Encore une défaite.
Encore une PUTAIN de défaite contre les Griffes.

Quand il sort des vestiaires invités, les cheveux encore trempés de sa douche brûlante, Attila a toujours la rage. Une à une, il se voit revivre chacune des actions du match. Chaque manquement, chaque trajectoire qu’il aurait pu prendre différemment. Il revoit Teddy, la tête en bas, les doigts sur le Vif d’Or. Il se revoit redresser d’urgence pour ne pas se ramasser, serrer la main des joueurs pour la forme et se diriger illico vers les vestiaires. Bordel de merde.

Puis il y a toi. Toi aussi, il te voit. Ta stupide batte, tes cognards. Et il te l’avait dit, pas vrai ?

           1v1 après le match.

Alors le voilà, un jean et un hoodie à la capuche remontée, adossé au coin d’un mur. Peut-être un peu flippant, on pourrait le concéder. Il patiente, Attila, il attend le bon moment. Difficile à trouver au milieu de l’effervescence de la victoire des anglais, pourtant, il finit par te capter. Le regard un peu noir, tu peux très clairement lire le seum derrière son sourire faux et forcé.

- Alors Martin, on a oublié les lunettes, aujourd’hui ?

Un léger rire. Il sait très bien que tu vas répondre, que tu vas surenchérir et que ça va l’énerver. Pourtant il ne peut pas s’en empêcher. Il a besoin d’évacuer, quelque part, la frustration de cette défaite.

- Prenez pas trop la confiance, c’est que le début de saison. On vous écrase comme des mouches lors de la rencontre à Melrose.

Il s'approche de toi. Tu es bien l'une des rares personnes qu'Attila puisse physiquement regarder de haut. Là où il est le plus petit joueur de son équipe, tu gagnes la palme, et de loin, contre lui.

- Au fait. Je te dois deux castagnes. Une pour aujourd'hui, et une pour le cognard dans les côtes lors du match amical. Tu veux faire ça maintenant ?

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]

Comme un rire qui n’en est pas vraiment un, l’expression d’un dédain bien huilé quand tu mentionnes son épaule. Par réflexe, il la bouge, retient la grimace qui vient presque affleurer pour te sourire en coin à la place. C’est qu’il a fait mal, ton putain de cognard.

- Comme neuve. Attention, je pense que t’es déjà en train de perdre la main.

A tes paroles suivantes, il s’esclaffe. Le pire dans cette histoire, c’est qu’il ne te déteste pas. Loin de là. S’il devait occulter ta position en tant qu’adversaire, Attila irait presque jusqu’à te qualifier comme une amie. Mais c’est votre esprit de compétition respectif qui prime, pas vrai ?

Il laisse couler, s’amuse de ta façon de prendre ses menaces. Il ne le dira pas, mais c’est quelque chose qu’il a toujours aimé chez toi. Ton répondant.

- C’est pas très sympa pour ceux qui t’entouraient autrefois.

Un groupe dont il a plus ou moins fait partie, pendant un temps. Avant toutes ces histoires. Avant The Crow, avant ta mère, avant que tu ne rejoignes les Griffes. A une époque où simplement se retrouver dans les airs sur vos balais suffisait à faire de vous des amis. Il ne peut pas s’en empêcher, Attila, malgré sa rage d’avoir perdu, malgré le seum qui lui coule dans les veines, il sourit. Juste le temps de montrer qu’il n’est pas qu’un sale mauvais perdant, le temps de brouiller cette image qu’on se fait de lui.

Son avant-bras se pose contre le mur, juste au-dessus de toi. Pour qu’il puisse s’approcher et te surplomber.

- On se passe de subtilités, toi et moi. Qu’est-ce que tu dirais d’un match retour ? Je cogne, et tu attrapes. On verra ce que tu penses en me voyant m’acharner sur toi.

Parce que oui, ça le saoule. Oui, il trouve que c’est limite de l’anti-jeu de ne viser que la même personne. Et l’attrapeur, qui plus est ? Ceux qui ont du panache visent le gardien, éventuellement les autres batteurs pour les éliminer. Mais non. Toi, c’est lui que tu vises, et ça l’a saoulé. Moins que Teddy et sa prise de ouistiti, mais pas loin.

Deux doigts qu’il approche de ton front, pousse dessus entre l’affectif et la provocation.

- Tu fais chier, Martin. Les Griffes, sérieusement, quelle équipe de cons. T’aurais pas pu venir en Ecosse ?

