Il était rare que’elle respire ainsi, Aeres. Rare de vivre cette joie stupide et parfaite des jours heureux et paisibles, l’éternité s’accumulait sous tes fenêtres baissés comme une mer en furie. Son esprit ronronnait doucement avec la machine, ses mains actionnaient mécaniquement les différentes vitesses et tout était beau sous les glaciers froids de l’Islande.

Oui, ce n’était pas quelque chose de particulièrement planifié.
et alors?

Oui, elle était seule avec deux hommes et elle entendait déjà les cris tonitruants de sa mère sur ses manières fort peu cavalière.
Et alors  ?

Aeres rayonnait de la joie simple de retrouver le pays Moldu pendant quelques temps, un break bien nécessaire face au quotidien assomnant des affaires incessantes. Sur ses jambes, le sac d’un plastique douteux de part son origine contenait les baguettes. Sur le tableau de bord briqué de sa “Titine”, juste les téléphones portables. Silas Smith,  Iskander Leszczynski étaient à bord et avec eux, Aeres pouvait abandonner ces lourdeurs d’âme qu’elle savait être sienne. La musique suintait par les haut-parleurs de mauvaise qualité dans un fracas d’une pop dégoulinante, Britney Spears ? Elle n’y prêtait guère attention car malgré tout le bonheur qu’elle ressentait, il ne restait que le fait que son co-pilote était une sacrée blonde.

-Isk, si tu arrêtais de te plaindre de ta vessie toutes les 40 putains de minutes, on aurai pas perdu le chemin. Tu sais lire une carte au moins ?

Et c’était là les premiers signes de vacances réussies entre eux. Il était par ailleurs hors de question que Silas monte à l'avant, il serai tout à fait capable de trifouiller quelque chose qu'il ne faut pas.

Entre ses dents blanchies artificiellement à coup de sortilèges, un souffle assassin à l’encontre de son compagnon vint soulager les pensées meurtrières que créent les jérémiades de ses camarades.

Sdim ots gen i amdanat Iskander.

Silas ne méritait pas ce petit mot assassin, bien malgré elle, une certaine compassion s’installait dans ses tripes. Première rencontré dans le monde non-magique et c’était paumé au milieu de nulle part qu’on montrait les merveilles moldues à ce pur-élévage de sorcier et un riche qui plus est. Mais, il a accepté de veni…

Le vrillement du cri dans ses tympans crispèrent brusquement ses muscles et dans un automatisme simple, le volant plongea sur le côté de la route entraînant ses passagers à se plaquer contre les vitres. Mais là où le co-pilote pouvait être applaudi, c’était qu’il avait réussi à faire écraser sur les vitres les joues de sang pur comme de sang-mêlé. Pauvre ou riche, le lave-vitre a le même goût. Il était hors de question qu’elle se retourne pour voir dans quel état était le pauvre passager à l’arrière dont elle pouvait déjà deviner les grognements.

D’une voix qui se voulait légère pendant que la fameuse Titine continuait son trajet parmi le sentier étroit, Aeres lançait :

-Au moins Silas, on sait qu’on est bientôt arrivés. Selon le…fils de mandragore à nos côtés, nous sommes sur le bon sentier. Allons Silas, penses à ceci comme une expérience que tu ne peux achèter. L’air pur, les CD exclusifs de Britney, les sandwichs à l’arrière et notre…. GPS international à nos côtés. Vraiment…

Regard malicieux d’un chat pris la patte dans le bocal de canaris

-Extraordinaire.

Entre ses dents blanchies artificiellement à coup de sortilèges, un souffle assassin à l’encontre de son compagnon vint soulager les pensées meurtrières que créent les jérémiades de ses camarades.

Sdim ots gen i amdanat Iskander.

En effet, ils étaient bientôt arrivés et la mauvaise foi légendaire d’Iskander n’a pas eu raison de l’étrange euphorie qui habitait son corps. Les sources d’eaux chaudes apparaissaient dans son imaginaire dans l’exquis plaisir de la détente. Alors il était bien nécessaire que tête se dandine au rythme de la musique ignorant les maussadess voix autour d’elle. Mais bien malgré Aeres sa langue fourcha :

-Iskander, l’ingrate est celle qui transporte ton fiak d’un point A à un point B selon une méthode tout à fait charmante et atypique des moldus.

Voilà bon qu’elle regardait l’air éreinté de Silas à travers le retro-viseur et que la malice revint s’implanter délicieusement dans son esprit. Pauvre Silas, son air était aussi froissé qu’un gamin perdu dans le supermarché pendant que sa mère raconte le contenu entier de sa vie à une voisine curieuse. Mais peut-être que c’est le moment de lui montrer certains aspect de la culture moldue.

Enfin arrivée, Aeres gare sans encombre sa voiture, s’assurant d’un atterissage en douceur pour le petit paquet d’amour et de thunes à l’arrière. Les recommandations d’Iskander n’obtienne d’elle qu’un haussement d’épaules, les gaffes avec les moldus elle les avait déjà toutes faites. N’oublions pas la fois où elle a assuré à un moldu que les licornes en avait rien à cirer de la virginité de quelqu’un. Une grande époque.

Ses coudes viennent se loger dans l’espace entre l’espace avant et arrière, et elle contemplait l’enfant arraché à sa mère qu’elle pouvait lire dans le regard de Silas :

-Pour la regaine, j’ai vos baguettes dans mon sac. Je vous les rendrais uniquement si vous êtes en danger et encore. Et pour ta question Silas…


Elle fit mine de réflechir, froissant son minois dans une moue perplexe

-Les moldus sont comme les sorciers vraiment, mais pas de mention à des choses un peu trop sorcières. Pas de licorne, pas de moldu, pas de sorcier devant eux. Et aussi pour se dire bonjour, ils se lèchent le coude en se regardant droit dans les yeux. C’est d’une politesse exquise chez eux. Bon Isk, tu prends le sac à l’arrière, je vais m’occuper de la réservation, vous me retrouvez à l’entrée.

