Déjà plusieurs jours que tu sens une présence autour de toi. Tu ne saurais l'expliquer et tu n'as rien vu mais tu sens, tu sens quelque chose qui se terre dans les bois - une présence maligne et malsaine qui s'amuse avec tes nerfs. Tu ne supportes déjà plus de jouer à son jeu et si tu crois aux fantômes Atlas ; tu sais que tu es hanté par quelque chose de bien vivant et elle vit près du domaine. Tu ne sais pas ce que cette personne veut mais elle va découvrir qu'elle est mal tombée.

Il est tôt quand tu rentres du travail, transplanes devant la grille du domaine Priest. Tu la traverses et marches silencieux jusqu'à la maison, construite un peu plus loin au milieu des bois. Tu remontes le petit chemin de terre, attentif aux alentours mais sans rien montrer. Tu sens quelque chose, une fois de plus - mille regards pouvant provenir de plusieurs directions mais tu ne regardes dans aucune d'entre elles. Une fois devant la porte tu déverrouilles d'un coup de baguette et rentres à l'intérieur.
Sans en sortir de la soirée.

Minuit et demi. Les lumières sont toujours allumées, alors que tu t'affaires au garage pour ranger les différentes armes. Tes parents ne vivent presque plus ici, en déplacement pour le travail sur d'autres continents - alors en attendant tu as la charge du clan ici. Qu'il est satisfaisait de chasser en solitaire, mais parfois tu y penses, à ce qu'Hyperion aurait pu devenir s'il ne s'était pas fait mordre il y a toutes ces années.

Minuit quarante cinq. Tu glisses une arbalète à ta cuisse, l'attaches avec un scratch et enfiles tes bottes. Tu sors par la porte du garage et remontes le petit chemin dans l'obscurité, à peine éclairé par le lampadaire disposé sur la terrasse derrière toi. Tu t'arrêtes sans prévenir, et braques soudain ton regard vers un arbre. La direction opposée à cette présence qui n'a cessé de rôder toute la soirée.

— « Je sais qu'il y a quelqu'un. »

Annonces-tu simplement.

— « Tu es derrière moi n'est-ce pas ? »

Une main sur l'arbalète, près à la saisir à tout moment. Cette fois, tu ne rateras pas ta cible.

— « Montre-toi, j'en ai assez de jouer à cache cache depuis cinq jours. »

Derrière toi, tu entends une voix qui s'élève et un sourire s'étire sur ton visage. Même si tu n'as pas le flair qu'avait ton frère, ton instinct ne se trompe jamais. Tu te retournes lentement pour faire face à l'individu - il saute d'un arbre et tu le détailles froidement. Elijah Strauss, hybride au sang impur et calamité qui hante encore tes années d'études. Tu le reconnais immédiatement, Atlas, car ses traits n'ont pas changé depuis tout ce temps. Les tiens ont pris en maturité (légèrement) et lui, il donne l'impression d'être resté au début de sa vingtaine. Tu damnerais pour cet élixir de jeunesse.
Tu le toises d'un air cruel et désintéressé.

— « Strauss. Je pensais que tu étais mort. Tu es coriace pour de la vermine. »

Et tu es sincère, tu n'aurais pas parié sur lui pour survivre longtemps à la sortie des bancs de l'école. Il te dit de ranger ton arme et tu en profites justement pour la hisser et la pointer droit sur lui. Tu as horreur qu'on te dise quoi faire et tu n'as nullement peur de ses menaces enjolivées. Tu annonces, fair-play.

— « Un mouvement et je te troue le crâne. Quoique... ça pourrait être amusant de viser la jambe. »

Tu appuies sur la détente d'un mouvement de doigt agile et une flèche frôle sa joue ainsi que son oreille, pour venir se planter dans l'arbre derrière lui. Tu ne laisses rien paraître, visiblement déçu.

— « Allons bon. J'ai raté. »

Tu ne rates jamais.
Tu plisses les yeux, ta curiosité est piquée. De quoi parle-t-il ?