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]

Est-ce que c’est vrai, Dorothy ? Est-ce qu’il ne t’arrive jamais de regretter le passé, rien qu’un peu ? Des paroles, des gestes, des remords. Il hoche la tête, Attila, comprend que tu ne sois pas de ceux qui regardent en arrière. C’est quelque chose qui vous différencie, lui et toi. Il est attaché aux racines, sensible d’où il est parti pour savoir où il va.

Installé au-dessus de toi, il te regarde. Tes yeux qui se détournent, ton sourire narquois. Vous avez le même, t’avais remarqué ? Un souffle du nez, amusé par ta réponse et l’air de défi que tu lui montres. Ça lui a toujours plu. Fut un temps, sous les conseils un peu trop pressants, il s’y serait vu ; toi et lui, mariés. Aujourd’hui, quand il y repense, ça le fait plutôt marrer.

- On sait tous les deux que si t’es batteuse c’est parce que t’es pas capable de voir plus petit qu’un cognard.

Léger rire, ses doigts contre ton front, puis ta réponse. Il défronce les sourcils, songe réellement à la question. Est-ce que tu lui manques ? C’est difficile à dire. Pas foncièrement ce que tu représentes, mais Attila n’a pas beaucoup de vrais amis. Alors oui, peut-être que tu lui manques. Un peu. Mais plutôt crever que de l’admettre.

- Autant qu’un moustique qui te tourne autour en pleine nuit.

(Oui.)

C’est l’équipe de ma mère, Attila.
Ses yeux suivent ton regard, en direction du brouhaha. Capte du trouble au fond de tes pupilles quand tu parles. Il se mord l’intérieur de la joue, pousse un soupir qu’il ne peut qu’accompagner d’un sourire. On ne perd pas la face, jamais. Il a bien évidemment suivi cette histoire, The Crow a pris beaucoup de place, encore plus quand il est tombé. Ton nom sur l’écran, les détracteurs, il les a bien évidemment captés.

- Je…

Oui. Non. Pas vraiment. Chez les MacMillan, on ne supportait pas le corbeau. Pas assez radical, trop bruyant et peu efficace. Il hausse les épaules, cherche à occulter la part de ses opinions pour réfléchir réellement à ta question. Est-ce que c’est con, de vouloir casser cette image laissée par ta mère pour la remplacer ?

- Tu n’es pas d’accord avec ce qu’elle est devenue, je peux comprendre ce que tu cherches à faire. Il pince les lèvres, laisse retomber son bras pour te faire simplement face. Ça te touche à ce point ?

Il comprend sans comprendre, Attila. Difficile de se glisser à ta place quand il ne partage pas tes opinions politiques sur ces questions. Mais par amour (chaste), il est capable de s’empêcher de parler. S’empêcher de cracher la haine que toute sa vie on lui a inculquée.

Les bras croisés sur son torse quand le sourire renaît.

- Quand mon grand-père te voit à la télé, il ne parle que de toi. Un rire, sa voix qu’il imite. « Quel dommage, Attila, de l’avoir laissé filer ». Je te jure, c’en est presque insupportable.

Comme deux vieux amis, finalement, pas vrai ?

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]

Donc je te manque.
Les yeux qui se lèvent au ciel, comme une répartie silencieuse. Tu sais très bien ce qu’il pense, mais tu sais également qu’il ne le dira pas. C’est pas vous, ça, vous êtes plutôt partisans de ce que les autres aiment à appeler l’amour vache. Ça se taquine, ça se critique, ça s’insulte aussi, mais au fond, il y a toujours un sourire.

Tu es capable de faire la part des choses, Dorothy, et c’est une qualité qu’il ne peut que t’admirer. Car tu as beau connaître ses opinions, tu as beau deviner ce qu’il peut parfois penser, tu ne lui tournes pas le dos, à Attila. Tu fais fi, tu avances, tu regardes au-delà du masque porté face au miroir. Sais-tu à quel point c’est rare ? Il en a conscience, et c’est pourquoi il se contente de hocher la tête quand tu te confies. Retenue de sa main qu’il pourrait (voudrait) glisser autour de tes épaules, puis un rire à l’évocation de son grand-père.

- Papy n’apprécie pas grand-chose, mais c’est vrai qu’une femme capable de s’assumer, ça lui plaît.

Son sourire rapidement occulté par la pensée obsédante de ton regard qui fuit le sien. Ça te bouffe, c’est ce que tu as dit. Et il peut comprendre, Attila, même s’il a tellement pris l’habitude de porter son masque qu’il en oublie son poids.

- Je n’en parlerai pas. Même si je pense que… tu devrais te confier.

Il a un regard en direction du brouhaha, bref, avant de revenir sur toi.

- A tes amis.

Ceux que tu as choisi, pas ceux qui t’ont été imposés.

