histoire

─ 16 août 1999
Naissance du petit « Mikal Kukoč » dans une petite bourgade en Croatie, à quelques kilomètres de la capitale. Né-moldu de parents qui déjà avaient quelques soucis dans leur mariage. Ceux-ci ne feront que s’aggraver.

─ 1999 à 2009.
Dire que son enfance a été chaotique n’est qu’un doux euphémisme. Mère alcoolique et dépressive, père infidèle et souvent absent ; pas le cadre familial idéal.

Le pire étant que les deux parents sont catholiques, à la fois extrêmement croyants et pratiquants… et très vite ils commencent à remarquer des choses étranges sur leur enfant.  Des premiers signaux d’alerte qui finirent par conduire à l’inéluctable : son abandon, l’enfant venait à peine d’avoir cinq ans.

Miraculeusement recueilli par un orphelinat moldu, Mikal terrorise les autres enfants. Il n’est pas foncièrement méchant ni violent, mais quand il rend les coups… il ne fait pas semblant.

Deux ans plus tard, il reçoit la visite d’une famille : les Kovačić ; après d’immenses difficultés à engendrer un fils, ils décidèrent de se tourner vers l’adoption, après avoir entendu parler de cet « étrange enfant » qui terrorisait les autres. Mikal fit ainsi leur rencontre ainsi que de leur fille : Maja.

L’adoption se fait rapidement, très rapidement ; notamment grâce à l’aide d’un petit sortilège ayant incité la responsable de l’orphelinat à accélérer drastiquement les procédures. Mikal a sept ans depuis quelques jours, ses parents adoptifs lui proposent une nouvelle identité : Mads Kovačić. L’enfant accepte, mais souhaite également conserver son ancien prénom, malgré les souvenirs auxquels il est rattaché.

Trois ans plus tard, Mads Mikal Kovačić est admis à Durmstrang en même temps que sa sœur adoptive, Maja.

─ 2009 à 2019
Les premières années de la scolarité de l’enfant se passent aussi normalement que possible, Maja & Mads se ressemblant beaucoup physiquement, malgré leur absence de lien parenté, les élèves partent du principe qu’ils partagent le même sang. Une poignée de personnes savent qu’il est né-moldu et Maja est assez intelligente pour savoir qu’il ne faut pas vendre la mèche sur son frère.

Pour autant, en grandissant, leur relation se complexifie au-delà de ce que leurs parents et eux-mêmes auraient pu l’imaginer. Mads développe pour sa sœur des sentiments bien plus subtils qu’un simple amour fraternel. Les deux se protègent mutuellement et l’adolescent devient plus possessif et entreprenant vis-à-vis d’elle.

Mais ce que l’adolescent ressent pour elle n’est pas réciproque… et la jalousie commence à s’installer et prendre une tournure aussi pernicieuse que surprenante.

Peu après les examens annonçant la fin de leur scolarité, un grave incident éclate à Durmstrang. Un événement sur les lèvres de tous : l’agression d’un élève d’une famille de sang-pur ; grièvement blessé, tuméfié de coups et de lacérations.

L’enquête révèlera que le coupable n’est autre que Mads et celui-ci ne plaide même pas l’innocence. L’affaire est grave, mais le corps enseignant tente de calmer les esprits, prétextant que l’élève agressé s’en sortira sans véritables séquelles.

C’était sans compter sur les relations étroites des parents du jeune homme avec la direction de l’école et plus encore. Le renvoi immédiat de Mads est inéluctable et il échappe de peu à l’emprisonnement ; grâce à sa mère adoptive, avocate s’étant battue bec et ongles pour l’en empêcher.

Mais tout le reste éclate et la famille Kovačić se déchire de l’intérieur. À peine quelques mois après cette affaire, Mads quitte le domicile familial ainsi que le pays.

─ 2019 à 2031.
Le jeune homme erre un peu partout en Europe et finit par rejoindre l’Angleterre un an après son départ de la maison. Mads est débrouillard, malin et un sorcier capable de belles fulgurances quand il le veut.

