Il avait toujours aimé peut-être qu’on le regarde qu’on l’adule - qu’on apprécie sa présence sans la remettre en question et pourtant Siren jamais n’avait eu la nécessité qu’on fasse résonner ce désir. C’est qu’il le savait, comme si c’était écrit noir sur blanc ; c’est qu’il était persuadé d’être si rugissant que personne ne remettait jamais en question sa valeur. C’est qu’il se moquait bien qu’on le fasse quand le monde chaque jour lui prouvait qu’il était parmi ceux que le monde lui-même désirait ; et peu lui importait si c’était individualiste ou égocentrique.
C’est qu’il connaissait trop bien sa valeur pour la remettre en question ; puis que faire alors, quand le monde toujours lui prouvait ce fait avéré ? Il ne s’était pas réellement posé la question en saisissant cette petite enveloppe. Fut un temps il en recevait par centaines puis le temps s’était calme ; des lettres qui n’étaient peut-être pas très agréables à lire, mais il n’en avait pas grand chose à faire.
Parce qu’il s’habillait même de tout ce qu’on lui offrait - puis si on gaspillait tant d’énergie à le détester, était-ce réellement sa faute ?

Sourire au visage qu’il exprime cette pensée et ses doigts lentement viennent ouvrir l’enveloppe, car de toute évidence elle n’est pas comme les autres. Plus droite et moins brouillon que d’autres - c’est en réalité une simple invitation. Une invitation dont Siren remet sûrement en question l’utilité à l’instant même où elle glisse entre ses doigts. C’est simplement quand il en remarque la provenance qu’il est amené à penser que c’est peut-être important. Invitation ou convocation, il ne sait pas vraiment mais le choix lui reviendra toujours il en est certain.
Il tique un instant mais ne réfléchit pas plus. Sa présence est toujours si demandée mais pour une fois, elle ne semble pas si étouffante et c’est ainsi qu’il a accepté sans l’énoncer par une lettre de retour.

Il s’était ainsi présenté, quelques temps plus tard au fameux cabinet mentionné. Et si on l’avait parfaitement accueilli, Siren ne faisait que se questionner sur l’intérêt de sa présence ici. Allait-il choir dans une affaire quelconque ou était-il invraisemblablement concerné ? Installé et présenté qu’il se doute certainement qu’il n’a nulle besoin de se présenter - c’est simplement cette fameuse lettre qu’il dépose sur le bureau pour par la suite, mieux admirer la femme qui se trouve face à lui.

— Il me semble que vous m’avez convié il y a peu, et bien que je n’ai aucune idée des raisons derrière cette invitation, je dois avouer que ça m’a intrigué, alors me voici. Installé face à elle, qu’il se prête, curieux à se questionner sur les raisons de sa propre venue. En quoi puis-je vous aider ? Car de toute évidence, il se doutait que ça serait suffisant pour le divertir rien qu’un moment.

Le dossier qui s’écrase sur le bureau fait se dessiner un cercle de surprise sur ses lèvres, et il ne se cache pas Siren - comme il ne se doute pas d’où tout cela peut-il provenir. Il avait songé qu’il y en avait, des affaires où il pouvait être même d’un petit pourcentage impliqué, mais ce dossier lui prouvait qu’il se trompait ; c’était pire encore.
Posé dans le siège à disposition, Siren s’engouffre un instant, questionnement baignant dans le regard et il n’imagine pas en réalité ce qui se cache sous le papier. C’est seulement lorsqu’elle lui expose ce dossier en s’expliquant qu’il tique - ses sourcils se froncent. Il avait déjà été confronté à des choses de ce genre mais jusqu’à aujourd’hui, ça n’avait jamais semblé être aussi débordant. Pourtant lui, supposait que c’était normal ; il n’avait simplement jamais imaginé ce qui pouvait se tramer dans les esprits de ceux qu’il avait charmé.

— Eh bien, vous me prenez de court. Un ricanement silencieux éclaircit son visage alors qu’il se redresse, prend néanmoins le temps d’y réfléchir - ses orbes creusent le mystère de sa réponse en s’attardant sur le visage de la jeune femme. Si j’ai bien compris, vous désirez m’aider pour que ces personne disons, affreusement collantes - abandonnent toutes ces questions et soit dit en passant, toutes les probables tentatives pour y répondre ? Son index s’attarde sur son menton, y glisse lentement alors que ses orbes tournoient sur l’amas que constitue le dossier. La célébrité est un opium que certains apprécient ; elle à le goût agréable de la reconnaissance mais elle a le lendemain complexe, particulièrement quand il faut constater ceux qui s’illuminent à peine le soleil levé. Il ne se moque pas Siren, de ceux qui lui offrent toutes ces attentions ; et sans rien dire il les remercie car il les dévore, tous ces regards, il les dévore, toutes ces attentions à son égard.

— Évidemment, vous y gagnez considérablement, si je réponds à votre demande. C’est évident, et il n’aurait qu’à être honnête ; mais l’envie de s’en amuser davantage galvanisait son bon sens. Les gens qui auront une réponse conforme à leurs attentes appuieront leurs espoirs, et ceux qui seront déçus risquent de me délaisser. Alimenter un tel mystère ne me serait que bénéfique vous savez.. C’est ainsi que les fouines poursuivent, tant qu’elles n’ont pas de réponses. Paume soutenant le menton, ça l’amuse d’y penser ainsi. Tant qu’on ne le suit pas dans la rue pour être trop grondant, il s’en moque finalement. Il arrive à respirer - mais pour combien de temps s’il avoue au grand jour qu’il est tout aussi célibataire qu’ouvert à n’importe qui, sans doute qu’alimenter le mystère force néanmoins les moins curieux à rester à leurs places quand ceux qui n’ont aucunes manières se font jeter sans deuxième tentative.

— Pensez vous réellement que je puisse décourager quiconque, en avouant que je n’ai personne à l’heure actuelle ? Parce que le départ de Sky a été lointain et si proche à la fois, que toutes les mésaventures qui se sont déroulées n’ont pas été invisibles pour tout le monde et que certains en ont évoqué les détails.
Quand tout restait secret, alors il était lui-même un secret. Jusqu’à maintenant, il n’avait toujours donné que des réponses vagues. Sa solitude relationnelle était probablement la réponse la plus évidente à l’heure actuelle, quand la plupart de ses aventures étaient nocturnes. Il y avait certaines de ses personnes probablement dans cette épaisse couche de documents, alors ces personnes ne pouvaient-elles pas s’en douter, rien qu’un peu ?
Peu importait au final, tant qu’il s’en amusait ; tant que ça ne devenait pas trop étouffant pour lui. Car lui aimait les éloges qu’il recevait, même si elles pouvaient l’étouffer.