Mais il change de sujet, Attila, préfère revenir à des pensées plus libérées. Son grand-père, notamment, source inépuisable certes de sagesse mais également de raisons de rigoler. A la mention d’une fiancée, son doigt qu’il glisse à sa tempe pour la gratter.

- Il a tenté. En ce moment, c’est le grand sujet du dimanche, « Tu devrais prendre les choses en main pour rencontrer quelqu’un, Attila. Ce n’est pas en gardant les bras croisés qu’une femme de bonne famille te tombera dans le gosier ! ».

Un rire nerveux.

- J’ai eu quelques histoires, mais ça n’a jamais duré. Il manquait quelque chose.

Surpris de s’entendre parler comme un idéaliste de l’amour, il détourne le regard pour ravaler ses rougeurs. Ça n’a jamais été suffisant, toutes ses histoires. Ce n’était jamais ce qu’il recherchait, pas tout à fait. Il n’y avait rien… d’exaltant. Il soupire, revient à toi.

- J’en déduis que tu as trouvé quelqu’un qui te corresponde ?

Il tire la langue.

- Difficile de faire mieux que moi.

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]

N’est-ce pas le rôle des véritables amis que de se soucier, justement, Dorothy ? N’est-ce pas le propre de toute histoire sincère d’aller raconter ce qui fait pleurer ton cœur, ce qui rend la vie moins belle ? Il te sait diablement forte, Attila, mais il n’est pas d’accord avec toi. Tout le monde a ses problèmes, et si tout le monde en parlait à ceux qui comptent, les choses seraient certainement moins lourdes à porter.

Il préfère ne pas répondre, ne pas s’immiscer. Parce qu’il a beau penser comme il le fait, il comprend aussi parfaitement ta façon de fonctionner. Lui non plus, il ne parle pas de tout ça. De ce qui pèse, de ce qui rend sa vie compliquée à gérer. Des événements récents, de tout ce qui l’a chamboulé, il n’y a personne à qui il se soit confié. Et pourtant ça le bouffe. Ça le bouffe tellement.  

Changement de sujet dans l’espérance d’alléger sa poitrine. Un léger rire à ta remarque, il acquiesce du chef. Certainement que son grand-père serait capable d’écouter à la porte le jour où il ramènera quelqu’un. Flippant.

- C’est lui qui s’en inquiète plutôt que moi, à vrai dire. Et je ne suis pas sûr d’apprécier vivre avec quelqu’un qui ne s’intéresse qu’à ma renommée. J’imagine que tu peux comprendre ?

Le cœur tendre, Attila, bien plus qu’il n’ose le montrer.

Tu commences à énumérer tout un tas de raisons pour lesquelles ses histoires n’auraient pas fonctionné. Ses yeux s’agrandissent légèrement, l’air perdu.

- Je n’ai rien compris. Une mèche échappée de sa coiffure qu’il dégage de son visage. J’y connais rien, en réseaux sociaux, tu m’as complètement largué. Mais pour te répondre, je dirais que c’était plutôt un manque… d’alchimie, oui. Je me lassais, c'est idiot, hein ? Je dois être difficile.

Vient ton tour de rougir, de fuir son regard comme s’il pouvait y lire une vérité que tu aimerais cacher. Mais plus tu essaies, et plus c’est évident. Son sourire en coin qui renaît, le sourcil dressé.

- C’est généralement les trois options, oui.

Il croise les bras, puis manque de s’étouffer de rire quand tu abordes le sujet de la poésie runique. Un court moment pour se calmer, une larme qu’il essuie au coin de son œil. Le sourire large, bêtement sincère.

- On s’était mis d’accord pour ne plus jamais parler de ça. Tu trahis un pacte très ancien et très solennel, la sentence sera terrible.

Relent d’un rire aux souvenirs qui lui remontent à l’esprit, son coude qu’il pose à nouveau contre le mur pour s’y tenir.

- Je suis choqué d’entendre ça. Moi qui te pensais aussi franche que les cognards que tu balances sans pitié sur les autres.

Oui, son épaule lui fait toujours mal.

- Pourquoi tu n’utilises pas la technique pour laquelle nous avons opté concernant la poésie runique ? Tu arrêtes d’essayer de traduire et tu vas directement annoncer au concerné qu’il y en a marre de parler crypté. C’est souvent beaucoup plus efficace que de tourner autour du pot, je sais que tu le sais.

