Il n’y a qu’un sot pour s’inviter dans son espace vital, c’est le sien. La même buse qui lui est revenue soudainement, qui le couvre de cadeau et l’invite à de telles réceptions. En un sens, il aurait presque atteint les attentes de ses parents envers leur progéniture;  fréquenter la noblesse sorcière, se faire inviter aux réceptions et gravir un peu plus cette échelle chancelante menant à un meilleur statut social. Dommage que ce soit le fils oublié qui y parvienne en premier.
Néanmoins, Asra le sort de ses pensées, les chasse pour ne laisser que lui, que cette proximité soudaine qui menace son image farouche.
Il est sublime.
C'est évident, c’est ce que son silence veut dire.  Un compliment qui lui accorde ces secondes au creux de son cou.
Eamon relève légèrement la tête, malgré tout conforté dans sa fierté. Et puis, il a raison: la tenue est parfaite. Bien taillée, raffinée, un énième cadeau du capitaine de Quidditch. À force de l’en couvrir, Eamon cédait à ses caprices à son tour, le menant ici, ce soir, à supporter les discours abrutissants de la crème de la société. Mais la mère Ainsley l’a bien éduqué, sa progéniture. Polie, élégante et avide, elle navigue dans la haute pour mieux s’y accrocher. Eamon arriverait sans problème à être le plus présentable des trois.


Eamon avare en compliment ou en gratitude, qui n’avouera pas avoir profiter des silences ou de longues tirades d’inconnus pour le détailler du regard plus qu’il n’en était nécessaire.
Finalement Asra lui livre ses secrets, et enfin il tourne légèrement la tête pour croiser son regard.

Pas du tout.
Eamon en meurt d’envie aussi, de les voir s’étouffer dans leur propre champagne. Même Asra lui paraît moins insupportable, entouré de tous ces riches.

Pendant qu’il retire une fibre du dos de son compagnon, comme s’il le cherchait à peine, avant d’y poser sa main, la laissant glisser juste un peu.


Ses yeux délaissent finalement son dos pour venir rencontrer les siens. Léger sourire aux lèvres, pour cette belle illusion, au loin, qu’il n’irait pas étouffer de ses mains le prochain venu lui parler du succès de son beau fils ou de sport.

Rire discret, juste soufflé du nez devant tant de présomption.
Il le sublime.
Il le gâte, lui offre les plus beaux vêtements. Lui ne fait que l'encourager en les portant, c'est vrai... Finalement un léger sourire tout juste au coin des lèvres.


Donner raison à Asra ?
Non. Jamais complètement.


Tout est là, dans le soucis du détail, dans l'abandon du coiffeur, dans son maintien.
Eamon ne se fait pas prier, il libère Asra de son verre de champagne. Il est temps de profiter des plaisirs mondains, du luxe. D'une vie qu'il ne peut connaître qu'en parasitant la vie de quelqu'un d'autre.
Cela aurait pu être pire, cela aurait pu être quelqu'un d'autre que le capitaine de Quidditch. Quelqu'un qui se serait lassé de ses remparts et qui ne s'amuserait pas à les faire trembler sans le faire fuir, incapable de d'intéresser l'empoisonneur.
Ses yeux se perdent sur lui alors qu'il profite de la gratuité du champagne, jusqu'à ce qu'il le surprenne avec sa question.


Il a du apprendre, lui aussi. Ce serait surprenant qu'un sang pur y ait échappé.
Un coup d'oeil aux autres invités; l'ombre d'un doute quant à l'idée même d'être trop au centre de l'attention.
Inévitable, quand on est avec Asra Shehata.
Il acquiesce doucement, avant de finir son verre.


Eamon s'avance vers la piste, entraînant Asra avec lui.
Définitivement intrigué par ses capacités.

- A qui la faute ?

Toi, qui les sublime.
Il faut assumer maintenant.

