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Il paraît que ça fait parti de tes devoirs.
Sauf que toi, Sage, tu n’as pas que ça à faire.
Jumeau toujours porté disparu.
Et on te demande de faire le pingouin.
Tu soupires par le nez.
Essayant de te rappeler que c’est pour le Quidditch, c’est ce que souffle Marion.

C’est un peu te prendre par les sentiments.
Tu rechignes mentalement.
Malgré tout, Sage, tu y vas.
Faire bonne figure.
Essayant de sourire, forçant la risette.
Et priant que ça ne s’éternise pas.
Tout en te calant dans un coin.

C’est là qu’on t’as percuté, Sage.
Prunelles qui s’écarquillent.
Corps qui se fige à la voix.
Orbes qui se relèvent et captent les siennes.
Ça fait longtemps.
Et ce « Toi. » qui te fait rouler des yeux.
Bien que tu le forces, parce que tu aurais très bien pu rester impassible, comme toujours.

▬ Probablement le président de ton club.

Parce que vous avez besoin de fonds, non ?
Mais tu restes humbles, Sage.
Ta famille n’est pas du genre à étaler sa fortune.
Et toi, encore moins que tout les autres.

▬ Tu as bonne mine.

Le ton un poil amusé.
Parce qu’il tire clairement la tronche.
Enfin, c’est toujours mieux que toi, Sage.
Et ça te fais un peu bizarre de le voir.
C’est que tu te souviens des matchs à Poudlard.
Teddy était un attrapeur redoutable.
Il l’est toujours, si tu en crois la presse.

▬ Prêts pour le début de la saison ?

Tu essayes de faite la conversation, Sage.
Mais la vérité c’est que tu es nul à ça.

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On te touche l’épaule.
Tu te raidis, malgré la risette factice.
Le « merci » qui sonne presque vrai.
C’est qu’à force tu as appris, Sage.
Un véritable sport les soirées mondaines.
Tu préférais de loin voler sur un balais.
Et tu t’étouffe sur la remarque de Teddy.
Ne pouvant t’empêche de rétorquer avec ce sarcasme qui te vas si bien.

▬ Ah, parce que tu sais faire les yeux doux ?

Tu hausses un sourcil.
Le provocant légèrement.
Juste avant de lui demander s’il est prêt pour la saison de Quidditch qui se prépare.
Bien sûr, Teddy dit que oui.
Il n’a jamais manqué d’assurance pour cela.
Il sait qu’il est bon dans ce qu’il fait.
Et toi aussi, Sage, tu le sais.
Tu l’écoutes malgré tout.

Intérieurement, tu souris.
Est-ce que vous aviez déjà discuté ainsi ?
Tu n’étais pas très bavard à l’école.
Et pendant cinq années il a été ton adversaire sur le terrain, Sage.
Puis… le bal en huitième année.
Tu as l’impression que c’est là la dernière fois que vous avez parlés.
Peut-être que c’est le cas.

Sa dernière remarque te piques.
Elle tire sur ton égo et c’est bien rare.
Pourtant, tout reste à l’intérieur, Sage.
Bien enterré dans une dimension lointaine de ton cerveau toujours aussi dégoûté de ne plus pouvoir voler.
Tu hausses des épaules.
Presque trop détendu d’un seul coup.

▬ Ils n’avaient besoin que d’un seul attrapeur.

Et Altaïr t’aurais tué sur place si tu avais quand même choisi le DEMA de sports, après qu’il ait formulé un avis purement négatif et irrévocable.
La formulation de Teddy te fais mentalement lever les yeux au ciel.
Alors qu’ils se posent dans les siens.
Appuyant quelque peut avant de soupirer.

▬ Commence par arrêter de m’appeler Sir Black. Il n’y a rien de plus ridicule que ce titre à la con.

Pour le reste, tu prends une minute.
Les Griffes sont clairement l’équipe que tu défends depuis tout petit, en bon anglais que tu es, Sage.
Et puis, au vu de la composition actuelle, tu as la chance de les voir jouer à Poudlard.
Tu connais leur capacité sans douter une seule seconde qu’ils se sont nettement amélioré avec le temps qui a passé.

▬ Et tu n’as pas besoin de me convaincre, Teddy. Tu te positionnes en face de lui. Je sais ce que tu vaux sur un terrain et à ton poste. Prouves-moi durant la saison que tu es toujours le meilleur attrapeur, ça me suffira pour renouveler l’an prochain le cachet que j’ai déjà déposé.