— « Un revenant ? »

Il n'a pas peur... il n'est pas comme les autres. Son impertinence l'honore peut-être mais toi ça t'insupporte. Tu y voies de l’insolence et son manque de respect t'arrache un frisson d'impatience. Est-ce que tu veux le tuer ? Oh que oui. Tu marcherais sur sa tête si ce qu'il avait à cracher n'était pas aussi intéressant.
La flèche part, tu l'as volontairement dévié dans l’espoir de lui arracher un sursaut.
Dommage.

— « Je te tuerais, oui, si tu restes plus de cinq minutes à souiller mon domaine de ta présence. Tu n'es pas au courant des rumeurs ? Ce n'est pas un endroit... accueillant, pour les individus de ton espèce. »

Tu ne lui fais même pas l'honneur de lever les yeux au ciel. Sa beauté, ce n'est pas la première chose que tu remarques chez lui - sa beauté ne t'émeut pas une seconde. Tu préfères t'attarder sur ses yeux rouges sang, sur ses canines pointues, sur ces ongles qui pourraient trancher une gorge en l'espace d'une seconde. Aaaah. Fascinant.

La naissance d'un sourire contemplatif se meurt quand il avance d'un pas, puis d'un deuxième. Tu resserres ta prise sur ton arbalète, visant ses jambes pour tirer une flèche à ses pieds.

— « N'avance pas. Contente toi de parler. »

Tu tiltes de quoi il parle assez rapidement. Tu fronces les sourcils Atlas, le colis de la semaine dernière n'était donc pas une mauvaise blague. Tu te souviens encore de la tête coupée, et du mot : Hyperion te salue.

— « Je n'ai aucun frère. »

Hyperion n'est pas seulement mort. Il n'a jamais existé pour la famille Priest. L’acte de naissance brûlé dans la cheminée.

— « Tu dois faire erreur. Maintenant sors d'ici avant que je ne t'achève. »

​​Tu tiques quand il t'appelle bébé. Tu n'aimes pas cette familiarité qu'il t'impose. Ça t'enrage Atlas, mais si tu bouillonnes à l'intérieur - tu ne laisses encore une fois rien transparaître à l'extérieur. Tu plisses un peu les paupières, sur tes gardes, prêt à l'abattre au moindre faux mouvement. Quelle infamie qu'il puisse détenir des informations aussi précieuses ! Tu aurais cajolé le rêve de lui planter une flèche entre ses deux yeux défiants. Pas sûr qu'il te regarde de la même manière après ça.

— « A qui pourrais-tu bien manquer Strauss ? On voit à ta dégaine que la vie ne te sourit pas. Tu n'as trouvé aucun caniveau dans lequel agoniser ? »

Tu transpires de condescendance. C'est la seule émotion faillible que tu veux lui offrir. Il ne flanche pas, même face aux menaces concrètes des flèches que tu abats pour le repousser. Te vient une envie viscérale : le faire hurler.

Te fous pas de ma gueule, Priest.
Tu déchantes rapidement. C'est bien la définition d'Hyperion qu'il te donne : un vieux chien galeux. Tu as la preuve irréfutable que ton frère est bien vivant, et court toujours dans les rues alors qu'il aurait dû rester en cage.

— « Je vois. »

Tu baisses lentement ton arme.

— « Où est-il ? »

La question est simple.

​​Il parle, il parle, il n'a pas froid aux yeux. Il parle comme s'il n'avait peur d'aucune conséquence, comme s'il ne pouvait rien lui arriver. Sa verbe est une ode à la provocation elle-même. Tu prends sur toi pour ne pas craquer, mais il peut voir tes traits lentement se crisper - tu rougies Atlas, rougies d'une colère furieuse et féroce. Tu serres ta prise sur ton arbalète, les doigts deviennent blancs à force d'appuyer. Tu contrôles ta respiration... Inspires, expires. Finalement étires un sourire.

— « Ton narcissisme exacerbé est à l'image de ta réussite. Pathétique et inexistant. »

Tu l'écoutes se moquer, faire des conclusions si évidentes que ça t'en arrache des sueurs froides d'agacement. Mais c'est la goutte de trop... tu ne sais pas s'il ment pour t'énerver ou si son bobard a beaucoup trop de crédibilité mais ça t'enrage, oui. Ce sale chien profite d'une liberté dont il n'a pas été autorisé, vit comme un monstre et s'amuse à souiller votre nom et votre clan.