Bien sûr, Asra mène la danse. Jamais il lui laissera une occasion de guider. Sa main se repose sur son bras, et ses yeux bien vite se planter dans les siens à son écart soudain, intenses. A son expression, Asra est tout aussi surpris que lui.
Pas un mensonge, alors ? Pas une provocation ?
Juste Asra qui se perd à son propre jeu et qui commencerait à véritablement avoir besoin de sa présence ? Malgré ses caprices, malgré ses menaces ?
Impossible.
Son propre agacement lui arrache un rire. Sa main quitte son bras pour brièvement caresser sa joue, ne prenant aucunement la peine de cacher son espièglerie, juste avant que la danse ne commence.

Asra ferme les yeux pour danser, laissant à Eamon le plaisir de détailler son visage. D'y lire la sérénité qu'il n'avait pas l'occasion d'y voir souvent. Un calme qui le fait plisser les yeux, cherchant n'importe quelle faille sur son faciès pour expliquer un tel apaisement. Après tout, Eamon Ainsley est réputé pour son caractère particulier et un certain attrait pour l'illégal. Tout sauf le réconfort. Et rarement les passions, même si cela ne lui semblait plus si improbable.
Mais tant qu'Asra ne le regard pas, il peut lui aussi baisser sa garde. Profiter d'une danse qu'il n'aura pas eu depuis trop longtemps. Rien n'a été oublié, si ce n'est le plaisir de valser.
D'ailleurs, ce n'est pas si terrible, en sa compagnie.
Il commencerait presque à se détendre à son tour, malgré les regards sur eux.

Lucy.
S'il mentionnait son deuxième prénom, Eamon ne se souvenait pas lui avoir donné la permission de l'utiliser, et encore moins d'en faire un tel surnom.
Un pied, le sien, qui écrase de tout son poids celui du pauvre Asra jusqu'ici si détendu.

- Oh, quel maladroit...

Légère moue, mensonge éhonté, vide de conviction. De toute façon, tout est dans son regard : il le fusille, sévère.

- Comment m'as-tu appelé ?

Lucy, soit il le cherche soit il le confond avec une autre. Dans les deux cas, inadmissible.

Ca y est, la rage ressort, bien tapie derrière ce calme si rare. Rien qui ne fasse chanceler son regard, témoin de cette montée de colère qui s'évapore d'elle même.
Un rictus étire ses lèvres, un léger rire lui échappe.
Sale renard, cela le sied déjà mieux.
Distance sacrifiée par vengeance, le voilà bien proche de lui. Déconcentrant. Frustrant même, quand cet endroit recueille bien trop de monde à son goût.

Luce.
De pire en pire.
Claquement de langue, le délaissant des yeux quelques secondes comme pour souffler d'un tel manque de respect. Asra en profite pour venir chercher sa tempe, récupérant par la même occasion son regard quand il se retire.


Mais Le capitaine ne va pas l'écouter, il le sait.
D'ailleurs, il ne s'arrête pas là. Ses délires sont sans limite, Asra hallucine à voix haute. Mais Eamon note, garde cet affreux surnom dans un coin de sa tête pour le lui sortir quand il y pensera le moins.


Eamon se tait le temps d'y réfléchir. Laisse ses yeux se  perdre entre ses lèvres et son cou, remonte doucement sa main sur son épaule pour frôler la base de la nuque.

Beaucoup d'exaspération, un brin de surprise. Et malgré l'irrespect, Eamon se fait à sa présence. Asra reste malgré son venin.
Ses sourcils se froncent légèrement, et l'empoisonneur décide de ne pas se pencher là dessus plus longtemps.
Puis un éclair de génie.
Il se redresse, radieux presque, fier de sa trouvaille.

Cela ne lui échappe pas, la poigne, la tristesse. Ensemble, cela le préoccupait. Lui si prompt à laisser ses conquêtes lorsqu'il s’ennuie, il semblait presque le retenir.
Asra Shehata, faiblesse d'Eamon ?
Pourtant les tentatives pour s'en débarrasser sont nombreuses, le monstre veut avancer sans qu'on puisse le menacer. C'est un futur bien isolé des siens, mais on s'y fait. Et réaliser qu'il représente une bouffée d'air frais dans ses mensonges l'inquiète d'avantage. Lui vole toute inspiration pour une remarque bien pensée.
Alors il lui adresse juste un sourire en coin passager, soulignant un haussement d'épaules.
Peut-être.

