Le monde magique a bien changé dans les années 2000. Il s'est inspiré de la technologie moldue pour évoluer. Ainsi, presque chaque sorcier possède un téléphone portable et un accès au magicnet. Cependant, il est toujours soumis au code du secret et certains conservateurs craignent cette ouverture... surtout dans un monde qui vit encore caché. Les guerres politiques et sociales persistent... (Suite)
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Tout objet disparu va dans « le non-être, c'est-à-dire dans le tout »
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Persephone S. Bishop
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i come with knives + ft. eamon Lun 18 Avr - 10:58
i come with knives + ft. eamon (musique) i come with knives to love you with agony
Un murmure au détour anodin. Un spectacle dont on lui a donné le ticket. Un cirque dont elle soupçonnait les lumières. Mais la voilà, proche de la tente et de son magicien. Elle revient du travail, Persephone. N'a pas pris la peine de se changer. Sur son dos l'une de ses vestes noires bien taillées qui complimente sa chemise et sa cravate, son pantalon cintré qui tombe droit et allonge ses jambes.
Et sur ses mains, des gants. D'un cuir noir ravissant.
Elle se tient devant la porte quelques secondes. C'est qu'elle n'est pas venue avec un plan particulier - comme le jour où elle est entrée dans le salon de thé. Si la raison est toute autre, elle se dit que l'endroit a l'air fort sympathique. Outre ses pratiques. Alors elle donne le bon nombre de coups sur la porte, comme si elle venait toutes les semaines, pour entrer dans l'antre qui devait sûrement lui rester inconnue.
La première chose qu'elle remarque est Amaryllis. Elle sourit, Persephone. Elle est plus grande que dans ses souvenirs, mais elle semble bien se porter malgré le temps. Malgré le changement de vie. Mais connaissant le maître affectueux qui s'occupe d'elle, elle ne doute pas qu'elle est d'une santé de fer choyée. Elle se doute aussi qu'il ne laisse pas sa précieuse chouette à l'accueil et à la vue de tous par simple fierté ou ignorance. Mais il semblerait qu'elle rate son but premier. Comme toutes les barrières établies, Persy la franchit.
Elle ne fait que quelques pas en se permettant un vague regard aux alentours - curieuse, évidemment. Mais elle aussi a un but premier - et elle n'est pas prête de l'oublier. Alors au milieu de l'atelier, sa voix résonne. Claire et douce, mais avec force et prestance. Persephone, dans toute sa splendeur.
▬ C'est charmant, chez vous. Mais l'accueil laisse à désirer.
Et elle attend. Attend de le voir se présenter à elle. Attend qu'il se rende compte qu'elle vient piétiner son territoire et que pourtant ça n'est pas elle la proie dans l'histoire. Pas avec le sourire qui se dessine sur son visage. Pas avec son air trop sage.
▬ Vous semblez avoir l'embarras du choix, mon cher Ainsley. Quelle surprise que vous ne m'ayez jamais parlé de vos talents d'herboriste, en dehors du thé.
Oh, elle n'est pas en colère, Persephone. Elle est parfaitement calme. Et c'est sûrement ainsi qu'il faut le plus s'en méfier.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Lun 18 Avr - 11:59
Les clients surprises l'ennuient. Ils s'invitent dans son atelier comme si son agenda leur est entièrement dédié, alors qu'il est occupé, au laboratoire improvisé dans la cuisine, d'où il peut les entendre frapper à la porte. Et comme pour chaque invité surprise, il tend l'oreille. Il garde une main prêt de sa baguette et feint l'ignorance. Pas de réaction de la part de sa chouette. Aucun son.
Sa cuisine perd son attention. Eamon cesse la préparation de ses ingrédients, baisse le feu du chaudron et tourne légèrement la tête pour mieux écouter. Il n'y a que des pas, avant que le silence soit rompu par une voix bien trop familière. Le vouvoyez ne le trompera pas, surtout si Amaryllis agit si calmement à son arrivée. Qui d'autre inspirerait tant de confiance à l'oiseau farouche ? Pas de réponse immédiate : il cherche à entendre d'autres pas. Il ne distingue que ceux de Perséphone... Peut-être n'était-ce pas un piège. Peut-être que ses jours, bien que comptés, ne se terminent pas ce soir; pas la peine de fuir avant même de leur laisser la chance de le coincer. Un léger soupir. Ses mains abandonnent ses ingrédients, encore taché d'une soirée à travailler de trop. Il a beau les essuyer avec un torchons, elles restent marquées, comme celles d'un artiste ayant passé la nuit à encrer ses œuvres.
À pas feutrés, il se découvre à Perséphone, franchissant lentement le pas de la porte menant à la cuisine. Personne d'autre qu'elle, mais il n'est pas serein.
- Personne ne vient ici pour l'accueil, étrangement...
Mais elle le sait déjà. Perséphone connaît son adresse et le code pour entrer. Elle en sait déjà trop. Et c'est définitif : ce soir, il imitera ses collègues et protégera son adresse avec un sortilège. Fini, les surprises. Même si, derrière la méfiance et les questions qui l'assaillent, la surprise de voir Perséphone ainsi déguisée aurait pu être agréable. Lui n'a rien d'élégant à lui proposer, rien qui puisse l'impressionner en retour. Cheveux attachés, tablier usé, mains trahissant la quantité de travail déjà accomplie depuis son retour du salon de thé... Il n'y a que son allure distinguée qui persiste.
Perséphone l'insulte avec son sourire, rôde autour de lui, bien qu'immobile. Elle envahit ses derniers retranchements. Vient le chercher au fond de son terrier, dernier endroit où Eamon peut se laisser souffler. L'air manque, d'ailleurs, maintenant qu'elle vient le menacer avec ses paroles douces et son air calme. Cependant, cela ne le rassure pas.
Ces talents d'herboristes ne sont pas les siens. Une cohabitation pour le moins étrange a bien profité à ses pauvres plantes...
- Oh, il suffisait de demander.
Eamon reste à l'affut. Amaryllis peut être tranquille, mais pas lui. Perséphone vouvoie, ment à travers ses rictus, et en plus d'en savoir trop pour son propre bien, devrait, au vu de sa profession, le dénoncer au plus vite.
- On en est à me vouvoyer, maintenant ?
Le garder à distance, maintenant le vouvoyer et creuser d'avantage un fossé entre eux...
- Que veux-tu ?
Perséphone n'est pas venu pour une visite de courtoisie, c'est plus qu'évident. Elle n'est pas venu admirer ses plantes, donnant des aires de pépinière à son atelier. Elle n'a pas encore vu la serre du fond, celle avec les pièces de collections, celle que Jovanah lui a interdit de s'en approcher dans sa jeunesse. Alors il ne la quitte pas du regard. Sauf pour parfois poser ses yeux sur les gants qu'elle porte.
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Persephone S. Bishop
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i come with knives + ft. eamon Lun 18 Avr - 12:38
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Son regard se pose sur lui. A la seconde où il sort, prestance au corps et pourtant le travail qui l'entâche. Elle distingue les tâches et le tablier, les cheveux négligemment attachés. Comme avant. Mais avant, c'était il y a si longtemps. Elle se demande si elle doit encore s'attacher au bon vieux temps. Elle connaît les tâches sans en voir la couleur. Elle a porté les mêmes - et les porte encore souvent. Celle des artisans.
▬ Vraiment ? C'est étonnant. Surtout avec une telle hôtesse.
Un regard pour Amaryllis. Un sourire de vraie tendresse. Peut-être le seul qu'elle daignera octroyer aujourd'hui. Elle voudrait daigner ignorer les questions superflues mais pourtant ça sort du bout de sa langue trop facilement ; comme l'éclat qu'elle a laissé percevoir du fond de son âme il y a douze ans.
▬ Comme si ça ne frottait pas ton égo dans le bon sens que je te donne des titres.
Elle lorgne, Persephone. Elle croise ses bras dans son dos bien droit alors qu'elle s'aventure dans la boutique en laissant la question en suspend. Elle observe les pots et les plantes sans couleurs et pourtant aux teintes trop familières. Elle n'a pas besoin de plus d'un coup d'oeil pour les reconnaître et pour admirer le soin qui leur est apporté. Elle laisse ses pas être lents - c'est qu'elle n'est pas pressée. Elle n'a ni l'envie d'avancer ni celle de partir. Elle a tout son temps. Elle est prête à prendre tout le sien.
▬ Admirable collection.
Pas besoin de commenter l'entretien. Son regard approbateur en dit long. Et pourtant ne trahit rien. Mais elle lorgne, Persephone. Parce qu'évidemment, elle a l'air sage. Mais elle est toujours si peu conne. Alors son sourire s'affine quand ses yeux se posent vers la cuisine d'où il vient, et s'aiguise en se portant vers une porte qu'elle aperçoit au fond. Une qu'elle devine bien fermée. Le regard perçant des Serdaigle qui revient la faire briller. Elle ne connaît pas l'endroit, pourtant elle en flaire déjà les secrets.
▬ Moi ? Je veux si peu.
Elle se retourne vers lui, toujours si droite et propre sur elle, aussi fleurie que les bourgeons des plantes. Aussi mortelles qu'elles. Peut-être autant que celles cachées bien au fond de l'atelier.
▬ Tu ne m'offres même pas un thé ? Il me semble que tu as bien des choses à me dire. Autant en profiter.
Et l'aconit qui orne la pointe de ses cheveux vient caresser ses joues quand elle penche légèrement son visage d'ange. On oublie seulement parfois trop souvent que les anges ne protègent pas les humains. Ou seulement quand ça les arrange.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Lun 18 Avr - 13:22
Il faut voir l'hôtesse avec des inconnus. Fière, furieuse, défendant son perchoir du haut de ses centimètres sans aucune crainte. La prunelle de ses yeux, bien cachée dans son jardin secret.
C'est vrai. Son égo apprécie. Mais le contexte vient gâcher toute joie qu'il pourrait en tirer. Sauf pour ces piques... Un peu de mordant de la part d'une Perséphone apathique, finalement. Une esquisse de sourire lui échappe, qu'il vient récupérer en prétendant détourner le regard à la remarque. Et elle s'enfonce dans son antre. A chaque pas, laisse de moins en moins de secrets, profanant sa maison et explorant chaque recoin où il aurait pu trouver un peu de réconfort. Ces yeux baladeurs le tendent. Elle sait déjà où aller. Il se sent déjà exposé. Menacé. Alors qu'il ne s'agit que de Perséphone, la dernière famille en qui il pouvait -prématurément- trouver du réconfort. Ce soir, il y en a aucun.
