it'syou

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Elle n'est pas très en forme, aujourd'hui. Ses jours ne sont jamais tout noir, mais aujourd'hui c'est un peu gris. Ca arrive, parfois - des, je n'ai rien à faire là ou des je suis sûre que j'embête tout le monde autour de moi qui tournent dans sa tête sans qu'elle ne puisse rien y faire. A force de s'inquiéter pour tout le monde, elle se laisse manger par des interrogations infondées auxquelles elle n'aura jamais de réponses, puisqu'elle ne pose jamais les questions. Elle n'en a pas besoin. Tout ce dont elle a besoin, c'est de les chasser. Alors elle lui a dit de la retrouver, à la fin des cours. Elle attend contre un arbre, jouant avec le ruban qui décore ses cheveux. Joue avec le bout de sa cravate en regardant ses pieds. C'était l'époque où elle la portait encore fièrement, où ses mains étaient belles et douces, immaculées et où ses yeux n'étaient pas cernés. L'époque où un sourire naturel venait toujours décorer ses lèvres.

Et il est là, à nouveau, dès qu'elle l'aperçoit. Dès qu'elle entend des bruits de pas en sa direction et qu'elle ne relève les yeux. Sa simple vue suffit à apaiser son esprit un peu morose, à y faire fleurir des idées et des jolies proses. Sans attendre qu'il n'arrive à sa hauteur, elle le rejoint - s'empresse d'aller se blottir contre lui, dans le confort et la sécurité de ses bras. Elle le serre contre elle, prête à ne plus jamais le lâcher.

▬ Lance ! Tu m'as manqué !

Et pourtant ils se sont vus il n'y a pas si longtemps, mais dès qu'il s'éloigne c'est toujours un peu plus dur de respirer. Elle se laisse envahir par sa chaleur, par son odeur, par cette sensation d'être à la maison. Elle a un peu envie de pleurer, mais elle ne le montrera jamais. L'impression d'être rentrée. Soulagée. Elle relève la tête vers lui, l'air angélique, les joues roses de joie.

▬ Comment tu vas ? Ta journée s'est bien passée ?

Et cette après-midi elle ne veut que vous deux.
Assis contre le tronc d'arbre, peut-être,
A simplement se perdre dans ses bras.
A ne penser plus à rien sauf à ça.
Merci d'être là quand ça ne va pas.

it'syou

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Elle est comblée ; en elle, ça bat un peu fort. Ca lui fait toujours cet effet là quand elle peut goûter à son réconfort. Des petites collines que son coeur court avec empressement, l'air de se rappeler qu'il est toujours bien vivant. Elle sourit - tellement ! Et c'est si sincère. Elle a l'impression que juste en marchant jusqu'à elle, il a réussi à chasser le mauvais temps. Il est fort, Lancelot ! elle se dit, et sa voix à ses oreilles est une si douce mélodie.

▬ Il m'en faut toujours peu quand c'est à propos de toi, c'est pas une nouvelle, ça.

Honnête, toujours, envers et contre tout.
Même quand ses mots sonnent trop doux.
Et il a l'air un peu fatigué, Lancelot. Alors, par réflexe, elle le serre un peu plus contre elle, caresse son dos de son pouce d'un mouvement régulier.

▬ A ce point ? Elle réfléchit une seconde - l'envie d'aider ne cessant de l'habiter, surtout pour son Serpentard préféré. P't'être que tu peux demander au prof s'il a des trucs à te recommander pour prendre un peu d'avance alors ? Ca pourrait être cool.

Un petit sourire rassurant, tentant d'encourager comme elle peut. Elle se doute bien que ça ne résoudra pas tous ses soucis, mais elle peut toujours essayer. Puis un doigt sur son nez, qui lui fait cligner des yeux. A sa devinette, elle a un air surpris - la bouche entrouverte, avant de sembler presque admirative.

▬ Comment tu le sais... ?

Elle n'est pas une très bonne menteuse - sauf quand elle décide de s'y mettre - mais elle pensait avoir caché ça assez bien. Personne n'a remarqué autour d'elle ! De toute la journée ! Et lui, il arrive, et il lit ça comme on demande l'heure au déjeuner. C'est pas juste. Il est vraiment fort, Lancelot ! dans sa tête, l'admiration se fait un peu plus forte. Elle a toujours des paillettes dans les yeux quand elle parle de lui. Ou quand elle y pense, aussi.