Eamon oublie souvent qu'il est fort, au point de le faire valser comme s'il ne représentait rien malgré sa grande taille. Ses mains se crispent, finalement surpris; bien qu'il connaisse la danse, cela n'avait été qu’occasionnellement son rôle, de suivre le pas.


Eamon, au final, n'empoisonne que très peu de sa propre main. Mis à part quelques leçons données, ses victimes se comptaient sur les doigts d'une main. Il fallait être une menace digne de ce nom pour le pousser à ses derniers retranchements.

Fatigué physiquement, non.
Las de ces gens ? Oui. Eamon en profite pour observer les autres danseurs, les spectateurs furtivement, caché par Asra et sa présence tout en nouant ses bras autour de son cou.
Las de subir leur présence, de faire bonne figure. C'est l'un des avantages à son abruti, c'est qu'il n'avait pas besoin d'être doucereux en permanence.
C'est ensuite la méfiance qui s'empare de lui, quand son attention revient à Asra. Hors de question qu'il parte sans avoir eu un autre verre de luxe liquide, et surtout, il l'a rendu curieux.
Et il s'en veut déjà pour céder à la curiosité, jugeant son air satisfait, sceptique.


Tout juste soufflé, à peine prononcé déjà regretté.
L'embrasser ?
Ou pire ?


Curiosité et fierté, mauvais combo pour l'empoisonneur.

Bien sûr. Juste venir l’embrasser, alors. On ne pouvait pas trop attendre d’un sportif après tout.
Eamon le laisse douter quand le temps se fait long. La frustration s’installe et il irait chercher ce baisé, s’il n’avait pas l’habitude d’uniquement prendre sans jamais rien donner en retour. Par amour propre, par préservation.
Et il le lui nie. Lui qui avait déjà le goût de ses lippes en tête, il ne peut que souffler du nez sa désapprobation, fusillant Asra du regard.

Tout cela pour le mener en bateau.
Pour lui offrir un peu de chaos, une diversion. L’attention se porte sur la catastrophe, le champagne ruisselle parmi les débris de verre et eux profitent finalement d’un peu d’intimité dans ce désarroi.
Léger sourire en coin alors qu’il lui offre la coupe de champagne, la seule survivante, qu’il accepte avec plaisir.

- Merci. Du vrai divertissement, enfin !

Et ce n’est que quand il oublie ces lèvres qu’il vient voler les siennes quand il n’est plus prêt à les lui prêter, le privant alors de champagne, s’accaparant son attention de surcroît .
Tendu par la surprise de cet affront détourné. Asra qui vole et malmène l’animal farouche, défie les limites de sa patience. Le même ahuri qui risque de se prendre un coup de griffe par son insolence et qui réussit maintes fois à s’en tirer qu’avec un regard noir, car il réussit aussi à le faire soupirer par autre chose que son impolitesse.
Inavouable.
Ses doigts pourtant le trahissent, se resserrent doucement sur ses vêtements, pris entre l’envie de lui agripper sa mâchoire et le jauger du regard par fierté  et celle de réclamer d’avantage, bien plus que ce que cette réception permet.
Mais Asra se recule bien trop vite à son goût. Avec cet air satisfait quand lui est sur sa faim. Tout aussi inavouable
L’empoisonneur secoue légèrement la tête, passant ses yeux de ses lèvres à ses yeux.

- Tu es insortable, Asra Shehata. Un désastre. Regarde toi, si fier pour m’avoir volé un baiser… tu as raison. Tu as 4 ans.

Eamon a pourtant l’air amusé, si on observe bien, au fond de cet air qui essaie de le regarder de haut.
Il se tait ensuite dans sa coupe de champagne, avant de s’avancer légèrement, réduisant la distance entre eux, pour faire glisser ses doigts sur ses bras croisés. Chassant le souvenir de sa main dans ses cheveux qui rêve venant le distraire, se hissant finalement un peu plus vers le capitaine.

Tu ne t’en tireras pas si facilement la prochaine fois.

