l'agonie du jour donnait à l'endroit des allures cathédrales. à ces heures frôlant le soir la verrière voutée de l'apple market, bombardée par la lueur mourante elle avait soudain l'air d'une fresque enflammée - des vitraux fait en fragments d'incendie - dessous elle la foule qui fréquentait covent garden sur le tard semblait à des marrées ferventes et grouillantes, éclaboussées de rayons orangés.

au milieu des vagues passantes cependant,
bellamy se ressentait seul vrai fidèle.

les boutiques alignées comme des chapelles au garde-à-vous, derrière leurs vitrines des reliques qui lui brûlait de toucher voire d'emporter avec soi malgré que cela soit faire le mal. ça ne faisait rien. tandis qu'il se faufilait parmi le monde, lui qui se trouvait le cœur en voie d'être pur se pardonnait d'avance. il savait déjà ce qu'il irait dérober aujourd'hui.

l'enseigne dont il franchit le seuil, bondée de badauds en tout genre, vendait un tas d'objets plus ésotériques les uns que les autres - de la pierrerie des gris-gris - sur les présentoirs aussi de la papeterie plurielle, allant du simple origami aux billets funéraires. lui venait pour les amulettes dans un coin : promettant la fortune il s'était dit qu'il en offrirait une à eireann - surtout qu'il en avait besoin tout autant. ensemble sous le même toit, début du mois l'on se devrait bientôt de payer le loyer seulement, en témoignait le ventre vide il lui faudra se saigner.
sinon s'attirer un meilleur œil.

il ne s'inquiète pas.
la disette rendait ses entrailles légères, si légères, au point que sur ses viscères ne pesait aucun soucis là tout de suite. il s'auto-persuadait qu'en volant un ou deux talismans, il se provoquerait la venue d'un oiseau de bon augure - son Oiseau fétiche peut-être, qui sait.

et comme une mésange qui se pose, à peine et puis s'en va, au tournant d'un rayonnage bellamy prend, cache, avant de se remettre en marche. dans ses poches les mains graciles sont très sèches - jamais moites de la moindre inquiétude - il sourit en déambulant mine de rien, survole les articles alentours d'œillades sages et paisibles.
après cela elles s'élèvent
tressaillent en discernant ta silhouette.

immense et couronnée d'hiver - reconnue. la sienne se fige comme on fait face aux fantômes. tu étais, il croyait, un revenant vague à son esprit, ressurgi tout à coup il s'en pétrifia trois secondes.

à quatre se présente éhonté sous tes yeux.
tes yeux dissimulés - ses yeux s'écarquillent encore pire - et sans culpabilité lui vient voir plus près, quitte à se tenir sur la pointe des pieds. tu es le type qui est mort. une rumeur de couloir lorsqu'on était toujours à l'école - pas de doute mais quand même il s'en assure - effronté s'empare des lunettes de soleil voilant tes iris, subtilisées voilà qu'il te les admire comme il faut. bellamy s'illumine. oui c'est bien toi ! sa risette enfantine, qu'importe les mots funèbres qui la traversent elle s'aggrave. tu étais mort et puis finalement non, te revoilà - oh c'était trop de te voir à l'époque ! j'arrêtais pas de te regarder de loin. dans son dos depuis le comptoir, un vendeur l'observe, discrètement soupçonneux. lui ne le remarque pas - ne remarque que toi, ses prunelles dévorantes. et là maintenant je te parle - c'est vraiment trop - ah- pardon, ses doigts malhonnêtes se tendent vivement, dédiés ravis, bellamy. toi c'est perceval, je sais. il te l'a dit. il te regardait.
te regarde à nouveau - enfin.

il y eut un moment de latence, transi d’un éclair - lucide - au creux duquel bellamy se conscientisa discourtois si ce n’est scandaleux. dans sa tête des voix lui persifflent que ce qu’il fait ne se fait pas, qu’il devrait avoir honte, qu’il lui faudrait s’excuser, à toi, platement si possible et puis débarrasser le plancher. il salissait la terre à la fouler avec tant d’insolence.