L'image obscène et obsédante de ses gémissements rauques et bestiaux t'arrachent un haut-le-coeur que tu es incapable de cacher. Tu vas le retrouver et l'éviscérer, après l'avoir trainé de force jusqu'à votre cave pour qu'il meurt cette fois proprement et dans l'anonymat.

Et Elijah pousse, encore et encore...
Il se croit intouchable à rire de vos malheurs et de votre déchéance. Tu trembles un peu... avant de te redresser brusquement. D'un mouvement vif et précis, tu vises sa jambe et tires une flèche qui vient lui transpercer le tibia. Tu profites de sa blessure pour faire deux grands pas vers lui. Tu appuies sur son épaule pour le mettre brutalement à genoux, sors un couteau de ta poche pour plaquer la lame froide sous son menton. Tu tiens ses cheveux de ton autre main, ayant abandonner l'arbalète au sol. Une erreur que tu sais stratégique, tu n'avais plus de flèches bandées.

— « Ecoute-moi bien sale parasite. Tu as la langue bien pendue depuis que tu es arrivé ici. Tu n'es pas le Roi que tu t'imagines être, juste un gamin perdu qui pense ME faire perdre mon temps. Il est précieux mon temps. »

Tu as déjà trop parlé.

— « J'ai posé une question simple. Ou est Hyperion ? Répond-moi immédiatement, que je sache où lui envoyer ta sale tête. »

Tu n'admettras pas qu'il ait réussi à te faire perdre (à défaut de ton temps) ta patience.

Quel plaisir de le voir s'écrouler, de le voir fouler la fange et les feuilles mortes. Voilà où doivent finir les petits rois qui se pensent intouchables : au sol, à tes pieds. Depuis qu'Hyperion s'est enfui tu n'as plus cette perspective. Ta vie est redevenue fade, lisse. Si tu as abandonné l'idée de retrouver ce plaisir unique que t'offre la domination. Tu consens juste à imaginer ce jeu avec des inconnus dans ta tête, tout redevient morne quand tu rouvres les yeux.

— « C'est toujours Priest pour toi. »

Sa prise à tes poignets te fait mal mais tu supportes (jusqu'à quand ?) tant bien que mal. Tu refuses de lui céder quoi que ce soit. S'il vivra c'est uniquement parce que tu lui donneras l'autorisation de respirer. Tu prends presque ton pied Atlas, à le voir lutter - tant pis pour les bleus qu'il te laissera. Tu lui mets un coup de pied dans le tibia pour diffuser la douleur dans tout son corps, ainsi lui faire relâcher un peu de pression sur tes poignets.

— « Je crois que nous nous sommes mal compris. Je vais prendre le temps de répéter... Je ne marchande pas avec les sous-êtres. Si le ministre consent à vous laisser le droit d'acheter une baguette, vous n'êtes même pas des sorciers. Tu crois que je vais laisser un vulgaire animal me menacer ?! Sur MON domaine ?! »

Deuxième coup de pied, tu tires sur ses cheveux mais écartes la lame. La curiosité est trop forte, tu dois savoir. Tu VEUX savoir.

— « DIS-MOI OU IL EST ! »

Ça n'est pas dans tes habitudes de crier Atlas. Et pourtant il te pousse à bout, t'as le coeur qui bat à cent à l'heure. Inspires, expires. Tu passes ta langue sur tes lèvres et le souffle irrégulier, demandes un peu plus lucide sur la situation.

— « Qu'est-ce que tu es venu chercher ? Qu'est-ce que tu veux ? »

Il a suffit que tu baisses ta garde un instant pour qu'il te fasse basculer en arrière. Tu étouffes un grondement, alors que ton heurte salement le sol, faisant voler les feuilles mortes autour de vous. Derrière lui, le néon du lampadaire de ta terrasse grésille un peu. Tu souffles par le nez et tapes instinctivement le sol à la recherche de ton arbalète - jusqu'à ce qu'il emprisonne tes poignets sous la force de ses doigts. Tu tentes de te débattre un instant, en vain sous la pression de son bassin sur ton ventre. Tu pestes, ton vrai visage déformé par la rage.