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]

Un grand romantique. Il renifle, Attila, bien décidé à dédaigner ce trait de personnalité que tu cherches à lui octroyer. Ce n’est pas tant du romantisme que du confort pour la vie, pas vrai ? Il t’apprend alors, non sans une bien trop dramatique réaction de ta part, qu’il n’y connaît toujours rien aux technologies que les sorciers tentent d’inventer ou de manipuler. Un peu trop moldu à son goût.

- Je ne suis pas fan de ces trucs-là. Même si j’admets que c’est… pratique.

Quel mal y a-t-il à préférer un bon vieux grand duc pour faire passer son courrier ? Il hausse les épaules, Attila, sourit avec une pointe de fierté quand tu le ranges dans la case des intelligents. Il le sait, bien évidemment, mais c’est toujours agréable quand les autres le soulèvent. Vous les Serdaigles, vous êtes parfaitement conscients de votre valeur. Grande. Autant que votre ego, certainement.

Il te propose une solution, Attila, tellement simple qu’il t’en voudrait de ne pas y avoir pensé. Ton visage se ferme, et aussitôt il devine que quelque chose est plus compliqué qu’il n’y paraît. S’il ne s’agissait que de foncer tête baissée, nul doute que tu te serais déjà lancée. Tu es de ce bois-là, Doro, il ne l’a pas oublié. Alors quand tu mentionnes que ce n’est pas qu’un simple râteau en jeu, il lève les yeux au plafond. Un ami. Peut-être même ton meilleur ami, pour plus de drame, pas vrai ?

… détruire tout ce que tu as bâti avec ton meilleur ami.

Il le savait.

Et va savoir, quand tu parles de tout ça… Il ne peut pas s’empêcher de voir le visage d’Hyperion. Son meilleur ami, à lui. Ou l’était-il ? Le sera-t-il ? Vite, il dégage à nouveaux ces pensées. Parce que ça le tue, de ne pas savoir. Ca le tue, rien que d’imaginer ce qui a pu se passer depuis son entrevue avec Atlas.

- Je ne te pensais pas si bête.

Un soupir. Il n’aime pas ce sourire sur ton visage.

- Arrête de raconter des conneries, ça m’énerve.

Il se redresse, Attila, croise les bras sur son torse.

- Un peu de jugeote bon sang, Martin. La fille que j’ai vue se dresser contre sa propre famille, celle qui a farouchement refusé d’épouser un homme pourtant parfait, celle qui a eu les couilles de rejoindre l’équipe des Griffes après tout ce qu’il s’est passé… Un tic de la langue. Cette fille-là, elle est putain de téméraire.

Et il le pense, malgré vos divergences d’opinion. Il t’a vue briller, et il déteste te voir en train de te rabaisser pour une simple histoire de cœur. Ses bras se décroisent, il ne peut pas s’empêcher de sourire.

- D’où je suis, je ne vois que deux issues possibles : ce mec se rend compte que tu es certainement sa meilleure chance d’avoir une relation sincère avec une fille bien, ou alors il refuse, se prend un violent retour de karma dans la gueule – je peux m’en occuper si tu promets d’arrêter de t’acharner sur moi – , puis il se rend compte que tu es sa meilleure chance.

Un léger coup contre ton épaule, affectif.

- Tu vaux mieux que ça, je t’interdis d’être aussi faible. Lance-toi.

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]

La surprise se lit sur ton visage, et c’est comme ça qu’Attila sait que son message est passé. Franchement, Dorothy, il ne t’avait jamais vue dans cet état. Le pied qui vient frapper le sol, le regard détourné. Quand tu avoues que tu as peur, son sourcil aussitôt dressé.

- Peur de quoi ?

Il joue à l’imbécile, il fait comme s’il ne comprenait pas. Comme s’il n’avait pas lui-même si souvent douté. Oh bien sûr, pas forcément à propos de sentiments amoureux – il ne pense pas ((ne veut pas penser)) en avoir déjà vraiment expérimenté – mais à propos d’aveux. Combien de fois a-t-il eu peur, Attila ? Peur d’avouer à Atlas que son frère était en vie ? Peur de dire à Hyperion son avis ? Peur de sortir Declan de ses délires ? Et pourquoi ?
Par crainte de les perdre.

Et c’est ce que tu vis, tu le lui dis. Son air bien plus concerné quand tu parles du malheur dont Argus t’a réchappée, quand tu argumentes sur les conséquences que tu ne pourrais pas assumer. Un soupir.

- Quelle galère, c’est dingue. De toute façon tu es amoureuse, alors le malaise est déjà là. Je vois pas comment ça pourrait rendre les choses pires de déballer ton sac. A moins qu’il soit tellement à l’ouest qu’il n’ait rien remarqué ?

Et vu ta façon de parler de lui, ta façon de réagir, il a du mal à l’imaginer. Il faudrait qu’il soit aveugle et sourd.