C'est un petit sourire timide qui prend place sur ses lèvres, comme attrapée en pleine bêtise alors qu'elle le lâche. Instinctivement, elle joue avec ses doigts, son corps se balançant légèrement d'avant en arrière ; nerveuse, pensive. Les signes la trahissent toujours.

▬ C'est pas très grave... Ca ne l'est jamais, avec elle. Juste... J'ai entendu des rumeurs, tout à l'heure. Sur elle mais pas que. Encore. Toujours. Ca m'a fait réfléchir et puis j'ai commencé à broyer un peu du noir...

Un petit rire désolé, des yeux qui descendent hâtivement sur le sol sous la culpabilité. Elle manquerait presque de s'excuser de ne pas être souriante.

▬ C'est stupide, je sais, j'arrêterai bien vite d'y penser. Tu es triste ? Arrête ! Elle aimerait y arriver. Et puis, maintenant que t'es là, ça va mieux !

Elle relève vers lui un sourire - sincère, tendre.
Si les doutes sont toujours là, son coeur est apaisé.
Mais ça ne veut pas dire que le ciel est plein de clarté.

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Un peu déçue, peut-être, que sa proposition ne puisse aider en rien. Elle aimerait tellement pouvoir régler ses problèmes - les problèmes de tout le monde, de manière générale. Peut-être encore plus quand ça concernait les Avery - sa dévotion pour la fratrie semblait sans faille. Elle était comme ça, Persy. Jamais assez à donner pour les autres et frustrée de ne pas pouvoir faire plus. Elle irait leur décrocher la Lune si c'était une de leurs lubies, sans même hésiter.

Puis, un peu surprise. Ca semble être une telle évidence pour Lancelot que de savoir la lire. Etait-elle si transparente ? Elle ne s'en rendait pas compte. Les gens lui disaient parfois qu'au-delà de ses sourires, elle pouvait être un peu dure à déchiffrer. Il faut dire qu'à force de sourire et d'être toujours de bonne humeur, les mensonges se glissent dans la vérité et elle a pris l'habitude de les y cacher. Ca lui fait bizarre, du coup. Mais ce n'est pas désagréable. Ca veut juste dire qu'elle n'a pas besoin de se cacher, pour une fois.

Ce qui ne se cache pas non plus, c'est la colère qui monte rapidement chez son compère. Surprise, même si elle devrait être habituée, elle agite ses mains devant elle, gênée.

▬ Quoi ?! Non ! Non, non, non ! Je disais pas ça pour que tu ailles chercher le conflit !

Elle n'aimait pas trop ça, les conflits.
Elle ne comprenait pas pourquoi tant de gens autour d'elle semblaient avoir recourt à la violence si facilement. Elle repense à Alaric. Au nombre de fois où elle doit s'occuper de le soigner. Si Lancelot venait à être blessé par sa faute, elle ne sait pas si elle pourrait s'en remettre.

▬ C'est pas ça du tout mon problème, je m'en fiche moi qu'ils soient punis ou non. S'il-te-plaît, vraiment, ils méritent même pas ton attention.

Si Lancelot décidait de partir à la chasse de tous ceux qui ont jamais dit un mot de travers à son sujet, il serait parti pour chasser un grand nombre des personnes de son année - et peut-être même en dehors. Un grand nombre, d'ailleurs, portant la même cravate que lui. Un soupire passe ses lèvres, doucement. Ses yeux descendent sur l'herbe.

▬ Ce que je voulais c'est...

Être rassurée.
Mais c'était tellement stupide.
Elle savait déjà rationnellement la réponse à ce qui l'inquiétait, mais son cerveau n'en faisait qu'à sa tête. A nouveau, ses doigts s'emmêlent nerveusement.

▬ Je voulais juste savoir ce que tu en pensais toi.