Perséphone dit vouloir peu, mais elle veut le voir trembler, pas vrai ? Le faire s'étouffer dans ses mensonges et ses omissions. Elle vient chercher ce qui lui revient de droit : la vérité. Pourtant, elle ne lui l'offre pas non plus. Ses secrets sont bien gardé derrière ces sourires, ces barrières qu'elle construit à son tour entre eux, et il devrait lui offrir autant ? Si peu. Eamon n'en croit pas un mot.
Eamon reconnaît son attitude, pour l'appliquer lui même à de nombreuses reprises. Venir en tant qu'inviter mais parcourir les lieux comme si on en est le maître. Ignorer la menace que l'on représente pour mieux imposer sa domination derrière ces sourires innocents. De quoi faire hérisser le poil de n'importe qui. Surtout le sien. Parce que Perséphone représente un grand danger à ses yeux. Celui qui pourrait l’envoyer devant les juges du ministère, apportant une honte sans nom à sa famille -petit réconfort là dedans-, ou celui qui viendra renverser ses ambitions et étouffer la rage qui l'a fait avancer toutes ces années. Elle s'invite dans son intimité. Et si ce secret est mal gardé, ici se révèle l'étendue de ce dernier, qu'il aurait préféré révéler de lui même. Mais non. Un imbécile a eu la langue bien pendue. Cet imbécile devrait en profiter, tant qu'elle est saine et fonctionnelle.
- Ne touche à rien. Ce serait dommage que tu te blesses inutilement.
Comme la porte, il y a des rituels pour s'enfoncer chez lui. Des poignées ensorcelées qui donnent sur un débarras si on ne l'ouvre pas correctement, et surtout, des plantes à ne pas toucher. Des limites à ne pas franchir pour ne pas l'énerver d'avantage. Longue œillade, jugeant s'il peut la laisser seule ou non avec ses notes et précieuses plantes, avant de lentement disparaître en cuisine. Et si elle ne faisait que gagner du temps ? Alors Eamon s'active, et à l'aide de magie, prépare l'eau chaude et deux tasses. Ce soir, thé fumé. De toute façon, ce n'est pas comme s'ils allaient dormir tôt...
- Perséphone Bishop qui se donne tant de mal pour s'introduire chez moi...
Il revient avec la théière et les tasses, qui se posent sur la table de travail au centre de l'atelier.
- Et moi qui pensais que tu voulais juste garder tes distances.
Eamon laisse finalement l'encadrure de la porte pour à son tour s'avancer lentement, mais la laisse s'installer avant lui.
- Qu'est-ce que j'aurais à dire que tu ne sais pas déjà ?
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Persephone S. Bishop
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i come with knives + ft. eamon Mar 19 Avr - 12:16
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C'est marrant, parce qu'elle ne paye pas de mine. Elle n'est pas très imposante, la petite née-moldue. A la carrure frêle, au corps bien petit, on peut facilement s'imaginer la briser en deux. On peut facilement l'imaginer la mettre à genoux avec ses sourires tendres et son coeur qui coule de miel. Mais il enrobe et embourbe, comme de l'ambre. Et elle a plus de ressources qu'elle ne le laisse croire. Si son intelligence était déjà un atout dans sa jeunesse, son arsenal s'est agrandit bien qu'elle le garde précieusement pour elle. Pour le moment où elle en aura besoin. Car après tout, elle sait - elle l'a appris trop durement. Il n'y a pas telle chose qu'une vie paisible ; il n'y a que des préparations à des accidents. Et elle veut être prête, Persephone. A régner sur l'Enfer qui la veut tant.
Alors quand elle se balade elle a des airs innocents mais la tenue d'une reine et un léger sourire s'étire sur ses lèvres. Candides, furent-elles. Aujourd'hui elle aurait presque des airs de vipère. Mais pour le Serdaigle, qui sait ce qui des deux est le plus charmant.
▬ Je sais mieux que de laisser balader mes mains n'importe où.
Sauf sur lui, quand elle est bourrée. Mais elle fera toujours mine d'avoir oublié. Elle sent parfaitement qu'il n'y a aucune confiance dans sa présence en ces lieux - bien. Comme il se doit. Elle n'est pas là pour être rassurante. Elle n'est pourtant pas là non plus pour être une menace ; bien qu'elle ne le soit inéluctablement. Elle est juste là. Elle découvre.
(A quel point tu as marché seul, Eamon ?) Et à quel point son coeur à elle, Peut-il accepter ce genre de comportements ?
C'est qu'elle se sait laxiste, Persephone. Elle n'est pas stupide. Elle sait que Mads traîne dans des choses plus que louches et qu'à ses pieds se tracent des pas carmins. Elle sait que les mains de Fallen qui la cajolent et la consolent ont brisé des vies et en ont enterré d'autres. Elle sait que Stian porte ses propres fantômes, et elle commence à comprendre que Croyance ne porte la foi qu'en prénom, déjà les ailes brulées avant de s'être épanoui comme un papillon sortant du cocon.
Mais Eamon, hein ? A quel point est-il loin du jeune homme plein d'espoir qu'elle a choyé de thé et de conversations nocturnes apaisantes ? De mains qui se joignent sur de la musique et une danse ? Ou bien est-il justement le même. Et elle ne l'a jamais vraiment connu. N'a jamais saisi à quel point son coeur était distordu. (Où commençait la vérité et où s'est-elle arrêtée ?) Elle n'est pas tant venue chercher justice, Persy. Elle est venue chercher des réponses. Et sûrement que c'est bien plus dérangeant.
Elle le laisse disparaître dans la cuisine alors qu'elle continue d'admirer la collection de plantes sur lesquelles ses yeux connaisseurs s'affairent. Indubitablement variées, indubitablement choyées. Indubitablement de bonne qualité. Indubitablement capables de faire languir de douleur. Ses yeux se tournent sur la porte qu'elle devine verrouillée. Indubitablement capable de tuer. Elle n'est pas assez naïve pour ne pas le deviner.
▬ Tu serais surpris d'à quel point ce fut facile. Je n'ai pas eu tant à faire que ça.
Peut-être que c'était ça, le problème. C'était tellement sous son nez qu'elle a voulu ne pas le voir. Mais au fond, elle l'a pensé le jour où ils se sont retrouvés. Il a toujours de l'ambition. Et comme une idiote, ça l'avait rassurée.
Elle regarde les tasses se poser et déniche la veste noire de ses épaules, la déposant soigneusement avant de s'asseoir. Ajuste ses gants qu'elle ne retire plus. Croise ses jambes, le dos toujours si droit et le regard toujours serein. La pensée qu'il ait pu empoisonner son thé n'est pas idiote. Mais lui non plus, n'est pas idiot.
▬ Garder mes distances ? En allant boire du thé quatre jour sur sept dans ton salon ? Quelle drôle d'idée.
Parfaitement justifiée.
▬ Est-ce que tu n'as juste pas du mal à t'adapter à ce qu'il y a de nouveau entre nous ?
Reprendre les mots qu'elle est censée avoir oubliés. Qui pourtant peuvent sonner comme une vérité anodine. Oh elle est fourbe, Persephone, perfide.
▬ Tu es bien sentimental, Eamon.
Et elle ne saurait en être fière ou en être contrariée. Qu'il s'accroche à elle (ô joie) alors qu'il devrait l'abandonner. Elle pose ses bras sur la table, joint ses mains gantées avec cette cravate qui descend élégamment le long de sa poitrine, sourire aux lèvres. Elle aurait presque l'air aimante. Et pourtant, elle est un brin terrifiante. Parce qu'il n'y a pas de rancune. Parce qu'il n'y a pas de colère. Parce qu'il n'y a pas de déception. Parce qu'il n'y a rien - aucune attente. Ca a été toujours été son plus beau cadeau. Et le pire des fardeaux. (Impossible à satisfaire.)
▬ Oh, je suis sûre que tu as des tonnes de choses à me raconter. J'ai déjà eu vent de quelques murmures.
Elle attrape la tasse de son thé, la fait tourner délicatement entre ses doigts pour en dessiner la hance.
▬ Mais ce n'est pas méconnu que j'ai horreur des courants d'air.
Alors elle redresse ses yeux aussi gris et sombres que les abysses, d'une simplicité banale et qui pourtant aspirent tout échappatoire. Elle l'a laissé partir en silence une fois. Pas deux.
▬ Je veux tes propres mots, Eamon. Sur tout ce qu'il y a à savoir. Douze ans, c'est long à rattraper, il est vrai.
Ses lèvres se retroussent en un sourire en coin. Presque carnassier.
▬ Mais la nuit est jeune. Pour une fois, j'ai tout mon temps à t'accorder. Profitons-en, n'est-ce pas ? Si ce n'est en l'honneur du bon vieux temps.
Corbeau dans l'âme. Serpent dans la peau. Le ton doux. Le joli petit agneau qui cache le loup.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Mar 19 Avr - 22:17
Le trouver ? Facile ? Cet individu à la langue bien pendue, donnant le moyen d'entrer chez lui à tout va, allait amèrement le regretter.
Est-ce que tu n'as juste pas du mal à t'adapter à ce qu'il y a de nouveau entre nous ? Rictus passager.
- Mentir ? Nouveau ? Fais un peu d'effort.
À se souvenir de ce qu'elle devrait avoir oublié quand cela l'arrange, prétendre être en face d'un inconnu quand cela le lui convient. Peut-être bien qu'il est sentimental, quand cela la concerne. Lui qui pouvait rompre n'importe quel lien avec aisance, le sien résiste. Il hausse les épaules et s'installe à son tour derrière sa tasse. De toute façon, il n'y a que Persephone pour le voir. Il n'y a que Persephone pour y croire.
Douze ans à rattraper. Finalement, la curiosité est venue s'emparer de Persephone. Maintenant qu'il n'y a plus à vérifier constamment que ses mains soient cachés par ses manches, c'est comme si elle pouvait se payer de nouvelles priorités. Elle pousse sa porte, s'invite et s'installe. Uniquement pour savoir tout ce qu'il y a à savoir. Tout ce qu'elle a raté depuis son départ. Ses frustrations et luttes perdues d'avances, la résignation à un futur à l'abri du Soleil, tapi dans la brume voué à rester une rumeur inquiétante, ses plans, ses manipulations...
- Comme tu m'as raconté ce qui t'es arrivé il y a douze ans ?
Sévère, regard noir. Jamais Persephone ne l'a soulagé de ses mystères. Le jeune Ainsley a vu sa main repoussée comme la plus vile des pestes sans la moindre explication, et a juste dû s'y faire. Incapable de différencier les couleurs, incapable de vivre comme avant. Fuyante et silencieuse. Pour une fois, elle parait tout le contraire.