Tu continues, son rire qui éclate, son esprit qui vaque. Qui était l’idole du lycée, au cours de vos années ? Puis quand tu mentionnes un hypothétique mariage, quand tu exposes ton scénario improbable, il sourit, Attila. Pose le dos contre le mur, les yeux plantés au plafond vers un monde dans lequel vous auriez Argus à l’usure.

- C’est loin d’être une mauvaise idée, tu sais ?

Un coup d’œil vers toi.

- Pas très fan des converses trouées, on n’est pas chez les hybrides ici, mais qui suis-je pour critiquer celui qui viendrait gâcher notre mariage ? Le seul risque, c’est qu’il ne se ramène pas et qu’on se retrouve mariés pour de bon.

Encore un léger rire, sa main qui vient frotter son menton. Il avait oublié comme c’était simple, entre vous. Avec tout ce qu’il s’est passé, la fin de ses études, son intégration dans l’équipe d’Ecosse, ta vie, les difficultés… Il avait presque oublié comme il pouvait t’apprécier.

- Si tu promets que je peux garder les cadeaux, je te demande en fiançailles la semaine prochaine.

Sa tête qu’il secoue, amusé, une main pour ramener ses cheveux blonds vers l’arrière. Le brouhaha s’éloigne, peu à peu, lui tirant un regard vers les couloirs avant de revenir à toi.

Et le stress.
Il grimpe et ne redescend pas.
Ça fait des jours et des jours que c’est comme ça.

- Je peux te poser une question ?

Soudain plus sérieux, il attend que tu répondes.

- Est-ce que tu crois qu’on peut tout pardonner à ses amis ? Ses vrais amis.

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]

Un léger instant de silence, compassion muette pour cet homme dont, de toute évidence, les capacités intellectuelles sont limitées. Nouveau soupir, puis ses yeux qui roulent dans leurs orbites. Tu n’es pas sortie de l’auberge, Dorothy, et ça l’ennuie pour toi ; mais il n'y peut rien, Attila, n'est-ce pas ?
Nouvel éclat de rire à la mention de son grand-père.

- Oui, et nous aurons droit à toute une vie de “Je vous l’avais bien dit”.

Le rire se tarit, accalmie qui laisse place aux interrogations d’un tout autre registre. Dans son ventre, c’est comme si la boule formée l’empêchait de respirer. Honte, remords, regrets. Mais envers qui ? Lui-même, ou cet ami trahi ? S’en veut-il d’avoir tout dit ou d’avoir été suffisamment stupide pour croire et hésiter à balancer ? Il te regarde, Attila, désireux de trouver dans tes yeux un moyen de se rassurer.

Ta réponse ne lui plaît pas, il grimace et te laisse continuer. Il veut savoir, peut-être chercher un apaisement dans tes réponses, mais ça va de mal en pis. Bordel, si tu pouvais arrêter d’être aussi sensée… Parce que s’il est question d’envie, il n’est pas sûr qu’Hyperion puisse jamais le pardonner.

Son regard te fuit, cherche ses mots en remettant de l’ordre dans le flot de ses pensées.

- C’est un peu compliqué.

Et puis ils sont deux en tort, pas vrai ?
Un raclement de gorge, Attila croise les bras sur son torse.

- Il m’a… trahi. Enfin, non, pas vraiment, je l’avais mérité. Disons que je lui avais très expressément demandé de ne pas faire quelque chose, et il l’a fait quand même. Mais à sa décharge, je l’ai snobé pendant presque dix ans alors que nous étions… très proches.

Si difficile à expliquer par des moyens détournés. Sans parler de loup-garous, de chasseurs, de morts prématurées. Il soupire, se passe une main lasse et fatiguée sur le visage. Son épaule le lance, entre cette histoire et le match, Attila ne sait plus s’il veut sortir boire ou dormir toute la nuit.

- Laisse tomber, ce sont des conneries.

Sa main qu’il monte à sa nuque pour la frotter nerveusement, puis ses muscles étirés en direction du plafond. Il sourit, Attila, car c’est tellement plus simple de tout masquer. Ne jamais se laisser abattre, ne jamais laisser une faiblesse non protégée.

- Ils vont t’attendre, non ?

Un coup d'œil en direction de la sortie, là où le brouhaha s’amenuise. Puis une expression malicieuse quand il revient à toi.

- Je voudrais pas qu’on me mette le drame de ta disparition sur le dos.

Pourtant ça lui fait tellement de bien, de simplement te parler.

ft. @Dorothy Martin | 21 novembre 2031 [Post-match]