La malice marque tes traits, Sage.
Un serveur passe avec un plateau de coupes de champagne et tu en saisi deux.
Lui en tendant une.

▬ Est-ce que le deal te conviens ?

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Qu’à ceux qui le mérite.
Et cela n’a jamais été ton cas, Sage.
Tu notes ses fossettes qui se creusent quand tu lui fais un compliment voilé.
Il y a quelques années, tu sentais ton palpitant taper un sprint quand il avait cette expression.
Là tu ne sens rien de différent.
Visiblement, les choses vont et viennent.
Les sentiments n’y font pas exceptions.

Il recommence avec le Sir.
Tu soupires, Sage.
Le regard qui cherche le sien.
Pourquoi on t’appelle ainsi ?
Parce que c’est toi le chef de famille.
Pas du tout envie de parler de toi.
Pas de ce poids sur tes épaules.
De cette couronne qui tangue dès que tu baisse la tête.

Tu as changé de sujet.
Revenant sur la raison de ta présence ici.
Lui avouant que tu as déjà payé.
Une belle sommes qui plus est.
Tu te satisfaits de ses réactions, Sage.
Bien que ton visage reste en grande majorité aussi fermé qu’une tombe.
Verre aux bords des lèvres.
Tu esquisses un léger sourire.

C’est là que son verre a comme explosé.
Le sursaut a fait trembler ton corps.
Pupilles qui se dilatent malgré toi.
Et tu n’as pas vraiment le temps de réagir, Sage.
Déjà un serveur est en action.
Toi, tu te contente de fixer Teddy.
Teddy qui implose à l’image de sa flûte.

Quand il te fais signe de le suivre, tu le fais.
Tu ne saurais pas vraiment dire pourquoi.
Sûrement pour ne pas le laisser seul.
Tu l’écoutes continuer de s’emporter.
Te prendre ton verre des mains.
Tout en te remerciant et buvant dedans.
L’air impassible les mots te quittes, Sage.

▬ J’ai craché dedans.

Mensonge.
Cependant, avec ta tête, impossible de savoir.
Tu fini par hausser les épaules.
Comme si tu te dédouanais, Sage.
Sans pour autant le quitter des yeux.
Sale manie que d’avoir du mal à baisser le regard.
Et la voix plus douce, tu reprends.

▬ Si tu veux, on peut aller dehors ?

Si tu trouve que la musique est trop forte.
Bien qu’elle ne le soit pas spécialement.
Simple tonalité de fond, couvrant les voix.
Masquant le bourdonnement des conversations.
Enfin, tu as toujours fait fi des rumeurs, Sage.
Doigts venant récupérer ton verre entre les siens.
Buvant une gorgée.

▬ Teddy ?

Tête qui se penche légèrement sur le côté.

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Il semble dans le vague.
Comme s’il n’était plus dans ce monde.
Tu te surprends à le détailler, Sage.
Juste avant de l’interpeller doucement.
Tête qui se penche sur le côté.
Un « Hein ? » lui échappe.
Tu allais répété, mais il te devance.

Haussant des épaules, tu le laisses faire.
Saisissant ton poignet libre.
Te voilà entraîné à sa suite, Sage.
Vous voilà bien vite dehors.
L’air frais te réveilles presque.
Et Teddy te tends son paquet de cigarettes.
Tu en prends une, le remerciant du regard.

Flûte de champagne dans une main.
Cigarette entre tes lèvres.
Tu claques des doigts de ta main libre.
Elle s’allume et tu inspires.
Venant la saisir pour expirer la fumée.
Un sourire presque triste s’étire sur tes lèvres, Sage, à sa description de la soirée.
C’est l’histoire de toute ta vie.

Vos regards se croisent.
Tu ne t’attendais pas à la suite.
Ça te prends légèrement de court.
Bien que comme toujours, rien.
Ton visage reste relativement fermé.
Et la mention à ton frère te fais presque grimacer, Sage, douleur et amusement qui se mêlent.

▬ J’ai mûris.

C’est la réponse qui te semble la plus adapté.
Pour quelqu’un qui vit avec Azkaban dans son cerveau c’est pas mal comme progrès.
Grandir n’a pas été simple pour toi, Sage.
Tu tires sur la cigarette.
Expire à nouveau.

▬ Et toi, t’as pas changé d’un iota j’ai l’impression.