Mais son corps se détend alors qu'il souffle, détourne le regard pour mieux peser le pour et le contre; il ne fait que perdre face à elle, la réflexion n'est pas longue. Une question, et il ferait l'effort d'y répondre. Tout comme il lui a laissé une seconde chance l'autre soir. Et encore maintenant, il n'essaie même pas de l'amadouer. Ce soir, il n'y a aucun sourire faussement doux et rassurant, pas de bienveillance mal placée dans son regard. Juste de la fatigue.
Rien ne s'est passé en douze ans, à ses yeux. Il n'en a jamais parlé, plutôt, du retour à la maison familiale. Du départ de la maison familiale. Du porte à porte, des refus, et du seul homme prêt à l’accueillir dans cet atelier même.
- J'ai essayé de devenir apothicaire.
Sans succès. Le talent ne manque pourtant pas. Parfois il aime se dire qu'il aurait eu le poste de Persephone aisément.
- Mais je fabrique des poisons à la place.
Eamon se sous-estime. En dehors de son business habituel, de joyeux lurons viennent à lui pour demander son aide. Derrière ses airs odieux, il prend goût aux énigmes qu'ils viennent lui apporter, et sans le vouloir initialement, agit parfois pour le bien. Il fournit en aconit de jeunes étudiants prometteurs, empêche un loup garou de venir retourner Londres une fois par mois... Mais c'est tout ce qu'il y a à savoir sur lui, non ? Il offre ses talents d'empoisonneur au plus offrant. Haussement d'épaules, et il ajoute;
- Ils sont partout : ici, la cuisine... même sur moi. Tout le temps.
Tout comme un antidote. Son regard se pose finalement sur Persephone, juste un peu. Eamon n'a jamais été expansif, il compte ses mots et refuse farouchement de les dépenser sans raison. Ses pupilles restent accrochées à ses gants de longues secondes, avant de venir chercher les siennes, grises et intransigeantes.
- Quels genres de murmures es-tu venue entendre de mes propres mots ? Il y a si peu à dire...
Habitué à prononcer des phrases scriptées, à souffler doucereusement des mots doux et des promesses brisées le moment où il les prononce, il ne sait pas quoi dire sur lui. Persephone le voit, lui, l'enfant plein de confiance et d'avenir qu'il était. Jamais personne d'autre n'a souvenir de facettes aussi vraies que celle qu'il a pu lui montrer. Elles sont loin, désormais. Ternie par des rêves piétinés depuis trop longtemps. Le jeune talent s'est enfermé dans un atelier à s'empoisonner par sa propre rancœur, isolé, loin de toute attache. Il n'en reste qu'un enfant déçu et désabusé, plus renfermé que jamais qui se moque des malheureux qui s'éprenne de ses mensonges et joue des sentiments des autres pour se sentir en sécurité. Et il a fallu qu'elle revienne...
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i come with knives + ft. eamon Jeu 21 Avr - 21:08
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Elle ne mentait pas, avant. Même quand tout s'est effondré, elle n'a jamais menti. Elle a omis, elle a fuit. Elle a couru et détourné le regard. Mais jamais elle n'a osé l'affront de lui mentir. Maintenant ça lui vient à chaque fois qu'elle respire. (On change en douze ans.) Pourtant des efforts elle en fait. Plus qu'il ne pourrait y croire. Sinon elle ne serait pas là - après tout, pourquoi venir, quand on va bientôt repartir ? Mais elle fait un effort, Persephone. Peut-être que juste pour une fois elle s'autorise à être idiote et émotive. A s'attacher avant de se laisser aller à la dérive. Risible, vraiment
Deux à deux derrière leurs thés, autour d'une table. Pas de tour pour les couver, cette fois. Et un brin moins de légèreté. Elle n'oscille pas quand il lui retourne son manque de vérités. Au regard noir qui lui est adressé. Pas une once de culpabilité dans le sien. Pas un fléchissement d'épaule. Pas le moindre battement de cils. Parce qu'elle ne dira rien - ne peut rien dire. Mais qu'elle sait que si elle pouvait, elle le ferait. Elle l'aurait fait. Lui non. Alors il n'y avait d'autre choix que de venir le lui arracher. L'enlever de ses tâches pour obtenir son attention, elle était bonne à ça après tout, non ? (On change en douze ans.) Mais on reste les mêmes, au fond.
Alors il souffle, Eamon. Il abandonne. Il abandonne toujours. Elle ne sait plus trop pourtant si c'est dû à l'affection, ou à la fatigue qu'il semble porter. C'est long, douze ans à tout porter. Elle sait. Peut-être qu'au moins une fois, il peut avoir quelqu'un pour relâcher la pression. Un mur contre lequel jeter le vase trop plein. Elle le serait avec joie.
Apothicaire. Le souhait ne lui est pas étrangé. Elle hoche doucement la tête. Essayé. Mais ils sont là. La déduction n'est pas dure à faire. Et il n'a pas besoin de l'énoncer. Et puis ça tombe enfin, brutalement sur la table. Moins léger que le rire amer soufflé dans son oreille ivre. Plus concret qu'une possibilité. Et pourtant elle ne cille toujours pas, Persephone. Le regard fixé sur l'homme en face d'elle, sur l'ombre d'un amour d'autrefois qui aujourd'hui lui apporte certains de ses patients dont elle tente d'apaiser les souffrances. Peut-être même certains qu'elle n'a pu sauver. Et elle pèse à son tour les possibilités. Elle savait que ça arriverait en mettant pied dans la boutique. Elle ne ressortirait pas d'ici sans avoir fait un choix. Un choix sur ce qui entoure la vie d'Eamon au quotidien et qui ne devrait pas être le sien. Après tout, elle va partir. Elle pourrait le dénoncer sans remords. Elle ne sera pas là pour en voir les conséquences.
▬ Sur toi, uh.
Chez elle, donc, sûrement. Au moins l'espace d'une soirée. Des yeux qui se jaugent sans sembler plier ou flancher et le voilà qui lui reparle des brises dans son calme imperturbable. On dirait un peuplier, Persy. Rien ne semble pouvoir l'ébranler.
▬ J'ai entendu de tout et de rien. A Poudlard, évidemment.
Elle s'autoriser à prendre une gorgée de son thé. Savoure les saveurs moins amères que la conversation;
▬ Et puis récemment, aussi. C'est fou comme le vent peut venir dans notre direction, si on sait quelle fenêtre ouvrir.
La tasse qui se repose, délicate.
▬ Tout a un prix, que l'on dit. Surtout la vie. Ou au moins la douleur. Tout dépend de la demande. Mais s'il y a de la demande, il y a toujours des fournisseurs. C'est toi. Ca aurait pu être n'importe qui. Là où il y a demandeur, il y a donneur. C'est ainsi. On cherche au meilleur, au plus précautionneux, au meilleur artisan. A celui qui a les résultats les plus concluants. Et celui qui ne crache pas sur l'argent. L'argent achète tout, après tout.
Elle ne s'effuse pas en larmes ou en émotions, Persephone. Ca aussi ça a changé. Quelque chose de plus froid en elle. Une part d'innocence qu'on lui a enlevé. Elle redresse enfin ses yeux sur Eamon, sans sourire, cette fois.
▬ Tout, sauf l'ambition.
Sinon, il ne serait pas là, pas vrai ? Sinon il se contenterait de thé. Mais ça n'est qu'un hobby. Elle n'oublie pas, Persephone. Elle ne peut plus oublier.
▬ Je ne viens pas pour des murmures, tu m'en donnes assez autour de tasses de thé frivoles. Et autant que je les apprécie, tu sais très bien pourquoi j'ai besoin de ta version des faits. De savoir ce que tu fais. De ce que tu veux faire. Et ce que tu peux faire.
Pourtant elle se doutait que les réponses ne seraient pas données sur un plateau en argent, sûrement. Mais elle a la tête droite, Persephone, et en douze ans on change. Mais elle est toujours aussi têtue qu'avant. Il y a trop en jeu pour ne pas contrôler le vent. Avant qu'il n'enflamme les braises. Et qu'ils soient pris à deux dedans.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Jeu 21 Avr - 23:03
Ah, Poudlard. Les rumeurs d'étudiants qui se méfient s'il reste trop près de leurs assiettes. Ceux qui viennent lui acheter des potions en vue des examens, et ceux qui ont entendu les deux et craignent pour leur vie. Puis la fatale, celle qui prétendrait qu'il a tenté de tuer un des élèves avec un poison inconnu -interdit-.
- Et malgré cela, tu tenais à me coller. Même si elles étaient vraies... Plus ou moins.
S'il devait se défendre, il continuerait de se défendre sur son dernier crime scolaire. C'était tellement plus vil, et assumer qu'il l'a empoisonné comme un imbécile, sans stratégie ni ruse subtile relève de l'insulte.
Tu sais très bien pourquoi j'ai besoin de ta version des faits. Ah oui ? Soufflé pour lui même, réduit au silence derrière sa tasse de thé. Perséphone se garde de lui dire ce qu'elle ressent. Le temps des sourires et des aveux sont loin derrière eux. Peut-être aurait-il dû verser un peu d'alcool dans son thé, pour délier sa langue et à son tour obtenir un peu d'information. Car Perséphone ne donne plus. Elle prend. Et Eamon n'a pas l'habitude de donner. C'est contre nature, et quelqu'un d'autre serait venu avec autant d’impertinence, il aurait déjà sorti sa baguette pour sceller ces maudites lèvres pour taire ces propos intrusifs. L'empoisonneur peur cependant imaginer pourquoi elle viendrait, en apparence calme, s'introduire chez lui et chercher des réponses. Il a jubilé intérieurement en apprenant qu'elle dirigeait les pauvres médicomages anti poisons. Cela ne devait pas la faire rire autant que lui... Que fait-il. Eamon l'ignore. Il essaie de trouver le pire poison, insidieux, terrible, une découverte à glacer le sang des nobles cœurs vaillant. Que veut-il. Une douce vengeance, avoir son nom murmuré d'effroi, écrit dans les livres d'histoires. Et comme on a décidé qu'il ne pourrait qu'évoluer dans les bas fonds, ainsi soit-il. Que peut-il faire. Tant et rien à la fois. User de ses mensonges et faux semblants pour doubler tout le monde.
Ah, tout ce qu'il faut pour la chasser de son salon de thé. Toutes ces ténèbres tapies au fond de lui à Serdaigle, qui se sont férocement ancrées depuis. Celles qui se taisaient quand elle lui souriait, ne laissant que le bon à lui montrer.