seulement rien ne vint lui brûler ni la gorge ni les joues.
les flammes coupables ne rongent jamais les âmes qui se savent l’enfer promis - lui ne s’imaginait les flammes qu’en souriant très paisible.

se tenait encore un peu calmement
jusqu’à ce que sous tes yeux tu fasses pleuvoir des mots qu’il reconnût aussitôt car ils sonnaient comme chez lui - résonnant comme chez vous - ta réplique articulée à des grammaires maternelles, il s’éclaire alors soudain, pire qu’auparavant. oh tu me dis des choses ! en français lui aussi.

il ne verra pas les voyeurs autour de vous.
du moins pas tout de suite - non, d’abord lui n’admire que toi qui lui dis qu’il vaudrait mieux s’évincer ailleurs - il ne comprend pas, se réjouit trop d’avoir retrouvé un spectre d’antan et si particulier surtout. les revenus d’entres les morts le tourmentaient passionnément. c’était une étrangeté de votre monde déjà fantasque qui tournait et retournait souvent parmi ses synapses malades.

après tout, ton existence ressuscitée
c’était la preuve qu’il avait raison de se languir de son idole.
celle à plumes.

et tu voudrais l’apprendre davantage, volontiers
et que tu l’avoues de plus près manque de l’embraser d’une joie presqu’incendiaire - il pourrait mettre le feu à l’environ histoire que vous y soyez tranquille ! - heureusement tu lui reprends ce qui t’appartient ; et bellamy n’a désormais plus de quoi faire des étincelles. il aurait pu, avec le verre de tes lunettes de soleil.

aveugle des vendeurs et des indiscrets qui vous entourent il te dévisage l’air désaxé, que je t’attende, dehors ? pourquoi ? … enfin si tu veux oui ! moi de toute façon j’ai fini ce que j’avais à faire ! commis son crime comme il faut, il croit. je vais t’attendre devant alors - c’est parce que t’as pas encore payé ? et après, tu veux qu’on aille quelque part ? il faut lui faire briller vos trajectoires ! qu’elles le distraient de toi une seconde si tu le veux docile sur le départ.

finalement ce n’est pas un éclat d’où l’on ira qui attire son attention
mais un flash vif et furtif, là dans un angle du champ de vision - au passage à deux trois mètres de lui et toi, un moldu indiscret a capturé ton image - bellamy qui l’a vu faire se tourne vers lui et le toise, sa mine désenchantée subitement.

ce devait être tes prunelles ou sinon tes cheveux
ce qu’il y avait de blanc et donc de déroutant sur tes portraits qui motivait le geste. quand même celui-ci lui déplaisait, beaucoup.

ses doigts frôlent la poche de son blouson. se ravisent dieu merci - lancer un sort ici, hors de question - et le sang n’a pas le temps de faire un tour qu’il parcourt la distance séparant du curieux. sans scrupules ni délicatesse aucune bellamy lui arrache son téléphone des mains. c’est malpoli de photographier quelqu’un sans autorisation. soufflé quasi-doucereux - l’intonation éthérée mais dessous, la furie - le portable dans sa paume toujours. le type pris en flagrant délit devient livide. « mais- mais- » coupé court. en fait non, rien à voir avec l'impolitesse. rectification : prendre des photos sans demander, c’est vraiment un truc de pervers. sifflé cette fois-ci et d’un mouvement plein d’ultraviolence, bellamy fracasse le cellulaire à leurs pieds immobiles. l’impact bruyant d’écran brisé, pulvérisé se répand en tas de petits fragments.
le non-magique qui avait tenté de t’immortaliser s’électrise, mortifié - in fine termine sa phrase - « mais- ça va pas vous êtes complètement tarés ?! » saisit le responsable par le col - bellamy - en tord mais indolent il en rigole. et ça va être compliqué de t'attendre à la porte si on se fait tabasser avant, perceval.

et si tu te refuses les éclats de rire bellamy les éparpille pour toi - ses ricanements à lui, secoués par la poigne du moldu ils résonnaient comme un tas de petits grelots dessous ses côtes, de plus en plus nombreux à mesure qu’on le bousculait - plutôt qu’affligé il ne se sentait que plein de fierté, bouffi d’orgueil à l’idée d’avoir dérobé tes images aux mains sales qui le maintenaient. elles serraient fort.

