Il y avait parfois, mais bien souvent ces derniers temps, des journées sombres et non souhaitées. Ces journées qui, dès le levé sonne comme un tourment. Grognon pourtant qu’on fini par s’y accommoder, se lever et faire ses actions quotidiennes. Bien moins d’intérêt et d’enthousiasme, mais l’optimisme naïf de s’imaginer qu’on ne pourra pas tomber plus loin, surtout si on reste ainsi enfermé. Mais les heures passées avec difficultés et on finit par tourner en rond à se morfondre. Revient alors, l’idée de sortir non pas pour prendre l’air mais bien pour s’oublier autour de quelques verres.

Alors c’est comme une salvation lorsque sa sonnette retentit. Un soupir pourtant qui éclate, faisant par d’une réelle froideur. Être dérangé n’est jamais très bon, d’autant plus car l’individue n’aura jamais clairement conscience des problèmes intérieurs qui l’entoure. Alors c’est en trainant des pieds qu’il arrive jusqu’à la porte pour lui faire face, à elle.

Une surprise qui est lisible sur son visage, les sourcils froncés face à l’incompréhension. Ils existaient de nombreuses personnes dans son passé qui avaient la possibilité de lui faire face aujourd’hui, d’une telle façon improvisée. Mais ô grand jamais, il n’avait imaginé de revoir.

« Cillian ? »

Qu’il articule comme pour assimiler ce face à face. La tête qui passe dans le couloir, observe de droite à gauche, car s’il était étonnant de la voir, il l’était bien plus d’imaginer qu’elle s’était rendue jusqu’ici seule. Et pourtant.

« Euh oui, entre. »

Des mots qui guident ses actes, tandis que Tom se décale pour la laisser entrer.

« Désolé du bazar. »

D’un part car il ne vivait pas seul et de l’autre, aucun d’eux n’attendait une quelconque visite.

« Qu’est-ce que tu avais à faire dans le quartier ? »

Car s’imaginer qu’une demoiselle comme elle puisse avoir affaire dans l’allée des embrumes étaient d’autant plus effrayant. Le monde avait-il tant changé ?

L’avantage dans cette visite surprise était sans doute l’effet que cela lui procurait. A défaut d’être grognon, il était surpris et interrogateur. Et malgré que Cillian entre dans l’appartement seule, Tom ne peut s’empêcher d’imaginer qu’il puisse s’agir d’un guet-apens. En vérité, tout cela ne pourrait être que de sa faute à lui et cette façon d’être si têtu. Choisir de faire profil bas depuis sa sortie alors que quelques personnes devraient être en attente d’une simple nouvelle. Alors il en vient à soupirer, bien maladroitement. Une exclamation si forte qu’elle semblerait avoir été développé à cause de sa venue.

« Ah… »

Il ne savait pas vraiment quoi penser. Savoir que sa sœur pouvait connaître son adresse était une chose, le fait de découvrir qu’elle la distribuait à certaines de ses amies en être un autre.

« Plutôt mais bon. »

Qu’il n’allait pas mentir. Hausse les épaules avec simplicité. Même le dernier des abrutis se rendrait compte que Cillian était tout autant à l’aise que Tom.

« Mais c’est gentil. »

Non pas pour l’appartement, parce qu’il était simple et de mauvaise qualité. Là était le fait de vivre dans l’allée des embrumes. L’avantage d’un tel logement n’était de toute façon pas dans le cachet mais bien dans le quartier. Ici tout le monde avait son histoire, mais personne ne cherchait les embrouilles (du moins, généralement).

« Non t’inquiète, je n’avais rien de prévu. Tu peux t’asseoir si tu veux. »

Un vieux canapé et quelques chaises bien que sur ces dernières, on pouvait remarquer quelques vêtements. Pour la libérer de son poids, il récupère la boîte à gâteau avant de l’ouvrir. Les yeux pleins d’étoiles et la salive qui aurait pu couler de sa bouche tant l’odeur et la beauté de se qui lui était proposé lui paraissait un lointain souvenir.

L’impression alors, de découvrir encore et encore. Tout comme le jus de citrouille, tout se qui lui semblait autrefois acquis n’était qu’une douce expérience.