Que restait-il de bon ? Même Persephone ne lui sourit plus. C'est peut-être cela, la solution. Se séparer de tout ce qui est bon, tant qu'il en est encore temps. Même s'il lui laissait encore une seconde chance il y a encore quelques semaines, qu'il avouait tout bas bien la vouloir dans sa vie à nouveau. Ce n'était pas un mensonge. Mais mérite-t-il seulement de bonnes choses ?
Alors il rit. Un faible ricanement qui blesse sa blesse, amer, parce qu'il sent qu'il va terriblement le regretter. Persephone aurait pu se renseigner plus tôt. Dans leur tour. Leur épargner ces douleurs inutiles.
- Tu t'introduis ici comme un voleur et tu espères que je te raconte tout sur moi ?
Son rictus s'élargit un peu plus, bien que sa poitrine se serre.
- Voudrais-tu une visite guidée de l'atelier, ainsi qu'une démonstration, tant que tu y es ?
Peut-être bien qu'il est trop sentimental. Mais comment ne pas l'être quand le sol s'est dérobé sous ses pieds si violemment, le laissant comme pour mort au milieu de ces commerces louches. Unique fils effacé de la famille, élève prodigieux condamné à n'être qu'un simple criminel. Ami loin des yeux, loin du cœur, oublié avec les années. Son propre sang s'est changé en venin, son cœur pompe du poison depuis. Celui-ci le blesse malgré tout. Eamon tente de tasser sa rage, cacher ses peines, mais elles fuient, au fond de ses yeux, habilement détournés.
- Je veux bien te dire ce que je fais, parce qu'après tout, il faut bien récompenser ta présence ici.
Ravale ses sentiments et vient provoquer son regard, allure droite et prétentieuse. Quel honneur qu'elle daigne le voir de son propre gré. Passerait-il avant le travail ?
- J'offre à mes clients un moyen de leur rendre la vie plus facile. Je fabrique, mais j'utilise si peu... Que ceux qui le méritent. Mais tu as raison !
Un sourire doucereux, finalement de retour.
- Je manque d'ambition...
Sa tête vient se poser dans sa main, et l'autre joue avec sa tasse avec nonchalance.
- Ce serait intéressant de mettre à mal, à moi tout seul, le service des empoisonnements... J'ai cru comprendre que vous manquiez d’investissements, ce serait l'occasion d'en obtenir.
L'idée lui était venue quelques fois. Mais ce ne serait qu'une étape. Le début de son ombre se propageant. Et maintenant qu'il a un complice, Eamon peut se permettre de rêver plus grand.
- Est-ce que tu m'arrêterais, Persephone ?
Soufflé, à la limite du souhait. Elle pourrait. Futé comme elle est, déterminée comme jamais à s'abandonner au travail; le sien. Unique faiblesse qu'il lui reste, celle qui lui rappelle douloureusement une facette de lui trop bonne pour co exister avec son style de vie. Un adversaire redoutable.
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Persephone S. Bishop
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i come with knives + ft. eamon Jeu 21 Avr - 23:56
i come with knives + ft. eamon (musique) i come with knives to love you with agony
C'est vrai qu'elle y allait. Elle n'a pas l'air d'en avoir honte, hausse simplement les épaules. Elle s'était rendue compte récemment à peine de l'affection plus qu'amicale qu'elle lui avait porté. Alors pourquoi ne se serait-elle pas jetée à son cou ? Elle était ainsi, Persy. Elle aimait. Et qu'est-ce qu'elle avait pu l'aimer.
▬ Je savais certains des on-dits. Je n'étais pas totalement insouciante, tu sais.
Il faut dire qu'elle était bien entourée. Pourtant elle n'avait rien dit. Elle avait attendu. Attendu qu'il lui parle. Attendu qu'il se livre à elle. Attendu qu'il lui ouvre son coeur. Mais il ne l'avait pas fait et quand il y fut prêt, c'est elle qui s'était envolée, le coeur dérobé dans une cabane abandonnée au sud de Londres dont le sol était encore, sûrement, tapi des traces séchées de son sang.
Eamon est vile. Eamon est méchant. Méfie-toi d'Eamon. Méfie-toi, car il prend tout. Il n'a que ses intérêts en tête. Que ses ambitions sans état d'âme. Qu'est-ce qu'on lui a chanté ces paroles à Persephone, toutes ces années scolaires. Qu'on lui a murmuré d'un regard inquiet pour les rares qui ont eu connaissance de leurs retrouvailles. On lui a toujours dit à quel point il était une ordure, tout comme elle a toujours évoqué sa douceur et sa tendresse. Les deux facettes d'une même pièce. Mais elle savait, Persephone. Elle ne savait que trop bien - même les pires enfoirés ont un coeur prêt à pleurer.
Elle le sait parce que c'est pour ça qu'elle a disparu. Parce qu'elle a fait face à un père aimant mais qui s'est perdu. Il avait tellement d'amour en lui que ça a rongé sa raison, et qu'il en est devenu haïssable ; et si elle n'avait pas autant de couches à démêler sur ses propres problèmes, sûrement qu'elle se prendrait elle-même en exemple. Car après tout, elle aime Persephone. Elle est si douce, elle est si tendre. Mais personne ne parle de ses ambitions égoïstes, de sa fierté et de son orgueil, de son manque de limites morales et de sa volonté à piétiner qui elle souhaite à foison pour obtenir ses propres visions. Personne n'en parle, car elle a fait son choix. Qu'elle a tourné la pièce entre ses doigts et posé sa face sur la paume de sa main en attendant de voir quand elle allait finir par la retourner. Comme le jour où elle s'avouera que si ses frères n'étaient pas en prison, c'était sûrement elle qui se serait occupée de retrouver son kidnappeur pour le tuer. Mais elle est douce et aimante, Persephone. Et personne ne voit le pile de la face cachée.
▬ Comme un voleur... J'ai suivi la procédure pourtant. Ce que tu es de mauvaise foi. Et puis... tu me laisserais te déranger ? J'ai fait ce que j'ai pu, malgré mon emploi du temps si chargé.
Il sourit Eamon. Elle trouve ça immonde. Le genre de sourires qu'elle rêve d'effacer de son visage - et comme lui dans la boutique elle ne s'en cache pas. Elle ne s'en cache plus.
▬ Arrête de me mentir.
Le sarcasme en défense, toujours. Elle n'a pas l'envie de ce genre de jeux. Peut-être qu'elle devrait y aller avec plus de pincettes - mais elle est là, Persephone. La vraie, la seule. La bordure de la pièce, entre tendresse et vice ; le tao du yin et du yang. Son impassibilité et sa froideur calculatrice, dévouée à son intelligence pragmatique. Il est comme tous les méchants, Eamon - avec une âme. Et la sienne se trouve dans son regard qui fuit, qui s'arme de froideur et d'une maîtrise fallacieuse capable de tromper le monde. Sauf elle.
▬ Tu n'as jamais manqué d'ambition.
Le ton presque sec et pourtant si calme. C'est qu'elle le connaît. Que dans sa main libre il y a une deuxième pièce qui glisse entre ses doigts ; et qu'elle porte son nom.
▬ Tu n'as jamais manqué que de moyens et de convictions.
Et puis le silence qui retombe. Est-ce qu'elle l'arrêterait ? Elle devrait. Elle pourrait. Et l'envie y est. L'envie de le remettre sur une route plus droite - mais elle sait, Persephone, qu'elle ne redresse pas les gens. Qu'elle les enfonce. Et surtout, il n'est pas question d'elle. Il est question de beaucoup plus que sa petite personne. Alors elle baisse les yeux sur sa tasse, croise ses bras sous sa poitrine. Prend son temps. C'est qu'elle a le temps. Elle connaît des gens au ministère et dans la justice. Elle connaît des aurores depuis l'intervention. Elle connaît des journalistes. Elle pourrait en faire le scandal du siècle. Ruiner à nouveau une réputation, une carrière en devenir. Un avenir. Elle pourrait - ça serait si facile.
C'est un soupir qui passe ses lèvres. Une résignation.
▬ Cette boutique ne vend que des plantes.
Un herboriste comme un autre. C'est ce qu'elle répondra si on le lui demande.
▬ Ne te méprends pas.
Plus froide dans sa voix. L'aperçue d'une toundra.
▬ Je n'approuve pas ce que tu fais. Et si tu penses que c'est la voie qui t'obtiendra la gloire, je trouve que tu gâches ton talent. Tu aurais dû devenir coiffeur, quitte à choisir.
Sans compter de la morale. Ca ne lui plait pas. C'est évident.
▬ Et surtout, laisse moi mettre une chose au clair.
Et ça se passe si vite. Sa main qui se tend vers son col, qui le tire brutalement jusqu'à son visage - les nez qui se touchent et les regards qui se plantent l'un dans l'autre. Un murmure qu'elle pourrait souffler à même ses lèvres. Mais ce n'est pas de la tendresse. C'est une mise à mort.
▬ Si tu tentes de m'employer d'une quelconque manière, moi et mon travail, ou mes collègues, dans tes plans, Eamon, je peux t'assurer que tu auras bien plus à craindre qu'Azkaban et les détraqueurs.
Elle soutient son regard, l'espace de quelques secondes. Défait son emprise sur le col qu'elle relâche pour se rasseoir décemment, retrouvant son sourire si parfait. Oh, elle est douce Persephone. Mais on oublie que c'est en Enfer qu'elle fleurit. Que c'est une menace à ne pas sous-estimer.
▬ Enfin, si tu cherches une reconversion, fais moi signe. Je me ferais une joie de t'aider.
Car elle n'approuve pas. Et elle n'approuvera jamais. Mais elle a déjà des réponses. Et elle compte s'envoler. Alors qui est-elle, vraiment - Pour oser lui demander la rédemption ? En plus d'avouer ses péchés.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Sam 23 Avr - 16:48
Arrête de me mentir ? Oh, Persephone, tu es si mal placée pour le lui demander. Et pourtant, il envisage de se montrer indulgent. Garder ces sourires pour quand elle franchit la limite. Pour quand elle lui sourit si faussement. Alors il disparaît, ce rictus. Il ne reste que l'amertume, des yeux revolvers qui trahissent le dédain que ces phrases retournées contre lui lui inspire. Persephone s'approprie ses mots, lui vole tout ce qu'il dit, vole ses secrets et partira après sans rien lui donner. Un jour, elle ne reviendra pas. Une seconde fois.
Tu n'as jamais manqué que de moyens et de convictions. Moyens tenu à l'écart de ses mains corrompues, convictions qui n'ont pas tenu le coup face à un tel rejet, les seuls bras ouverts l'attendaient ici, dans cet atelier, à aider un vieil empoisonneur et suivre ses traces. Mais Eamon laisser couler.