Elle recommence à se balancer très légèrement, le stress remontant. Elle n'a jamais été bonne avec le fait d'étaler ses inquiétudes, surtout quand elle les sait infondées. Elle se trouve lourde, elle se trouve chiante, elle se trouve envahissante et elle a l'impression de forcer les gens à être attachés à elle. L'espace d'une seconde, ses dents viennent trouver sa lèvre. Elle cherche comment formuler les mots le plus gentiment possible, mais elle n'y arrive pas. Dans sa tête, ça tourne en boucle. Tous les murmures qu'elle a entendu, tout ce qu'on lui a balancé directement au visage sans s'inquiéter de comment ça pourrait l'impacter. Son coeur, qui s'était apaisé, lui donne l'impression de peser une tonne. Elle finit par se lancer, timidement. Clairement pas dans son élément.

▬ J'ai entendu dire... 'Fin... Ils disaient en gros que... Que la seule raison pour laquelle je réussissais c'est parce que je... Suçais. Mais elle refuse d'utiliser le mot. Je m'accrochais à des sangs-purs, et que ça devait être une plaie pour vous. Que c'était une honte pour vous.

La culpabilité la submerge.
Il est vrai qu'elle était très bien entourée, par des personnes de haute stature. Elle n'avait jamais sélectionné les gens qui l'entouraient - ça c'était fait comme ça, c'est tout. Naomi, Lancelot, Alaric, Fallen... Elle les aimait tant. Elle relève ses yeux sur Lancelot - ils brillent. Ce n'est pas de la joie qui s'y lit, mais bien des larmes qui menacent de fleurir sur ses joues. Les remords la rongent, la culpabilité la noie.

▬ Est-ce que c'est vrai que je vous dérange... ? Je sais que je cherche souvent à passer du temps avec vous... Je veux pas devenir un boulet.

Et surtout, ce qui la blesse le plus.

▬ J'ai pas envie qu'on parle mal de vous juste parce que je suis trop collante.

Frustrée, c'est un rare éclat de colère qui éclaire son regard.
Elle ne veut pas qu'on dise du mal de ceux qui comptent pour elle.
Peu importe ce qu'on peut lui dire, sur sa réputation, sur l'origine de ses résultats, elle saura le ravaler sans y repenser deux fois. Mais l'idée que l'on salisse le nom de ses amis - par sa faute, qui plus est - lui était terriblement douloureuse. Ils étaient tellement formidables ! Que le monde choisisse de les peindre d'une mauvaise couleur à cause de son existence dans leur vie la frustrait d'injustice.
Ils ne méritaient pas ça.

it'syou

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Si elle semble être incapable de s'énerver contre n'importe qui ou pour n'importe quoi, Lancelot, lui, semble s'énerver contre le monde entier et au moindre mot. Un caractère fort qu'elle apprécie même dans ses plus mauvais jours, même quand cette colère lui est adressée. Elle sait que Lancelot ne lui ferait pas de mal. Pas intentionnellement, en tous cas. Que sa colère doit sûrement être justifiée, d'une certaine manière.

Sûrement qu'elle se fera bouffer. Ca ne serait pas surprenant, quand on la connaît. La douceur qu'elle a décidé de porter il y a quelques années s'était profondément engrainée dans son core. Certains la penseraient faible, pour ça. D'autres y trouveraient une certaine force. Elle ne saurait dire qui a réellement raison.

Pas elle, apparemment.
Pas quand ses questions se retrouvent percutées - que ses pieds se décollent un peu de l'herbe qui les portait. Son col soudainement un brin serré, la surprise se lit sur son visage. Ses mains, relevées par la surprise, viennent trouver le poignet qui enserre son uniforme par réflexe. Si elle ne dit rien et qu'elle est persuadée que Lancelot ne viendrait jamais à lever la main sur elle, son cerveau grimace un peu à la pensée. Si elle n'est pas fan des pratiquants de violence, elle est encore moins enthousiasmée par l'idée de la recevoir.