Toujours aussi sauvage.
A la limite de l’implosion.
Si froid et si brûlant à la fois.
Ne jamais savoir sur quel pied danser.
Et insaisissable, comme de la fumée.

▬ Ce n’est pas une critique, enfin… je ne crois pas. Ça me ferait bizarre si tu étais devenu quelqu’un de totalement différent, je pense.

Ton regard est toujours plongé dans le sien.
Comme si tu y cherchais une étincelle, Sage.
Juste avant de détourner tes prunelles.
Fixant la rue un instant.
Tirant sur ta clope.
Un soupir t’échappe.

▬ Je n’ai jamais été timide, simplement pas conçu pour m’exprimer. J’ai dû apprendre. Tout comme tu ne semble pas avoir été conçu pour être chill…

Léger rire sur ta voix.

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Il te demande si c’est vraiment ce que tu trouves.
Qu’il n’a pas changé d’un pouce, Sage.
Tu as observé ses réactions et il ne te semble pas.
Bien sûr, il a grandit, tout comme toi.
Et Teddy entre dans la blague.
Te rappelant ses derniers exploits en date.
Tu roules des yeux, rétorquant.

▬ Oui, mais cela n’a rien de surprenant.

Il a toujours eu un certain talent sur un balais.
Notamment au poste d’attrapeur.
Et son nombre de conquêtes vient appuyer son deuxième point sans soucis.
Tu enchaînes, Sage.
Lui expliquant que cela aura été bizarre s’il avait été totalement quelqu’un d’autre aujourd’hui.
T’as ce côté un peu nostalgique.

Tu te sens aussi obligé de mettre une explication sur l’impression de timidité que tu as pu laisser.
Ne le regardant plus, fixant la rue.
Les voitures au loin qui passe.
Le léger rire sur tes lèvres s’échappe.
Regard qui se repose sur Teddy.
Tu as appris seul, mais surtout avec Reg.
L’émotion te prend, mais tu la ravale, Sage.

En même temps que tu déglutis.
Il est soudainement si près…
Quelque part, c’est un peu la panique.
Explosion camouflé dans un coin de ton esprit.
Tu te redresse sans lâcher son regard.
Puis ses mots… tu remercies le ciel de t’avoir fait occlumens dès ta naissance, Sage.
Parce que là, non vraiment.

Ton ancien toi est entrain de crever de honte.
Pendant que tu restes droit.
Comme si de rien n’était.
Regard inflexible.
Léger rire qui vient rejoindre le sien.
Tiquant sur sa dernière phrase.
Mais ce n’est clairement pas ce que tu relèves en premier, Sage, la risette discrète.

▬ Si j’étais venu avec Regulus, je savais que j’avais encore moins de chance que tu dises oui. Et en parlant d’audace, t’as quand même eu le culot de m’expliquer par a plus b pourquoi tu me disais non, pour au final passer la soirée à me mâter de la tête aux pieds. Ton sourire se fait plus large, plus doux et moins railleur. Ça aurait vraiment été un drame de me dire oui ?

Finalement, tu hausses les épaules.
Recules et remet de la distance entre vous.
Tu préfères les vues d’ensembles, Sage.
Bien que ce sont toujours les détails qui t’attirent.
Je n’ai jamais mangé personne.
Et tu y penses, la pleine lune approche.
Tu le défis du regard d’un seul coup.

▬ Je croyais que ce n’était que des rumeurs ou pire, des fabulations, toute cette histoire de loup-garou. Mais je vois que tu en joue.

Tu n’oses pas l’ajouter, Sage.
Sûrement parce que tu n’as jamais su.
Mais ça n’aurait rien changé.
Ça ne changerait pas non plus maintenant.
Le regard que tu as sur lui ne sera pas différent.
Un léger soupir passe tes lèvres.
Tu captes ses yeux avec les tiens.
Plus de délicatesse dans leur éclat.

▬ On devrait y retourner, non ?

Cigarette oubliée.
Elle s’est consumée seule.
Et elle a fini par s’éteindre.

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Il te dit qu’il a très peu de souvenirs.
Notamment des détails.
Et tu ne te gênes pas pour rouler des yeux.
Quoique… il a sûrement raison.
Tu le sais bien, Sage.
Contrairement à Regulus, tu n’es pas visible.
Enfin, bien moins que lui.
Du genre à savoir effacer ta présence.
Pourtant, Teddy ne t’as pas confondu.
Il s’est même souvenu.