Et sa nemesis ferme les yeux. Elle désapprouve et, encore, doit croire que c'était simple de se laisser couler au fond de cette allée pernicieuse, se tapir dans un endroit aussi lugubre quand il côtoyait les employés du Ministère à l'occasion de réception dans sa jeunesse. Par contre, remettre en question son talent...
- Alors tu n'as pas dû te renseigner assez...
Après tout, on continue de venir à lui. On peut entendre des rumeurs et être mené ainsi à sa porte. On vient déposer de larges sommes pour analyser des poisons, on requiert ses services. Poisons ou potions, vraiment. Ingrédients, parfois. Ce n'est pas le thé qui lui aurait attiré autant de clients. Ni ses talents inexistants en coiffure...
Puis, un élan de violence, qui le tire au plus près de la frigidité de Perséphone. Une part d'ombre qu'elle garde aussi jalousement qu'il ne garde celle de lumière en lui. La surprise lui arrache son sourire fabriqué de toute pièce, et lorsque la confusion le quitte, laisse place à une étrange satisfaction. Finalement. Une réaction. Des menaces, certes, mais enfin quelque chose de vrai. D'intense. Eamon soutient son regard, fasciné. Ce qu'elle dit est presque secondaire, sur le moment. Enfin cette conversation semblait l'intéresser.
Perséphone le relâche, et il retourne à sa place avec un peu de latence, un nouveau sourire aux lèvres n'ayant rien à voir avec le précédent; léger, amusé, honnête. Oh, il ne demande qu'à voir. Persephone, redoutable, comme toujours. Petite mais dangereuse, elle aurait presque sa place dans cet atelier.
- Comme si je comptais t'utiliser...
Il se tait, cherchant ses mots.
- J'ai toujours trop tenu à toi pour cela.
Une phrase qu'il pourrait tout aussi bien adresser à n'importe qui pour flatter leur égo, mais pas ici. Que peut-il faire d'autre à part l'admettre ? Il y a des chances qu'elle ne le croit pas, de toute façon. Avait-il déjà essayé ? L'empoisonneur ne sait même plus. Peut-être : il entraînait ses armes à l'école déjà, mais son cœur était encore tendre, et se laissant attendrir d'avantage par quelques rares compagnons de route.
Persephone est venue pour un peu de vérité, à elle d'y croire ou non. Et elle le connaît que trop bien pour voir clair dans son jeu. C'est un ennemi à ne pas sous estimer
- Tes collègues, par contre... Comment je fais, s'ils se proposent d'eux même ?
Il soupire, récupérant sa tasse, laissant son regard se perdre dans la couleur ambrée du thé comme s'ils parlaient du beau temps. Croyance Halloway, par exemple.. Lui qui s'est voué corps et âmes à sa cause loin d'être noble... Précieux petit loup qu'il ne tient pas à relâcher si facilement dans la nature. Peut-être même s'il n'est pas réellement un de ses collègues, à proprement parler. Se connaissent-ils seulement ? Et Argus, l'enfant ambitieux facilement intimidé. Une très bonne source de distraction.
- Certains parlent d'eux même, je n'ai rien à faire ! On peut difficilement parler de manipulation, dans ces cas là. Je ne fais que leur donner ce qu'ils veulent...
Une oreille attentive, des conseils, un peu de confiance dans un avenir professionnel incertain. Des bras où revenir, des mensonges, de l'espoir et une laisse pour ne pas se perdre dans le vaste monde. Eamon leur offre du vide, et prend tout ce qu'ils peuvent lui offrir. Et doucement il s'attache à cette jeunesse pleine de fougue et d'espoir, celle qu'il a eu fut une époque qui ne remonte à pas si longtemps. Il s'habitue aux compliments et à la fascination, se complaît dans ce statut de muse. D'imposteur, choyé et aimé pour si peu. Encore maintenant, il donne à Persephone ce qu'elle désire. Mais cela lui coûte, cette fois.
Et quand elle lui offre une chance de rédemption, Eamon secoue légèrement la tête. Ces espoirs là ont été abandonnés.
- Je doute que tu puisses y faire quelque chose. Cela ne m'obtiendrait aucune revanche. En plus, vous êtes limités.
Pas de fonds, limités à guérir et soigner. Devoir rester dans le juste, quand l''immoral lui souffle à l'oreille depuis si longtemps.
- Quel genre d'ambition y a-t-il à sauver des vies ? Certes, c'est noble. Gratifiant, j’imagine... Mais à la fin, je n'entends pas de murmures à ton propos.
Mis à part les derniers évènements, c'est silencieux. Et il se dit qu'ainsi, il obtient un centième de ce qu'il aurait désiré. Que c'est plus que ce qu'une vie bien rangée pourrait lui apporter. Et ce fichu sourire... Une gorgée de thé pour réfréner l'envie de lui répondre avec un sourire doucereux, et à la place, la toiser du regard.
- Dis moi, toi et ton sourire insupportable... Vous aimez ce travail ? Il n'est pas si différent du mien. Après tout... Un antidote n'est qu'une drogue bien dosée, pas vrai ?
Aller, chacun retourne la phrase de l'autre contre lui.
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Persephone S. Bishop
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i come with knives + ft. eamon Jeu 28 Avr - 20:49
i come with knives + ft. eamon (musique) i come with knives to love you with agony
Au contraire, elle aimerait avoir eu moins d’informations. C’est que les courants d’air sont nombreux, encore plus peut-être en cette saison. Mais rien à voir avec la douce brise printanière. On lui avait soufflé la souffrance et la mort à l’oreille aux détours d’allées sombres qu’elle se prêterait normalement à éviter. Il n’y a que pour Stian qu’elle ne s’y rendait jamais, pour aller chez lui, quitte à braver ses peurs. Et pour Eamon, de nuit qui plus est. Il ne se rend pas compte, sûrement. Qui pourrait l’en blâmer ? Elle garde tout pour elle, après tout. Mais elle est là, le dos droit et la tête qui se porte avec prestance, alors que chaque pas en dehors de la boutique s’est fait sous la crainte et l’angoisse, et les souvenirs de mains qui viennent la saisir pour l’emporter à l’ombre sans jamais lui laisser revoir la lumière de la journée.
▬ Je ne dis pas que tu fais mal ton travail. Je dis simplement que tu brillerais plus ailleurs. Je pense que c’est une notion que je n’ai pas besoin de t’expliquer.
Il lui a fait la même leçon, il y a bien longtemps après tout. A ne pas s’employer au ministère, à ne pas abandonner ses études, ni le monde magique. A se diriger dans quelque chose qui ferait briller son intelligence et sa dextérité. Au fond, elle faisait ce métier grâce à lui. Et puis, venait la culpabilité. Mais ça non plus, il ne pouvait le deviner. Et elle sent bien, Persephone, que son agressivité est prise avec une certaine avarice - elle se fait si rare. Si éphémère. Un mirage que personne ne croit - sauf lui. Lui et ceux qu’elle a connu il y a trop longtemps pour qu’ils aient de l’importance dans sa vie. Et tout comme personne ne la croira en chantant ses louanges, personne n’irait croire Eamon chantant ses travers. Toujours à danser ensemble dans un monde à l’envers. Mais c’est bel et bien une danse qui se fait à deux. Et elle sait qu’il est sincère, au fond de ses aveux. Alors elle souffle à son tour, au travers de l’amertume de leur conversation, l’inévitable. Ce à quoi ils n’ont jamais pu échapper. Et peut-être ce qui finira par les faire couler. L'affection.
▬ Moi de même.
Car si elle n’était pas mesquine, elle était intelligente. Et l’intelligence menait à être opportuniste. Le reste se jouait sur sa loyauté. Et celle de Persephone n’avait jamais vacillé. Mais elle fronce les sourcils à ses propos - à leur formulation. Elle était venue trop tard. Il semblerait que certains de ses subordonnés, ou de ses collègues pour tout ce qui importait, s’étaient laissés avoir par la porte gardée par une chouette. Il ne fallait pas être brillant pour savoir qu’elle ne laisserait pas la question sans réponse, à la simple lueur qui brille dans ses yeux. Car Eamon lui est cher, mais elle ne le laissera pas abîmer le reste de ce qui lui est précieux. Opportunistes - ils l’étaient tous les deux.
▬ Tu sais très bien ce que j’en pense. Ne me donne pas un peu plus l’envie de te faire manger la porcelaine pilée de ta tasse ou de te faire goûter à ton jardin privé plus que de nécessaire.
Vraiment, personne ne croirait ces propos sortis de ses lèvres. Sauf pour Eamon, c’est toujours Eamon. Uniquement Eamon. Il la rend folle. Et le voilà qui tacle son métier. Pourtant elle sait qu’il aurait pu facilement avoir sa place sans trop forcer. Peut-être plus simplement encore qu’elle sans avoir ses origines à prouver. Mais même sans ça, il n’y avait pas besoin - Eamon était doué. C’est tout ce qui comptait.
▬ Je ne fais pas mon métier pour la gloire, ni parce qu’il est gratifiant.
Juste parce qu’il faut bien combler le néant.
▬ Je ne cherche pas à ce qu’on parle de moi. Pourtant, même sans ça, il y a une différence majeure entre toi et moi, Eamon, si l’on venait à être célèbre.
Elle tourne sa tasse entre ses doigts, ses doigts gantés élégants contre la porcelaine. Mélangée entre le calme et l’envie de lui jeter son breuvage au visage.
▬ Les méfaits deviennent des mythes et les bienfaits des légendes. Si l’on était célèbres, Eamon, tu serais un murmure au bord d’un lit pour garder un enfant sage et je serais dans les pages de l’histoire.
Comme une fable, pour garder les plus jeunes et les plus simplets sur le droit chemin. Aucune gloire. Aucune reconnaissance. Peut-être même un nom oublié. Sûrement pas un visage qu’on reconnaîtrait.
▬ J’attends plus de toi.
Parce que contrairement aux autres, elle espère encore. Elle espère toujours. Elle continuera d’espérer. Elle sera toujours là pour le regarder dévier, toujours à ses côtés pour voir le chemin qu’il décide d’emprunter. Elle est bien là ce soir, après tout. C’est bien la preuve qu’elle ne l’abandonnera jamais. Et qu’elle ne sera jamais chassée par la déception. Il n’y a que ses propres démons qui viendront à bout d’elle.
▬ Mais c'est vrai. Je n'aime pas mon métier plus que ça.
Elle avoue. Un peu de sincérité au milieu de son tissu de mensonge ; pêle-mêle toujours plus difficile à délier quand on vient y rajouter de la vérité.
▬ Et peut-être que j'ai pensé à être à ta place.
Tout comme il a pensé sûrement à être à la sienne.