La moldue. Ah. Ca pique un peu, comme appellation. Elle sait ses origines, mais les gens n'ont cesse de les lui rappeler. Et évidemment, elle n'a cesse de se comparer. Un cercle vicieux dont elle ne sait se séparer et dont elle ne se séparera jamais vraiment. Un doigt qui s'agite sous ses yeux, pourtant, lui rappelle que ce n'est pas le point qu'il tente de faire passer. Le message est passé sans douceur ou délicatesse, comme le reste de l'échange. Mais c'est le meilleur à faire. La cajoler ne chassera pas ses angoisses. Si la brutalité de la chose n'est pourtant pas la meilleure solution, et qu'il y a sûrement un moyen plus sain de l'évoquer, qui blesse un peu moins, elle ne s'en plaint pas. Au moins, les mots sont clairs. Elle n'a pas besoin de les retourner dans son cerveau pendant des heures à se demander s'ils étaient dits si gentiment pour la ménager ou s'ils avaient une signification cachée. Ce qui est pensé est ce qui est dit. Et les nuages dans ses yeux semblent s'écarter. Plus sereine. Ses épaules se détendent. Ses doigts sur son poignet aussi, sans pour autant le lâcher - elle ? Cesser de le toucher ? Bon courage.

▬ C'est vrai. Pardon d'avoir douté.

Un sourire un peu timide retrouve sa place sur ses lèvres.
Sincère, bien que maladroit.

▬ Merci, Lance.

Parce qu'au final, elle avait besoin d'entendre ce genre de choses. Un bref rappel qu'elle doit faire confiance à ses amis, qui sont là autour d'elle de leur propre chef, plutôt qu'à des personnes qui ne cherchent qu'à la faire tomber. Elle se sent plus légère. Et pas uniquement parce qu'elle touche le sol à moitié. Elle espérait toutefois que sa colère finirait par se dissiper. Elle n'a pas envie que leur après-midi ne soit gâchée par ses inquiétudes frivoles.

▬ Ah ! Mais ça veut pas dire pour autant que tu dois aller botter les fesses des gens !

Elle fronce un peu les sourcils à son tour, bien qu'elle ne pourra sûrement jamais être intimidante à ses yeux, probablement. Aux yeux de n'importe qui, vraiment. Pas quand elle n'a pas le coeur à blesser sérieusement.

▬ Quitte à choisir, le temps que tu passerais à leur donner une leçon, je préfère que tu le passes avec moi.

Egoïste et elle ne s'en cache pas.
Un léger sourire sur ses lèvres.

▬ Après tout, je suis collante.

Mais c'est bien comme ça qu'on l'aime.

it'syou

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Elle retouche le sol, pourtant son esprit lui semble toujours si léger. Toujours l’impression de flotter un peu, maintenant que ses angoisses se sont envolées. Alors que le dos de Lancelot se pose contre l’écorce d’arbres, elle se remet à se balancer d’un pied à l’autre. Plus insouciante, c’est un réflexe qui a tendance à la bercer. Elle est contente de ne pas être à l’intérieur, une seconde, pour ne pas que le bruit de la jambe qui s’agite ne l’agace. Sur l’herbe, c’est étouffé, alors ça va. Elle rit à ses propos alors qu’elle retrouve un sourire enjoué.

▬ Toi ? Te salir les mains ? Jamais, évidemment.

Une main se perd dans ses cheveux qui sont décoiffés et elle ne s’en offusque pas - habituée, heureuse qu’on lui donne de l’attention telle qu’elle soit. Elle rit à nouveau avant d’être presque sérieuse.

▬ Honnêtement ? Oui. Je crois que je pourrais mourir de solitude ! Et de manque d'affection. Alors t'as pas intérêt à me délaisser !

Elle s’occupe de remettre ses mèches en place, retirant le ruban dans ses cheveux l’espace d’un instant juste pour réitérer sa coiffure proprement. Et puis, Lancelot a faim. Et elle soupire, un sourire aux lèvres. Elle se met à ses côtés et fouille la poche de sa robe, sortant un sachet de biscuits faits maisons. Elle s’occupe de le lui mettre dans la main.

▬ Tiens. Promis, ils sont pas empoisonnés. C'est ma maman qui les a faits. Et j'en ai d'autres paquets, elle m'a dit de les partager.

Elle finit par se laisser glisser contre le tronc d’arbre, s’asseyant par terre. Ses yeux se lèvent vers le ciel, elle aussi. Elle contemple les feuilles d’arbre qui s’agitent légèrement, le bleu du ciel qui se montre clément. Elle profite de ce moment simple mais qui lui est précieux. Jambes étalées dans l’herbe, elle joue avec un pan de sa robe machinalement.

▬ Faudra que j'en donne à Naomi, aussi !

