Noel approchait. Et plus la date se rapprochait plus tu déprimais. Tu ne pourrais inviter aucune famille, ni Elijah ni Astérion. Ce dernier avait sa meute désormais pour lui tenir compagne et tu savais que Noah refuserait catégoriquement de faire l'effort de supporter sa présence pour les fêtes. Tu aurais bien proposé à des collègues, mais tu les imaginais passer du temps avec leur propre famille. Tu réfléchissais donc à proposer à Noah d'inviter quelques amis pour le nouvel an, peut-être, mais tu le connaissais suffisamment pour le croire capable de refuser les tiens et d'imposer les siens (ses nouveaux amis). Son collègue Oswin s'incrustait déjà un peu trop à la maison.

Mais il y avait un autre sujet en particulier qui t'inquiétait à cette période de l'année. Cela faisait quatre mois que Noah travaillait. Quatre mois qu'il te tenait habilement au secret. Mais tu n'étais pas idiot, Ezra, tu avais depuis le début eu la lucidité de soupçonner des actes douteux. Pour quelle autre raison te cacherait-il ses activités, s'il n'était pas conscient que tu désapprouverais ?

Au travail en début de semaine, tu avais réfléchis à des potentielles preuves que tu pourrais dénicher chez toi. Tu ne pouvais pas te permettre d'enquêter directement dans l'allée des embrumes sans avoir la certitude que c'était bien là bas qu'il travaillait. Te connaissant, tu serais capable de t'attirer des ennuis et de lui donner raison.

Non. La fouille se ferait chez vous, dans votre propre maison. Jeudi et Vendredi en télétravail, cela te laissait tout le loisir de chercher. Tu avais ouvert tous les placards, retourné ses vêtements, analysé sa nourriture protéinée, inspecté ses produits d'entretien. Rien, putain rien. Et alors que tu zonais sur le canapé à réfléchir, un petit bruissement d'air se fit entendre en fond au travers de la ventilation.
Tu t'étais retourné pour fixer la bouche d'aération. D'un coup de baguette tu la faisais s'envoler.


Sur la table du salon est posé un sachet en plastique composé de plusieurs compartiments de poudre, tous scellés les uns aux autres. Tu n'avais pas eu besoin de le goûter pour comprendre tout ce qu'il se tramait derrière ton dos depuis septembre. Ainsi, tu te remémores le gala, les cadeaux. Tu as une remontée acide dans la gorge. Le fumier. Noah est un fumier et un menteur.

Quand sonnent les coups de dix-neuf heures, tu l'entends transplaner. Tu t'apprêtes à l'accueillir, aussi énervé que déçu. Tu as conscience de sa capacité vile à retourner n'importe quelle situation contre toi, ainsi tu avais préparé ton argumentaire.

Rassuré de voir que Oswin ne l'accompagne pas, tu le toises à peine il passe le pas de la porte. Il peut suivre ton regard, ainsi il pourra voir le sachet de tourmentine exposé sur la table.

— « Bonsoir. »

Ah ! Tu jouis de l'ascendant que tu as sur lui. Pour une fois, tout est de sa faute. C'est lui, l'habituel intouchable et irréprochable, qui a fait de la merde.

— « Et tu oses te faire passer pour un saint avec moi à longueur de journée, à me faire la morale. »

Tu croises les bras et lèves le menton.
C'est terminé.

Il ne nie pas. C'est la première chose qui te frappe quand tu le confrontes. Non seulement il ne nie pas, mais il a l'air d'être carrément à l'aise avec le fait que tu aies découvert la vérité. Tu es trop choqué, Ezra, pour l'assiéger d'une réplique cinglante. Abasourdie par ses manières et ses reproches dissimulés. C'est toi la fouine d'avoir fouiné ? C'est lui le menteur d'avoir menti. C'est lui le trafiquant de drogue ! C'est LUI QUI LA CACHE DANS VOTRE MAISON ALORS QU'UN AUROR A DÉJÀ MENACÉ DE LA PERQUISITIONNER. Tu crois rêver.

