semble accueillir la nouvelle avec indifférence, chance.
rien qu'une énième tâche à celles qu'il doit déjà accomplir
à caser dans son horaire déjà ridiculement anarchique
les joies du boulot d'auror, à courir à gauche et à droite, pour régler les mille et un maux du monde magique.
qu'est-ce que cela change, une charge en plus ?
surveiller les agissements d'un criminel ne l'aurait pas fait battre d'un cil, si ça n'avait pas été lui.
renard leroy
un enfant
et ça, ça suffit de le faire bouillir de l'intérieur.
là où certains avaient pu jouir d'une loi plus laxe, on l'avait enfermé à azkaban.
le fruit d'une alliance avec le corbeau et une tentative ratée d'ôter la vie à scamander.
quelques oiseaux plus fanatiques marchent libres,
lui allait vivre sous surveillance.
la sienne, si on en croyait le fonctionnaire qui énumère tout ce que ça impliquait.

grince silencieusement des dents, chance.
langue qui se délie pour poser quelques questions, on ne peut plus conscient du jeune homme à ses côtés.
tout pour que cet entretien se termine au plus vite.
servir de babysitter glorifiée ne l'enchentait pas spécialement.
et s'il devait s'exécuter, ce serait en ses propres termes
pas les leurs.
collègue qui termine enfin sa tirade, leur rend enfin leur (fausse) liberté, à tous les deux et-
renard parle.
s'attire une paire de yeux par sa rebuffade.
ça le ferait sourire, cette bravade pourtant teintée de nervosité, s'ils n'étaient que deux.
alors on reste de marbre, égal.

— sous-estimer quelqu'un est la pire erreur que l'on puisse commettre, non ?

n'est-ce pas ce qui lui a permis de (presque) atteindre son but ?
qui se méfierait de lui ?
tout le monde, aujourd'hui.
cette surveillance est une véritable perte de temps pour le ministère
touché.
mais ce n'est pas lui qui tire les ficelles, lui-même pantin d'une machine bien plus grande qu'eux.

— si vous n'avez rien à cacher, monsieur leroy, rien ne sert de protester.

ni vous, ni moi sommes en mesure de le faire.

— j'ai parfaitement conscience que cette surveillance ne sera pas plaisante, pour aucun d'entre nous, qu'il ne dit pas, restez honnête et on ne devrait pas avoir de problèmes.

ose présumer que ce ne serait pas au-dessus du ministère de revenir sur sa décision concernant sa libération.
doute, chance, qu'il mérite réellement de croupir dans une cellule.

c'est difficile de le voir se refermer sur lui-même.
les doigts perdus dans ses cheveux ébène, tête baissée.
présume que c'est humiliant, aussi, d'être ainsi entouré d'employés du département de justice magique.
à discuter de sa sentence comme si on parlait du beau temps.
note le remord dans son regard.
et ça l'irrite.
pas contre lui.
colère dirigée contre le ministère.
énième point à sa longue liste de griefs envers celui-ci.

tire une chaise, chance.
s'y assoit pour être à son niveau, ne plus avoir à l'observer de haut.
c'est qu'il ne se sent pas en position de le faire.
encore moins quand renard prend la parole.
dépouillé d'avenir, de repères et de fonds.
il ne possède rien.
et personne n'a remédié à quoi que ce soit.
aucune surprise.

— qui a atteint le fond possède un appui pour s'élancer.

mais pas seul.

— vous parlez d'études incomplètes, mais rien ne vous empêche de trouver des alternatives. poudlard n'est pas la seule institution, si vous ne voulez pas y remettre les pieds.

connait quelques options.
ou finirait bien par trouver quelque chose.

— il est possible de vous louer une chambre, au chaudron baveur, si vous le désirez.

elles ne sont pas dispendieuses, ne devraient pas abîmer ses finances.

— vous avez toutes les raisons du monde de ne pas me faire confiance, je ne vous en tiendrai pas rigueur.

quitte à devoir le surveiller, autant ne pas avoir à retourner les rues de londres pour savoir où il se trouve.

— mais je ne suis pas là pour vous empêcher de vivre.

seulement pour rassurer les fonctionnaires et leur paranoïa.
on lui a déjà suffisamment dérobé de temps.

note que ses paroles ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd.
proposition lancée suivant sa remarque sur son avenir un peu trop vide.
lui fait esquisser un maigre sourire.
se fige toutefois.
léger haussement d'épaules accueillant ses dires.

— l'aisance vient avec les années.

plus vieux qu'il n'y paraît, sans une ride pour prouver les affres du temps qui passe.
mais personne ne devrait avoir à vivre ce qu'il a vécu.
à douze, treize, vingt ou quarante ans.
il aurait dû pouvoir mener une vie normale.
avoir le loisir de choisir pour lui, sans qu'une tierce personne décide pour lui.
un proche, hier.
le ministère, aujourd'hui.
concessions, qu'il dit.
et ce n'est pas quelque chose qu'il peut réfuter, à son plus grand déplaisir.
s'excuse, renard, pour son éclat.
azkaban n'est pas le meilleur endroit pour dialoguer.

— il n'y a pas de mal.

vous n'auriez jamais dû y être.
c'est seulement plus facile de faire porter le blâme aux instruments d'une vengeance qui n'est pas la leur.
parle d'emprunt.
de crédit.
secoue doucement la tête, chance.

— oubliez le ministère un instant.

lui ferait du bien, après tout.

— je m'occuperai de cet aspect. prenez simplement le temps de vous reposer et nous aviserons plus tard de ce qui est possible de faire.

un emploi, un logement
remis à plus part pour le moment.