Ce qu’elle partage avec l’un, elle partage en général avec l’autre. Une habitude comme une autre pour elle qui partage tout ce qu’elle peut avoir à donner. Même si un certain collègue Serdaigle trouvait son entourage décevant et médiocre, elle chérissait ses amis plus que tout. Contente et satisfaite d’avoir trouvé des gens aussi aimants et bienveillants, à n’en point douter.

▬ Ca me fait bizarre de pas être à la bibliothèque... Mais c'est bien aussi, les moments de calme comme ça.

Un rire, léger.

▬ Et puis je passe du temps avoir toi !

Alors forcément, comment pourrait-elle être plus heureuse que ça ?

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Elle ne sait pas trop si sa générosité est si grandiose que ça, mais si elle peut tarir sa faim, ne serait-ce qu'un instant, elle le fera. Et puis, si elle peut partager la cuisine de sa mère - qui est excellente ! - pourquoi s'en priver ? Inconsciemment elle fait passer le doux message que l'abode qui l'a toujours abritée est aussi prête à les héberger. Des parents qui aiment les amis de leurs enfants comme leurs propres rejetons sans se questionner. Tout aussi tendres et dévoués que la fille qui les représentait.

Comme en réponse au sien, un sourire se pose sur ses lèvres alors qu'elle donne une légère tape sur la main tendue vers elle. Amusée et douce, jamais violente. Le regard espiègle comme une enfant.

▬ Pour que tu manges tout, tout seul ? Bien sûr.

C'est qu'à force, elle commence à la connaître, la fratrie. Alors elle s'assurera elle-même que Naomie reçoive sa part de sucreries - au moins, elle saura que le partage sera bel et bien équitable.

C'est l'incompréhension qui le berce à ses paroles d'antre de savoir et de travail - toujours du travail ! Au moins une chose qui ne changera pas au travers du temps. Elle s'acharnera toujours autant. Mais aujourd'hui, elle rit.

▬ Moi j'aime bien les bibliothèques, c'est apaisant.

Du silence, que du silence.
Le maigre bruit des feuilles qui se tournent.
Ou le discret bruit du stylo sur la page.
Un repos pour son âme trop sensible aux bruits du quotidien. Et parfois, aussi, elle s'échappe dans les confins des livres en bonne compagnie. Qu'il s'agisse du Serpentard à ses côtés ou d'un Serdaigle qu'elle n'a cesse d'admirer, elle était toujours bien entourée.
Ou livrée à une solitude qui ne l'a jamais dérangée.
Dans ce contexte, en tous cas.
Elle se demande si elle en fait trop - elle ne saurait comment expliquer que c'est un réel plaisir que de passer des heures et des heures entières à lire et étudier, à apprendre et comprendre, sans jamais cesser de convoiter. L'excellence. La sagesse. Le savoir. Toute connaissance sembler la fasciner comme si elle n'en avait jamais assez. Si elle pouvait trouver moyen de tout connaître sur cette terre, elle le ferait - et pourtant sûrement que la course à l'illumination lui manquerait.
Aimer apprendre pour apprendre.
Une Serdaigle jusqu'à la moelle.

Le contact et le poids de sa tête sur la sienne la rassurent, la position agréable et naturelle alors qu'elle contemple le bleu du ciel. Et si elle pensait, il y a à peine quelques secondes, à retourner s'enfermer entre quatre murs pour étudier, elle savait pourtant se laisser aller à la douceur de l'instant qu'ils partageaient. Etreinte d'une satiété qu'elle ne saurait expliquer ou comprendre. Ses yeux se ferment lentement alors qu'elle est secouée légèrement par un rire.

▬ Je dis ça, mais je crois surtout que je vais finir par m'endormir.

La sensation du soleil qui embrasse sa peau et la réchauffe.
L'odeur des pâtisseries qui chatouille encore son nez et de l'herbe fraîchement coupée. Du contact physique dont elle ne se lassera jamais.
Elle dormirait si bien, si elle se laissait aller.
Enfant de l'été qui apprécie encore, à ce moment, l'approche d'une saison qu'elle viendra à craindre et détester. Mais c'est aujourd'hui l'insouciance qui vient le bercer.
Surtout aussi bien entourée.