« Je n’ai pas grand-chose à t’offrir pour accompagner par contre… A part de l’eau. »

Ou de l’alcool, mais ce n’était pas vraiment le genre de boisson que l’on proposait pour accompagner des pâtisseries. Second haussement d’épaule, dépose la boîte sur la table basse pour aller chercher deux verres d’eau du robinet.

« Ça peut aller. »

Car tout cela est devenu une constante, il n’allait ni bien, ni mal. C’était juste un être perdu et désorienté, qui faisait son possible pour raccrocher les deux bouts. Quand bien même il ne savait pas pourquoi il faisait tout cela.

« Et toi ? J’ai cru lire ton nom sur une page de la gazette récemment. Ça doit être sympa. »

De côtoyer des gens qui avaient écrit sur lui durant son jugement et son arrestation, mais ça, c’était une autre histoire. Qu'il revient alors finalement auprès d'elle pour lui tendre l'un des verres remplis.

« Oui ils ont l’air délicieux. »

Parce qu’au travers d’un rue en regardant par derrière la vitre, sans doute aurait-il pu craquer en tant normal. En acheter quelques-unes pour les manger en famille, avec Alba et Eliott. Mais dorénavant, c’était bien différent, bien inutile. A quoi bon acheter de si belles pâtisseries si c’était pour se morfondre dans la solitude ambiante en les goutant.

Et si son regard semble dévorer la tartelette au fruit, c’est lorsque sa main s’apprête à la saisir que le doute subvient. La main en haut de la boîte, semble incertaine du choix qui lui est proposé. D’un côté, tout lui faisait envie, bien qu’il ignorait si c’était raisonnable et même par ou commencer.

« La simplicité, c’est parfois bien mieux. »

Car par logique, ce qui est simple ne peut pas être compliqué. Une valeur sure qui peut difficilement peiner. Et c’est sur ces mots qu’il opte finalement pour le beignet.

« J’imagine qu’il y a pleins de nouveaux restaurants et boutiques maintenant. »

Qu’en trois ans, si la majorité était fidèle certains avaient fermés pour laisser place à d’autre commerçant. A tel point que, Tom ne reconnaissait pas certaines rues qui lui étaient pourtant habituelles.

« J’ai pas prévu grand-chose. »

Même rien du tout, guidé par l’avis avec l’espoir que tout irait pour le mieux du jour au lendemain. On cherche à s’en convaincre, alors qu’on sait pertinemment que ce n’est pas comme ça que fonctionne le monde.

« Je vais presque tous les jours au ministère, mais bon. »

Ce n’est pas très concluant. Assez dur aussi, de vivre une vie qui a été partiellement arrachée. Renifle le beignet qui s’approche de son visage avant d’en croquer un bout. Une bonne texture, la pâte et le sucre qu’il s’en lècherait les babines. Et une nouvelle fois qu’il en vient à hausser les épaules.

« Tu peux peut-être t’en douter, mais c’est pas si simple. Enfin, on aurait tendance à penser que oui vue de l’extérieur. Mais c’est bien différent que ce qui a pu être écrit ou inventé par d’autre. »

Car ils certains aiment bien récupérer l’histoire d’un tiers pour la transformer, la partager au monde alors que rien n’est vrai, que le ressenti n’est pas représenté comme il devrait l’être. On déforme, on s’amuse, on piétine les malheurs d’autrui.

« Alors je vais peut-être faire un peu de rangement. »

A défaut de sortir, qu’il s’occupe ainsi était peut-être la meilleure chose à faire. Bien plus expéditif et une occupation qui ne prendrait pas beaucoup de son temps libre. Une réponse bancale, qui n’avait rien de très sincère, perdu qu’il était.

Mais pour l'heure, il croque une nouvelle fois dans son beignet.

Abandonne quelques secondes son beignet pourtant si bon, si délicieux pour attraper son verre d’eau et en boire quelques gorgées. La proposition de Cillian se présente à ses oreilles comme une douce mélodie, sortir dans ce genre de lieu lui était bien difficile. Et il n’avait, pour l’heure, pas encore eu la possibilité de trouver quelqu’un pour l’y accompagner. Un semblant de vie sociale qui ne se limitait pas aux alcooliques et à cette mascarade que l’on appellerait travail, ne pouvait-être qu’une bonne chose, n’est-ce pas ? Alors il avait acquiescé avec simplicité, un léger entrain pourtant, qui pouvait se faire ressentir.