— « J'aurai pas eu... besoin de fouiller... ?? »

T'as envie de le tabasser. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas eu des pulsions de violence à le regarder faire et à l'entendre. Il s'allume une clope à l'intérieur, se décapsule une bière, il se la joue tranquillou pépère ! Tu hallucines.

— « Qu'est-ce que tu fous ? »

Tu détestes quand il te donne l'impression d'en faire trop. Il te fait sentir comme un problème alors que c'est LUI le problème. Cette fois, tu te laisseras pas retourné aussi facilement. Tu inspires pour garder ton calme. L'insulter te desservirait.

— « Mon étroitesse d'esprit ? Alors c'est ça ton excuse cette fois Noah ? C'est ma bien-penseance qui t'a empêché de me dire la vérité toutes les fois où t'aurais eu l'occasion vu que je te le demandais ? »

Tu serres le poing.
Répètes dans ta tête comme un mantra : ne pas le massacrer ne pas le massacrer ne pas le massacrer. C'est dur de se contrôler, pour une fois tu serais d'accord avec lui sur ce sujet.

— « T'es rien de transparent et d'honnête, tu caches de la drogue dans la ventilation. Sale menteur ! Sale cachotier ! SALE HYPOCRITE ! »

Mais là c'est la goutte de trop.

— « Tu me rends ma quoi ? »

Tu manques de t'étouffer. Tu exploses de rire mais c'est clairement mauvais. Tu te précipites vers lui pour lui arracher sa bière des mains. Tu la vides dans l'évier avant de balancer la bouteille vide à travers la pièce. Tu trembles de colère.

— « Ma dignité ? Tu te fous de ma gueule c'est ça ? Ouai ça doit être ça. Tu me prends vraiment pour le dernier des cons, j'adore. »

Tu l'imites, reprends ses mots avant qu'il ne réagisse. Le jeu est grossier mais on le reconnait entre mille. Il n'y a que lui pour s'exprimer de cette manière.

— « Bébé c'est ta faute aussi, je peux pas te faire confiance ! Omettre de dire la vérité c'est mentir, c'est pareil ! Tu me blesses bébé... »

C'était soit ça soit la gifle.

Il ose dire je ne t'ai pas menti comme si c'était une excuse. Tu vas le tuer. Tu vas le tuer, découper son corps, l'enterrer dans la forêt, appeler Léon Rosier pour te dénoncer puis finir tes jours à Azkaban. Au moins, tu l'auras mérité ! Mais là, il joue clairement avec tes nerfs. Tu vas pour répliquer quand tu sens sa grande main enserrer ta gorge. Tu heurtes le frigo avec fracas et le dévisages comme s'il avait commis le pire des impairs. Tu plaques tes mains à toi sur son poignet pour le forcer à lâcher prise.

— « Ferme ta gueule ! »

Tu ne supportes plus qu'il te traite comme une chouineuse ou comme un imbécile. Des deux, tu penses honnêtement être le plus intelligent. À croire que vous ne pouvez pas vous empêcher de chercher à vous rabaisser pour prendre l'ascendant sur l'autre.

— « T'es qu'un sale hypocrite ! Ne pas avoir dit la vérité... C'est exactement ce que tu me reprochais avec Aurel ! Avec le gala ! Ne pas dire la vérité c'est mentir... c'est toi qui le dit tout le temps ! »

Tu grondes et lèves légèrement la tête sous la pression de ses doigts. Tant pis pour lui, ça te donne l'occasion de le regarder de haut pour de vrai cette fois-ci.

Il finit par te lâcher et tu te masses le cou. Dès qu'il te tourne le dos, tu le pousses brusquement.

— « Je m'en balance que tu deales de la drogue. » Achèves-tu.

Il n'arrive pas à comprendre la source du problème. C'est son hypocrisie, sa manière de gérer.

— « Tu m'as fait culpabiliser pendant plus d'un mois à cause de Léon Rosier. Je te préviens Noah, je refuse d'aller à Azkaban à cause de toi. Je refuse que tu te fasses prendre et qu'on s'attire toutes les merdes du monde ! Pas après tes grands discours. »

Tu sais déjà ce qu'il va dire.