« vous allez me le payer- » et lui se marre, quoi genre- te le repayer tu veux dire ? plus fort encore - j’ai même pas de quoi m’offrir un ticket d’métro comment tu veux que j’te rembourse ton phone de minable ? et les soubresauts à sa gorge s’empirent alors - doublement - oh- ok ok hé du calme ! tu prends la carte ? par chèque sinon- soufflé très hilare tandis que ses doigts plongent discret dans sa poche, sembleraient piocher un portefeuille s’il en avait un sur lui - seulement le blouson de bellamy ne renfermait que ses larcins, aussi sa baguette et la peau frôla le bois.

restera désarmé - heureusement -
car soudain tu t’en mêles : viens t’emmêler aux chamailleries.

à ton tour t’empare d’un col de chemise - celui du type agressif - et lui sent l’emprise sur le sien se défaire un peu alors. bellamy te pressentait debout derrière lui, surplombant le voyeur qui levait des airs cyanosés vers toi bien plus grand ; il se sentait subitement à l’abri d’une belle ombre, s’en serait vantardisé si l’autre ne l’agrippait pas toujours. ce dernier te toisait pétri de fausse bravoure, arrogant soi-disant. « et qu’est-ce que vous croyez faire vous ? » qu’il te coupe et cela pique bellamy, l’offense aussitôt - il en perd son rictus, aboierait presque sur l’individu. toi qu’est-ce que tu crois faire c’est pas ça que tu voulais ? le voir de plus près - bah voilà t’es servi ! et maintenant qu’on était trois à se tenir en joug, qu’est-ce qu’on devrait faire ? à son avis, on devrait lui casser la gueule ! restait la meilleure décision d’après lui -

c’était sans compter les clients alentours et le vendeur.
rendus spectateurs jusqu’à lors mais voyant qu’on s’enthousiasmait des violences certains  s’approchent, à trois rien d’intervenir - font réagir le moldu qui libère enfin bellamy, tente de s’écarter pour s’éviter l’altercation. « non- non c’est bon laissez- » que tu le laisses déguerpir, après réflexion il aimerait bien - et bellamy joli comme un ange, se place à tes côtés puis s’accroche tendre à ton bras ; des allures de démon qui murmure à l’oreille lorsqu’il t’encourage, puéril mais sournois. on a dit : on se bat ! c’est une mauvaise idée tu sais, ne l’écoute pas.

de ses trajectoires terribles tu le détournes l’air de rien et la mine étonnée d’abord, désemparée ensuite, bellamy tout agrippé à ton bras s’est regardé comme remis sur le droit chemin - malgré soi - direction les achats honnêtes plutôt que ses vols à l’étalage. mais- derrière vous le moldu mal élevé qui se démenait à ramasser son téléphone fragmenté - par dessus son épaule, bellamy lui aura lancé un coup d’œil et puis, levé des yeux ronds de confusions vers toi. mais et lui - on le laisse repartir, comme ça ? comme on fait les peu coupables qui ne méritent pas qu’on s’acharne - visiblement oui.

si c’est ce que tu voulais, alors sans broncher lui concède - quand même sur ses traits la moue des enfants dévoyés, lorsqu’on leur fait cesser les jeux de vilain avant de s’être amusé pour de vrai - mais sa main une fois dans la tienne ne s’y dérobera pas.

l’allure encore déroutée en voyant comme tu l’entraines, sans comprendre dans un premier temps pourquoi l’on s’était mis à louvoyer tout à coup - de retour parmi la foule et c’est en reconnaissant l’une des silhouettes au creux de ses vagues qu’il aura saisi l’idée - non loin le misérable, dehors en premier et voilà que vous étiez le chat lui et toi. sourire. à l’abri de ses os blancs le cœur de bellamy s’agite très impatient.
oh dis-lui, dis-lui tes plans !
il voudrait te demander mais se voulait aussi l’effet de surprise indemne, comme si c’était soudain son anniversaire. et c’est à l’ombre des abribus que tu lui fais finalement ton offrande : furtive d’un coup de baguette magique, le sortilège sifflé aussitôt les coutures s’effilent. sous une centaine d’œillades passantes le type tourmenté dans la boutique se retrouve le pantalon aux chevilles, en lambeaux impossibles à renfiler.

