Défis rp:

Avec décembre, ses fourrures et ses pulls en laine arrivaient les fêtes de fin d'année et toutes les préparations qui en découlaient. De la course aux cadeaux à la préparation du menu en passant par la décoration du sapin et de la maison, il n'y avait pas une seule journée, une fois que l'on en avait prit l'habitude, où il n'y avait rien à faire. D'aussi loin que tu te souviennes ça a toujours été ta période préférée de l'année. Pour ses couleurs d'or, de vert et d'écarlate, pour ces rires joyeux qui fendent l'air, les sourires sincères qui s'étirent aux lippes des plus grands enfants rien qu'à l'idée de célébrer avec leurs proches à la chaleur du feu de bois dans l'antre de la cheminée. L'ambiance qui régnait même dans les rues alors avait quelque chose de magique et d'excitant pour l'enfant que tu étais.

Pourtant aujourd'hui tout a changé et semble bien plus amer. Les sourires n'existent plus et les rires se sont transformés en cris. Des cris d'horreur, de colère, de douleur. À la place des retrouvailles il n'y a eu que des séparations. Clovis, ton père, ta famille, Valerian. Et puis Jasper finalement. Tu ne le croises plus vraiment depuis la dernière fois. Il t'évite, tu l'évites, la cordialité glaciale de vos trop brefs échanges ne faisant qu'alimenter la colère que tu éprouves à son encontre.

Ça t'épuise, tout ça.
Ça t'emmerde.

Mais tu ne veux plus te laisser faire pas vrai ? Tu n'es pas la seule à avoir cherché et tu sais que tes actes, même les plus stupides, ne sont que les conséquences des leurs et de ton entêtement. L'ont-ils seulement compris ? Va savoir, puisque Jasper comme Clovis ont décidé de te laisser tomber. Encore. Tes doigts qui viennent claquer nerveusement le plat du comptoir derrière lequel tu termines de ranger la vaisselle. Tu n'auras cette année que des souvenirs qui s'estompent pour t'accompagner -les sourires nébuleux de Jasper à l'ouverture des cadeaux et la chaleur de son étreinte en empreinte gelée indéfectible contre ton cou.

Alors que ton regard se perd dans l'espace vide de la pièce, tu laisses échapper un soupir agacé avant de te décider à fermer. Emmitouflée dans ton manteau tu viens braver la fraîche température de la saison avec un certain empressement. Tu n'es pas si frileuse à l'origine, mais la fatigue accumulée, en particulier ces derniers temps, t'y rend beaucoup plus sensible. Ce n'est pas si mal au final, tu n'iras pas te plaindre du confort de ton vêtement au moins. Un ventus du bout de ta baguette pour balayer le léger tapis de neige blanc que l'hiver a amené devant l'entrée, tu retiens un sursaut en entendant une voix derrière toi. À la plaisanterie tu te retournes rapidement, éclat mort dans tes pupilles qui se transforme bien vite en un regard noir que tu adresses à ton interlocuteur avant même de penser à le saluer. Tu n'as pas la tête à supporter ce genre d'humour ce soir et Mads semble le comprendre alors qu'il te propose aussitôt de l'accompagner. Le scintillement dans tes iris soudain piqués de curiosité, tu décides d'accepter lorsqu'il te promet que c'est sérieux en mentionnent vaguement un travail qu'il doit faire et qui nécessiterait ton aide. Loin d'être avare en flagorneries, Mads t'encense sans pourtant jamais en faire trop et sa bonne humeur, alors que vous marchez sous les étoiles naissantes de la nuit, commence à déteindre peu à peu sur toi. L'ombre d'une esquisse à tes lèvres tandis que tu cherches à en savoir plus sans qu'il ne te révèle quoique ce soit, tu lèves la tête pour observer le ciel. Si brumeuse que les astres à cette distance te semblent poussières et la lune d'un crémeux délicat. Quand tu baisses les yeux en pensant être arrivée, tu ne peux t'empêcher de hausser les sourcils en apercevant une voiture. Tu le regardes, il a l'air vraiment fier de lui Mads alors que tu ne caches pas ta surprise.