— « Et commence pas avec tes grands airs... Tu sais peut-être ce que tu fais maintenant mais ça n'empêche pas que c'est un business dangereux ! »

C'était sûr qu'il allait retourner la situation contre toi. C'était tellement sûr que tu te détestes de t'être quand même en état de conscience engouffré dans ce débat. Tu serres les dents quand il souffle à ton oreille. Tu le sais mortellement sérieux et ça t'enrage. Tu secoues la tête de droite à gauche en maugréant.

— « Je ne t'ai jamais trompé. Et si tu veux pas me pardonner c'est ton problème. »

Tu peux être aussi buté que lui et tout aussi de mauvaise foi. Tu refuses de le laisser gagner sur ce terrain là. Tu grognes, désabusé qu'il te mette encore dans la face que tu as menti. Alors que c'est faux ! C'est exactement la même situation que lui.

— « Tu m'énerves... On peut pas discuter avec toi. Faut toujours que t'aies raison et quand t'as plus d'arguments tu insultes ou tu menaces. »

Mais le voilà déjà occupé à remettre le sachet de drogue là où tu l'as trouvé. Tu tiques quand tu l'entends parler. Ça rentre en contradiction avec ce que tu imaginais.

— « Tes hommes ? Comment ça tes hommes ? »

La suite de son plan te fait écarquiller le regard. Tu manques de t'étrangler avec ta propre salive. Le sang te monte à la tête, tu t'accroches au bar pour ne pas tomber.

— « Quoi ? T'es sérieux ? »

T'es à deux doigts du malaise. La perspective que des gens que tu ne connais pas ait un droit de décision sur ta vie et ton esprit te donne le tournis.

— « C'est une blague j'espère. Noah, t'as aucun droit de décider pour moi ou de confier ma responsabilité à des... à des mecs randoms que je connais ni de prêt ni de loin. Je refuse d'être oublietté ! Je refuse qu'on vienne chez nous sans mon autorisation ! Espèce d'enfoiré non seulement tu me caches ça mais en plus tu... »

Tu es blessé.
Angoissé.

Évidemment. Tu confonds tout. C'est toi le soucis ! Toujours toi, toi et encore toi ! Lui qui se plaint constamment que tu le blesses, ne voit-il pas que cette fois, lui aussi a réussi cet exploit ? Tu baisses les yeux. Tu ne supportes pas de le voir aussi sérieux sur un sujet aussi grave. Tu refuses d'être oublietté, qu'importe les raisons. Tu refuses d'oublier ta vie, de l'oublier lui. Tu refuses que ça soit quelqu'un d'autre qui ait la main sur ton destin.

— « JE M'EN BALANCE D'ÊTRE PROTÉGÉ PUTAIN ! »

Tu tapes du poing si fort sur le bar que le bois vernis en vient à se fissurer. Tu ne mesures pas ta force quand tu es en colère.

— « QUI VA TE PROTÉGER TOI ?! »

Il ne peut pas tout encaisser sur ses épaules. Il ne peut pas t'enfermer dans votre relation pour t'exclure dès que ça devient sérieux ou dangereux. Il ne peut pas te garder comme un joyau qu'on cache dans un tiroir - il ne peut pas t'infliger sa perte et décider sans te consulter que ça serait plus simple que tu ne l'aies jamais rencontré.

Tu souffles, essaies de reprendre peu à peu contenance. Tu te rapproches de lui et l'interceptes avant qu'il ne se saisisse du dernier sachet. Tu encadres son visage de tes mains.

— « Je te déteste toi et tes idées de merde. »

Tu fronces les sourcils.

— « Je te hais toi et ton manque cruel de considération. »

Même si c'est une preuve d'amour, à sa manière sûrement. Mais toujours la pire (des manières).