Cependant, il se rend vite compte qu’il a un avantage certain sur une partie de la population anglaise : les moldus. Le jeune homme n’a pas l’intention de simplement survivre, il compte vivre et profiter de sa vie.

Les prochaines années, Mads perfectionne son art, son talent. Il est doué pour obtenir des gens ce qu’il veut. Tout y passe, escroquerie, intimidation un peu de magie noire par-ci, par-là. Il est discret, ne commet pas beaucoup d’erreurs et se met à apprendre à parfaitement jongler entre sa vie de sorcier et sa vie de moldu, développant un fort attachement mutuel aux deux mondes.

En approchant de la trentaine, il lance sa propre petite affaire, il devient détective privé. Moldu comme sorcier, les deux mondes peuvent s’attacher ses services et il commence à se construire, mois après mois, une solide réputation.

Mais pendant ces années, tout n’aura pas été tout rose et l’homme aura perdu bien plus qu’il n’aura gagné, à commencer par sa sœur et son père adoptifs.

Mais aujourd’hui et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, l’homme est épanoui et semble avoir trouvé sa voie. Tout n’est pas noir ou blanc, mais gris. Funambule, il danse sur le fil suspendu au-dessus d’un gouffre dans lequel il pourrait tomber à tout moment. Mais il avance sans peur et sans regret ; il n’a plus le temps d’en avoir.

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TW : violence.

Je l’avais amené dans une petite ruelle sombre de Londres, à l’abri des regards. Le plus compliqué aura été de l’inciter à me suivre, ce qu’il ne fit qu’à l’évocation d’un nom. Simple comme bonjour et ça m’arrangeait, le gain de temps était considérable.

Et après quelques instants, la conversation bifurqua sur le sujet que je voulais évoquer ; l’homme commença à se plaindre, je fis semblant de l’écouter :

─ Parfois elle me rend dingue, tu sais ! C’est pour ça que de temps en temps faut resserrer un peu la vis tu vois ? Ce à quoi je rétorquai, changeant drastiquement de ton ; plus question d’être avenant ou amical, il était à ma merci.
─ Resserrer la vis hein… c’est comme ça que tu as fait avec Claire ?
─ Comment ça ?
─ J’ai vu les bleus et les contusions de Claire… comment ils sont stratégiquement placés pour que personne ne les voie.
─ J-je ne vois pas de quoi tu parles.
─ Ah non ? Attends, je vais te montrer.

Le premier coup parti, puis un second, un troisième, tous exactement au même endroit ; précision chirurgicale. Et après qu’ils furent tombés, je commençai mes explications :

─ C’est ton plexus solaire ça. Ton diaphragme est en partie paralysé, c’est pour ça que tu as du mal à reprendre ton souffle.
─ T’es dingue ou quoi ?
─ Non pas aujourd’hui, mais je déteste faire des heures supplémentaires. Puis de nouveaux coups fusèrent, toujours aussi précis, mais à un endroit bien différent. Ma cible commença à vaciller alors je le plaquai contre le mur pendant que ses jambes le lâchaient, lui expliquant la suite : ça, c’est ton foie. Encore un coup, puis un second. Ce qu’il y a de bien avec le foie c’est que si tu vises bien tu atteins ce qu’on appelle le nerf vague qui irradie dans tous le corps. De nouveaux coups, toujours au même endroit. Ton cerveau se bloque, ton corps ne répond plus et tu commences à ressentir… comment ça s’appelle déjà ? J’attrapai son vêtement pour le maintenir contre le mur, le regardant dans le blanc des yeux. Ah oui, de la terreur… c’est ce que Claire ressentait à chaque fois que tu la frappais exactement au même putain d'endroit pour que personne ne voit ses blessures.

L’homme était terrifié ; pour autant je n’eus aucune pitié. Je maintins mon bras contre sa gorge, exerçant une pression suffisamment forte pour le faire suffoquer, mais pas assez pour l’étouffer ou le faire perdre connaissance, j’avais encore quelque chose à lui dire.