— On ne transplane pas ?

Question rhétorique qui n'a pas besoin de réponse, tu le laisses faire ses manières pour t'ouvrir la porte en pouffant légèrement avant de t'engouffrer à l'intérieur.

— Merci bien, chevalier.

Un rôle tout désigné pour quelqu'un comme lui, n'est-ce pas ?
Tu souris.

Ton regard pour observer un peu partout alors que tu te familiarises avec l'habitacle. À vrai dire tu n'as emprunté que très rarement ce moyen de transport et toutes les fois précédentes étaient lors de déplacements dans le monde moldu, pour rester discrets. Alors si tu connais, c'est une méthode qui te semble toujours aussi peu conventionnelle et plutôt exotique pour voyager. Mads prend place côté conducteur et vous démarrez tranquillement.

— Est-ce que tu as l'intention de me dire où tu nous emmènes, Mads ?

Avant que tu ne perdes à contempler les arabesques de la ville à travers la fenêtre en laissant ton encéphale s'égarer en pensées et tes poings se fermer. Soupir las pour échapper la pression. Parfois tu aimerais tellement arrêter d'être toi, de lutter à longueur de journée et de faire semblant. Parfois tu voudrais pouvoir abandonner. Parce que tu te perds, Iphigenie, et ta plus grande peur actuellement c'est de ne pas être capable de retrouver ton chemin.

Tu n'avais pas douté une seule seconde du fait qu'il ne répondrait pas à ta question. Tu ne connais pas Mads depuis bien longtemps mais il y a certains côtés de sa personnalité plutôt simples à cerner. Celui-ci en l'occurrence, qui t'arrache un léger soupir. Une œillade dans sa direction alors qu'il te parle de profiter de tout ce que t'offre la voiture en plus de sa compagnie, tu étires un rictus un peu amer avant de détourner ton attention sur l'extérieur.

— J'espère pour nous deux que tu as passé ton permis moldu.

À vrai dire, de ça non plus tu ne doutes pas, mais la plaisanterie était trop forte pour ne pas être partagée, même aussi froidement. Vous roulez un moment dans un calme bienvenu, juste assez longtemps pour que tu puisses de nouveau te sentir respirer presque librement.

La curiosité quant à votre destination te fait ouvrir l'œil pour observer tout autour de toi à peine sortis de la voiture. Un sourire à sa remarque, tu sembles plutôt dubitative à première vu.

— Je ne suis pas sûre de ta définition du paradis mais tu me rends curieuse. Fais-moi rêver Mads.

Vous passez du parking souterrain à la rue de nouveau, pour finalement vous arrêter au devant d'un de ces bars moldus à l'apparence qui ne paie pas de mine mais qui semble sacrément bondé de monde. Tu entends les rires et les chahuts de l'extérieur, aperçois dans le même temps quelques regards posés sur vous. Sur Mads qu'ils semblent connaître, et sur toi qui es, sûrement penses-tu, beaucoup trop bien habillée pour un endroit pareil. Effectivement, vu de l'extérieur ça a l'air un peu crasseux. Tout à fait acceptable bien sûr, à l'image du Chaudron Baveur dont ils ne doivent avoir aucune idée de l'existence.

Tu te laisses guider en silence par ses soins, notant dans un coin de ta tête le chemin emprunté pour parvenir jusque ces deux hommes au bout du couloir. L'échange entre eux et ton partenaire est court mais ne fait qu'attiser un peu plus ton envie de savoir lorsqu'ils parlent de spectacle. Tu ne t'imagines rien de prestigieux pour sûr, tu ne t'imagines même rien du tout et c'est sûrement ce qui rend l'attente derrière ton visage impassible, beaucoup plus difficile. Alors tu espères avoir la réponse après cette porte. Mais à ton grand désarroi il n'y a que des escaliers que vous commencez à descendre tranquillement.

— Tu comptes m'emmener aux confins du monde c'est ça ?