▬ Au fond, on a toujours eut plus en commun qu'on a aimé se l'avouer. Et on a toujours su contrebalancer l'autre là où il le fallait.
C'était sûrement pour ça qu'elle s'était faite avoir, que son coeur lui avait été arraché. Mais elle aimerait croire qu'elle l'a repris, Persephone. Elle aimerait croire qu'on n'a plus à lui murmurer les méfaits de son amour de jeunesse, qu'elle a pris en sagesse. Naïve. Ou candide, s'il préfère.
▬ Si tu me demandais si je ne serais jamais tentée de faire du mal à quelqu'un, la réponse est évidente. Je n'ai jamais prétendu être une sainte.
Même si tout le monde le croit.
▬ La seule différence c'est que je sais résister à la tentation et à la facilité.
Et puis, elle finit par souffler.
▬ Tu n'es pas le seul qui a été bafoué et qui a tout perdu. Pourtant regarde où on en est, Eamon. Est-ce que tu crois que tu peux t'en sortir avec tes justifications vieilles de Poudlard ? Ou est-ce que tu as juste trop peu de courage pour outrepasser ce qui t'a été arraché et prendre un pas plus compliqué dans la bonne direction quand il est facile de courir vers l'autre ?
Et son regard se pose sur le sien. Et sa main, aussi. Au travers de la table, sous un peu de cuir, elle est venue effleurer pour la première fois en douze ans, sans l'ombre d'un verre, une peau qui lui est trop familière. Et ses yeux aux eaux toujours trop calmes sont là pour le lui dire ; Peu importe où tu iras, Aussi sombre les torrents, Ou aveuglants les éclairs, Elle sera là, par tous les temps, Luciole ou éclatante lumière.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Dim 8 Mai - 22:01
Léger rire qui lui échappe devant un nouvel élan de violence. Qu'elle essaie, seulement ! Eamon serait ravi de la voir perdre ses moyens devant lui, finalement. Qu'elle baisse ses maudits remparts et laisse place à sa colère pour une fois.
- Oh, Persephone, ne me donne pas envie...
Impossible de ne pas sourire. Alors il sirote son thé, l'y cache à moitié.
Légendes et mythes, bien et mal... Une vision bien tranchée, et qui malgré tout parle à son vieil égo qui rêvait de grandeurs. Mais revenir du bon côté ne lui garantit pas ces légendes. Et puis, c'est un vieux rêve. L'un de ceux qu'il a rangé au grenier, et laissé au manoir avec tous ce qui le relie de près ou de loin au jeune Ainsley si convaincu d'avoir une grande destiné devant lui, baignée de lumière et de reconnaissance. Il a contemplé les abysses si longtemps qu'il s'imagine mal supporter le Soleil à nouveau. Un nouvel échec le ferait tomber plus profond encore, alors l'empoisonneur reste sagement là ou il est, s'élève en tirant les autres vers le fond. Plus le temps passe, plus il s'enracine là. Où il n'y a aucune gloire, mais où son talent donne naissance à des rumeurs.
- La peur me va. Elle est plus efficace que le respect.
"J’attends plus de toi." Un coup de couteau. Persephone qui n'a aucun droit d'attendre quoi que ce soit de lui. Et ces mots se bousculent, rêvent de se faire siffler avec toute la rancœur qui le maintient en vie, mais rien ne s'ouvre. Il n'y a qu'un regard noir où se glisser pour dénoncer cette injustice. Une personne de plus à décevoir. La plus importante.
Il écoute en silence, laisse Persephone le sermonner, se détend presque. Si complémentaire qu'ils se retrouvent aux deux extrémités de la vie d'une victime de ses poisons. Eamon n'a pas de mal à la croire; elle a toujours su faire ressortir le meilleur de sa personnalité, juste pour ses yeux et personne d'autre, et elle lui a montré le pire. Tant qu'elle est là, cette bonté reste coincée là, comme un obstacle à une chute inévitable. Et cela l'aurait presque attendri, avant qu'elle ne vienne déclaré que lui, Eamon, cède à la facilité et la tentation. C'est la mâchoire crispée qu'il regarde ailleurs, constatant une énième fois qu'il la respecte bien trop pour son propre honneur. D'autres sont déjà venu piétiner son territoire juste pour le provoquer, et ils n'ont pas eu la chance de tenir aussi longtemps qu'elle...
- Ah oui ?
Un contact qui coupe toute envie de cracher son venin. Persephone s'attaque à son col puis caresse ensuite, et lui, derrière son calme, se retient d'en réclamer plus. Cela efface l'insulte qu'elle lui fait, l'ignorance dont elle fait preuve pour sortir une sagesse entendue mille fois qui l'aurait fait montrer les crocs s'il s'agissait de n'importe qui d'autre qu'elle. Trop bon, trop con. Un soupir à peine soufflé du nez, et, le plus imperceptiblement possible, vient récupérer entre ses doigts ne serait-ce qu'un bout du sien. Avec un peu de chance, elle ne le remarquera que trop tard. Ce sera suffisamment lent pour ne pas l'effrayer.
- C'est quoi la bonne direction, selon toi ? Courber l'échine et les supplier à nouveau de me laisser une chance ? Passer le restant de mes jours à leur prouver qu'ils ont eu tort de se méfier de moi ?
Un pas plus compliqué. Trop peu de courage. Eamon se surprend lui même de garder son calme devant de telles provocations : il s'est naïvement présenté, confiance inébranlable en son talent et ses connaissances, et n'a jamais connu pire humiliation en allant déposer son CV au plus prestigieux des établissements jusqu'au fond de cette allée. Supplié, il l'a fait. Et ce n'est pas tant une histoire de poison qu'une histoire d'avoir entrepris les démarches pour lire dans les archives, y chercher une potion terriblement dangereuse et la tester sur un élève ensuite. Au final, son talent a été reconnu. Ce dévouement également. Au pire endroit.
L'idée de revenir sur le droit chemin juste pour terrifier de futurs collègues, ayant eux même entendu ces murmures à sont sujet, pourrait presque le convaincre. Un mythe qui tiendrait même les adultes éveillés la nuit, aux aguets le jour. Tentant. Il hésite quelques secondes, silencieux, avant de froncer légèrement les sourcils.
- Il ne faudra pas longtemps avant que je leur donne raison, tu sais...
Parce qu'au final, Eamon ne supporterait pas leur condescendance. Qu'il apprécie ce regard, mais qu'il ne peut juste pas lui mentir. Que malgré toute l'affection qu'il lui porte, et bon sang qu'il se maudit d'en avoir autant, qu'elle n'a au final aucun droit de venir prêcher la bonne parole comme si, du jour au lendemain, il pouvait changer de vie. Alors il est bien doux, son regard. Il y resterait plus longtemps s'il pouvait. Mais toutes les belles choses qu'il a dans sa vie, il les brise, avant qu'elles ne s'envolent d'elle même avant qu'il puisse y faire quoique ce soit.
- Je l'ai toujours fait.
Sa main aurait serré la sienne pour l'y piéger. Mais elle la garde précieusement, comme si le moindre mouvement la ferait s'envoler. Il n'y a que ses yeux qui la fixe d'un regard dur. Car il faut bien le rappeler : c'est sa nature. Et si la route à suivre, la difficile, est d'aller à l'encontre de sa nature, c'est aussi la garantie d'une catastrophe, pour lui ou les autres.
Sa main aurait tiré la sienne d'un coup sec pour la tirer vers lui. Si elle n'était responsable de ses meilleurs souvenirs à Poudlard. Eamon se penche juste, réduisant légèrement l'espace.
- Alors dis moi, toi et ta sagesse sans limite, toi qui sait mieux que tout le monde, qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Quels conseils de vie aurais-tu à me donner, maintenant que le mal est fait ?
Des conseils qu'il aurait désiré douze ans plus tôt. Une aide pro-active, pas des leçons. Mais qui est-il de toute façon, pour avoir le luxe d'avoir autre chose que des réprimandes ? Et bien trop doux, dans sa voix, malgré la frustration. Il lui laisse même reprendre son espace, las. Persephone parle de bonnes voies à suivre, de légende et autre, mais que peut-elle y faire, au final ? Rien.
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Persephone S. Bishop
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i come with knives + ft. eamon Dim 8 Mai - 23:10
i come with knives + ft. eamon (musique) i come with knives to love you with agony
Elle ne sait pas si elle aurait la foi, un jour, de mettre ses menaces à exécution. La vérité qu'elle s'ignore est que les limites sont toujours franchissables, et qu'avec une bonne raison la loyauté ne veut pas toujours octroyer le pardon. Alors elle ne rit pas, Persephone. Elle ne sourit pas non plus, contrairement à lui. Elle déteste aimer ce sourire. Elle a grandit, elle devrait savoir qu'il n'est pas ce qu'il fut autrefois. Elle devrait apprendre la leçon. Elle ne serait pas là, sinon.
▬ Vraiment ? Ce n'est pas ce que l'Histoire démontre.
Ou les histoires, d'ailleurs. Les villains gagnent si peu. Et quand ils gagnent, c'est seulement pour être renversés. Mais en un sens, le bien n'existe que pour être perturbé et restauré. Le mal ne porte son nom que parce que le bien existe pour s'en différencier. Aucun d'eux n'a raison sans pourtant avoir tort. Le débat pourrait durer des heures sans trouver de vainqueur.
Elle se sait fourbe. A ployer la barrière ultime qu'elle a instauré pendant douze ans. Plus encore que la parole, les rendez-vous chaque semaines, ou l'honnêteté de son ivresse. Le contact.
Même au travers d'un gant, c'était plus que ce qu'elle avait pu lui offrir depuis longtemps. Le mirage ultime de ce qu'elle fut autrefois. Et elle se doute bien que si elle n'avait pas fait ça, la discussion aurait sûrement pris un tout autre tournant. Perfide. Opportuniste.
Si ce n'est pour l'aveux qu'elle aussi est en cruel manque. Que si elle le pouvait, elle contournerait la table pour venir l'enserrer de ses bras et le serrer contre elle comme elle a pu le faire dans sa jeunesse, en caressant ses cheveux. Chérir chaque centimètre qui lui est offert comme dans son ivresse. Mais elle ne peut pas. Alors elle donne ce qu'elle peut. C'est déjà ça.
▬ Non. Tu es trop fier et tu ne mérites pas d'avoir à faire ça, tout comme ils n'ont pas eu tort de se méfier. Après tout, ce n'était pas un mensonge.
Elle se rend bien compte du dilemme. Elle est utopiste, au plus profond de l'âme. Elle l'a toujours été. Rationnelle irréelle, dans son envie du meilleur pour tous mais d'une justice égale. Ca a toujours été un poids que de savoir les deux comme huile et eau.