Et sans attendre les réponses, elle émergea de la voiture en jettant les clés sur les genoux du co-pilote. Elle lui faisait assez confiance pour lui confier la vie de son premier né, alors une voiture.

Aeres marchait d’un pas assuré vers le quichet d’entrée, elle connaissait son affaire bien qu’il serai fort malpoli de lui demander l’origine de toutes ses connaissances. Arrivée devant le jeune homme à l’accueil, il était temps de bénir les moldus anglais de leur conquête aussi massive du monde car même de son lourd et trébuchant accent gallois, le jeune homme put la comprendre et la renseigner sur les différentes modalités de leur séjour.

Car oui, Iskander a dit pas de magie. “maintenant”. Or, elle a bien prit soin de dupliquer les billets moldus avant son départ pour s’assurer d’un minimum de confort pendant ce séjour. Oui, il est vrai que ce n’était pas top pour l’économie mondiale mais elle n’avait guère de papiers provenant de Panama donc Aeres pouvait se permettre ce petit écart en toute bienséance. Même si la culpabilité l’étouffait assez pour qu’elle glisse un pourboire conséquent à ce jeune moldu incrédule de la somme.

Les trois cartes magnétiques en main, elle put enfin se diriger vers l’entrée où les deux autres sorciers se rapprochaient aussi. Sa joie lui fit afficher les cartes tel des joyaux devant son visage, elle appréciait se pavaner et personne ne lui retirerait ceci. Mais un éclat de rire lui coupa le petit discours prévu dans son esprit. Silas, Silas SMITH, avait oublié que les bains publics existaient. Qu’elle était pas assez osée pour dupliquer plus de billets que cela et que louer une source entière était trop suspect pour ne pas attirer l’attention du ministère magique. Seigneur Merlin, qu’elle bénissait sa candeur et comme elle l’aimait malgré cet étrange fioul tapi dans son coeur.

-Non, on est dans les bains publics, il est impossible de réserver une source d’eau chaude naturelle. On est pas des Smith nous ici.

Coup de coude à Iskander, elle pouffait encore un peu tandis que la distribution des cartes magnétiques se fit.

-Donc Silas, tu vois ça ? Tu vas suivre Iskander du côté des hommes et tu verras une espèce de boîte noire posée contre le mur. Tu passes la carte devant et tu pourras accéder aux vestiaires. On va te donner un peignoir et ce qu’il te faut pour te baigner. Enfin, Iskander pourra t’expliquer comme il faut. En parlant de ça, Iskander. J’ai pris la liberté de réserver des chambres dans l’établissement affilié à ces sources. Penses bien à conserver la carte et Silas aussi s’il vous plait. Et si tu pouvais me rendre mes clés aussi.

S’adossant contre le pilier soutenant le parvis de la source , Aeres tendit la main annonçant clairement la volonté derrière sa demande.

Ses mains s’affaissaient autour de son corps sans que vraiment l’esprit ne suive, ses moindres pensées se tournaient vers ses camarades de l’autre côté du mur. Iskander possédait bien la tête sur les épaules mais que pouvait-il faire face à ce titan nommé Smith, Silas Smith. Le sac “magique” fut soigneusement déposé, dissimulé sous le tas de ces vêtements. Ils seraient bien compliqués de justifier auprès du ministère magique anglais pourquoi leurs baguettes avaient disparues pendant qu’ils prenaient un b a i n. Oh Doux merlin et ses compagnons, la honte serrait déjà ses tripes à l’entente des excuses minables qu’elle pouvait produire.

Ses longs soupirs attiraient quelques regards sympathiques sur sa situation bien complexe pour des êtres à la vie si diamétriablement opposé à la sienne. Aeres, envelopée dans son peignoir comme une mauvaise parodie d’un vieux pervers, émergeait des vestiaires et sans cesser de scrupter les douches ne vit aucun visage familier. Cet état était aussi désastreux que apaisant, pouvait-elle être la première à se débarasser ainsi de la saleté accumulée de part la longue conduite ?

Rien à faire, Aeres apparaisait dans son maillot de bain au millieu des volutes de fumées provoqués par la source volcanique. La vision était d’une telle beauté que tout le reste du monde semblait d’être qu’un de ces décors en papier mâché fait par des enfants de primaires. (des gros nuls ces enfants, il faudrait pas les encourager à faire des colliers de pâtes, surtout avec du fil magique).

Ici l’eau était d’un trouble étrange, entourée de ce sable semblant sortir d’un autre monde esquissé par des écrivains moldus, et le souffre embaumait chaque pore de sa peau. Oui, il fallait remercier Isk d’avoir bien voulu proposer ce lieu, faut croire qu’il avait des bonnes idées parfois.

Mais hélas

Elle vit Silas.
Et ces horreurs rouges parcourant le long de ses cuisses et mollets.
Silas, dieu, seigneur, créateur
ne pouvais tu pas être normal pour une fois dans ta vie?

Elle s’approchait d’un pas léger, Aeres savait utiliser les cours de ballet dispensés par madame sa mère avec parcimonie car c’est par surprise qu’elle attrapa l’épaule de Silas et d’un ton empli d’une malice diffuse qu’elle annonca :

-C’est quoi ça, frère ?

Adossée à lui, elle put chuchoter le contenu de leur marché :

-30 noises que tu l’as fais quand tu étais ivre.