« Ce que je veux faire ? »

Une question pourtant évidente, à laquelle il n’avait pourtant jamais pensé. Ce qu’il voulait au fond de lui ? Lui-même l’ignorait. Le monde lui semblait étranger, tout comme sa personne. Tout l’acquis d’autrefois lui semble être bien lointain. Le quotidien n’existe pas, ou du moins seule une pâle copie subsiste. Que voulait-il ? Que pouvait-il vouloir. Machinalement, sa main s’élève pour atteindre l’arrière de son cou qu’il masse gauchement.

« Ça serait étrange de dire que j’en sais rien ? Genre vraiment rien. »

Il avait toujours fait preuve de sincérité, bien que parfois la réalité était dure à assimiler.

« Je suis même pas sur que je me suis déjà posé la question et que j’y ai réfléchis. Mais là de suite ? Qu’est-ce que je pourrais vouloir, espérer ? C’est le vide partout, un peu. »

Dans ses idées, dans ses ressentit. Il se sent vide, il se croit mort. Peut-être qu’il n’est jamais vraiment revenu d’Azkaban, malgré se que pourrait faire croire son corps ici présent et ses mots qui viennent briser les silences. Beigne qu’il fini alors, d’une bouché. Se sent mal en voyant que Cillian coupe le chou en deux, peut-être aurait-il du faire de même (surement). Il n’était pas pourtant égoïste, et au-delà de l’habitude, il n’y avait juste pas pensé.

Désolé qu’il avait envie d’être. Tom s’excusait de bien des choses, comme si il avait tout un monde à faire pardonner.

« C’est gentil, mais j’veux pas m’imposer. Tu dois pas y être seule, si ? »

Trois ans c’étaient tout autant court que long, mais à son âge, si elle avait quitté le cocon familial, elle ne devait certainement pas vivre seule.

« Et puis quand on y pense, ça fait longtemps que j’ai pas fait de vrai rangement. »

Haussement d’épaule, il n’en avait pas vraiment eu l’occasion vue que sa cellule était tout aussi vide que son âme en peine.

« La forêt… »

Qu’il en fait finalement écho, si Tom ne s’était toujours pas fait au retour dans la ville bruyante et animé, il n’en était pas sorti pour autant. Les feuilles tombantes et les arbres titanesques. Le soleil léger, saccadé à cause des nombreuses branches, l’odeur de la nature et le silence seulement brisé par le bruit d’animaux et créatures.

Soupir rêveur. Perdu dans ses pensées quelques secondes, tandis que son intérêt revient très rapidement sur la boîte à gâteau. Un regard de nouveau, rempli d’hésitation.

« Tu as bien fait de t’installer à la campagne. On y avait pensé pour l’éducation d’Eliott, pour que ce soit mieux pour lui mais… »

Les épaules s’abaissent, à quoi bon ressasser les rêves d’avant qui ne sont que cauchemar dorénavant.  

Si l’entièreté du corps se détend, que la crispation des muscles se relâche c’est bien sous l’effet d’une certaine inconscience. Avec la différence d’âge, Tom n’avait jamais remarqué à quel point il était simple de discuter de ses problèmes avec Cillian. Une gentillesse et une douceur qui ne faisaient aucun doute, elle avait cette facilité à mettre son interlocuteur en grande confiance. Il savait qu’il n’y avait aucun jugement, seulement de l’inquiétude et de la bienveillance à son égard. Alors les mots sortaient bien malgré lui, bien qu’il restait énigmatique sur certains points, car même lui en ignorait la réponse.

« C’est vrai. »

Elle savait pertinemment quoi dire pour ne pas que Tom soit encore plus mal qu’il ne l’était déjà. Qu’elle soit sincère ou non n’était pas vraiment la question, car plus que l’éventuelle arrière-pensée, s’étaient bien les mots et les gestes qui avaient de l’importance pour les gens dans son cas. Car il était assez difficile de voir plus loin, à cause des pensées parasitées.

« Alors j’y réfléchirais surement. »

Qu’il avait répondu de manière sincère. Il ne savait pas si ça se faisait vraiment, mais compte tenu de sa situation, changer d’air ne pouvait lui faire que le plus grand bien. Même pour quelques jours, s’évader du monde dans lequel il avait grandi, s’échapper de son colocataire pour respirer l’air frais de la forêt. Ou simplement se poser dans les champs à attendre, l’espoir qu’une page pourra être tournée. Oubliée, ne serait-ce que l’espace d’un instant.