et les filatures sont censées rester discrètes mais l’euphorie plus forte que lui, fait voler bellamy en milliers d’éclats de rire - la tête qu’il a- regarde sa tête ! qu’il s’exclame entre deux souffles et la tête qu’il avait elle valait toutes celles qu’on lui aurait causées si on l’avait frappé tout à l’heure -  en titubant qu’on se laisse vite emmener par toi dans les transports - sur les marches pour accéder au bus, il aura manqué de trébucher.
s’accroche fort à tes doigts tandis que le véhicule se remet en mouvement et le sol sous vos pieds, ballotant il y vacille - vous désigne deux sièges de libre tout au fond - là-bas, viens ! malgré qu’on ne soit plus en fuite bellamy fait presser le pas, son épaule percutant le dossier de quelques assises au passage, la faute à l’habitacle qui tanguait. il s’en fichait, se dit que ça lui fera comme un souvenir lorsqu’il se découvrira plus tard plein d’hématomes - oh c’était trop, trop fort- sans t’avoir quitté des yeux quasiment qu’il se laissa tomber coté fenêtre. on va manger quelque part alors ?? moi j'ai faim mais j'ai soif aussi ! pas toi ? faudrait qu'on se trouve une brasserie, là-bas y aura les deux à la fois ! une seconde lui mire l'extérieur défiler - revient vite d'observer - t'avais rien du tout de prévu ? on est vraiment en train de s'inviter à l'improviste ? un peu halluciné qu'il te demande, on ne sait jamais si l'on rêve - et transi d'un éclair de simili-lucidité, bellamy constate tout haut - c'est comme dans les films ! lui et toi cinématographiques, ça lui semble évident là tout de suite.

c’est qu’il en manque tant, d’essence de vie -
à court d’elle depuis sa venue au monde, tellement que bellamy s’en va sans cesse la puiser chez autrui - ses œillades aiguisées elles sont voraces, et ses sourires, blancs comme neige, cernés d’une bouche pleine mais décolorée par l’anémie ils exhibent de ces canines pointues qui appellent, prient désespérées qu’on les habille de rouge sanguin.
il a tout le temps froid.
tout le temps faim d’un peu de compagnie, celle aux degrés tempérés qui transforment les hivers en dedans, rendus frêles printemps lorsqu’on se tient près de lui et qu’on le couve de regards tendres.
il a très mal grandi.
semblerait rachitique et c’est tout s’il était moins joli que ça - immature,
non pas comme les infantiles mais à la façon des inconscients - la preuve
puisqu’il te parle, puisqu’il te suit, toujours alors qu’aux enfants on apprend à ne surtout pas faire exactement cela.

tu ne lui dirais pas allons consommer mais allons nous consumer plutôt qu’il te dirait d’accord, ça me va - tout ce que tu veux à condition qu’il sente les attentions pleuvoir sur lui et qu’elles soient tout sauf tièdes ; infernales ou rien.

et tu confies avoir un chien chez toi, aussi savoir comment plier le papier pour lui offrir des ailes - et c’est suffisant pour que bellamy termine de te faire confiance aveuglement - des lueurs acolytes au delà le sombre du verre de tes lunettes. sans te quitter des yeux du tout, il te soudoie des vœux sans-gêne. tu les enlèveras quand on sera posé dans la brasserie ? qu’on n’a pas encore trouvée - et du bout de l’index lui tapote ce qui te sert de visière. on se verra mieux. tu m’admireras mieux, et moi pareil. sourire.