Elle ne fuit pas. Sa main reste sur la sienne, se laisse happer par l'avidité timide et discrète. Mais elle est là et elle s'ancre même un peu plus dans son audace quand elle entrelace leurs doigts séparés seulement par le cuir. Et si elle n'était pas trop sûre elle-même de ce que ça allait donner, elle ne ressent ni dégoût ni frayeur ou torpeur. Et elle-même semble, l'espace d'une seconde, soulagée. Seulement pour raffermir sa prise un peu mieux. Avide, elle aussi l'était. Après douze ans, elle était plus en rade qu'un camé.
▬ Je n'en doute pas. Tu as toujours adoré prouver que les autres se trompent.
Et son regard dur ne l'est pas assez pour la faire reculer. Et elle est horrible, à être ainsi. A enfin donner quand elle est venue prendre, à s'ancrer quand elle est restée éphémère, tout en sachant que ça aussi n'est que temporaire. Mais peut-être que c'est ça, justement, qui rend le sentiment plus précieux de son côté. Savoir que c'est la première fois, et peut-être aussi la dernière. En douze ans. Sûrement qu'elle peut s'autoriser à profiter.
Elle s'autorise aussi un silence. Un instant de réflexion. Car elle prend le sujet au sérieux, Persephone. Quand ça concerne Eamon, elle est toujours sérieuse. Impliquée. Parce que ça lui tient à coeur. Peut-être un peu trop. Elle ne saurait plus juger. Elle finit cependant par souffler. La main de nouveau libre.
▬ Je ne sais pas.
Les sourcils légèrement froncés. Frustrée de son ignorance et de son incapacité à aider. Comme toujours.
▬ J'aimerais, mais je ne sais pas.
Une légère irritation dans sa voix. Elle ferme les yeux l'espace d'une seconde ; reprend impassibilité et contenance.
▬ Le fait est que je ne peux rien changer et que je ne suis personne pour te dire comment mener ta vie. Je ne suis ni la loi, ni un psy.
Un murmure, ensuite ;
▬ Je ne suis qu'une amie.
Et ça veut dire tant et si peu à la fois. Elle repose enfin ses yeux dans les siens, affrontant la réalité.
▬ Je suis juste une égoïste qui aimerait que tu ailles sur un autre chemin, parce que je doute que celui-ci ne te satisfasse sur le long terme ou en tous cas ne soit pas celui qui te rendra heureux et te gardera dans un environnement sain et comblé.
A nouveau le cuir revient chercher sa main pour l'empêcher de fuir.
▬ Je ne dis pas que tu dois faire marche arrière. J'aimerais juste que tu avances dans une autre direction.
Même si elle ne sera pas là pour aider.
▬ Mais ce ne sont que mes souhaits et je ne peux pas te les imposer. C'est juste... je m'inquiète. Mais ça ne concerne que moi, je suppose.
Un bref soupir.
▬ Aussi surprenant que ça puisse être, tu n'es pas la seule personne que je connaisse qui touche à l'illégal ou qui y a touché. Ca ne veut pas dire que j'ai chassé ces personnes de ma vie, ou que je vais t'en chasser.
Elle sera celle à passer la porte.
▬ Ce ne sont pas des choses que je regarde d'un bon oeil, mais ce n'est pas un facteur qui décide de qui je garde à mes côtés ou non. Je comprends bien que tu as tes raisons pour faire ce que tu fais et pour être arrivé ici.
Une hésitation. Encore. Finalement, elle finit par relâcher sa main pour la ramener à sa tasse qu'elle regarde. Le regard rivé sur le liquide qui ondule dans sa tasse.
▬ Je sais que ce n'est pas juste.
Un maigre sourire, l'ironie de l'histoire l'en ferait presque rire.
▬ Je ne t'ai rien dit en douze ans et maintenant je débarque comme une fleur en voulant tous tes secrets et la vérité sans rien donner en retour.
Un soupir, encore. Tout ce bonheur qui s'échappe par ses lèvres, quel gâchis.
▬ Je veux juste que tu saches une chose, pour ne pas que tu ne te méprennes.
Hésite à nouveau. Elle sait que c'est dangereux de s'engager sur cette pente. Mais elle inspire doucement, refoule les angoisses qui déjà remontent.
▬ Si je pouvais dire quoi que ce soit sur ce qu'il s'est passé, tu aurais été le premier à qui j'aurais tout raconté.
Ce n'est pas un choix. C'est une contrainte. La différence est belle et bien là.
▬ Ca ne change pas le fait qu'au final je ne dise rien mais... Je voulais juste que tu comprennes que je n'ai jamais eu l'envie ou la volonté de te cacher quoi que ça soit. A d'autres, peut-être. Mais pas à toi, Eamon.
Et le fait que ça soit vrai la flingue. Parce qu'elle est vraiment là, à se tirer une balle dans le pied alors qu'elle est déjà bien assez enfoncée. Et l'envie de s'excuser lui fait se pincer les lèvres mais elle retient les mots de sortir. S'excuser ne sert à rien. S'excuser ne change rien. Et quand bien même, ça serait vain.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Dim 22 Mai - 14:37
Il garde leurs doigts entrelacés au centre de son champ de vision : on ne sait pas avant combien de temps on pourra les revoir. S'il faut graver une image dans sa mémoire, en dehors de Persephone le menaçant en smoking, ce serait celle là. Et il se félicite de lui avoir offert ces gants, car il peut enfin en profiter un minimum. Sans devoir la récupérer au premier bar venu, prête à ramper jusque chez elle et laisser glisser ses mains le long de sa mâchoire -terrible souvenir qu'elle lui laisse pour mieux le hanter. Persephone cherche elle même à resserrer cette étreinte discrète, serrant un peu plus cette poitrine qui s'était promis de ne rien espérer. Terriblement cruel. Cependant, il la rejoint et laisse un léger soupire lui échapper.
Puis quand vient l'heure de se sacraliser miss Parfaite aux choix tout aussi parfaits, Persephone abandonne. Sa main le délaisse, lui et sa situation inextricable. Impuissants tout les deux, de chaque coté de la table. Il n'y a pas de rédemption pour Eamon Ainsley, juste une logue descente pénible vers le déclin. Même la brillante guérisseuse en chef ne pouvait rien pour lui, au point de se montrer plus vulnérable l'espace de quelques secondes.
"Je ne suis qu'une amie." Oh, bien plus. La seule. Eamon vient supporter son regard, et esquisse finalement un faible sourire; un environnement sain... Ce n'est définitivement pas le cas. Cela pourrait être pire, mais le taux de rancœur et de ressentiment crève le plafond ici. Il les tasse, à la Harpie Dorée, et quand plus personne ne regarde, ils ressortent et le poussent au travail. Sa main accueille à nouveau la sienne, aussi brièvement que cela puisse être. Finalement, Eamon se détend, et baisse les yeux.
- Ce serait compliqué.
Aucune direction ne se présente réellement à lui. Le goût de la panique dans ses victimes, celui d'une revanche lente et méritée l'a pris bien trop tôt pour pouvoir s'en défaire si facilement. Ce serait impossible de s'empêcher de telle leçons à offrir aux plus arrogant en pleine lumière... Peut-être même que c'est juste sa nature. Seul cette voie lui permettait de ne pas la contraindre. Persephone s'inquiète.
- Pas trop tôt...
Murmuré pour lui même dans un rictus passager. C'est bien la seule, désormais.
Persephone retourne à sa tasse, suivi par son regard. Elle avoue finalement comprendre qu'elle en lui demande bien trop, vu les circonstances. Il pourrait enfoncer le clou, mais reste juste là, à la détailler du regard en silence. Mais finalement, elle lui offre un peu en retour : des frustrations, un peu de peur, des aveux.
Un silence flotte quelques secondes après avoir courageusement parlé, et il vient à nouveau chercher sa main. Non pas pour la prendre dans la sienne, mais juste poser ses doigts contre les siens; encore dans la retenue pour ne pas qu'elle s'envole, mais incapable de ne pas offrir un soutien, aussi maigre soit-il.
- Tu n'as pas besoin de me dire quoique ce soit.
Pas besoin de cette pression supplémentaire. Eamon a bien vu les conséquences et la souffrance qui a découlé de cet évènement inconnu, parfois en étant un dommage collatéral lui même. Et si elle le souhaite malgré tout, il sera là pour l'écouter. Seulement si c'est ce qu'elle désire. Puis, il prend une grande inspiration, et soupire.
- Ni de me donner quoique ce soit en retour... Tu veux mes secrets ? Je te les donne.
Eamon si avare normalement, qui lui partage tant d'information depuis son arrivée. Un flot d'honnêteté qui contraste avec ses mensonges quotidiens. Il s'épuise lui même, à accepter si facilement le fait qu'elle n'ait même pas besoin de faire un effort pour lui faire baisser sa défense. A croire qu'il n'a plus la volonté lui aussi de lui cacher quoique ce soit.
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Persephone S. Bishop
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i come with knives + ft. eamon Lun 30 Mai - 20:58
i come with knives + ft. eamon (musique) i come with knives to love you with agony
Elle a peur, Persephone. Peut-être qu'elle s'avance un peu trop et qu'elle outrepasse les limites de ce que l'amitié permet. Elle n'a jamais trop su comment avancer sur ces plates bandes là. Elle tâtonne timidement, prête à se faire reprendre, pourtant ivre d'une certaine liberté avec Eamon qui ne rend la chose que plus dangereuse. Quand viendra-t-elle se faire chasser ? C'est là où toute la question repose. Elle n'est pas sûre. Elle verra bien, un jour.
Mais elle est sûre de ne pas savoir. Et elle en est tout autant frustrée. Elle qui est si futée, si intelligente et si pleine de ressources qu'on lui dit, pourquoi n'a-t-elle pas la solution au problème qui lui est le plus important ? Elle se sent bien inutile comme trop souvent. Et ça ne fait qu'aggraver le poids dans sa poitrine, à peine soulagée par les doigts qui se tiennent aux siens. Le fait est que mademoiselle n'en sait rien. Mais mademoiselle ne sait que trop peu souvent pour que ça soit important. Compliqué. dit-il.
▬ Compliqué, mais pas impossible, pas vrai ?
Hésitation, une seconde. Pensée présomptueuse. Elle finit par la souffler.
▬ Tu pourrais marcher à mes côtés plutôt que tout seul.
En toute bonne amitié. (En égoïsme bien caché.) Un égoïsme dangereux quand on compte s'envoler. Mais si ça peut le ramener du bon côté, peut-être que ça vaut la peine d'avoir les ailes coupées.