─ Eh ! Écoute-moi attentivement, arrête de pleurer, écoute-moi attentivement. Tu vas quitter la ville, dès demain, tu ne vas même pas récupérer tes affaires chez elle. Tu dégages. Si jamais on revoit ta sale gueule ici, crois-moi je le saurais… et cette fois je ne serai pas aussi gentil avec toi.

Dis-je alors que je relâchai soudainement la pression, le laissant s’écrouler par terre. Je m’accroupis alors pour le saisir par les cheveux m’assurant de sa compréhension avant de lui asséner un dernier coup au niveau des reins, cette fois avec le pied.

Je le laissai ensuite au niveau des ordures, là où était sa place, transplanant peu après là où elle m’attendait. Celle pour qui j’avais travaillé gratuitement ce soir, en vrai gentleman que j’étais, je lui avais même payé une chambre d’hôtel.

Je frappai quelques coups à la porte, elle vint m’ouvrir, sur son visage je vis de la surprise. Elle m’accueillit d’une petite voix ; elle semblait soulagée, mais me demanda quand même, comme si elle voulait être persuadée :

─ C’est… c’est fait ?
─ On peut dire ça comme ça oui. Tu peux jeter ou revendre ses affaires, il va quitter la ville.
─ Vous êtes sur ?
─ Si jamais tu le revois, appelle-moi sur ce numéro. Mais je pense que tu n’auras pas à le faire.

L’ombre d’un sourire s’esquissa sur son visage, elle me faisait confiance. Raison pour laquelle elle m’invita à entrer dans la chambre. La télé était allumée, mais sans le son, comme si elle avait peur de déranger des hypothétiques voisins.

Je m’installai sur une chaise au milieu de la chambre, elle me fit face en s’installant sur le lit. Elle prit de longues secondes avant de reprendre la parole, elle me sembla réfléchir à ce qu’elle voulait dire ; ou elle n’osait tout simplement pas parler.

─ Vous êtes sûr que je ne vous dois rien ? Vous m’avez même payé la chambre…
─ Pas un penny. Je te l’ai dit dès le départ, je m’occuperai de ça gratuitement.
─ C’est quoi votre truc exactement ? Vous êtes une sorte de héros ?
Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire. Elle avait de l’humeur la jeunette. Je repris, en profitant du silence pour me servir un verre d’eau.
─ Nan. J’ai rien d’un héros. Mais j’ai mes raisons. Tu vas devoir te contenter de ça, Claire.
─ Ok… écoutez, même si je n’ai pas d’argent je peux vous payer autrement. Elle attrapa son haut d’une main et commença à le surélever. Voyant où cela pouvait mener et ne voulant pas que cela arrivât, je posai ma main sur la sienne et fis « non » de la tête. Pour finalement conclure.
─ T’es sourde ou quoi ? Tu ne me dois rien.
─ Bah quoi ? Vous l’avez dit vous-même, vous n’êtes pas un héros.
─ Pas un connard non plus. J’ai fait le job, je me suis assuré que tu vas bien, maintenant je décampe. N’oublie pas que tu dois rendre la chambre demain avant midi. Prends-soin de toi Claire… et évite les ennuis.

Sur ces mots et après un regard compatissant, je me levai, lui serrai la main puis je partis de la chambre.  Une fois en dehors de l’hôtel et après un long soupir, je m’interrogeai sur les événements de cette soirée. Pourquoi j’avais accepté de l’aider alors que ce n’était pas le travail que je faisais d’habitude, ce fut sans doute ce qui me tracassa le plus.

Soudain, je souvins du pourquoi. Je me souvins de toi, Maja… et de ce que j’aurais dû faire quelques années plus tôt. Tu aurais sans doute encore été là si je n’avais pas été aussi lâche. Plus jamais cela n’allait se reproduire. Je ferais cela en mémoire de toi.