D’un seul coup, à tes mots.
Il se met à rougir.
Même dans la pénombre tu vois le rose qui colore ses pommettes.
Bref éclat dans ton regard, Sage.
Tu le savais, tu n’es pas fou.
La nervosité marque ses traits.
Son rire et ses gestes.
Je ne te regardais pas tant que ça.
Tes sourcils qui s’arquent.
Un « Ah bon ? » silencieux.

Tu te doutes que tu n’auras pas de réponse à ta question, Sage.
Ce n’est pas grave.
C’était il y a longtemps.
Loin d’être d’actualité.
Alors tu choisi de revenir sur cette histoire sous-entendue de loup-garou.
Parce que le mythe autour de ça t’as toujours rendu des plus curieux.
Analysant ses réactions.

Teddy aborde un air plus détendu.
Tu n’en fais pas grand cas, Sage.
Et quand il te demande si tu y a cru.
Tu te contentes de hausser les épaules.
Les rumeurs ça n’a jamais été ton truc.
Surtout quand ça finissait sur le Stupshit.
Tu as reculé, pour mieux le voir.
Peut-être que tu te mens un peu.
Et tu le trouve toujours aussi attirant.
Un soupir t’échappe.

▬ Qu’est-ce que ça changerait ? Tu l’interroge aussi du regard. Ça ne ferait pas de toi un monstre. Juste un mec qui se change en un loup incontrôlable à chaque pleine lune. La potion Tue-loup existe pour éviter les accidents, mais en soit… est-ce qu’on n’a pas tous la capacité de nuire aux autres ? Loup ou pas ?

Tu es presque certain qu’une partie des cours d’occlumencies d’Altaïr relevaient de cette capacité à nuire justement.
Et tu as eu le luxe de t’en rendre compte, Sage.
Pour son propre confort, pour ce qui nous semble juste, n’importe qui est capable de commettre des actes infâmes.
Rien qu’au sein de ta propre famille, tu as déjà bien trop d’exemples.

Regard qui se relève vers lui.
Tu lui propose de retourner à la soirée.
C’est là qu’il saisi ton poignet.
Serre au point de te faire grimacer, Sage.
Ton autre main vient se poser sur la sienne.
Caressant ses doigts qui t’enserrent.
Lui intimer de faire doucement.
Légère risette qui s’étire.
Et tu reste près de lui.
T’appuyant contre la rambarde sur le trottoir, qui fait la séparation avec la chaussée.

▬ Tu es certain que ça va, Teddy ? Ne me dis pas que t’es devenu accros à ma présente.

Ton railleur.
Amusé et tu ne le penses même pas, Sage.

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Ça ne ferait pas de moi un monstre ?
Et tu sais, Sage, à cette simple question.
Que toutes les rumeurs ont quelque part, des fondements véridiques.
Pourquoi il reviendrait sur ça ?
Pourquoi il insisterait ?
Notamment sur quelque chose de faux.
Malgré tout, tu n’en fais pas grand cas.
Roulant simplement des yeux à la nouvelle mention de « Majesté ».

Tu lui a proposé de retourner à la soirée.
Il t’as saisi le poignet, te demander de rester.
Un peu fort et quand il desserre tu peux constater, Sage, la trace de ses doigts.
Une fois de plus, tu n’en fait pas grand cas.
Risette amusée quand il avoue être allergique à la fête, mais non accros à toi.
Et soudain, il relâche ton poignet pour te piéger entre lui et la rambarde contre laquelle tu étais.
Sourcil qui se hausse.

Il te prend de haut.
Toi, tu restes là, presque avachi.
Pas vraiment plus petit que lui.
Seulement les concours d’égo ça n’a jamais été ton truc à toi, Sage.
Le voilà qui revient sur la question du loup-garou… et ça te fais sourire.
Sentant son halène.
Mélange de cigarette et de champagne.
Il fini par éclater de rire.
Visiblement, tu joue à un jeu dangereux.
Toi tu dirais que c’est le contraire.

Délicatement, tu te redresses.
Tes mains venant prendre appuis.
Se posant sur les siennes.
Et vos nez se frôlant une seconde.
Tu plonges dans son regard, Sage.
Sérieux comme jamais.
Malgré le fin sourire toujours présent.
Tu sais qu’il a trop bu.
Tu sais que tu as sûrement mieux à faire.
Et pourtant… t’as envie d’être nulle part ailleurs.
Tu soupires et te lance, le ton bas.

