps en soie repassés par sa boniche ?
Silas ne dément pas, il a bel et bien du personnel pour s'occuper de son lingue. Ainsi va la vie. Non ? Oh.

- Hmmmmm... C'est plus intriguant !

Large sourire, tapote les couvertures, décidé à 100%. Oui, il dort la dedans. C'est validé. La vie commune est définitivement excitante ! Bien que le canapé ait l'air inconfortable, il y dormira. Ivre, il accepte, et oublie que son cher et tendre ami Iskander aurait pu lui proposer de dormir dans la chambre d'ami. Car c'est la base, d'en avoir une toujours prêt, une règle de bienséance, de gentleman.

Silas laisse son ami s'approcher du coussin, et l'imite ensuite. Attentif -autant qu'un homme ravagé par les mélanges d'alcools contre son gré puisse l'être-, il écoute son récit, fronçant légèrement les sourcils. Un coussin qui étouffe ?

- Ooooooooh je vois...

Vivre dangereusement.
Il hoche doucement la tête, observant le coussin -le dodo- avec un peu de réserve. C'est vrai ? Non... Impossible...
Puis Silas se tourne vers Iskander. Son ami. Et son sourire revient, radieux.

- Tu me fais marcher ! Tu ne me laisserais pas mourir étouffer par un coussin, je te connais !

Un rire, et une main qui se perd dans le vide, puis finalement touche l'épaule de son comparse : oui, les distances, c'est compliqué, pour taper amicalement son poto.

Encore des hochements de têtes, larges, puis une légère grimace du à sa propre bêtise et son cerveau qui n'apprécie pas, en ces temps déshydratés, voir sa perspective secouée dans tous les sens.

- Oui... S'il te plait...

Et maladroitement il se laisse couler sur le canapé, entre les couvertures et le pauvre Leon. Il l'observe, avant de venir toucher le bec de l'animal. Du coussin.

- C'est quand même vachement bizarre, pour un coussin...

Pour ne pas dire de mauvais gout.
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Désolé pour hier soir

 
Et Silas le suit bêtement du regard, alors qu'Iskander cache nombreux secrets. Les mêmes qui sont fièrement entreposés dans cette pièce même, qu'il ne voit pas assez bien. Ivre, jusqu'au champ de vision. Il sourit, heureux. Béat.  Silas ne comprend rien, mais est content.

- Oh, d'autres coussins ?

Oui Silas. Des coussins.
Loin de se rendre compte qu'il va passer une nuit dans le cabinet des curiosités de Londres.
Le verre d'eau est attrapé à deux mains, et vite amené à ses lèvres. Ces aventures ont donné soif, et il boit le liquide aussi vite qu'il a bu le gin. D'où son état déplorable.
Puis Iskander révèle la nature de Leon.
Il arrête de boire, incrédule, puis se tourne vers l'animal avec de grands yeux.

- Un quoi ??

Un dirlo ? Dico ?
Cela ressemble surtout à une poule qui a eu un grave accident.
Puis un rire lui échappe alors qu'il se penche légèrement sur l'animal, et vient le caresser comme si c'était un chat.

- Leon... In-croyable...

Leon vole la vedette à l'élégance d'Iskander.
Silas, lui, vit sa meilleure vie d'homme qui ne se souviendra pas de cette soirée. Mais s'il devait, il pourrait la qualifier de bon souvenir. Il saurait, cette fois avec preuves à l'appui, que son ami a un bon coeur.

- D'accord !

Ses yeux se posent enfin sur le blond, pétillant.

- Je dors avec !

Oh, il ne se rend pas compte.
Mais il est ravi.
Il finit le verre d'eau, puis se crée une place sur le canapé, étendant ses jambes là où il peut, embrassant cette situation particulière bien trop facilement. Et il essaie même de bien se caler sous la couverture, mais son adresse a ses limites. C'est mal mis, mal déplié et la moitié de son corps reste exposé.
Mais Silas ne le remarque juste pas.
Et il remue un peu, cherchant la pose la plus confortable. En faisant grincer les ressors. Mais il ne s'en préoccupe même pas.

- Merci, Iskander... Tu est un bon ami, vraiment. Vraiment vraiment. Je tenais à le dire ! On veut pas mcroire, mais c'est vrai...