Que tu demandes après un bref soupir. Tu es à l'image de ces enfants impatients Iphigenie, encore un peu et tu trépigneras sur place en exigeant que tout ce mystère cesse une bonne fois pour toute. Il ne te faut pas bien longtemps pour retrouver tout ton sérieux pourtant. Surprise par les acclamations que tu entends soudain, tu lances un regard en biais à Mads avant de t'avancer prudemment en direction des bruits. À ceux des hurlements se mêlent ceux des coups que l'on porte. Il est aisé de comprendre que des gens se battent, plus loin.

La pensée qui se confirme alors que vous arrivez enfin sur les lieux. Une foule en délire, du sang et des coups au centre d'une arène qui ne semble pas si improvisée, tu dois bien avouer que tu ne t'y attendais pas.

— Effectivement... Ton attention qui se porte sur les combattants plus que sur la foule. Et on est bien loin d'une soirée à l'opéra également.

Mais ça te plaît.
Sans avoir de réponse au pourquoi tu ne te sens pas (trop) mal à l'aise malgré la décadence de l'endroit, tu avances un peu pour tourner autour du ring et de la foule pour observer le combat sous différents points de vus.

— Ils sont bons.

Vraiment.
Tu t'adresses à Mads sans les quitter des yeux.

— Mais le grand costaud va perdre. Ses appuis sont mauvais et il a l'air de fatiguer.

Ils ont l'air un peu trop brutes aussi. Comme des chiens enragés.
Un peu comme toi finalement, non ?

Il ne faut pas longtemps avant que ton fameux grand costaud ne se prenne l'upercut qui signe sa perte de conscience -et donc sa défaite. La foule hurle à la victoire et quémande la suite alors que tu profites de ce laps de temps pour faire signe à Mads de s'abaisser un peu, que tu puisses lui parler dans l'oreille sans trop hurler.

— Pourquoi sommes-nous là ?

Tu n'as pas oublié qu'il avait parlé de travail un peu plus tôt.

Les sourcils qui se haussent à sa réponse, tu ne rétorques pas plus et décide de le laisser te guider de nouveau jusqu'à l'homme qui tient votre prochaine porte. Le sérieux et la froideur dont semble faire preuve Mads à l'égard de ce type t'empêche de rire, même narquoisement, à la blague totalement stupide qu'il vient de faire, tu préfères rester discrète. Retrouver ta concentration après les effluves d'excitation qui t'ont légèrement égarée ces dernières minutes est une bien meilleure idée que de te laisser entraîner par les clameurs et l'euphorie de la foule. De nouveaux combattants se mettent d'ailleurs en place et tu les observes du coin de l'œil une seconde avant de lever ton regard pour le poser sur les baies vitrées plus haut. La silhouette d'un homme derrière ceux-ci que tu ne devines à peine et tes sourcils se froncent légèrement.

Dans un silence presque religieux tu continues de suivre Mads. Le pas tranquille mais le regard posé partout, sur chaque mur, chaque marche, chaque détail qui pourrait potentiellement servir à un moment donné -sait-on jamais. Puis face à vous une nouvelle porte, et de ta part un énième soupir.

— Encore une et je vais finir par rentrer chez moi Mads, tu sais ?

Une œillade à ce dernier, sourire en coin à tes lèvres alors que tu sembles prise entre amusement et désespoir juste avant que vous n'entriez. À peine le pas passé que la silhouette d'un peu plus tôt confirme les traits d'un homme semblant avoir une cinquantaine d'année. Tu profites que toute son attention soit portée sur Mads pour faire un rapide check-up des lieux avant de le regarder de nouveau. Il semble expressif et énergique, plutôt amical pour un homme qui gère ce type de business pas tout à fait légal.

Tes iris qui passent de l'un à l'autre sans que tu puisses en placer une, tu remarques que ces deux-là semblent se connaître depuis longtemps. Et en écoutant un peu plus leur discussion, tu remarques à quel point Mads est doué. Un instant tu lèves les yeux au plafond aux blagues qu'il sort, mime la jeune femme presque résignée sans pour autant prendre la parole et t'immiscer entre eux. Ce n'est que lorsqu'on te demande ce que tu veux boire que les premiers mots sortent.