▬ Je n’ai jamais eu peur du noir, je n’ai jamais eu peur des longues crocs ou encore des loups, et je n’en aurait probablement jamais peur. Regard qui le défit. Ce n’est pas parce qu’on a l’attirail du monstre de conte qu’on est le monstre, non ? Plus doucement, tu poursuis. J’ai connu des monstres et ils n’avaient ni sens ou force accrus, ni fourrure noire ou encore de morsure mortelle. Et tu sais, j’ai eu des cours de traque en terrain dangereux… le chasseur est toujours le monstre. C’est la sensation que j’avais en tout cas.

Le seul monstre que tu crains, Sage, c’est toi-même.
Tu connais ta capacité à en devenir un.
Terrible, tu sais que tu peux te faire.
Et c’est pourquoi ton épouventard a rapidement pris cette forme particulière.
Ce trou noir qui vit à l’intérieur.
Ta voix se fait soudainement murmures.

▬ Ce sont nos actes et nos choix, qui déterminent ce que nous sommes. Ce sont eux qui font de nous des monstres ou non, pas notre nature. Elle peut être violente, sauvage, imposante, terrifiante et même belle, mais elle est toujours impartiale.

Tu te penches en arrière, Sage.
Coincé malgré tout.
Mais tu prends un poil de distance.
Le jaugeant.
Forçant un air amusé à marquer tes traits.
Juste avant de le défier d’un mouvement de tête.

▬ Alors Teddy, qu’est-ce que tu vas faire ? Me mordre ?

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Il paraît que tu ne connaîtra pas, Sage.
Le noir, les crocs et les loups.
Pour les deux derniers, tu lui donne raison.
Cependant, pour le premier…
Mais tu ne relèves pas.
Préférant de loin enchaîner dans ta lancer.

Il peut étirer tout les sourires qu’il veut.
Si proche, tu ne loupes pas l’éclat de son regard.
Pourtant, tu n’en dis rien là non plus, Sage.
Il est vrai que tu es bon pour garder les secrets.
Teddy dit que tu parles bien.
Tu roules des yeux.

▬ Le sens des réalités ?

Il te ferait presque rire.
Tu vis dans une réalité bien trop rude.
Bien trop réelle et vivace.
Une de celles qui donne envie de mourir.
Peut-être pour cela que tu l’as ainsi défié.
Sage, sans peurs ni criantes.

Sa tête qui se penche dans ton cou.
Tu sens ses cheveux chatouiller ta peau.
Son souffle qui la caresse et tu sens ton épiderme réagir, Sage, frisson qui te parcours.
Nez qui frôle et dents qui se déposent.
Sans réellement se planter.

Tu sens ton pouls accéléré.
Le souffle un peu plus fort.
Et le temps te semble suspendu.
Jusqu’à se rire, qui brise l’espace comme s’il était fait de verre fin.
Tu te redresses, Sage, pendant qu’il recule.

Regard qui tombe sur sa silhouette.
Il ouvre la porte par laquelle vous êtes sortis.
Et là, il te fais la remarque que t’attendais le moins de toute ton existence, Sage.
Rire qui explose dans ta tête, alors que rien ne sort au dehors.

T’as trop donné aujourd’hui.
A bout de force pour maintenir la porte ouverte.
Elle se claque et te revoilà.
A la limite de l’in-expression.
Un soupir long soupir volontaire.
Et tu te décroche de la rambarde, Sage.

▬ Qui a dit que je flirtais avec toi ? Tu as perdu cet intérêt à mes yeux il y a cinq ans, Teddy.

Mensonge ou pas ?
Une chose est sûre, ton cœur ne te trahis pas.
Rythme à nouveau régulier.
Tu ne le quittes pas des yeux, Sage.
Lui passant devant.
Regard que tu captes par-dessus ton épaule.

▬ J’avoue, je ne connais rien des loups que ce que j’ai pu lire ou entendre. Pour les crocs, c’est à peu près la même chose, hormis des amitiés avec des semis-vampires. Mais pour le noir… je suis un Black, il n’y a rien de plus familier pour moi que les ombres. Tu force un sourire qui t’en coûte, Sage. Jamais simple de dérider ton visage quand il se fait de marbre. Merci pour ce moment, c’était agréable.

Tu le lui dis, comme si vous étiez de vieux amis se retrouvant après plusieurs années.
Comme si ce n’était pas du tout la première et seule véritable conversation que vous n’ayez jamais eu tout les deux.
Et sans un mot de plus, tu avances, Sage, pour retourner à la soirée.