Entre Piques

Le claquement régulier de tes talons sur le sol.

Le cintre de ta robe fourreau, alors que tu déambules entre les niveaux du Ministère, le froid de tes iris face aux êtres qui déambulent ici et là, ton coup d’œil pour voir si tu n’aperçois pas l’ombre de ton frère, alors que tu te diriges vers le bureau de son patron. Pas que tu en es spécialement l’envie. Mais lorsqu’il est question de délégué, c’est toi qui fait office de hibou.

Tes doigts qui frappent délicatement trois coup contre la porte, attends l’aval pour te glisser à l’intérieur du bureau, dossiers contre ton buste, le dos droit, le regard perçant. C’est que vous ne partagez que peu les mêmes aspirations, inspirations.

— Monsieur Vasiliev. Bonjour.

Tes pas vipère qui se rapprochent de son bureau.

— Madame la Ministre n’est actuellement pas disponible, elle m’a donc envoyé pour faire le point sur des éléments que vous souhaitiez porter à son attention et honorer le rendez-vous qu’elle vous avez accordé.

Tes iris qui se logent aux siennes. Ce n’est à peine si un blizzard n’était pas venu ravager ce bureau depuis que tu y avais posé le simple de ton talon. Tes doigts qui glisse le long de la chaise.

— Si vous permettez que je m’installe ?

A défaut d’en avoir vraiment l’envie. Tu ne peux te permettre un impair, d’abord pour Izar, ensuite pour ton propre job. Mais si cela avait été à choisir, pour sur que tu ne serais pas venu.

Entre Piques

C’est comme de présenter deux polaire l’un face à l’autre. Ton regard qui croise le sien, qui s’évaluent, sourire de convenance, si subtil qu’à peine on pourrait le deviner sur tes lèvres.

— Je n’y manquerai pas. Elle aura surement l'agréable de m'envoyer de fait plus souvent à votre encontre.

Ton corps qui tu glisses, dans le fauteuil, pas en ton territoire, tu t’assois sur le bord comme prête à le quitter à la moindre occasion. Sans pour autant montrer une seule once de malaise, ou d’amoindrissement, tu ne lui ferais pas ce plaisir.

Les papiers qui glissent entre tes doigts, alors que ton regard se lève vers lui à l’entendre. Vraiment il n’y avait pas meilleur sujet. Toi, lui, les cracmols et les hybrides tout pour que cette entrevue explose de bonheur et d’entente.

— Je vois.

A dire vrai ce n’est certainement pas un sujet qui t’intéresse. Sans parler que comme il l’évoque, c’est léger. Un peu plus un peu moins bon.

— Est-ce seulement à cause de cette légère hausse que vous avez voulu rencontrer la Ministre ? N’y voyez là aucune attaque de ma part, simple question.

Ton regard qui se perds au pages, encore et encore.

— Auriez-vous peut-être des idées, sur les raisons de tout ceci ?

Ce n’est pas l’envie qu’il manque de t’en foutre Darya, ou de lui dire que tu perds ton temps ici, seulement tu représentes la Ministre et cette foutue Bathilda apprécie Leonid. Tout du moins à l’air, alors il faut bien faire des ronds de jambes. Autant qu’il peut le faire à ton égard. Et que Diable que c’est agaçant.

Tu te demandes comment Izar fait pour se le farcir.

Entre Piques

Ton regard vipère qui darde sur lui, comme prête à le réduire à l’état de cendre, alors que les mots s’échappent disgracieux à sa bouche. N’en est que la verbe poison alors qu’il n’a attendu que la moindre faille pour s’y glisser et déborder de son venin toutes les affres de frustrations. Il pique. Habile certes mais un peu trop grassement à ton gout. Tu restes d’abord silencieuse. Port-haletier, face à la déferlante qui vient s’écraser contre les rochers de ton mur de glace.

C’est qu’il n’est pas le premier. Ne sera pas le dernier.

— Monsieur Vasiliev, en dépit de ce que vous avez l’air d’insinuer quant à ma personne et à mon intellect, ou bien sur le sérieux avec lequel j’officie, je n’ai aucunement insinuer que le sujet n’était pas intéressant ou que je n’y portais nul intérêt.

Fondamentalement si, cependant ton poste obligé que.

— Je n’ai fait que reprendre les propos que vous avez employé. Qui minimisait si je puis me permettre l’ampleur de l’actuel problème. Je n’ai donc dans ma question que cherché à savoir si vous aviez d’autres éléments à apporter à la Ministre, puisque généralement les compte rendu se font par courrier. Et non en personne.

Refuse de te faire plus basse que tu n’as jamais été, tes jambes qui se croisent, délicate, élégante,

— Et j’entends bien toutes vos inquiétudes, ainsi que toutes vos bonnes volontés, dans lesquelles la Ministre trouvera bien entendu écho. Il est de notre devoir et objectif que la criminalité ne soit plus qu’une légende et se maintienne à un taux zéro. Il serait impensable de laisser les choses s’envenimer. Surtout après les derniers attentats en date par exemple. Même si tout crime mérite justice. Et est d’égal importance.