— La même chose, s'il vous plaît.

Un sourire pour remercier, tu sais de toute façon que tu n'en boiras presque pas une goutte. L'habitude des soirées mondaines un verre plein à la main, ça n'a toujours été que pour sauvegarder les apparences, pas vrai ?

Tu prends place sur l'un des fauteuils à disposition en essayant de ne pas paraître trop sophistiquée. Le dos un peu moins droit que d'ordinaire alors que tu t'enfonces tranquillement dans celui-ci, tu réponds à Mads d'un hochement de tête léger -pour le rassurer. Tu comprends bien sûr que tu n'as pas à trop en dévoiler et c'est un exercice qui ne t'ait absolument pas étranger. Alors naturellement, ton attention dévie par-delà les grandes vitres de la pièce, sur les combats qui se déroulent un peu plus bas. Comme à ton arrivée tu sembles scruter les moindres failles de chacun, devines même d'où tu es la force des coups portés qui t'attirent parfois une faible grimace. Sans t'en rendre vraiment compte, tu te lèves pour t'approcher au plus près des fenêtres. La vue d'ici est beaucoup plus impressionnante que vu d'en bas et le point de vue sur la scène est excellent malgré la foule qui l'entoure.

— Il n'aurait pas du esquiver, sa garde est mise en péril à cause de ç- aouch. ... C'était sûr.

Murmures qui s'échappent avant que la voix de Mads ne te ramène à toi. Tu te détournes alors pour rejoindre la conversation et récupérer ton verre de vodka avant de te réinstaller dans ton fauteuil. Il ne faut pas longtemps avant que la conversation sérieuse qui s'annonçait ne soit déviée par Frank, apparemment, désireux de te raconter les exploits d'un Mads visiblement dépité.

Ça t'arrache un petit rire que tu ne prends pas la peine de retenir alors que tes orbes glissent sur Mads un instant. Sourire narquois au coin des lèvres, tu te retournes vers votre hôte pour acquiescer sa proposition.

— Avec plaisir ! Mads est plutôt secret vous savez.

Ce qui est assez normal étant donné votre relation mais peu importe. Tu lèves une main dans un geste pour l'inviter à parler, le sourire accroché à tes lèvres.

— Dites-moi tout, Frank. J'ai hâte de savoir.

Avant de lancer un nouveau regard à ton camarade.
La curiosité est un vilain défaut mais il faut toujours saisir les opportunités même lorsqu'on n'y pense pas, pas vrai ?

Tu écoutes son récit avec un sérieux plus grand que tu ne l'avais imaginé. Entends les mots, imagine les scènes dans ton esprits. Des combats répétitifs bien loin d'être des souvenirs, Mads au centre, Mads au sol. Debout, en sang. Le sourire aux lèvres et la folie dans les yeux.
Il y a quelque chose d'étrangement beau à tout ça.
Quelque chose d'extrêmement touchant.

Et tu te demandes si tu n'es pas égoïste de trouver ça aussi fascinant que douloureux. Après tout ce ne sont pas tes affaires, pas vrai ? Peu importe. Un instant tu laisses tes iris dévier sur la silhouette de Mads à tes côtés. Tu le contemples doucement, sans un sourire à tes lèvres trop encrées de surprise mais avec une certaine empathie dont tu ne te caches pas. Les mots de Frank pour te ramener à son attention, tu te fais curieuse alors qu'il cesse de parler. Laisse le mystère planer et l'interrogation tirer tes traits tandis que tu n'attends que le dénouement de cette histoire.

...
Et tu finis par éclater de rire.
Mad Mads. Sérieusement ?

Un regard pour votre hôte qui semble demander si vous n'aviez pas plus inventif à l'époque parce que ce surnom te paraît tout aussi ridicule qu'il n'est sûrement bien trouvé. Tu finis par te calmer un peu au ton grincheux de Mads qui semble s'impatienter -ou est-ce seulement une façon de démontrer sa gêne ? Frank reprend la parole et tu hausses les sourcils un instant à la mention de votre couple. C'est de ça que vous avez l'air tous les deux ? Une œillade à ton camarade qui ne dément pas, t'imagines que ça ferait beaucoup trop de questions de nier alors tu décides de faire comme si tu n'avais pas entendu pour laisser le quiproquo s'installer.