— « Mais je te haïrais encore plus si tu décidais de te faire prendre et de m'obliger à t'oublier. Même sans te connaitre, je te détesterai. »

Tu fronces les sourcils. Est-ce que c'est si difficile à comprendre ? Il fait semblent de ne pas entendre la subtilité de tes mots. Non ! Il veut que tu précises bien distinctement ta pensée ! Comme si tu étais capable d'articuler avec une telle détermination tes sentiments. Tu rumines. Ton menton à ses doigts, tu le dévisages. Tes lèvres tremblent mais tu avoues, non sans un certain agacement qui se trahit dans le fond de ta voix. C'est une évidence qu'il te coûte d'avoir à formuler.

— « Évidemment que je t'aime. »

Tu détournes le regard, comme à chaque fois qu'il te piège dans le cheminement délabré de l'émotionnel exacerbé.

— « Sinon comment est-ce que je supporterais ta tête de con ? »

Grognes, mais la tension demeure à son paroxysme. C'est toujours comme ça avec lui. Il te demande ce que tu veux. Tu ne sais pas. Tu souffles à ses lèvres d'un air aussi confus que résigné.

— « Tout ce que je pourrais dire ne changera rien de toute façon... Tu ne m'écoutes pas. Tu n'en feras qu'à ta tête par fierté. »

Et il ne peut pas te contredire ! Il sait que c'est vrai.

— « Qu'est-ce que tu attends que je fasse, serait plus juste. »

Il n'a pas envie de revenir en arrière, d'abandonner la naissance d'un empire. Tu ne peux pas lui en vouloir. Si toi aussi tu tenais dans tes mains une poignée de victoire, et malgré ce que ça coûte, tu t'y accrocherais comme un égoïste. Tu lui en veux de te l'avoir caché, mais tu ne le blâmes pas pour avoir essayé. Tu n'es pas aussi bête. Seulement dramatique.

— « Si tu as conscience des risques... Je t'en prie, fous pas tout en l'air. Ça n'en vaut pas la peine. »

Que ça soit toi ou lui, vous n'en valez pas la peine. Tu te mords la lèvre. Pas le temps de répliquer que ses mains chaudes encadrent ton visage. Tu maintiens le regard, l'écoutes attentivement.

— « Tu me fais rêver Noah, mais... Ne promets pas des choses que tu pourras pas tenir. Ça m'intéresse pas d'être riche, ou d'être roi. Je veux juste que tu m'achètes le prix de la tranquillité. »

Et de la sécurité. Tu ne veux plus être pourchassé par des fous ou juste des chasseurs ambitieux.
Tes yeux brillent, tu grimaces. Ses ongles griffent la peau délicate de tes pommettes.

— « Ouai... »

Tu imagines. Tu imagines comme il te le demande. Tu fermes finalement les paupières et inspires.

— « Tu n'es pas heureux maintenant ? »

Tu as peur de la réponse.

— « Tu n'es pas heureux avec moi ? »

Tu sais être difficile, mais il ne peut pas se plaindre que tu ne sois pas déjà extrêmement docile.

— « Et tu as des hommes hein. Ça veut dire quoi... »

Tu portes le lourd poids de la vérité, la sens s'avachir sur tes épaules comme un désagrément supplémentaire. Tu baisses les yeux, grimaces. Ses ongles à tes joues te font peut-être un peu mal mais à cet instant c'est ton coeur qui encaisse le coup. Tu dois bien avouer que vous êtes pas les plus heureux du monde ensemble. Tes sentiments sont réels mais tout aussi mesurables que la peine que vous ressentez quand vous vous disputez, quand vous vous éloignez, quand vous vous dévorez.

— « Ah... ouai. »

Son enthousiasme et son ambition rattrapent un peu le coup mais tu n'es pas pour autant le plus à l'aise du monde.
Pour dire vrai, son témoignage te fait peur. Est-ce qu'il ne pourrait tout simplement pas se lasser de toi et de cette vie ? Avec de l'argent à volonté, il pourrait s'acheter une maison, s'offrir les plus belles filles de Londres. Tu baisses les yeux et recules jusqu'au mur le plus proche. Il range le dernier sac de tourmentine (vu que ça s'appelle comme ça, apparemment) puis se tournes vers toi, royal.

— « T'en fais pas de caisses, dis ? »

Étrangement tu le crois. Il a l'air aussi sincère que sur de lui. Noah flambe mais il ne flambe jamais pour du vent.