Tout juste soufflé, juste pour lui, avant de le contourner et s’avancer dans la salle sans un autre regard.
Direction le buffet, tout simplement.

Eamon ne sent pas une tempête derrière lui. Juste des regards, de la part de ceux qui ne le reconnaissent pas, de celles qui l’incendient des yeux pour avoir vécu le rêve. Ces femmes jalouses qui l’inspirent à être d’autant plus insupportable, à se tenir bien plus élégamment, soutenir leur regard avec un fin sourire prétentieux jusqu’à ce que le leur s’effacent.

Des ennemies dès la première apparition.
Mais l’objet de leur désir est ailleurs, sur la piste, agonisant. Mais d’abord, l’imposteur admire le choix et le juge en même temps, cherche ce qui le rend si luxueux. Ce sont sont après tout que des canapés et autres petits mets sans prétention…
Mais il se sert, avant d’enfin observer le pauvre homme coincé dans les bras d’une autre, venu le remplacer sans résistance. Et comme le buffet, elle est jaugée de bas en haut par un invité qui n’a rien à faire là, avoir son air mal aimable et condescendant qui le définit depuis déjà trop d’années.
Avant de venir poser ses iris sur Asra. Verre en main, alors qu’il chuchote a l’oreille de sa pâle copie en le fixant. Il boit, sans le quitter des yeux, eux-mêmes plissés. Qu’avait il a lui dire, elle qui traînait ses pieds en se concentrant trop sur le capitaine ?

Duel de regard qui prend fin quand Eamon estime qu’elle a eu son temps. Temps de briser ce rêve et de la ramener à la réalité, celle où personne ne se met dans son chemin.
Il pose son verre avec nonchalance et comme Asra tout à l’heure, sort sa baguette discrètement, jetant un coup d’œil à son cavalier, puis fixe la chaussure de la pauvre innocente qui traîne.
Adhuc haeret murmuré, son pied bloqué au sol, valse et secrets interrompus.
De quoi lui donner un léger sourire satisfait alors qu’il range sa baguette comme s’il réarrangeait sa tenue.
Ni messes basses, ni miséricorde.
Un trouble fête qui accorde un dernier regard princier à Asra, avant de retourner, savourant son canapé et croisant les bras, assistant au spectacle.

Une question qui ne le fait pas réagir. Le genre de question que ses oreilles n’écoutent pas, tout simplement.

- Allons, tu me suppliais du regard de te sauver…

Jamais lui.
Jamais aucune faiblesse, trop fragile ou trop tendre.
Il observe la pauvre demoiselle démoralisée, à la chaussure collée au sol. Puis son attention revient sur le capitaine cherchant du réconfort au creux de son cou. Peut être aurait-il dû le laisser mijoter dans sa colère, le chercher un peu.
Plus tard.
Eamon a même déjà quelques idées juste pour le tourmenter s’il le cherche trop.

- Tu n’as qu’à goûter toi même.

C’est correct.
Un goût qui lui rappelle les soirées à la demeure Ainsley.

- Et de quelle gloire parle tu, hm ? Tu ne fais que voler sur un balais toute la journée…

Asra insiste, mais il refuse de venir perdre son temps dans un stade juste pour le chercher dans une foule de sportif volant et suivant de sueur. Hors de question, tout simplement.
Puis, des mots sensés.
Le luxe est une chose, mais le confort d’une maison en est une commence à se faire manquer.

- Déjà ? Je n’ai même pas eu le temps de trouver un parti plus riche…

Léger sourire moqueur, alors que sa main vient caresser ses cheveux. Maigre signe d’affection, souvent main dans la main avec ses provocations.

- Rentrons, alors.

Un rire échappe a la vipère; tomber amoureux rien qu’en l’observant jouer ressemble trop à une blague à ses yeux. Elle se pense en sécurité, détachée de tout sentiment même si Asra reste un champion pour le mettre hors de lui. Elle oublie que ces propres sentiments ont la fâcheuse habitude de le consumer petit à petit, et Eamon s’en aperçoit toujours trop tard.
Il nie, alors que doucement, il s’y embourbe.

- Tu es bien optimiste… À la limite du naïf.