— « Sale animal. »

Tu répètes, assumes tes convictions dans l'obscurité et le silence environnant. Personne pour témoigner de tes dérives. Qui le croirait s'il parlait lui ? Une poubelle humaine, à qui l'on donne à peine la parole. Il rapproche son visage du tien et tu tournes légèrement la tête, remues les jambes pour essayer de te dégager. Ça te fait cabler d'être coincé.

— « C'est une menace...? »

Tu siffles entre tes deux, étouffes un geignement quand il compresse un peu plus tes poignets. Avec ton pied, tu sens que tu butes sur le manche du poignard. Tu essaies de le faire basculer vers l'avant, dans l'espoir de le récupérer. T'as jamais été bon pour le corps à corps Atlas. C'était la force d'Hyperion, ça.

Bloqué sous son poids, tu es bien tristement obligé d'écouter requêtes et ambitions. Tu perçois tout le chaos qui se dégage de lui. Ça ne fait que confirmer ce que tu penses déjà : ces créatures sont dangereuses et inaptes à la vie en société. Elle souille le statut de sorciers. Vous devez les exterminer.

— « Comment ? »

Pardon ?
Tes yeux s'écarquillent soudainement sous l'absurdité de la proposition. Si c'en était une, bien sûr... Tu te demandes s'il est fou ou juste stupide, à espérer une seule seconde qu'avec plus d'une seconde de réflexion, tu puisses accepter un marché aussi fou. Tu éclates de rire, c'est le seul moyen que tu as trouvé dans ton pauvre portefeuille à émotions pour réagir.

— « HAHAHA ! Tu n'y penses pas, Strauss ? Moi, ton calice ? C'est déjà réfléchi. Plutôt mourir que d'y laisser mon honneur. Je ne deviendrai pas ton réservoir de sang et je débaucherai mon cher petit frère tout seul. »

Tu te débats plus férocement, vises sa jambe blessée dans l'espoir de lui faire perdre un peu ses prises. Tu dois faire un choix : l'arbalète ou le poignard ? Tu n'as aucune chance si tu te bats près du corps, mais peut-être tu peux le toucher à distance, si tu vises bien.

— « Tu es une abomination de la nature, tu le sais ça ? »

Tu murmures, le regard brulant de malveillance.

— « Toi aussi tu as un frère non ? Ça serait bête ... qu'il lui arrive quelque chose, si je n'ai pas ce que je veux. »

Quand il parle d'apothéose et de cauchemars, tu te demandes s'il sait vraiment de quoi il parle. Pour ces créatures, c'est vous qui êtes garants des ténèbres. Si tu hésitais à le garder en vie pour glaner des informations sur ton frère, c'est décidé, tu le tuerais dès que tu en auras l'occasion. Son langage suffisant d'arrogance t'insupporte, et tu arrêtes de te débattre quand tu sens qu'il y prend un certain plaisir. Quel enfer.

— « Tu creuses ta propre tombe, enfoiré. »

Annonces-tu sans détour. Il est mort, mort, mort. C'est ce que tu veux, maintenant ! Pour soulager tes peines et ta frustration, marcher sur son cadavre.
Il se penche un peu plus sur toi, et malgré ton sang-froid tu sens une vague de stress te prendre à la gorge. Frissonnes en sentant sa langue, dégout d'effroi.

— « Ne me touche pas ! »

Le mauvais bouton à presser.
Quand les crocs percent la chair, la douleur est telle que tu ne cries pas tout de suite. Tu attends qu'elle se diffuse et qu'il commence à aspirer pour pousser un hurlement qui se meurt dans ta gorge presque aussitôt qu'il est sorti. Tes jambes se battent dans la vide, avant de cesser quand l'énergie quitte progressivement ton corps. Ta vue se voile un peu plus à chaque nouvelle déglutition morbide que tu crois entendre.

— « Assez... ! »

Quand enfin il s'écarte, avant que tu ne puisses voir la lumière - c'est une douleur vive qui se percute contre ton crâne.
Et il fait tout noir.

Putain.

Tu ne sais pas combien de temps tu es resté dans les vapes. Quand tu te réveilles, c'est totalement desorienté. Il fait nuit noire et le bruit de la forêt est amplifié. Insectes, animaux nocturnes. Tu juges qu'il est deux heures du matin, au vu de la position de la lune. Tu clignes des yeux, étouffes un gémissement en sentant une douleur encore vive au niveau de la nuque. Ensuite, viennent les sensations de la corde qui immobilise ton corps. Tu comprends un peu trop tard le problème de ta situation. Il est encore là, oses te défier devant ta propre maison. Tu n'oublieras pas, Atlas. Jamais.

