Sourire sur son visage, Freya patiente sagement pendant que le choixpeau se décide ; en une dizaine de secondes, il l'envoie chez Serdaigle, comme s'il s'agissait d'une évidence.
De l'amertume au début, puisqu'elle n'avait pas écouter les qualités de la maison qui l'accueille ; puis elle s'est rendu compte au fil du temps qu'elle s'est retrouvé dans la meilleure.
Son premier cours de potions où le professeur lui a confié qu'elle était très douée. Son dernier cours de vol où elle a failli finir à Ste Mangouste – c'est une catastrophe sur un balai.
Elle rêvait de trouver une occasion de tuer son persécuteur de père ; et des années plus tard, c'est chose faite.
Avoir soigné une de ses camarades de classe en quatrième année — c'était à contre cœur, mais pour garder sa réputation d'élève modèle.
Sans compter les ennuis secrets qu'elle faisait subir à ses camarades, sa plus grosse bêtise est d'avoir volé des livres à la bibliothéque de l'école.
Son obsession d'en découvrir chaque jour et son esprit de compétition la rendent redoutable.
DEMA en médicomagie.
tw : violence sur mineur + suicide
CHRONOLOGIE ∗
2006 : naissance de Freya, un accident au sein d’un couple de sorciers de sang-mêlé et trop modeste pour vivre déjà à deux ; ils vivent dans un vieil appartement à l’allée des Embrumes. Enfant non désirée, elle est très vite négligée par ses parents.
∗
2009 : son père commence à tomber dans l’alcool et en oublie sa femme ; il s’en prend à Freya qui manifeste beaucoup ses émotions d’enfant pleine de vie, ainsi que sa douleur en piquant des crises de larmes.
∗
2013 : sa mère lui offre une poupée maléfique pour la maudire ; Freya est condamnée à rester sage, ne plus mentir et à ne plus montrer des émotions fortes ; elle n’a le droit que de sourire doucement. Ainsi, Freya doit ressembler à cette jolie petite poupée bien docile. Malheureusement, l’idée de sa mère ne porte pas ses fruits, et son père continue de la châtier.
∗
2014 : Freya retrouve sa mère pendue. Le suicide est dû au fait qu’elle a été mise de côté par son mari. Le maléfice qu’elle a volontairement offert à sa fille ne s’en va pas avec elle, même en enterrant la poupée à ses côtés.
∗
2017 : sa lettre d'admission à Poudlard reçue, elle s'est sentie libérée de pouvoir partir étudier. Malgré sa condition pire que misérable, Freya ne cache pas sa facilité d'apprentissage et sa soif de savoir. C'est pour cela qu'elle atterrit chez Serdaigle.
∗
2020-2021 : Freya se passionne secrètement pour la magie noire, ayant pour objectif de se débarrasser de sa malédiction. Freya ne cache pourtant pas sa grande curiosité, au point d'exceller dans toutes les matières pour les BUSE.
∗
2024 : les ASPIC en poche, Freya décide de faire un DEMA en médicomagie. Elle fait partie des meilleurs étudiants et son comportement de demoiselle modèle lui permet de se faire une bonne place au sein de sa promotion. Personne ne se doute que des pensées malsaines et louches fusent dans son esprit.
∗
2027 : ses études enfin terminée, elle est tout de suite engagée à l'hôpital Ste Mangouste dans le service de pathologie des sortilèges. Lorsqu'elle annonce la nouvelle à son père, elle découvre qu'il est malade, allongé sur son lit de mort. Elle décide de l'achever en lui donnant du poison, prétextant à une potion pour le soigner. Son corps est enterré près de celui de sa femme défunte. Freya en profite pour récupérer la poupée scellée dans sa boîte et la vendre à Barjow & Beurk afin d’en récupérer quelques gallions.
∗
2029 : elle voue une affection secrète et particulière à The Crow, le voyant comme un héros qui pourrait changer ce monde en prônant l'usage d'une magie libre.