Pause ses gigotements pour insister certaines parties de sa tirade, fixant son ami avec l'air le plus sérieux possible, avant de sourire à nouveau bêtement et se glisser contre le dossier, l'air tranquille.
Puis Leon revient le préoccuper. Cette grosse pintade qui le force à se coincer si près du dossier, coincé. Dont il tapote la tête comme un vieux chien maintenant.

- Mais je pensais pas que tu serais du genre homme à poule.

Non, il l'imaginait avec une panthère...

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Silas s'endort vite, tout juste après lui avoir souhaité la bonne nuit, sourire béat sur les lèvres après un traitement si doux de la part de son ami.

Réveillé ensuite par l'instinct primaire de survie, le besoin de respirer. Comme un poids étouffant sur le visage. Ses bras s'agitent et écartent tant bien que mal l'animal de ses voies respiratoires et inspire bruyamment une bouffée d'air salvatrice. La mort n'est pas passé loin.
Alors qu'il s'en remet, engourdi par cette expérience traumatisante et le reste d'alcool dans son organisme, il remarque enfin son assassin.
Il plisse les yeux.
Une grosse poule.
Puis la couverture attire son regard. Au toucher, on sent qu'on est loin de ses soies et lins onéreux. D'ailleurs, ce n'est pas un lit mais un canapé qui grince dans lequel il se retrouve.
Seul, avec le pigeon difforme.

Silas se relève; regrette de s'être levé, grogne et se prend la tête entre les mains. Il se recroqueville un peu contre le dossier, le temps que le sang pompe moins fort dans ses tempes, à coup de grandes inspirations et expirations.
Puis on s'y fait.
Puis on se demande comment on en a fait pour finir aussi explosé. Mais rien, presque aucun souvenir... Il est sorti prendre l'air, accompagné, puis rien. Parfois des bribes de cheveux blonds, mais impossible de les remettre dans une timeline correcte.
Il lâche sa tête, rencontre sa cicatrice du bout des doigts -se rappelle qu'elle est là-, et finit par observer le salon.
Remède contre la gueule de bois à lui tout seul.
Sourcils haussés, il ferme les yeux le plus fort possible, le plus longtemps possible comme pour chasser ce cauchemars de sa tête.
Mais non.
Il y a bien de vieux bocaux à formol avec des monstruosités coincées à l'intérieur. De vieux livres anciens, que Silas ferait mieux d'éviter car de son canapé, il ignore tout du type de cuir qui compose les couvertures et c'est mieux ainsi.
Voilà le gouffre Smith qui se retrouve dans le cabinet des horreurs d'on ne sait qui, entouré par on ne veut pas savoir quoi.

L'homme à la gueule de bois se lève lentement, et ose quelques pas dans cet endroit trop rempli à son gout, pas assez luxueuse. Mais certains n'ont pas la chance d'être né Smith. Silas le sait bien.
Puis les gouts et les couleurs. Toi même tu sais.
Il explore, trouve la cuisine. Cherche désespérément du café, mais ne trouve pas grand chose -du soluble à la rigueur, mais Silas ne reconnaît pas cet chose, ne connaissant que les grains frais, de qualité. Aussi, il ne trouve rien. Silas assisté, qui ne sait pas quoi faire dans une cuisine. Qui ne connaît pas l'adresse, alors ne peut commander. Homme affamé et mal réveillé, il lui faut être sauvé.
Alors il explore encore, cherche le propriétaire de ces lieux, la bonne âme qui l'a accueilli. Ou séquestré.

Une autre porte ouverte, celle de la chambre. S'il ne s'attarde pas trop sur la déco, il ne remarquera pas que certains éléments sont aussi glauques que son salon. Non, ce qui l'intéresse, c'est l'endormi. Qu'il reconnaît, en s'approchant de quelques pas.

- Iskander... Pssst ! Iskander !

Rien ? Qu'à cela ne tienne.
Silas s'approche, et se pose sur le lit; sa tête lui fait tellement mal qu'il a du mal à rester debout, ou droit.
Du coup, ça s'allonge dans une légère grimace.

- Tu as une poule dans ton salon... C'est normal ?

Ca, et les bocaux inquiétants qui arrivaient à inquiéter un grand garçon comme Silas.
Il s'étale sur le dos, couvrant ses yeux de sa main dans une longue plainte.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

grogné entre ses dents.
Comme un déchet.
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