Sa main revient. Et elle redresse instinctivement la tête pour le regarder, comme un signal auquel elle répondrait toujours. Les lèvres pincées des aveux qu'elle rêve de lui faire mais qui ne viendront pas ou que trop tard, elle le sait bien. Parfaitement, même. (Si le vent ne m'emporte pas, peut-être qu'il viendra te les souffler. Ou peut-être que la tornade d'après viendra te les apporter.) Mais il est bon, Eamon. Avec elle il l'est toujours. Et il ne demande rien.
(Et si l'on pouvait voir les larmes briller dans ses yeux secs, Il pourrait sûrement sentir la retenue pour qu'elles ne perlent pas.)
▬ Pourquoi ? Tu en as sûrement marre d'attendre après tout ce temps.
L'incompréhension qui vient toujours avec la gentillesse dont il fait preuve. (Je ne la mérite pas.) Mais ce n'est pas une question de mérite au fond, n'est-ce pas ? Alors elle souffle doucement en se concentrant sur la pression des doigts contre les siens dont elle rêve de sentir la chaleur.
▬ Merci.
Et c'est la surprise qui vient colorer ses lèvres. Un pourquoi qui manque de les passer mais qu'elle retient cette fois. Elle a tant à demander et à la fois si peu. Peut-être a-t-elle un peu peur de l'étendue des maux, et en même temps elle rêve de les panser, tous autant qu'ils sont. (Est-ce que je suis égoïste ? Ou juste rêveuse sans nom ?) Peut-être stupide. En tous cas éprise. Elle hésite, Persephone. Joue légèrement des phalanges à sa disposition qu'elle observe en silence, brisé d'un léger rire.
▬ Mince, je ne m'attendais pas à ce que tu sois aussi compliant, j'aurais dû mieux préparer mon interrogatoire.
Ses vraies couleurs qui ressortent toujours. Pourtant le sérieux toujours présent dans ses traits. Elle n'est pourtant pas là pour rigoler.
▬ J'aimerais bien te demander de me dire tout ce que j'ai besoin de savoir, mais je suis sûre que la liste pourrait être longue... Et peut-être non-exhaustive, selon tes préférences.
Pas dupe non plus. Et que faire ? Que faire.
▬ Dis moi ce dont tu rêves, ce que tu veux le plus.
Car c'est ce qui compte. Savoir les ambitions pour les déconstruire ou les réarranger.
▬ Peut-être que je pourrai aider.
Pas tant pour les réaliser que pour les briser.
▬ Si je peux te ramener de mon côté par la force, je le ferai. Mais je préférerai ne pas en avoir besoin.
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Eamon L. Ainsley
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i come with knives + ft. eamon Sam 11 Juin - 0:21
Impossible. Persephone pourrait souhaiter autant qu'elle le désire, prier jour et nuit, Eamon cèderait trop facilement à la tentation de voir la surprise dans le regard de ses victimes. Oh, il pourrait cesser de vendre ses poisons, mais il s'arrêtera difficilement. Ce n'est pas par plaisir malsain, bien que les voir agiter les bras dans l'espoir d'attraper n'importe quoi pour les sauver de la douleur ou de l'asphyxie reste un spectacle inlassable. Non, ce n'est qu'une vengeance. Certains se battent, d'autre se laissent marcher dessus. Eamon Ainsley empoisonne. Ce serpent mord ceux qui l'insulte de quelconque manière, ceux qui le nuise, ceux qui se moquent de lui. Tous sans exception. Alors un sourire lui échappe, plus triste que les autres. Elle est mignonne à imaginer un futur où il serait libéré de ses travers. Un où la médiocrité lui conviendrait, où il laisserait les abrutis l'imaginer moins important que lui, ou tout autant.
Pire encore, Persephone lui propose de venir à ses côtés. Elle lui vole son souffle, et encore une fois, le surprend avec sa bonté. Elle laisserait cet individu qui rampe dans l'ombre se tenir à ses côtés, sous la lumière du soleil ? Comme dans leur tour, elle réussit à lui rappeler qu'une cage thoracique ne renferme pas que deux poumons pour respirer. Ses yeux glissent jusqu'à ses lèvres et ses pensées s'égarent. Eamon se retient douloureusement, encore une fois.
- Vraiment ?
Une main tendue. Un autre mensonge à coup sûr.
- Tu n'aurais pas peur ?
De ses poisons. De marcher autrement que seule. Lui s'y est tellement fait qu'il ne peut pas s'empêcher de se méfier du premier allié venu.
Maudit soit la table qui les sépare alors qu'il pourrait juste l'entourer de ses bras au lieu de choisir ses mots, impassible, en face d'elle. Mais elle pourrait juste se briser s'il le faisait. Et oui, il attend. Yeux plantés dans les siens, gardant précieusement le peu de main qu'elle lui offre dans la sienne. Un faible sourire, alors qu'il ose juste caresser de son pouce le dos de sa main.
Ah, il aurait du résister plus. Malice qui étire ses lèvres en un léger sourire en coin. Persephone bad cop, c'est quand même quelque chose... Ce serait dommage de s'en priver.
- Tu ne perds rien à demander.
Liste exhaustive ou non, cela la ferait rester plus longtemps.
Eamon se met à rire. Elle, la remettre de force dans le bon chemin ?
- Ah... Oui, ce serait bien. Peut-être que je rêve de cela.
Qu'elle est brave, à vouloir l'aider avec autant de détermination. Mais cela réussit à le faire baisser les yeux. Cela l'oblige à fournir plus d'effort pour maintenir sa façade. C'est bête, mais il ne lui reste qu'elle. Et elle continue de croire en lui, malgré tout ses écarts.
- Marcher à tes cotés, oui...
Il aurait parié que la vengeance n'occuperait que son esprit, à cette question. Le respect, l'admiration, le succès. Et ils sont là, bien sûr, dans son esprit; son rêve reste là, dans sa mémoire, vieux rêve d'enfant de détrôner Flannel et marquer l'histoire. Et aussi fortes sont ces motivations pour continuer d'errer dans l'allée des embrumes et étendre son empire jusqu'à ce jour, elles se font tacler par le misérable souvenir de ses jours à Poudlard en sa compagnie. Ses sourires s'effacent. C'est terrible de réaliser qu'il sombre une nouvelle fois, pris d'affection pour la même personne, bien que différente. L'avoir dans sa vie à nouveau. Sa présence, suffisante pour oublier sa rancœur. Trop beau pour être vrai. Trop paisible, trop parfait. Cela ne pouvait être qu'un mensonge. En plus, cela lui ferait une terrible faiblesse. Mais après avoir laissé ces mots s'échapper de ses lèvres sans se rendre compte de leur poids et de leur honnêteté, Eamon ne se rattrape pas. Le silence plane, et finalement, l'empoisonneur trouve le courage de poser ses yeux sur sa main, puis son visage. Cela, ou une vengeance terrible. Mais aucun mot ne sort. A la place, un soupire s'échappe de ses narines, et par excès de courage, amène sa main gantée à ses lèvres pour les y déposer doucement. Timidement, pour ne pas l'effrayer.
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i come with knives + ft. eamon Dim 12 Juin - 20:57
i come with knives + ft. eamon (musique) i come with knives to love you with agony
Elle rêve d'une douce utopie. D'un monde où leur chemin serait empli de fleurs simplistes, au doux parfum. Sans danger, ni épines. Sans poison. Sans regret et sans pardon à donner. Parce qu'il n'y aurait pas eu d'erreur pour commencer. Si seulement elle pouvait parler. Si seulement elle avait pu se confier. Si seulement elle avait - si seulement elle avait. Si seulement. Mais elle n'a rien fait. Elle ne pouvait rien faire. Et encore aujourd'hui, elle est bien impuissante. A contempler les si en se noyant dans la situation présente. Le dilemme cornélien qui se trouve devant elle.
Elle ne veut perdre Eamon pour rien au monde. Mais elle ne veut pas non plus qu'il se perde. Et c'est impossible de concilier l'un et l'autre.
Peur. Ce qui lui fait peur est bien différent de ce qu'il entend par terrifiant. Elle en esquisse un sourire, Persephone. Parce que pour une fois, elle est confiante quand elle répond.
▬ J'ai plus peur du noir que de toi, Eamon.
Une peur qui ne la quitte plus depuis l'adolescence. Une nouvelle pour lui, sûrement. Elle n'avait aucun problème avec ça, avant, et tant que la moindre lumière est là c'est suffisant. Mais la peur est là. Et c'est marrant de craindre le noir plus qu'on ne craint la mort, sûrement, mais c'est tout aussi vrai. Peut-être que la mort est un précipice noir sans fond. Mais elle ne réfléchit pas tant que ça à ce genre de choses. Non, elle réfléchit au reste. A comment faire pour éviter les dégâts le plus possible. A comment éviter de trop s'attarder sur ce pouce qui caresse le dos de sa main et qui la distrait de sa tâche. A ses yeux qui se posent dessus, trop faibles, pour graver l'image dans sa mémoire.
De peur qu'elle ne soit éphémère.
Et il rit. Et son regard se baisse. Et son regard se blesse. Elle aimerait tant. Elle aimerait tellement. (Elle (l')aime tant.) Maigre soupir.
▬ Ce n'est pas mal d'en rêver.
Elle en rêve, elle. A en resserrer sa main toujours un peu plus.
▬ Ca pourrait se faire, si on y travaillait. Ensemble, je veux dire. C'est pas le genre de choses que je peux décider ou accomplir seu-...
Et elle s'arrête dans sa tirade aussi net que le contact n'a lieu. Une maigre chaleur au travers du cuir, incomparable à celle qui s'instaure légèrement dans sa peau. Un léger rose aux joues, bien loin de ce qui a pu la parer il y a longtemps mais la surprise toujours égale à elle-même. Un ange qui passe alors qu'elle déglutit. Et puis elle soupire - longuement, plongeant son visage dans sa main libre.
▬ Tu peux pas me sortir cette carte, c'est injuste.
Un regard pour lui. Une moue qui brise le professionnalisme.
▬ Douze ans et toujours la même, hein.
Douze ans et toujours le même effet. (Pathétique, Persy. Pathétique.) Même si elle l'a renvoyée à son auteur la dernière fois. (La satisfaction était sans prix.)
▬ Tu es fourbe.
Autant qu'elle. Mais son sourire, le plus beau qu'elle n'ait offert depuis des mois, sobre, n'est pas aussi intimidant qu'elle ne l'aimerait. Alors elle soupire encore un peu, vaincue. Enfin, pour ça tout du moins.
▬ Loin de moi l'idée d'abandonner, sache le.
Si tu savais. Elle reprend un peu de sa contenance, le dos plus droit, une gorgée de thé par bonne mesure.
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