Tu n'y as pas cru, au début. Tu t'étais imaginé un mirage de fausse vérité qui n'avait duré qu'un instant, incapable de croire que Fallen Cavendish avait vraiment disparue. Elle était morte, comme ça. Et tu t'étais retrouvé là. Le jour de l'enterrement, le lendemain, le surlendemain. Sans en connaître les raisons tu errais, si près d'elle et de Persephone envolées. Si avec l'une tu avais renoué, l'autre demeurait absente depuis tant d'années pourtant c'est comme si Poudlard n'était qu'hier tu sais ? Fallen est morte et toi tu es là.
Une âme errante parmi tant d'autre, tu esquives les vivants pour te poser au crépuscule de l'heure des morts face à la tombe. Tu n'es pas triste, pas vraiment. Tu ne pleures pas quand chaque soir tu te poses devant la pierre pour la contempler. C'est seulement que le Destin est bien con de lui avoir ôté la vie, sans que tu ne saches si elle le méritait vraiment. Tu t'en fiche, tu la regardes simplement. Parce que Fallen est morte et toi tu es là. Sans savoir pourquoi. Tu te délectes de la brise du vent et des effluves de souvenir quelle t'apporte alors tout te semble si réel soudain. Il ne suffit que d'un sourire pour te dissuader d'y croire, pour comprendre que ces esquisses si douces mêlées à la mort ne sont que le fruit du souhait impossible de la vouloir toujours de ce monde même loin de toi.
Puis cette voix soudain, le sourire instinctif que tu y devines toi figé de surprise un instant. Une seconde si brève dans le vent à la suite de laquelle tu te tournes et- Elle est là, Fallen.
—
Fallen ?En écho de tes pensées. Comment y croire alors que tous plus tôt pleuraient sa disparition ? Alors que plus forte se fait son odeur à tes narines quand tu comprends que tu avais tout faux. C'était bien elle.
—
Tu sens la mort.Elle lui ressemble aussi.
Si pâle, elle en semble presque effacée.
Tu ne comprends pas.