il s’égare en pensée lorsque tu lui demandes pour la dégaine des longs-métrages - soudain ses iris mirent très ailleurs, comme en suspens sinon perdus dans le vide. quelle histoire lui plairait ? une histoire où il est un acteur, dont il ne subit pas les trames. tu es le premier à lui poser la question. il met bien dix secondes à songer la réponse - revient te dévisager la mine éveillée de nouveau - un film qui s'arrête pas, jamais. un film sans fin où y a qu'une scène, la meilleure scène où les personnages s'amusent comme des fous, en plan-séquence, sans générique. ponctué d'une expiration, presqu'un rire. un film comme ça - peu importe de quel genre ! de tous les genres même, une tragi-comédie romantique d'action et d'horreur ça me va. marque une pause - à peine. tu pourrais me faire vivre ça ? l'intonation léger défiante - et dans un coin de son champ de vision, une enseigne le distrait - lui fait vivement tourner la tête. oh..? ... hé je crois qu'on vient de passer devant un bar - il avait l'air sympa - qu'est-ce qu'on fait ? on descend ?? le bus en mouvement mais il est revenu te voir, électrisé prêt à bondir s'il le faut.

et quand bien même elles s’arrêteraient nettes vos saynètes extatiques, lui s’en fiche - se moque de tout et de tout le monde même la Mort en personne - et toi aussi pas vrai ? pour l’avoir vue de près Elle doit t’être une connaissance, au moins, presqu’une amie peut-être - curieux soudain bellamy voudrait te demander, comment Elle est ? à quoi ressemble-t-Elle ? est-ce qu’Elle est laide comme on souhaiterait vous faire croire ou bien terriblement belle au contraire - est-ce que, lorsqu’Elle vous embrasse enfin, le cœur s’embrase pire que sublime ?
ainsi les dictons diraient faux - né poussière et
plutôt qu’en redevenir on dégénère feu d’artifice,
une toute dernière fois pour finalement finir en cendres ;

il voudrait te demander mais d’abord, il faut descendre.

se souvient de ton vœux prononcé l’air de rien et, tandis que tu l’emmènes, bellamy s’éparpille en petits éclats de rire - oh il voudrait te les enlever, tes visières ! pour mieux te voir tout droit dans l’âme et puis, te discerner quelques reflets laissés là par la Faucheuse, qui sait - seulement, ici et maintenant, regarde-toi, t’es trop grand ! aussi vos doigts demeurent entremêlés car tant qu’on n’avait pas quitté l’autobus, lui ne lâchera pas les tiens.

et le monde tremble un peu sur votre sillage - les passagers secoués par vos trajectoires empressées - il s’en est amusé tout du long,
ricane encore alors que les issues s’ouvraient pour vous,
après lui, tu dis - et la galanterie restait quelque chose qui n’existait que dans les films pour bellamy - forcément qu’il se marre lorsqu’il te souffle merci. avant de retourner sur terre comme le ferait un enfant : c’est-à-dire en sautant, le trottoir retrouvé d’un bond léger. ses deux pieds claquent contre le macadam.

volte-face pour t’observer le suivre, et dès lors à l’air libre sa paume revient se lover contre la tienne - dorénavant c’est lui qui t’entraîne direction la brasserie, repérée sur la route l’on y sera d’ici trente secondes, une minute si l'on traîne mais c'est rare qu'il s'éternise. il n’a pas la patience d’attendre qu’on soit assis pour te quémander les mots vrais. je me suis toujours demandé, il l’a toujours voulu, n’a jamais pu jusqu’à présent puisqu’il ignorait qui saurait - mais aujourd’hui tu lui es réapparu et toi tu sais, c’est sûr - ça fait quoi ? de mourir. comment Elle est ? la Mort - la tienne par exemple ! c’est agréable ? ou très très douloureux - c’est un truc de dingue ou c’est bof au final ? il t’a jeté un coup d’œil, volatile par dessus son épaule - te sourit malgré qu’il te dévisageait à travers tes lunettes - je me demande toujours parce que je vais mourir jeune je crois ! avoué désinvolte comme on apprend qu’il pleut demain - je suis malade. depuis toujours, comme sa question. la double porte du bar atteinte il en pousse une, te la tient grande ouverte - avec une risette qu’il t’offre ton propre écho - après toi !
rayonnant, toujours.