— Ne vous en faites pas pour ça.

Avant de laisser la discussion se centrer sur ce quelle devait être vraiment : la raison de votre venue. Tu écoutes l'échange avec attention, sérieuse alors qu'enfin Frank expose le problème. Des paris frauduleux ? Et avant que tu ne puisses poser la moindre question, bien trop étrangère à l'endroit, Mads te met en garde.

Tu lui rends son regard, étrangement serein.
Il y a cette flamme qui brûle en son sein néanmoins.

Tu ne veux pas reculer.
(ni vous séparer)

— Et m'avoir fait faire tout ce chemin pour rien ? Hors de question.

Tu joues l'amusement, pourtant ton timbre n'a absolument rien de joyeux. Tu ne le lâches pas des yeux et ta détermination pourrait sûrement être comparée à de la bêtise si seulement tu savais de quoi il en retournait réellement. Mais tu ne cèderas pas.

T'en es incapable.
De ne pas entrer en collision.

— Pour qui tu me prends ?
Je ne suis pas en sucre, Mads.

Glisse un regard à Frank auquel tu adresses un léger sourire. Il ne semble pas avoir à redire à ta participation. Bien.

— Il va falloir m'expliquer comment fonctionne cet endroit cependant, c'est ma première fois après tout.

Tu te tasses un peu plus au fond de ton siège à mesure de leurs explications. Les paris ne sont pas faits pour être remportés ou sinon Franck n'aurait plus qu'à mettre la clé sous la porte, et vu le roublard qu'il te semble être, ce n'est pas une option. Alors que quelqu'un l'emporte plusieurs de fois d'affilée ne pouvait signifier qu'une chose, et tu n'as pas besoin de leur répondre quand ils te le demandèrent. Un regard entendu pour chacun d'eux, la question restait de savoir comment, pas vrai ? Là encore la réponse semblait presque évidente mais Mads se charge de la donner de vive voix.

L'idée d'un plan qui se propose, lorsque Mads expose son idée c'est un demi-sourire qui s'étire à ses lèvres alors que tu comprends immédiatement où il veut en venir. Toi en Joker, hein ? L'idée semble amusante.

— J'aurai droit au costume ?

La malice dans le regard alors que tu espères qu'ils aient la référence. C'est que tu ne regardes pas trop les œuvres moldues mais ça tu connais. Tu l'as vu dans un fast-food sorcier il n'y a pas si longtemps. Tu captes le regard de Franck alors qu'il semble surprit que Mads t'intègre aussi facilement dans tout ça. Après tout, c'est vrai que lui ne sait rien de toi, alors pour le détendre un peu tu tentes l'humour.

— Vous inquiétez pas Franck je ne vous l'abîme pas, promis.

Une œillade à Mads ensuite, les sourcils légèrement haussés et le ton provocant.

— Tu penses être à la hauteur, darling ?

Rictus à tes lèvres juste avant que tu ne reprennes ton sérieux. Vous n'étiez pas là pour vous amuser même si tu dois bien admettre que l'idée de te défouler de cette façon te séduit totalement.

— Si le tricheur mord à l'hameçon il ne cherchera jamais à soudoyer Mads, j'imagine que tout le monde connaît votre relation ici ? Je vais faire en sorte qu'ils viennent à moi.

Tu sembles réfléchir quelques instants avant de lancer un regard espiègle à Franck.

— Hm.. Vous n'auriez pas une perruque ? Il me faudrait aussi des vêtements plus confortables et... Une sortie de secours.

Malgré le ton que tu emploies, tes demandes sont très sérieuses et tu imagines que Mads a déjà comprit ou tu voulais en venir. Vous êtes arrivés ensembles, et si tu ne connais rien de ce monde, tu sais que des observateurs il y en a partout, en particulier lorsqu'ils s'amusent à tricher et que tu te balades au bras du champion des lieux.

