Les nuits apportent leurs lots de chats gris. Ils vont et viennent, discrets ou bruyants, piétinant les habitudes rodées d’un bureau qui ne dort jamais vraiment. Ils marchent sur les dossiers ensorcelés, dispersent les attentions et parfois volent même les instants.
Ephraïm est de ces félins si distrayant.
Il relève à peine la tête, Viktor, postiche un sourire en coin en reconnaissant la tonalité de la cavalcade. Voilà qu’on requiert son attention et sa présence, qu'on quémande ses bourrasques. Il s’y plie avec bienveillance. Qui est-il pour empêcher les gens de ploire.
Je crois que la dernière fois, tu avais pris des tortillas sans sel, c’est pour cela que s’était fade. Tu as ensuite décrété que ses immondices n’avaient plus rien à faire en ces lieux et tu les as toutes mangées d’un coup. L'œillade grise se part d’une affection moqueuse tandis qu’il referme son dossier, range ses derniers papiers.
mais si tu ne me refais pas le même coup, je veux bien goûter le guacamole, je n’en ai jamais mangé. C’est qu’il avait du mal à manger de l’épicé, du mal à brûler sa bouche. Celle-ci ressentait encore le goût de l’électricité.
C’est par habitude qu’il porte sa main à ses tempes marquées.
Mais il n’a même pas le temps d’un souvenir qu’Ephraim s’enfuit.
Viktor part à la suite de ses pas tranquilles.
Le croustillant explose entre ses lèvres et il ronronne de plaisir.
Waah. J’ai sauté le repas je crois.. Il le dépasse finalement.
On peut aller voir les étoiles ?[EPHRAIM] - [JUIN 2032]