Tu avales ta salive, restes calme et serein même si ton souffle te trahit. Tes yeux bleus se posent sur la seule lueur à deux pas devant toi. Tu distingues son visage dans le clair obscur et te mord la joue, agacé de devoir supporter sa voix. Qu'il la ferme !

— « Tu t'amuses ? »

C'est demandé sous le ton du sarcasme. Tu tires sur la corde mais rien n'y fait. Ou est ta baguette ? Et t'es trop faible pour pratiquer des informulés avec les doigts. Ça te lance. Tu décides de jouer au con pour gagner du temps, analysant méticuleusement la situation et tes différentes options.

— « Hm... Quelle réponse ? À quelle question déjà ? Désolé, je n'ai pas de place en mémoire pour retenir toutes les inepties insipides que tu peux sortir. »

Tu fais un peu moins le malin en sentant le poignard glisser sur ta joue. Tu tournes brusquement la tête pour la coller à l'arbre et esquiver le couteau. Confus, tu demandes pour appréhender la menace.

— « Qui est Hermès ? »

Tu ne sais sincèrement pas de quoi il parle.
Demandes, plus raisonnable.

— « Tu veux de l'argent ? Des armes ? Je peux t'en fournir. »

Peut-être que l'appât du gain le fera faiblir. Tu siffles entre tes dents, le regard aussi vide qu'hypnotisant.

— « Approche vermine. Je ne te vois pas très bien. »

Espères qu'il mordra à l'hameçon ; assez vite pour que tu puisses le choper. Tu l'écraseras.
Et tu ne lui feras pas le plaisir d’avoir peur. C’est toi le chasseur ici.

Tu joues avec lui, il joue avec toi. Tu le sais et il le sait. C'est à celui qui craquera le premier sauf que toi tu n'as vraiment pas envie de jouer. Il le prend à la légère quand tu te jures que tu lui feras la peau. Tu pestes intérieurement, ne supportes pas d'être à ce point humilié par un sous-être. Mais tu dois rester fort Atlas, tu dois rester calme pour le prendre à son propre piège.
Tu rages en sentant le couteau caresser ta peau, ne peux pas lui échapper plus longtemps quand ta tête se bloque contre l'arbre. Tu étires un sourire quand il critique ta mémoire. Tu lui rappelles avec suffisance :

— « J'ai décimé de nombreuses familles. »

Pas tant que ça en réalité mais quand même. Il a parlé de chien galeux - et des meutes de loup garou votre plus gros coup remonte à la famille d'Asterion. Serait-ce possible que ce rescapé se soit allié à ton frère ? Tu te débats plus furieusement, dans un râle rageur. Tu ne perdras pas une minute de plus attaché à cet arbre comme un chien. Pas si Hyperion traîne avec les ennemis et exécute des chasseurs.

— « Détache moi immédiatement. »

Ordonnes-tu d'un ton dur et menaçant. Mais il esquive encore, se marre et remet cette histoire de calice sur la table.

— « Jamais. »

Mais tu as une idée, vicieuse idée.

— « J'ai l'impression que mon frère te pose problème. C'est toi qui a besoin de moi, pas l'inverse. »

Malin Atlas, quand il s'agit de retourner les situations. En réalité tu ne comprends rien aux autres, analyses juste de manière pragmatique le fil de la conversation. Tu te passionnes de tes interlocuteurs.

— « Mais pour avoir mon sang tu serais prêt à quoi ? Je ne me contenterai pas des chiens. Je peux les traquer moi même. Serais tu prêt à me livrer ton père et ton frère ? Tes congénères ? »

Sourire malicieux, tu le chopes soudainement par le col malgré tes deux poignets attachés pour le serrer à la gorge.

— « Peut être qu'a ce moment là je considèrerai l'idée. »

Jamais.

Sans prévenir tu lèves les bras dans l'espoir de couper tes liens avec le poignard planté au dessus de ta tête. Tu vois tout.