∗
2030 : Son héros n'est plus. Bien que son arrestation déçoive Freya, elle ne croit vraiment pas à sa mort déclarée, mais il reste un héros déchu à ses yeux. Elle passe vite à autre chose, car cette histoire lui a instruit qu'il ne faut jamais se faire trop d'espoir…
∗
2031 : actuellement, Freya est une sorcière qui n'hésite pas à être franche, sur sa malédiction et surtout ses ambitions de briser le maléfice qui l’entrave depuis ses sept ans. Bien qu'elle ait une bonne réputation, une poignée de personnes l'ont déjà vu traîner dans des endroits louches, comme à l'allée des Embrumes, endroit où elle a vécu sa terrifiante enfance.
∗∗∗Dans une boîte bien scellée se cache Marie, la jolie poupée. Freya exprime sa joie, puis sa peur lorsque sa mère l’enferme à double-tour dans sa chambre.
Un cadeau empoisonné.
Freya joue avec la poupée et quelques instants après, sa nouvelle amie tombe par terre.
Ses larmes viennent tout juste de s’arrêter.
Pieds nus, vêtus d'une chemise trop longue, l'enfant sorcière patiente devant une porte verrouillée.
Elle a abandonné la poupée dans un coin de la pièce – Freya n’est pas dupe, elle comprend tout de suite que c’est un objet magique qui lui veut du mal…
Mais le mal est déjà fait.
Ses joues sont rouges et ses yeux gonflés de larmes déjà séchées.
Mais elle sourit parce que c'est la dernière fois qu'elle a pu montrer ses émotions dites capricieuses selon des géniteurs négligents ; pleurer encore, pleurer sans cesse.
Avec ce cadeau, sa mère lui a interdit de montrer sa douleur, de montrer ses ecchymoses qui ornent ses petits bras maigres.
Elle lui a interdit de vivre, même si Freya ne l’a pas décidé – ni mérité.
De toute façon, elle n'était même pas désirée. Ses parents, qu'elle aimait malgré tout, sont trop pauvres pour s'occuper d'elle.
Trop misérable pour avoir une belle progéniture.
Alors Freya sourit sagement pour ne plus casser les oreilles d'une mère trop insoucieuse, d'un père trop violent.
Elle n’a plus de larmes, et sa colère s’éteint pour rester enfermée dans son cœur.
Tout cela est ridiculement inutile, il paraît, de montrer ses sentiments.
Dans la vie il faut rester sage, souriant et poli.
—
Je te l’ai dit, tu dois rester sage, comme la jolie petite poupée que je t’ai offerte, tonalité monotone d'une mère sans amour,
tu sortiras jusqu’à ce que je te donnerai l’autorisation.Mais même en obéissant, la jeune rouquine continue d'agacer sous l'emprise de la malédiction.
Elle observe d’un coin de l’œil, Marie, cet horrible présent, qui sourit, elle aussi.
Sa mère ouvre enfin la porte et serre le menton de son enfant entre ses doigts crochus. Elle a mauvaise haleine ; et Freya, cette fois, ne réagit même pas à cela…
—
C’est bien, tu as compris… Peut-être que ton abruti de père – aussi son abruti de mari –
va enfin arrêter de se défouler sur toi maintenant que tu es si mignonne !Le doute plane, mais peu importe, Freya sait ce qu’il attend, même sans se plaindre comme avant, comme une véritable enfant maltraitée.
Et c’est pas gagné, parce qu’en rentrant, la jeune enfant aussi sage qu’une image redevient vite la proie préférée de son géniteur.
Sa mère abandonne, elle n’en peut plus, regrette sa jeunesse trop vite passée avec son compagnon de cœur – il ne voit plus que sa fille comme un souffre-douleur, puisqu’il n’en voulait pas ; et la malédiction, c’est trop tard, elle a été lancée.
—
On n’a jamais voulu de toi, alors, je voulais que tu sois parfaite pour sauver cette famille, mais… mon salaud de mari ne veut plus de moi. Il ne voit que toi… il t'accorde plus d'attention qu'à moi ! Je t'envie Frey… Les mots d’une procréatrice qui s’est donné la mort le lendemain ; c’est Freya, qui a retrouvé son corps, pendu dans le couloir menant à sa chambre.
Et pour toujours et à jamais,
Freya affiche ce rictus enfantin…