Peut être un jour.
Quand il s’ennuiera comme un rat mort, qu’il n’y aura plus de travail à faire et qu’il aura l’envie d’un bain de foule surexcitée.
Il mange, il boit, profite en express du buffet. Eamon y assiste en haussant légèrement un sourcil devant ce choix si particulier quand il y a tant d’autres mets plus intéressants. Le luxe et la bienséance au placard, sauvage, capable de lui voler un autre sourire devant ce naturel.
A son tour, il se penche et attrape un autre verre.

Bien sûr, c’est chez Asra qu’ils vont. Un endroit aux draps chers et confortables, un lit moelleux et spacieux, lumineux, en bon état. Un endroit plus apaisant que sa petite baraque, plus apaisant, où Eamon aime profiter du style de vie d’un joueur de quidditch. Un rat, jusqu’au bout, qui profite de toutes les richesses de cet homme.
Et ils disparaissent. Paysage distordu, qui se fond entre le salon de la réception et celui d’asra, pour ne laisser que ce dernier autour d’eux. Voyage qui manque de faire renverser son champagne.
Long soupir, soulagement audible d’Eamon d’être enfin dans son territoire.

- Dis moi tout.

Il s’éloigne de son mécène, réarrange ses cheveux avec nonchalance et erre, cherche Satanas du regard. Son chouchou, après Amaryllis. Une créature qui a tout son amour.
La curiosité le ronge depuis tout à l’heure, mais il le joue comme si cela ne l’intéressait qu’un peu.

- Tu t’es vite laissé mené sur la piste de danse, en tout cas. Elle n’avait pas l’air très douée.

Gratuit.

Un peu de joie au visage, un sourire sincère quand il voit ce bel animal l’accueillir. L’empoisonneur s’abaisse pour le caresser, ravi. Méconnaissable. S’il montre peu d’affection et d’amour,elles sont sans limite pour les bêtes.
Si Asra doit s’en consoler, on pourrait lui avouer qu’Eamon ne s’autorise aucune occasion de montrer ce côté en public. Peut-être lui fait-il suffisamment confiance, peut-être qu’il ne représente aucune menace.

Il va ensuite s’asseoir sur le canapé, reposant sa tête dans sa main, l’autre tenant son verre.
Bientôt, le capitaine épris occupé ses genoux. Soupir,tete qui se penche légèrement, sourcils désormais froncés. Ils s’affaissent d’avantages plus les mots s’échappent de ses lèvres.
Aucun son ne devrait être entendu, ses doigts ne devraient pas avoir ce pouvoir non plus. Pire encore, personne ne devrait le savoir.
Et lui, bienheureux a attraper ses cheveux. L’espace d’un instant, cela lui semble trop sincère. Trop fier, comme si lui, cet enfant renié, cet espoir déçu de potioniste représentant une immense valeur.
Jusqu’à son rire.
Regard noir.

- je ne suis pas ravi d’entendre tout cela non plus.

Asra possède deux dons.
Celui de le mettre hors de lui, quand il le coince, quand il le cherche de trop. Sa patience est à bout rien qu’à le voir envahir son espace si vite, sans invitation ni gêne. Comme il dit : comme s’il lui appartenait. En public, il se doit malheureusement de faire bonne figure; on le surveille, et il s’est montré agressif une fois de trop.
Le deuxieme est celui de pouvoir malgré tout revenir. Malgré toutes les fois où Eamon ne rêve que de lui arracher les yeux de ses mains, de retirer ce sourire moqueur à coup de griffes ou d’empoisonner son café tout simplement. Asra revient toujours. Peu importe ses menaces. Présence devenue familière, qui l’embrasse avec ses vices, le récompense de milles cadeaux et tendresses.
Qu’il se garde de donner en retour.
Il prend.
Et il attrape sa mâchoire d’une serre sévère.

- je ne comprends vraiment pas pourquoi tu tiens à répandre ces mensonges…

Ses doigts resserrent leur étreinte, le visage d’Eamon se rapproche du sien, de longs cheveux venant traîner derrière lui, retombant sur Asra.

- A moins que tu sois arrogant au point de véritablement croire que je suis à toi.