Un léger sursaut alors, qui ne passerait pas inaperçu lorsqu’elle vient l’enlacer. Un geste insoupçonné et tout autant étranger, le contact humain n’était plus vraiment dans ses habitudes comme bien d’autres choses. Là était le problème d’être entièrement coupé du monde, entouré comme seul gardien de draps crasseux aux actes inhumains.

« Tu n’as pas à l’air, rien n’est de ta faute. »

Très premier degré, mais une façon de libérer les choses. Un sens profond, qui exprime que tout cela est belle et bien la faute de quelqu’un. Mais ce n’est ni celle de Cillian, ni de Tom, ni celle de bien d’autres personnes. Mais il y avait un fautif qui existait, un fautif qu’il côtoyait.

« Non. »

Secoue la tête de droite à gauche, prend une gorgée d’eau.

« Comment revoir son enfant qui à grandit durant trois années sans ma présence ? »

L’idée qu’il puisse l’avoir oublié le terrifiait.

« Trois ans c’est long et j’ai du leur causer beaucoup de soucis, alors je ne pense pas mériter de les revoir. »

Trois ans s’était terriblement long et il craignait se qu’il pouvait revoir au bras d’Alba.  

« Elle a signé les papiers du divorce pendant que j’étais là-bas, tu sais ? »

Et il ne lui en voulait pas, au contraire.

« C’est un risque à prendre. »

Un risque délicat que de leur envoyer un message, hibou ou sms. Que de leur rendre visite. Ignore tout à l’instant présent, si elle était retournée chez ses parents avec Eliott, si elle avait pu garder la maison ou bien si elle avait déménagé, à cause de la pression et du manque de ressource qu’engendrait l’enfermement de Tom. Bien différent de sa mort, car sans doute aurait-elle pu gagner quelques gallions de pension, lui qui pourtant avait servi son pays, son monde. Était devenu un monstre, un paria aux yeux de ses semblables et de certains de ses amis. Peut-être même d’eux, et ça… Cette simple pensée, cette simple idée le dévastait.

« L’incertitude présente qui peu soit être niée soit être confirmée. Et je suis pas certain que j’y arriverais, si jamais il a besoin de temps. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ? »

Il secoue la tête de droite à gauche, tente de dissoudre cette idée morbide de son esprit. L’ignorance et le silence semblait, pour l’heure, être la solution la plus adéquate à son état d’esprit. Lion pourtant autrefois courageux et sans peur, bourru et certain était désormais craintif et peureux. Rempli d’incertitude et d’amertume.

« On en a sans doute tous les deux besoins. »

Qu’il en vient à soupirer, se rend compte de la réalité dans lequel il est. Ce voile et cette nécessité qu’il a, de lui-même, créé. Récupère la moitié du chou à la crème qu’avait coupé Cillian, trois grosses bouchées dévorantes et délicieuse pour que la pâtisserie disparaisse de sa main.

« Alors le droit oui, mais… »

Qu’il grince des dents. Incapable de terminer sa phrase.

« Il faudrait peut-être que je reprenne un peu ma vie en main, avant de tenter de revenir comme ça, dans sa vie. »

Que ce soit son état, sa boisson et pleins d’autres éléments. A l’heure actuel, Tom n’était plus le père de personne. Juste un homme avec beaucoup d’envie et de désir qu’il était incapable de réaliser et d’accepter.

Des mots qu’il avait, pour une fois, réussi à prononcer. S’il n’était pas certain d’en être fier, d’avoir enfin fait face à une certaine réalité que Tom tentait de nier depuis sa sortie, malgré les quelques rendez-vous chez le psychomage qu’il avait fait sans grand intérêt. Il avait l’impression de pouvoir, peut-être, apercevoir une certaine ouverture. Un rayon d’espoir qui, pourtant, disparaîtrait aussitôt que Cillian passerait cette porte. Un fait, dont il ne prendrait pas immédiatement conscience, il n’arriverait pas à s’en sortir tout seul. Que cela soit Cillian ou quelqu’un d’autre, il avait besoin de quelqu’un à ses côtés pour l’aider, quand bien même cette main soit minime.

