|	make me feel alive ; 'cause i can't

it was later that evening.
alors que les shops fermaient tout l'un après l'autre,
que le soleil disait ses derniers adieux avant de disparaître à l'horizon,
c'est en fredonnant un air de musique que tu marchais dans les rues que tu connaissais par cœur.

de par le chemin qui tu avais souvent emprunté,
tes pieds te menant jusqu'à son antre,
ceci est ta routine depuis quelque temps depuis cette journée où tout s'écroula.
en mille morceaux,
en petite pointe coupante,
tu avais décidé à ce moment que tu viendrais l'aider à ramasser les morceaux de verre restant dans son cœur.
et c'est donc en sautillant les dernières marches que tu arrives finalement à sa porte que tu débarras avec ton double de clés avant de t'exclamer :

— miiiiiiimooosaaaaa I'm home !

|	make me feel alive ; 'cause i can't

and there’s no answer.
le silence faisant écho,
tes paroles se perdent dans l'espace que tu connais trop bien maintenant.
pour toutes les fois,
pour tous les rires que nous avions échangés,
tu avais toutefois l’impression qu’un voile faisait de l’ombre dans la demeure.

ce cocon qui était habituellement vivant,
de par les désastres que l’on était,
des plaisanteries et de la foutaise qui nous sortait tout le temps de la bouche,
c’est dans cet univers meurtri que tu fais maintenant éruption.

de pas tes pas qui se font lents,
de par l'inquiétude qui te serre le torse,
tu te demandes si le propriétaire des lieux était bel et bien là.
mais ce sont les petits éclats de verre sur le plancher qui te répondirent.

de par les petits reflets sur le sol,
de par le vent qui s’engouffre par les fenêtres pour venir te souffler au visage,
tu découvres la scène alors que ton cœur se serre.


parce que tu aurais tant aimé qu’il ne tombe jamais aussi bas.


l’ayant toujours vu flamboyant, fier et puissant,
valeureux et chaotique capitaine qu’il était,
ce n’était que le fantôme de lui qui se trouvait maintenant sous tes yeux.

de par la table qui avait été renversé,
de par la rage qui s’était défoulé avec les verres et les assiettes à disposition,
tu te dis que tu avais bien fait de garder tes souliers en arrivant alors que tu fais ton premier pas vers l’avant.
craquement sous tes souliers,
tu te fais un chemin jusqu’à lui avant que tu ne t’accroupisses.
et si les paroles ne te semblaient pas nécessairement sous le moment,
ce sont tes bras qui viennent l’entourer.

car tu ne veux pas qu’il soit seul.
alors soyons seul ensemble.

|	make me feel alive ; 'cause i can't

he was a fragile thing.
alors qu’on a l’habitude le voir si stable,
si fier avec sa tête haute, triomphant de nombreux combat,
autant ceux du sol que ceux du ciel,
tu es perplexe.
ayant toujours été au courant d’une certaine faiblesse pour certaines choses,
le connaissant parfois un peu trop,
c’est pourtant devant un être en éclat que tu te colles.

de par les éclats qui vous entoure,
ayant l’impression que ce n’est pas que le verre qui jonche ainsi le sol,
tu tentes de ramasser les petits bouts de lui que tu peux saisir alors qu’il réagit à ton contact.
de par ses mains qui s’agrippent, qui cherche à remonter,
l’air manquant, l’air souffrant,
c’est dans la réalité que tu te dois de le ramener.
même si le monde de l’ignorance semblait plus agréable,
plus serein,
plus silencieux,
c’est avec le désir de le faire se sentir mieux que tu lui chuchotas :

— pas trop envie de refaire la déco avec mon pied en sang, mais je prends note. agrippe-toi à moi maintenant.

que tu dis avant que tu ne le soulève.

l'attrapant correctement, tu le soulevas dans tes bras avant de sortir de la cuisine.
prenant quelques pas de distance avec la scène, c'est le mettant dos à la pièce que tu le déposes finalement avant que tu ne lui adresses de nouveau la parole.

— attends moi ici, je vais aller ramasser... sauf si tu veux que je reste avec toi.