Si t'es sage. Tu hausses les sourcils en guise de provocation enfantine. Frank met un peu de temps à comprendre de quoi vous parlez, et t'es plutôt surprise qu'un moldu n'est pas directement la référence mais tu n'en montres rien. Préfère à la place continuer à jouer le jeu et semer la confusion en provocant Mads, un léger sourire en coin à tes lèvres. La castagne c'est comme le vélo, qu'il dit. Tu comprends bien l'idée, même si tu préfères tes vélos avec plus de poils et moins de roues. Une œillade entendue à son égard, tu portes ton attention sur Frank un instant. Il semble vraiment y croire, à votre histoire de couple improvisé, tu imagines que c'est une bonne chose -ne capte pas vraiment l'ironie dans ses mots avant que tu ne demandes tout ton petit matériel.

Frank commence, Mads poursuit. Pas besoin de sortie de secours et ton vestiaire sera le bureau. Bon, tu espères simplement qu'il n'y ait pas de caméra, ce serait dommage de prendre des risques en dévoilant ta baguette à cause d'une erreur aussi bête.

— Attirer l'attention, avec ta dégaine ce sera plutôt facile c'est vrai.

L'humour a l'air de plaire à Frank, parfait.
Tu laisses Mads gérer la suite et écarter Frank pour se retrouver seul avec toi. Ne bronches pas lorsqu'il s'approche et semble te fixer avec un certain amusement. Ses mots t'arrachent un souffle rieur.

— Qui l'eut cru, hein ?

Vous ne vous connaissiez pas vraiment et pourtant vous étiez là, dans une galère qui n'en porte pas vraiment le nom. Lorsqu'il vient t'ébouriffer gentiment les cheveux, tu attrapes sa main avant de faire la moue, celles des enfants quand ils sont embêtés de la sorte par les plus grands avec cette perplexité pleine de provocation dans le regard, celle qu'ont les grands, souvent, dans ce genre de situation.

Le sérieux revient bien vite pourtant alors que Mads reprend.

— Tu es sérieusement entrain de me faire la morale comme à une enfant alors que c'est toi qui m'a traîné ici ?

C'est que l'homme ne manque pas de culot. Et en plus il se permet l'humour graveleux. Ça t'arrache un soupir surjoué de fatigue avant qu'il ne continue.

— Tu ne pouvais pas faire mieux que ça, ton plan est très bien Mads.

Parfait même.

— Comptes sur moi, en tout cas.

Tu te laisses aller dans ses bras, un peu surprise malgré tout avant de comprendre à ses murmures qu'il s'agit d'une couverture, au cas où. Hoches doucement la tête, sérieuse malgré le léger sourire à tes lèvres quand il te demande de te méfier de Frank. Tes doigts pour venir caresser doucement ses cheveux à son baiser sur ta joue, tu le laisses s'échapper juste après.

— Que ne ferais-je pas pour toi, mon coeur ?

Tu mimes un au revoir avec tes doigts pour finalement le laisser s'en aller. Et il ne faudra pas bien longtemps avant qu'un de ses hommes ne vienne t'amener une tenue beaucoup plus confortable que les vêtements de luxe que tu portes actuellement. Il s'agit d'une brassière de sport et d'un jogging, noirs tous les deux, et en théorie à ta taille. Le tout livré avec une jolie perruque brune longue ondulée. Un peu abîmée, tu préfères ne pas te demander comment ils sont parvenus à te trouver tout ça et te changes rapidement, après avoir vérifié partout qu'il n'y avait aucune caméra dans le bureau. Ça te permet d'user malgré tout discrètement de ta baguette pour fixer la perruque à ta tête. Tu ranges ton arme dans ta petite sacoche que tu laisses à l'opposé des vitres avec tes affaires avant de t'éclipser rapidement de la pièce pour rejoindre l'arène.

Le coeur qui bat à 100 à l'heure quand tu te faufiles discrètement à travers la foule, tu prends une inspiration pour te concentrer. Puis tu reportes ton attention sur le Roi des lieux, Mads, alors que le tournoi improvisé s'apprête à débuter.