Et depuis août, Cillian avait été la seule personne qui avait vraiment cherché à faire ce pas vers lui. A lui faire comprendre, parce qu’il n’était pas buté comme avec les membres de sa famille. Son sang était pour lui, inconsciemment, bien différent d’une personne rencontrée dans le hasard de la vie. Pourtant, lorsqu’elle vient à lui proposer son aide d’une manière nette et sans nul doute sincère, il reste silencieux. La tête baissée, regarde ses mains qui reflétaient beaucoup de chose à la vue de leur état. Des mains qui déjà, n’était plus à l’aise au maniement de baguette.

« Les gâteaux, c’est très bien… »

Qu’il fini finalement par murmurer dans sa barbe, la tête toujours baissée. Les doigts qui gesticulent d’un certain malaise.

« Discuter un peu aussi. »

Cette fois-ci un peu plus confiant. Malgré la difficulté à lui offrir vraiment ses pensées et ce qui se trouvaient dans son cœur. Peut-être qu’inconsciemment, le fait qu’elle appartienne à la Gazette créerait une certaine barrière à la longue. En tant que bonne amie de sa sœur, il savait pourtant qu’il pouvait avoir confiance en elle, après tout, il l’avait rencontré durant plusieurs étés. Mais cette confiance, bien plus générale, avait déjà été brisée. Dévorée.

« Et je viendrais sans doute plus tard. »

Qu’il acquiesce contre lui-même, avant de relever la tête. Il lui fallait un peu de temps pour accepter sortir de la ville, prendre en compte que le silence dominerait son monde. Quand bien même il semblait être énervé à l’égard de ses voisins bruyants, cela lui donnait l’impression d’être vivant. Et non pas enfermé seul dans cette petite pièce sombre. Qu’il aurait de l’espace et un manque certains de bars.

Soupir las qu’il se recule sur sa chaise, s’abandonne presque au dossier. En vérité, il avait besoin de quelque chose de doux qui lui permettrait de parler un peu, ou d’être parfois dans le silence. Sans le moindre jugement. Un premier pas qui pouvait sembler être le plus difficile.

Il se dit qu’il avait eu raison, qu’en plus de l’instant présent c’était bien une étape qui avait été dépassée. Pas vraiment optimisme, mais tentait à le croire. Bien que malgré ce les dires de certains, Tom n’arrivait pas vraiment à visualiser comme le simple fait de parler à quelqu’un, de s’ouvrir, aussi minime soit-il, face à ses problèmes, pourrait à terme, lui permettre d’aller mieux.

Pourtant, lorsqu’il remarque que Cillian semble être sur le départ, il ne sait pas s’il se sent soulagé ou bien surpris. Que cette visite surprise, accompagnée de quelques pâtisseries toutes les unes des autres (du moins, c’est ce qu’il imaginait étant donné que ceux qu’il avait déjà engloutit était un réel délice), soit aussi rapide et écourtée. Peut-être, qu’effectivement, Cillian n’avait pas cherché à mal ou à le déranger d’une quelconque façon. Qu’elle soit vraiment là, à passer non loin de son quartier et s’était dit qu’un petit détour ne pouvait être que bénéfique. Lui qui s’était imaginé qu’elle avait pu être directement envoyée par sa sœur cadette.

Alors il acquiesce un instant avant de rajouter.

« Moi aussi. »

Et il était sincère. Ça lui faisait du bien de revoir quelques personnes du passé, d’autant plus si c’était de courte durée. Car il ne s’imaginait pas être capable de passer une soirée ou bien une journée entière avec une même personne. Alors, si la proposition de la campagne l’effraie sur certains points, Tom reste convaincu que ça ne peut-être que bénéfique.  

« Je t’appellerais dès que ça sera bon pour moi. »

Est-ce qu’il l’appellerait ? Evidemment, car si une chose n’avait pas changé depuis toutes ces années, c’était bien le fait qu’il ne mentait pas. Sans doute que cela prendrait du temps, il ne pouvait rien garantir car c’était un grand pas à faire. Mais, il le ferait.

« Merci Cillian… »

Une grande inspiration.

« … pour les gâteaux. »

Qu’il rajoute avec maladresse, mais ce n’était pas que pour eux.