— « Je ne suis pas reine, je ne sais rien du tout. Je n'ai aucune visibilité sur le royaume dont tu me parles. »

La prétention est contagieuse.
Convoitée.

— « Alright, je ne critiquerai plus. »

Tu n'iras pas jusqu'à dire tout haut que tu es convaincu. Mais tu vas prétendre l'être, pour lui et pour vous.

Ton regard est fatigué. Tu rends les armes trop vite. Le dévisages comme si tu avais quelque chose à dire, mais tu ravales tes critiques pour simplement soupirer. Obéir. Obéir. Toujours obéir ! Il existait une époque où tu n'obéissais à personne - et surtout pas à lui. Où tu étais libre et pas emprisonné par des responsabilités qui ne sont même pas les tiennes. Des responsabilités qu'il tuerait pour ne pas partager. Il aime trop être roi pour abandonner son trône doré.

— « Je vais pas vendre de la drogue. »

Que ça soit clair entre vous. T'es prêt à beaucoup de choses mais pas à ça. Hors de question de finir dans les ruelles sombres de l'allée des embrumes à refiler des sachets de poudre à quiconque passe son chemin.

— « Et je vais pas écrire des articles à la gazette pour promouvoir ton business. »

C'était quelque chose que tu avais envisagé si jamais il venait un jour à t'en parler. Tu aimerais l'aider, Ezra, à ta manière et avec tes propres compétences. Comment dire que dans ce cas précis... elles ne te sont d'aucune utilité.

Il se penche vers toi. Ses lèvres à ton cou t'arrachent un frisson. Tu ne tiendras pas longtemps. Tu n'as pas envie de te battre. La guerre est terminée.

— « Non, c'est bon ! »

Tu serres les dents.

— « On est plus fâchés. »

Mais pour autant... Tu chopes un de ses bras pour l'écarter brusquement. Tu le forces à reculer jusqu'au canapé - le sourire qui t'habite même si doute persiste.

— « Mais ça veut pas dire que je te pardonne aussi vite. Tu m'as quand même caché la vérité pendant des mois. Pour une fois c'est toi qui va te faire pardonner. »

Relèves le menton pour le toiser, non sans un petit sourire narquois. Si tu es sa reine, c'est à lui de ployer le genou. Roi ou pas.

Tu sais pas si tu trouves ça louche ou prévenant qu'il refuse que tu y touches. La manière dont il t'infantilise te met en réalité hors de toi. La vision chaotique de ses doigts enfoncés dans ta gorge te fait l'effet d'un déclic. Tout prend sens, et de cette compréhension nait une réaction plus violente. Tu le pousses d'avantage contre le canapé, l'accules d'un doigt pointé à son coeur.

— « Le gala ! Ton cinéma, c'était ça ! Cet enfoiré avait mis de la tourmentine dans mon verre et ça t'a rendu fou ! »

Tu lui en veux encore. Son attitude fut déplorable. Mais comme à chaque fois qu'il déraille, tu te contentes d'exprimer ton mécontentement... puis te forces à passer à autre chose. Témoin de sa folie, tu t'en rends complice.

— « Moi vivant, tu ne me feras pas t'assoir sur tes genoux devant des témoins. Mais c'est bien, il te restera un fantasme à fantasmer. Je m'en voudrais de réaliser tout tes rêves ! »

Ton sourire n'est pas peu fier. Tu le lorgnes avec un mélange d'intérêt et de férocité. Pas question de laisser retourner la situation. Pas question de lui offrir l'ascendant sur un plateau d'argent.

— « Dans la chambre ? Pourquoi faire ? »

Tes doigts serpentent jusqu'à sa cou. Tu l'enserres sans y mettre de la force - simplement pour le maintenir sous ta coupe.

— « Tu crois vraiment mériter de me satisfaire ? »

Enfonces tes ongles à sa peau.

— « Tu te rappelles de la laisse que tu m'as acheté ? »

Tes yeux brillent d'une lueur maligne et vengeresse.

— « Ta reine exige que tu te la mettes. »