Cela t’arrache la bouche de le dire. Parce que t’as perdu beaucoup dans cet attentat, bien plus que de maigre Cracmol qui aurait quelques soucis de racisme. Et tu retiens de l’étrangler quand il parle de faible d’esprit.

— Je pense qu’il est impératif de prendre acte de ce qu’il se passe, et de mener une études ou des enquêtes sur les raisons de tels agissements, afin d’enrayer la propagation de plus de violence. Il faut régler le problème à la source.

Et tu n’es pas assez stupide pour penser qu’il ne parle pas de toi dans cet histoire. Mais pas question de t’auto casser du sucre sur le dos. Et encore moins d’aider à cette vaste mascarade, même si tu te dois de jouer diplomatie.

— Quant à mon frère, je ne suis point étonnée de vos remarques. Il est brillant. Le contraire m’aurait étonné.

Brillant. Et la vipère que tu es ne supporterais qu’on parle mal de lui. Bien que vous n’ayez pas vraiment les même avis.

Entre Piques

C’est aussi ton problème Darya. Ton attitude ne peut se répercuter sur la relation qu’Izar entretient avec son boss. Si tenté déjà que tes propos se doivent d’être parfait au cas où Leonid aurait la mauvaise idée de se plaindre haut et fort de toi auprès de la Ministre. Comme si tu n’avais pas assez à gérer en ce moment, entre la disparition de Reg, ton père et autre. L’impression de ramer à vide, dans un océan de problèmes venu te submerger.

Tu pourrais vomir de la bienséance exacerbée, dont vous tenez les rôles principaux.

Tu prends des notes quand il énonce, histoire de bien voir, mais ça te donne plus l’impression de t’éloigner du sujet, mais si il le veut, tu ne vas pas commencer à pinailler. Après tout tu ne rêves que de finir ce fichu entretien. Ton regard ambre qui remonte vers lui.

— Avez-vous des ouvrages ou écrivains en tête ? Parce que je me doute que oui. Pour en avoir quelques brèves idées moi-même.

C’est que d’un coté comme de l’autre, les extrémistes, c’était vite fait une place au soleil. T’avais tes convictions Darya, tu crois en le système telle qu’il est. Tel que Magnus Lestrange le voyait.

— Mon problème Monsieur Vasiliev. C’est que même si partage votre avis, comment peut-on interdire la publication d’un ouvrage, sans outrepasser les libertés, sans créer un scandale qui ne fera qu’augmenter les lecteurs.

Soupire entre tes lèvres.

— Parce que, et c’est la réalité, même si ces gens-là ne se faisait pas éditer par des maisons, ils le feraient d’eux -même, et sans méchanceté aucune, plus c’est composé de gerbe littéraire, plus les lecteurs en demande en manque de dramaturgie excessive. Et je n’évoque pas tous ces réseaux sociaux qui ne font qu’accroitre le phénomène…

Ce n’était pas pour rien que tu n’avais rien de tout ça.

— Mais je transmettrai à la Ministre. Parce que je vous admet un point là-dessus.

Et tu n’en admets pas beaucoup.

Entre Piques

Bergling.

Tu as ton avis sur la question, tu n’as jamais été partie prenante des extrémistes, tu avais cependant ce que certains appelaient un certain racisme dans tes convictions, bien que tu te défendes du contraire, énonçant simplement des vérités. Tous les êtres ne peuvent pas être au même niveau. Et c’est l’évidence même de la génétique qui le prouve. Mais tu sais trop bien que ce n’est pas le genre de conversations que tu peux tenir avec Leonid.

Ta plume qui lettre le nom cependant.

Et comme un boomerang qui revient, tu l’entends à son tour dire que tu as raison, satisfaction silencieuse qui ne veut aucune joie exposée, pas avec un tel sujet. Mais tu savoures.. Les notes que tu conitnues de prendre alors qu’il continue, hoche doucement sa tête.

— J’en ferais la proposition à la Ministre en votre nom. Quel genre de niveaux de sanctions financières auriez-vous en tête ? Si on le compare à d’autre crimes par exemple.

Ton stylo qui tourne entre tes doigts.

— Et sur quelles bases. Vous connaissez votre métier Monsieur Vasiliev, le texte d’une telle peine doit être impeccable pour ne pas être attaqué, ou abusive. Qui déciderait du haineux d’une oeuvre pas rapport à une autre ? On ne peut interdire des mots. Monter un consil, mais ce serait beaucoup de moyen engagé, et qui serait garant de la partialité ?

C’est que tu réfléchis loin Darya. Parce que ton rôle le demande.